Dérobade d’un témoin

 

 

            Un nouveau cas se présente en fin d'enquête. Celui d'une élève proche parente d'un pompier qui aurait participé à l'enlèvement de 50 à 70 morts dans le secteur de la route d'Alès (morts qui lui ont initialement été présentés comme des noyés). L'élève accepte de questionner son cousin pompier. Il est entendu qu’elle doit présenter les choses de manière à lui laisser une porte de sortie, pour le cas où il serait tenté de se rétracter.

             Voici l'essentiel de leur conversation :

- L'élève : Au lycée, on a fait une enquête sur les victimes de la catastrophe de Nîmes. Toi qui faisais parti des secours, combien as-tu vu de morts ?

- Le pompier : Je te l'ai déjà dit !

- L'élève : Oui, on en a parlé, mais je me souviens plus du chiffre...

- Le pompier : Entre 50 et 70.

- L'élève : 50 à 70 noyés ?

- Le pompier : La plupart des cadavres provenaient du cimetière protestant.*

- L'élève : Mais alors, ce n'étaient pas des noyés !!!

- Le pompier : On les a ramassés. Il faut bien les compter...

- L'élève : A cause de toi, j'ai raconté des bêtises !

- Le pompier : Il fallait me le demander plus précisément !

 

* cimetière situé en amont et dévasté par les flots

 

Source : La Rumeur de Nîmes, sous la direction de René Domergue, éd. Edisud,  p. 35

 

 

 

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