Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6533 Lieu: Etats-Unis et France
|
écrit le Monday 22 Sep 14, 14:22 |
|
|
Groultoudix a écrit: | balai, du breton balzn, balain désignant le genêt, avec lequel on fabriquait bien sûr des balais. |
Si Geoffroy V d'Anjou, dit Plantagenêt (1132,1151) * avait été breton, toute une dynastie d'Angleterre aurait sans doute été appelée la "dysnatie des Plantes-à-Balai".
* il portait des fleurs de genêts (lat. planta genista) à son chapeau |
|
|
|
|
Jeannotin Animateur
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 879 Lieu: Cléden-Poher
|
écrit le Thursday 10 Sep 15, 12:40 |
|
|
En lisant le Dictionnaire étymologique du breton d'Albert Deshayes, j'ai rencontré deux emprunts au breton présents en moyen français et disparus du français moderne. On avait donc morgade pour seiche, emprunté au breton morgad (de mor : mer et gad : lièvre) et qui est à comparer au gallo margate. Le moyen français bresil signifiait hareng. Deshayes le rapproche du breton brezell (maquereau) mais ne dit pas clairement s'il s'agit d'un emprunt ou d'un mot du substrat gaulois. À mon avis, il est bien pris au breton puisque le mot celtique qu'il reconstruit est *brik-tilo- et que la suite de transformation -kt- > -th- > -z- est attesté en breton mais pas en français. |
|
|
|
|
Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
|
écrit le Friday 11 Sep 15, 22:58 |
|
|
@ Jeannotin
Ton premier mot, sous la graphie morgate, et prononcé [mɔʀgat], comme la plage de Crozon, est toujours bien vivant sur les côtes du Morbihan. En français s’entend. Et en breton très probablement.
Voir par exemple cet article de Ouest-France :
Morbihan. La morgate a du mal à revenir dans le Golfe
Pour ma part j’ai découvert le mot à Belle-Île, une année ou les morgates étaient particulièrement abondantes, fin septembre début octobre. C’est-à-dire en dehors de la période de pêche dont parle l’article, avril mai. Apparemment il y a deux passages par an.
Je pense que le mot est très peu usité dans le Finistère. Peut-être tout simplement parce que la pêche de la seiche y est beaucoup moins importante. |
|
|
|
|
Jeannotin Animateur
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 879 Lieu: Cléden-Poher
|
écrit le Saturday 12 Sep 15, 0:09 |
|
|
Non, non, je connaissais bien ce mot en français de Basse-Bretagne !
Par contre, c'est vrai que Jean Le Dû présente morgate comme spécifiquement morbihannais dans Du café vous aurez ? et qu'à dire vrai, à Cléden, je n'ai entendu dire ça qu'une seule fois, et encore avec le sens de pieuvre. L'an dernier, j'étais dans le bureau des étudiants de mon université et j'avais raconté à des gens de mon village que nous avions eu un gros dépassement de budget à cause de l'achat de plusieurs pieuvres pour le week-end d'intégration. Alors, un de mes voisins m'a répondu :
- T'aurais dû m'dire que t'avais b'soin d'morgates, on aurait été les pêcher ensãmm !
On a même une attestation littéraire chez Tristan Corbière, qui était bien finistérien : Citation: | Mon père était un vieux saltin
Ma mère une vieille morgate |
En fait, si j'ai écrit que morgade était disparu du français moderne, c'est parce que je pense que le français régional morgate ne procède pas du moyen français morgade, mais qu'il a été réemprunté directement du breton relativement récemment (XIXème siècle ?). |
|
|
|
|
Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
|
écrit le Saturday 12 Sep 15, 4:30 |
|
|
Jeannotin a écrit: | je pense que le français régional morgate ne procède par du moyen français morgade, mais qu'il a été réemprunté directement du breton relativement récemment (XIXème siècle ?). |
Ça c’est bien possib ! |
|
|
|
|
Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
|
écrit le Sunday 20 Sep 15, 1:38 |
|
|
Mine, n. f.
Il, elle a bonne mine.
Peut-être breton min « bec, museau ». (Le Robert)
Minot, n. m.,
Arcs-boutants en bois, placés de chaque bord en dehors de la poulaine, et sur lesquels amure la misaine carrée.
Barthélémy Consolin, Manuel du voilier, Vocabulaire contenant les termes et expressions nautiques les plus usités en voilerie, 1859.
L’on a dit aussi minot d’ancre pour les bossoirs.
Dérivé du breton min « bec, museau, élément qui fait saillie ». (TLFi)
Ce mot min semble désormais inusité en breton.
Cf. beg « bec, gueule, pointe (de la côte), embouchure, extrémité, etc. » |
|
|
|
|
Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
|
écrit le Sunday 24 Jan 16, 0:18 |
|
|
À propos de cotriade :
Moutik a écrit: | Comme ce mode de cuisson est quasi universel, d’autres langues présentent des couples analogues : le français, plus particulièrement en Aunis et Saintonge, avec chaudière au sens de « chaudron » et chaudrée, le portugais avec caldeira et caldeirada « guisado de peixe à moda dos pescadores », et sans doute encore beaucoup d’autres. |
Outis a écrit: | Pour ce qui est des soupes de poisson on en a un autre exemple avec celle des îles de l'Égée, la κακαβιά [kakaviá], assez voisine de la bouillabaisse marseillaise, dont le nom remonte au grec ancien κακκάβη (var. κάκκαβος) « marmite, chaudron ». |
Le basque connait marmita et marmitako.
Dans les Asturies et sur la côte cantabrique l’on cuisine la marmita.
Qui désigne à la fois le récipient et le mets.
Marmitako et marmita sont aujourd’hui préparés avec du thon germon, mais il semble qu’autrefois ils pouvaient être préparés avec d’autres poissons, ceux dont l’on disposait, comme pour la cotriade. |
|
|
|
|
Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
|
écrit le Wednesday 22 Jun 16, 22:22 |
|
|
fringale, n. f. Besoin de manger subit et impérieux (TLFi).
Fainvale, 1150.
Altération, probablement d'après fringuer « sauter, gambader », de faim-valle (TLFi).
faim-calle ou faim-valle, n. f. Accès cataleptique du cheval qui ne cesse qu’après la prise de nourriture.
Du français faim, du latin fames, famis « faim ; violent désir »,
et du breton gwall « mauvais ».
L’on a rencontré aussi soif-calle. |
|
|
|
|
Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11201 Lieu: Meaux (F)
|
écrit le Friday 23 Sep 16, 9:14 |
|
|
Je viens de consulter la bibliographie du Robert Historique.
Sauf erreur de ma part, leur seule référence pour les mots d'origine celtique, gauloise ou bretonne, c'est quatre articles d'un certain Jakob Jud publiés entre 1920 et 1928...
Si j'en juge par Lexilogos, il y avait quand même d'autres sources possibles à consulter.
Cela dit, j'ai l'impression qu'il y a en ce moment un renouveau des études celtiques en général, à juger par de récentes publications, je me trompe ? |
|
|
|
|
JC PICAVET
Inscrit le: 19 Nov 2022 Messages: 1 Lieu: France Morbihan
|
écrit le Saturday 19 Nov 22, 14:40 |
|
|
La coterie chez les compagnons désigne les ouvriers qui travaillent au gros œuvre à l'extérieur, se côtoyer en quelques sortes est-il un lien avec le chaudron Kaoter ? comment dans d'autres langues se mot de proximité est utilisé ? |
|
|
|
|
Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 898 Lieu: Pays de Loire
|
écrit le Saturday 19 Nov 22, 18:01 |
|
|
Non, je ne pense pas. Le mot désigne d'abord au Moyen Age une petite tenure rurale dont le tenancier est roturier, et, comme telle, soumise au cens. Puis il en vient à désigner un ensemble de paysans libres tenant en commun les terres d'un seigneur, comme les fermiers. De là à "ensemble de personnes liées par une activité", il n'y a qu'un pas.
L'origine du mot, comme beaucoup de termes de droit rural, est germanique (kot, "cabane", cf. cottage, d'après Bloch-Wartburg et Baumgarnter-Ménard). |
|
|
|
|
|