Regroupement à la ZUP

 

 

 

 

La leçon de la ZUP

 

 

Le progrès technique avec toute sorte d’outillages, l’emploi de désherbants et autres produits réduisent les besoins en main-d’oeuvre.

 

            Pour des raisons d’ordre économique (chômage, travail devenu saisonnier) et d’ordre pratique (besoin de grands appartements en relation avec le regroupement familial 2) une partie des Maghrébins arrivés dans les villages s’est retrouvée en famille à la ZUP à partir des années 70.

            En témoignent les habitants du quartier de Valdegour (ZUP Nord). « C’est mieux la ZUP. Dans les villages, c’est des vieilles maisons, on a froid, pas de place. À la ZUP, c’est moins cher, tu es bien chauffé, quand tu rentres, si tu es mouillé, tout de suite, tu as chaud. Tu as une salle de bain. Tu paies pas plus si tu te chauffes beaucoup. Dans les maisons de village, avec le mazout, ç’est très cher, et on a toujours froid... » Ahmed est ouvrier agricole saisonnier, père de quatre enfants. Parti d’un village, il a emménagé à la ZUP où il dispose d’un F5 ensoleillé.

 

La première ZUP de Nîmes, la ZUP Nord, devenue Valdegour, est édifiée au tout début des années 60. Ici vue à partir des Costières où de nombreux maghrébins sont arrivés pour la culture des arbres fruitiers.

 

            Les appartements de la ZUP sont une aubaine ! « Pour ma mère, c’était le summum du luxe. Un appartement chauffé, spacieux, éclairé, bien aéré. Les toilettes avec une chasse ! Elle en avait jamais vu. Mon père a aussi eu une réaction positive. C’est pas n’importe qui qui vient vivre à la ville. Pour des paysans, c’est la modernité » (Hayate). Autre avantage de la ZUP : « On peut récupérer les enfants à midi », cela permet de respecter les principes de l’alimentation halal. De plus, la question du transport, et des soucis associés, est résolue. « Ils ne veulent pas que leur fille fasse le trajet en bus avec des garçons. Ça les inquiète. Ils n’ont pas la même conception de l’éducation que les Français » (Hafida).

 

ZUP de Nîmes, côté Pissevin. Une vie sociale intense, qui culmine avec le marché du mercredi.

 

            C’est ainsi que ce quartier de la ZUP, d’abord habité par des classes populaires et moyennes françaises et européennes, est devenu à forte dominante maghrébine dans les années 80. L’image de quartier agréable s’est maintenue au début du processus. Il régnait alors une mixité sociale. Désormais l’image est devenue très négative. Pour autant, malgré les multiples récriminations, des traits positifs de la vie à la ZUP sont immanquablement relevés par les habitants, en premier lieu la grande convivialité.

 

 

Source : L’intégration des Maghrébins dans les villages du Midi, René Domergue,  Autoédition 2011, p.86-87.

 

 

 

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