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POESIE - Mihai Eminescu-le plus grand poète roumain - Livres, chansons & films - Forum Babel
POESIE - Mihai Eminescu-le plus grand poète roumain

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Auteur Message
Magda-Claudia



Inscrit le: 09 Mar 2007
Messages: 307
Lieu: Craiova, Roumanie

Messageécrit le Thursday 15 Mar 07, 2:02 Répondre en citant ce message   

Mihai Eminescu-le plus grand poète roumain:
Voila quelques poésies:




Le soir, sur la colline

Le soir, sur la colline, le buccin sonne avec peine.
Des troupeaux montent la sente d'étoiles parsemée,
Les eaux pleurent en jaillissant claires, dans les fontaines.
Sous un acacia tu m'attends, ma douce Bien Aimée.
La lune passe dans le ciel, sainte, limpide !
Tes grands yeux regardent le feuillage, s'y plongent,
Sur la voute sereine des astres naissent, humides,
Ton coeur est plein de désirs, ton front lourd de songes

Des nuages glissent et des rayons les transpercent.
Les maisons vers la lune lèvent d'anciens auvents.
Dans la brise légère le balancier du puit grince.
Le vallon fume. Dans un enclos une flûte s'entend.

Des hommes harassés, l'épaule alourdie,
Rentrent des champs. Les sonnailles sonnent, se pâment
Ainsi que la cloche antique dans l'air assoupie.
Mon âme brûle d'amour comme une flamme.

Bientôt se calmeront le vallon, le village.
Bientôt mes pas fébriles vers toi seront plus pressés.
Toute une nuit, près du tronc couvert de branchages,
Je te dirai combien tu m'es chère, ma douce Bien Aimée.

En appuyant nos têtes, l'une contre l'autre,
Souriants nous dormirons, veillés par notre
Vieil acacia... Et pour une nuit si riche et plénière
Qui ne donnerait, en échange, sa vie toute entière... ?

traduction : Michel STERIADE




Fleur bleue

" Te voilà encore tout flamme,
Haut perché dans ton ciel gris !
Pour un peu, et tu m'oublies,
Source douce de mon âme !
Des ruisseaux dans le soleil
Et toute la plaine assyre
En ta tête en vain se mirent;
Imaginaires merveilles !

Le bonheur est là, plus près...
Au sommet des pyramides
Vainement, o, mon candide
Nien Aimé, le chercherais..."

Ainsi jadis parlait-elle,
La si douce, si petite;
Mots charmants qui ressuscitent
Notre histoire bleue et belle.

"Viens mon bien-aimé, là-bas,
Là où cette immense roche
Au-dessus du gouffre accroche,
Prête à choir, et ne choit pas.

Près ce frais sous-bois tout deux
Resterons assis sur des
Vertes feuilles de mûrier
Sous la claire voûte bleue.

Tu m'expliqueras des mythes,
Contes bleues et aventures !
Moi, tout près dans la verdure,
Compterai la marguerite.

Le soleil, docteur ès feux,
Saura m'embraser tout comme
Il a su rougir les pommes
Et dorer mes longs cheveux.

Avec eux je boucherai
Ta bouche pour la punir
De trop bien savoir venir
sur la mienne se poser.

Un baiser si tu prendras
Lorsque passe entre les branches
Un filet de lune blanche
Qui nous voit ? Et qui saura ?

Nous aurons de longs baisers,
Aussi longs que notre route
De feuillage arqué en voûte,
Aussi doux que fleurs cachées.

Arrivés au seuil des portes
Nous nous dirons dans le noir
Les exquis secrets du soir;
Quand au monde, bah ! qu'importe."

Puis elle s'enfuit muette,
Me laissant seul dans la brume,
Seul, debout contre la lune,
Avec ma fleur bleue en miettes.

Tu partis, douce merveille !
Et partirent nos amours !
Fleur bleue, ma fleur d'amour,
Tout s'éteint sous le soleil...


traduction : D. I. SUCHIANU






Le Lac

Le lac bleu des bois énormes,
En nénuphars jaunes abonde.
Il ébranle une barque,
Au frisson des blanches rondes.
Moi, je passe le long des berges
A l'écoute, comme m'attendant
Qu'Elle par les roseaux s'amène,
Et dans mes bras retombant,

Que l'on saute dans la petite barque
Puis, au son des vagues berçantes,
Que je laisse la gouverne
et les rames seules glissantes;

Que l'on vogue sous le charme
De la douce clarté lunaire -
Que les joncs se mettent à bruire,
Qu'ondoyante résonne l'eau claire !

Elle ne vient pas et je pleure,
Et je souffre, seul au monde,
A côté du lac bleuâtre
Où les nuphars jaunes abondent.


traduction : Véturia DRAGANESCU-VERICEANU



Revoir

- Que fais-tu mon bois joli,
Car longs jours se sont enfuis
Depuis jour où ne t'ai vu
Et moult' terre parcourus.
- Que puis-je faire sinon
Ecouter l'hiver qui rompt
Tous mes troncs et mes feuillages,
Ecouter l'ami l'orage

Mes ruisseaux bouchant,
Ensevelissant
Les sentiers en blanc
Et tous mes vieux chants.

Et je fais encore ci
Besogne que toujours fis :
Par les jours d'été j'écoute
Chantant clair à travers routes

Femmes au cruchon,
Piquant leur jupon
S'en venant de l'eau
Fraîche du ruisseau.

- Jours s'en vont, jours s'en reviennent,
Toi, mon bois, de ton ancienne
Jeunesse sans cesse sors
Jeunesse plus neuve encor !

- Que me chaut si jours me passent,
Quant toujours à même place,
Etoiles, bon an mal an,
Luisent claires sur l'étang
Et si, bon ou mauvais jours,
Olth me coule, Pruth me court.

Seul l'homme est changeant
Sur terres errant,
Cependant que nous, céans
Restons ci, comme devant :

Terres et rivières,
Mondes et déserts,
La lune et les ourses,
Le bois et les sources.


- traduction : D. I. SUCHIANU



Le désir

Viens dans le bois, à la source
Frissonnant sur le gravier,
Où les tendres herbes se cachent
Sous les branches sur elles ployées,
Vers mes bras tendus cours vite,
Sur mon sein te laisse tomber,
Que je puisse défaire ton voile,
Du visage l'écarter.

Et sur mes genoux assise,
Seuls au monde nous resterons,
Du tilleul, toutes frémissantes,
Les fleurs sur toi glisseront.

Ton front blanc aux boucles blondes,
Sur mon bras tu pencheras
Et ta bouche aux douces lèvres,
La proie de ma bouche sera...

Nous ferons le si beau rêve,
Où s'emmêlent fredonnant,
Chants de sources solitaires,
De légers souffles du vent.

Endormis par l'harmonie
Du grand bois lourd de pensées,
Du tilleul, les fleurs en files,
Sur nous viendront s'amasser.


- traduction : Véturia DRAGANESCU-VERICEANU


Mélancolie

C'était comme si les nues avaient ouvert une porte
Pour que la reine blanche des nuits y passe, morte.
- Au firmament, dans ton auguste mausolée, -
Tombeau d'azur, - là-haut, sous gaze argentée,
O, dors en paix, ô dors, veillé de mille flambeaux,
Toi, adoré monarque des nuits, si doux, si beau !
La terre est riche en vastes espaces, et l'argent
D'un voile de frimas vêtit villages et champs;
Et comme enduits de chaux scintillent dans les airs
Murailles et ruines jonchant le champ désert.
Le cimetière seul y veille avec ses croix,
Une chouette grise sur l'une d'elles s'assoit,
Le haut clocher crépite, les piliers de même,
Et, si fendant les airs le beau démon tout blême
Effleure, en passant, l'airain du bout des ailes -
Un triste son en sort, d'une âme qui se fêle.
L'église ruinée
Est là, pieuse et triste, déserte, surannée;
Par les fenêtres vides, il semble que le vent -
Jetant des charmes, siffle des mots que l'on entend
Et sur l'iconostase, les murs, les voûtes sombres,
A peine reste-t-il des galbes et des ombres;
Le prêtre - un grillon - dévide un songe obscur,
Une vrillette-chantre répond dessous le mur.
......................................................................................................

La foi revêt de saints les murs des basiliques -
Aussi m'emplit-elle l'âme de contes féeriques,
Mais, vagues de la vie passant, et ses orages,
Ne restent que les ombres des anciennes images.
Dans mon cerveau ce monde en vain le chercherais-je,
Car une cigale rauque y fait des sortilèges :
En vain ma main se pose contre mon coeur désert, -
Il ronge comme ronge, dans le cercueil, un ver.
Et il me semble, lorsque je pense à ma vie,
Qu'une bouche étrangère m'en conte le récit,
Que c'est la vie d'autrui, que je n'aie pas été.

......................................................................................................

Qui donc me la raconte par coeur ? A l'écouter,
Je ris de mes douleurs, qui ne sont plus à moi ...
C'est comme si j'étais mort depuis longtemps déjà.



traduction Emanoil MARCU


Le soir, sur la colline

Le soir, sur la colline, le buccin sonne avec peine.
Des troupeaux montent le sente d'étoiles parsemée,
Les eaux pleurent en jaillissant claires, dans les fontaines.
Sous un acacia tu m'attends, ma douce Bien Aimée.
La lune passe dans le ciel, sainte, limpide !
Tes grands yeux regardent le feuillage, s'y plongent,
Sur la voûte sereine des astres naissent, humides.
Ton coeur est plein de désirs, ton front lourd de songes.

Des nuages glissent et des rayons les transpercent.
Les maisons vers la lune lèvent d'anciens auvents.
Dans la brise légère le balancier du puit grince.
Le vallon fume. Dans un enclos une flûte s'entend.

Des hommes harassés, l'épaule alourdie,
Rentrent des champs. Les sonnailles sonnent, se pâment
Ainsi que la cloche antique dans l'air assoupie,
Mon âme brûle d'amour comme une flamme.

Bientôt se calmeront le vallon, le village.
Bientôt mes pas fébriles vers toi seront plus pressés.
Toute une nuit, près du tronc couvert de branchages,
Je te dirai combien tu m'es chère, ma douce Bien Aimée.

En appuyant nos têtes, l'une contre l'autre,
Souriants nous dormirons, veillés par notre
Vieil acacia... Et pour une nuit si riche et plénière
Qui ne donnerait, en échange, sa vie tout entière... ?



traduction : Michel STERIADE



Si les rameaux

Si les rameaux à ma croisée
Frappent et frissonnent les trembles,
C'est que tu sois dans ma pensée
Et t'approcher me sembles.
Si les étoiles, éclairer
Le fond du lac, s'en viennent,
C'est que ma peine soit apaisée
Par des pensées sereines.

Si les nuages épais glissant,
La lune se révèle,
C'est que toujours, en t'évoquant,
A moi tu te rappelles.



traduction : Véturia DRAGANESCU-VERICEANU


Somnolents, petits oiseaux...

Somnolents, petits oiseaux,
Ils s'assemblent près des nids,
Se cachant dans les rameaux.
Bonne nuit.
Rien que des eaux, leur soupir.
Noire, la fôret se tait.
Et les fleurs se sont couchées,
Dors en paix.

Parmi les joncs, de dormir
Le cygne a l'envie pareil;
Que les anges te soient près,
Doux sommeil...

Et la lune s'élevant,
Tout repose maintenant
Dans le rêve et l'harmonie.
Bonne nuit !



- traduction : Al. VITIANU


Pourquoi t'agiter, grand bois ?

- Pourquoi t'agiter, grand bois ?
Sans pluie sans vent, dis pourquoi
Tes branches à terre ploies ?
- Comment donc ne pas ployer
Si mon temps s'est écoulé ?
Jours petits, nuits qui grandissent,
Mon feuillage l'éclaircissent.
Par mes feuilles le vent s'il passe,
Tous mes bons chanteurs les chasse.
Bise, qui de côté m'empoigne,
Vient l'hiver, l'été s'éloigne.
Comment ne pas me pencher,
Voyant les oiseaux passer ?
Au dessus de mes ramelles,
Passent des vols d'hirondelles,
Prenant ma chance avec elles;
Et mes pensées sur leurs ailes.
Tour à tour, elles s'en vont,
Obscurcissant l'horizon.
S'en vont comme les instants,
Leurs ailerons secouant.
Et me laissent appauvri,
Tout fané et engourdi,
Avec mon regret cuisant,
Lui tout seul m'accompagnant.



traduction : Véturia DRAGANESCU-VERICEANU


Oyez mon dernier voeu...

Oyez mon dernier voeu
Je veux qu'on m'enterre
Par un soir calme et bleu
Tout près de la mer.
Que la forêt me soit
Prochaine et amie
Et que mon ciel se noie
En mer, infini.
Point d'oriflammes ni
Cortège et flambeaux,
Mais simplement un lit
De tendres rameaux.
Que nul ma mort ne pleure,
Hormis, monotone,
Le triste glas mineur
Des feuilles d'automne.
Qu'un clair ruisseau fouette
Ses eaux une à une
Pendant que la lune
Glisse de crête en crête.
Que sons de sonnaille
Pénètrent le vent
Et qu'un tilleul géant
Recourbe sa taille.

Avant de finir
Je veux que m'engloutissent
Et que m'ensevelissent
Les chers souvenirs.
A nouveau souriront
Etoiles amies
Par à travers les longs
Feuillages flétris.
Et à l'heure du linceul
Je resterai là,
Poussière en au-delà,
Immensément seul.


traduction : D. I. SUCHIANU



Dans ton jardin

Je suis dans ton jardin... La nuit est claire.
Les arbres tendent leurs branches sur moi,
Des branches fleuries me prennent comme des bras
Les arbres remuent sous la brise légère.
Et moi, par la fenêtre, je te vois :
Toi, tu regardes, les yeux dans la lumière.
La vague d'or des nattes, à la défaire,
Tes fines mains ont fatigués déjà.

Tu l'as jetée sur tes épaules frêles
Et, en rêvant, tu ouvres ton corsage,
Tu lèves doucement et souffle la chandelle...

Mes yeux demeurent dans le noir; là-haut,
Etoiles scintillant par le branchage...
La lune triste luit dans les carreaux



traduction : Emanoil MARCU



L'album

L'album ? Un bal masqué que l'on redoute :
On s'y regarde tous de haut en bas,
Dissimulant sa gueule, sa pensée, sa voix...
On parle tous en coeur et nul n'écoute.
J'entrai aussi. Je ralentis mes pas.
J'essaye un vers avec ma plume brute
Et pose sur la table une feuille en déroute
Dont même le Parnasse n'en rêve pas.

Pour te ressouvenir les fêtes d'autrefois,
Tu veux que j'y écrive, que j'y signe.
De tous tu fauches une gerbe - C'est ta proie,

Puis tu revois les feuilles, et tu clignes
De l'oeil, en te moquant de nos tournois,
De la bêtise clouée en quelques lignes.


traduction : Emanoil MARCU
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