Des sources crédibles

 

 

           Il arrive quelquefois de rencontrer des fiches ouvrant une piste crédible. Une d’entre elles évoque comme preuve « une voisine d'une élève a découvert un mort dans son jardin ». Mais la voisine est incapable de fournir un nom. Et ne peut-on envisager l’hypothèse qu’un des noyés recensés a été retrouvé dans le jardin concerné ?

            Selon une autre fiche, la preuve du mensonge officiel est qu’ « un jeune cyclomotoriste aurait été noyé ». Pas de nom, là non plus. Or, un jeune cyclomotoriste a bien été comptabilisé sur la liste officielle. Son cas a d’ailleurs été évoqué dans les journaux..

            Une source souvent évoquée, et a priori très crédible, est celle de médecins, infirmières, et autres personnels travail­lant dans le secteur de la santé. Un élève évoque « 50 morts dans le canal du Vistre coincés dans les grilles », selon la patiente d'un médecin. Un autre signale son médecin disant qu' « on pêche les cadavres au Grau du Roi ». Un autre parle d’« une infirmière affirmant que les voitures qui contenaient des cadavres étaient remises à l'eau avec un ballon... »

            Un informateur appartenant au milieux hospitalier se rétracte. Il avait vu 80 cercueils et en avait déduit qu'il y avait 80 morts. A noter que même s’il ne s’était pas rétracté, nous ne tenions pas pour autant une preuve : les cercueils auraient pu être prévus pour parer aux pires éventualités.

            Deux cas paraissent particulièrement intéressants. Dans le premier, l'élève affirme avoir entendu dire par son docteur qu'une jeune fille de 17 ans avait été aspirée par une bouche d'égout. Il s'avère que cette narration a été faite à la fille du docteur en question par sa grand-mère, cette dernière l'ayant entendu au marché-gare, de la bouche d'une inconnue. Dans le deuxième cas, une élève rapporte les pro­pos d'une pharmacienne travaillant à l'hôpital, selon laquelle « il y aurait 237 morts pendant cette semaine-là et suite à cette semaine ». En réalité, la pharmacienne en question n'a pas donné l'information directement à l'élève mais à sa mère, il ne s'agit pas de 237 morts mais de 57, et elle n'a rien constaté par elle-même, mais tient l'information d'un pompier de sa famille. Pompier qui lui aurait finalement répondu au téléphone : « Moi, j'ai dit ça ? »

 

Source : La Rumeur de Nîmes, sous la direction de René Domergue, éd. Edisud, p.31-33

 

 

 

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