Le pays des aigles

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Je reviens d’un séjour en Grèce au cours duquel je me suis permis un petit séjour au pays des aigles . Valeria, ici présente (surtout dans le forum albanais) m’avait fortement incité à visiter ce pays, extrêmement méconnu des hexagonaux.

Vous souhaiteriez savoir comment je l’ai trouvé, ce pays ? Eh, bien, je dirai d’abord, très difficilement ; car sur la route qui y mène de la Grèce, celle qui est le plus à l’ouest, il n’y a AUCUN panneau signalant qu’on va vers la frontière. A tel point que je pensais faire fausse route. Il est vrai que cette voie est peu fréquentée et que ce n’est pas là que passent les camions.

Au bout de cette route, il y a le site archéologique de Butrint, très riche en édifices de toutes les époques . J’ai passé quelques jours dans la partie qui est considérée comme une des plus belles du pays.

Alors, comment je l’ai trouvé (première définition de ce verbe, un sujet intéressant pour les Babéliens !) : Eh bien, l’aspect des villages, des villes et des paysages est assez conforme aux textes et aux images que j’avais consultés sur différents fora. Mais ce qui m’a vraiment épaté, c’est la gentillesse et le sourire de ses habitants, que j’aurais imaginés bien plus fermés et tristes, compte tenu des épreuves que l’Histoire leur a infligées, et dont ils continuent à subir le contrecoup.

Quant à la langue, puisqu’on est ici dans la tour de Babel et qu’il faut bien en toucher un mot, elle m’a semblé très bizarre. Bien qu’indo-européenne, elle ne ressemble à aucune autre. Et surtout pas à ses voisines grecque ou slaves, bien qu’elle en ait reçu une forte influence. Les mots très courants comme oui et non (po et jo) ne paraissent pas issus d’un autre idiome, ou bien rappellent des mots qu’on voit dans des langues plus ou moins lointaines (ex : mish = viande ; voir miaso ou meat ) ; et beaucoup de mots techniques ou savants qu’on lit sur des formulaires administratifs sont très proches de leur équivalent français (ou italien, ou anglais etc…)

Je recommande à tous de faire un tour dans ce pays qui gagne à être connu.

Et j’adresse mes amitiés à tous les Babéliens albanophones ; maintenant que je connais leur patrie. Et merci à Valeria pour ses informations.

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A Butrint, les ruines byzantines recouvrent les ruines romaines et grecques. La ville connut le déclin après avoir connu les occupations turques et vénitiennes, suite à l’invasion des marais.



le théâtre romain :



le forum



la basilique :

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SUITE...
Le canal qui mène au lac de Butrint, vu de la forteresse :



Un monument à la gloire des combattants de la seconde guerre mondiale :



Les routes manquent cruellement de panneaux indicateurs, mais parfois c’est le trop plein !



La forteresse d’Ali Pacha à Porto-Palermo, près de Himarë :



En ce caniculaire été 2007, l’Albanie n’a pas été épargnée par les incendies…



La presqu’île de Porto Palermo émergeant de la mer bleue ; au premier plan des installations militaires plus ou moins désaffectées :

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Des artistes à l’inspiration très fantaisiste ont pris possession des bâtiments désaffectés pour y exposer leurs œuvres. Une vache (bien réelle !) a eu la bonne idée de se poster face au monstre pour permettre une photo insolite :



Autre peinture en trompe-l’œil :



Village dans la montagne :



Les apiculteurs vendent leur miel au bord de la route :



Une vallée encaissée, entourée de hautes montagnes :



En altitude, la végétation devient alpine ; pins, cèdres…

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LES BUNKERS :

Un élément essentiel de l’architecture albanaise. Les bunkers sont la trace d’une période noire que vécut ce pays, mais plutôt que de la passer sous silence, on peut la considérer avec la même ironie que le font les Albanais.

Rappel : dans les années 70 et 80, le dictateur communiste Enver Hodxa et ses sbires, de plus en plus isolés de la scène internationale puisqu’ils avaient réussi à se fâcher avec tous les pays, capitalistes bien sûr, mais aussi leurs anciens alliés socialistes (l’URSS puis la Chine) considérèrent leur pays comme le dernier bastion du marxisme-léninisme. Ils décidèrent, sous l’effet d’une paranoïa absurde, ou dans le but de souder la population autour d’une menace imaginaire d’invasion par les « impérialistes », « révisionnaires », « titistes », et « bourgeois » de tout poil, de bâtir dans la campagne albanaise des abris bétonnés où les soldats de l’armée populaire pourraient se terrer pour faire face à l’envahisseur.
Si, d’un point de vue tactique ou stratégique, cette initiative peut apparaître inefficace, voire délirante, elle n’en eut pas moins un effet sensible sur l’aménagement du pays : la construction de ces bunkers a occasionné une pénurie de béton dommageable pour la population ; qui ne pouvait bâtir ou rénover ses maisons, faute de matériaux…

Comme des yeux qui semblent vous surveiller, les bunkers parsèment la campagne albanaise.
Ils regardent de tous côtés.


Dans la forêt.


Sur les plages.



A flanc de montagne.


Dans la plaine.


Mais une récente rénovation donne à certains un aspect bien plus amusant.

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Le col entre Himarë et Orikum ; température agréable ; il culmine à plus de 1000 m !


L’eau pure et transparente de la côte albanaise :


longue plage de sable près de Himarë :




Eglise byzantine ; l’influence grecque est très forte dans le sud de l’Albanie. Beaucoup de gens y parlent le grec, et beaucoup rèvent d’obtenir un visa pour la Grèce… :


Restaurant chic en surplomb de la rivière qui alimente l’œil bleu (Syri e kaster) ; truites au menu.


L’œil bleu, résurgence de la rivière aux eaux froides et limpides. Les courageux s’y baignent !

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GJIROKASTER :

Ville natale d’Enver Hoxha, cette importante métropole du sud de l’Albanie en constitue, si l’on excepte la côte, le principal attrait touristique. L’accès depuis la Grèce y est facile, par une route large et bien entretenue.

Dominant les quartiers neufs, sans intérêt, la vieille ville, marquée d’une forte influence turque, (et grecque !) possède un cachet particulier. Les maisons aux toits de pierre bordent des rues en pente dominées par la citadelle. Des boutiques proposent aux touristes toutes sortes de souvenirs : briquets, cendriers, et objets divers recouverts du drapeau rouge à l’aigle noir, petits bunkers en céramique et portraits du dictateur (ça c’est pour le fun), mais aussi des produits d’artisanat local en tissu ou en bois.

Une rue escarpée bordée de cafés et de boutiques.



Le pavement de style turc. (Remarquer, c’est un hasard non voulu par le photographe, l’emballage portant le nom d’Héphaïstos, écrit en caractères grecs)



La mosquée.



Le tunnel passant sous la citadelle est interdit aux motos… et aux vaches ! (Du moins à celles qui savent interpréter le panneau…)



Les toits de la vieille ville.



Voilà, c’est fini !