Nelly
Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 37 Lieu: cleder
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écrit le Saturday 14 Apr 07, 15:41 |
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On trouvera ici une explication détaillée de prononciaiton et la pléce à donner aux accents:
CHAPITRE 12 - PRONONCIATION
1 - Les suffixes er, éréz, èrèz.
1) Le suffixe er (féminin: éréz) est un suffixe d'agent employé pour désigner l'agent d'une action et correspond à la terminaison "eur" en français: cultivateur: celui qui cultive: Labourer.
On a ainsi par exemple: Poder: Potier - Guyader: Tisserand - Barazer: Tonnelier - Kiger: Boucher - Perrukenner: coiffeur - Toer-mên: couvreur en ardoises. - er peut devenir our, forme plus celtique dit VALLEE (Dict. p XVII) et s'emploie pour indiquer des occupations moins matérielles: Sant Yann Vadezour (Saint Jean Baptiste) - Madoberour: bienfaiteur - Ti-savour: architecte - Livour: peintre - Jubennour: interprète.
2) Ce même suffixe er désigne aussi un trait de caractère, une tendance, une qualité, un défaut: Dispigner: dépensier - Filouter: filou (la pièce: Ar filouter fin) - Sorser: sorcier - Riboter: débauché - Glabouser: bavard - Pilpouzer: hypocrite - Chaoger: cancanier - Arboeller: économe.
3) Le féminin est éréz avec deux "é" fermés comme dans mévél, dalé, balé, et le français: été, chanté. Il est surmonté d'un accent aigu: Kigéréz: bouchère, Guyadéréz: Tisserante - Chaogéréz: cancanière - médérez: moissonneuse.
Cette même désinence en éréz désigne aussi l'agent mécanique correspondant: Médérez: moissonneuse mécanique - Dornérez dre gezeg: Batteuse à chevaux- C'hwennéréz: sarcleuse - Stlejéréz: Tracteur.
NOTE: Pour tous les cas signalés jusqu'ici K.L.T. et Vannetais suivent les mêmes règles.
4) Ce même suffixe èrèz avec deux "è" ouverts comme dans les mots: èlèz, rouantèlèz (ou en français: lès ou laid), désigne la profession, l'art, l'état: War ar bodèrèz eo barreg bremañ: Il s'y connaît maintenant en poterie.
Ar guyadèrèz a zo eur vicher vad: Le tissage est un bon métier.
Anavezet eo evid e vadoberèrèz: Il est connu pour sa générosité.
Amañ ez euz eur sorser hag eur zorzèrèz oh ober sorsèrèz: Nous avons ici un sorcier et une sorcière qui font de la sorcellerie.
5) Ce même suffixe èrèz désigne aussi le magasin de vente, l'étal:
Kigèrèz: Boucherie - Boulangèrèz: boulangerie - Bet on er gigèrèz o prena kig
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digand ar gigèrèz: Je suis allé à la boucherie acheter de la viande à la bouchère.
6) Magèrèz-pesked: Pisciculture.
7) Ajouter le suffixe èrèz n'est pas la seule façon de former le substantif à partir du verbe.
En breton on peut employer l'infinitif tout simplement:
Ar bena-mein, au lieu de ar benèrèz-mein, le métier de tailleur de pierre.
Diwar c'hoari ne deu netra d'ar ger, au lieu de Diwar c'hoariellèrèz: S'amuser ne rapporte rien.
Er vro-mañ ez eur troet gand ar maga-moh: Dans cette région l'élevage des porcs est en honneur.
8) K.L.T. et Vannetais:
a) Pour les numéros 1,2,3 on suit les mêmes règles èrèz.
Pour les numéros suivants, èrèz avec deux "è" ouverts, le breton de Vannes écrit ereh: podereh: poterie, kigereh: boucherie.
b) Pareillement pour le suffixe egez, nous avons ègèz en K.L.T., egeh en vannetais.
Tiègèz et tiegeh: Maison, ménage.
Amézég: voisin et amezeh; amezégéz: voisine et amezegeh.
c) Le suffixe iez devient ieh en vannetais: Belegiez et belegieh: prêtrise.
d ) Le suffixe igez devient igeh: Tristidigez et tristidigeh: tristesse. Gwanedigez: faiblesse et Gwanedigeh.
e) Le suffixe oniez devient onich: Douenoniez: Théologie et Douenonich - Steredoniez: astronomie et streredonich.
f) Cette sifflante de fin de mot connaît encore une autre variante, elle disparaît simplement: Va zad ko, au lieu de Va zad koz: mon grand-père. Ar ha bian, au lieu de Ar haz bian: le petit chat (A l'île de Sein).
2 - Place de l'accent tonique
Le Breton est une langue accentuée comme la plupart des langues.
Ceci donne à la phrase du mouvement et de la vigueur. Dans les conversations la vraie connaissance de la langue se reconnaît à l'accent.
En "HENVREZONEG" (Vieux breton) jusqu'au Xème siècle environ, l'accent tonique portait sur la pénultième. C'est de cette époque que date la parution du Breton K. L. T.(Kerné, Léon, Tréger) et du breton de la région de Vannes. Le premier faisait remonter à la pénultième l'accent tonique comme règle générale tandis que le vannetais restait fidèle à l'ancienne règle. Le "Brezoneg krenn" (Moyen Breton) va du XIème siècle au XVIème siècle, suivi du Breton moderne.
REGLE GENERALE EN K.L.T.:
L'accent tonique se porte sur la pénultième, quelle que soit l'espèce du mot: substantif, adjectif, verbe...
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Labour, Labourad grevuz, torret, goude...etc..
Mais les exceptions sont très nombreuses.
EXCEPTIONS
1) Si la dernière syllabe représente un mot à elle même, alors elle porte l'accent.
Par exemple:
Dilavar (Var n'est pas un mot pour lui seul).
Uhelvarr (Barr: rameau).
Kerveur (Meur: ano gwann).
Nor-dal (Tal).
Koll-sond (perdre pied en nageant).
Amañ am eus koll-sond.
Boued-goañv / Poan-benn / Dillad-sul.
Lenn-vor / Pont-karr / Ahel-karr.
Fri-lous / Torr-penn / Ruz-tan / Dour-gwern...
Le second mot fait office de complément explicatif avec adjectif. A cette règle il y a des exceptions qui étonnent au premier abord.
Auprès de KOZ-KER, nous trouvons KER GOZ, auprès de KARR-PONT, PONT-KARR, DOUR-YAR, YAR ZOUR, KOZ TRAOU, TRAOU KOZ, KROAZ HENT, HENT KROAZ....
Le complément est placé soit avant, soit après le mot qu'il affecte alors que le sens est ordinairement le même. Nous disons "ordinairement" car pour KOZ TI, par exemple, cela signifie plutôt une maison en mauvais état, une maison sans valeur, pareillement KOZ TRAOU, EUR HOZ DEN.
Les mots composés avec le complément avant le substantif proviendraient d'une règle plus ancienne. A remarquer que c'est toujours le complément qui porte l'accent qu'il soit placé avant ou après.
KARR-PONT - PONT-KARR
Cette considération est précieuse dans les études d'étymologie.
Prenons le mot: KROAZ-HENT (Carrefour).
Ce mot pourrait signifier: La croix du chemin ou le chemin de croix. Du moment que l'accent se porte KROAZ; c'est ce mot qui est complément et nous avons: Le chemin en croix.
HASKOED (Kerhaskoed) mot composé de HA et de SKOED. HA vaut pour Houarn (Hoiiarn en vieux breton). L'accent se porte sur Ha qui est donc le complément et ce mot signifie "Ecu de fer" et non "Fer de l'écu". Tandis que KAZKOAD c'est KOAD qui est accentué et donc complément: Le chat du bois: L'écureuil.
Pareillement TANGI, accent tonique sur TAN, Le chien du feu, et non le feu du chien. MENGI, chien de pierre. LETTI (cornique LLETTY) (arrêt de diligence). AR FOLLGOAD accentué sur FOLL signifierait plutôt le bois du fou que le fou du bois.
KARR-DI / KANN-DI: Lavoir sous les maisons.
KROAZ-PRENN (glossaire moyen breton p. 134): Croix de bois; mais sans doute par un ancien composé: CROAZ PRENN: Bois en croix (en Gallois: Croes brenn).
A Saint Pol de Léon il y a un quartier: Ar WEZENN-DAN accentué sur la dernière syllabe - Dan, qui signifierait "L'arbre chêne". (Tann signifierait chêne: Le hanneton s'appelle KEVIL-TAN dans le Léon, et Kevil-derv en Cornouaille. Des journaux ont parlé de "L'arbre de feu"! Sans compter que l'on prononce nettement le mot TANN et "Tan".
Ces quelques exemples montrent tout le parti que l'on peut tirer de ces
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considérations en étymologie.
2) Voici quelques mots composés de plus de deux syllabes et qui portent l'accent sur la pénultième. Tout comme s'il s'agissait de mots simples, ordinaires: AVAL-BER, AVEL-DRO, POUNNER-GLEO ; EUN HANTER-TAMM (une moitié de morceau), mais eun hanter tamm bara; eun hanter hent a wez pe war-dro, mais Hanter kant gwezenn, Eur gwir vab, eun hanter-liorz; mais eun hanter dorz-vara.
3) Pour les adjectifs numéraux: Quand l'adjectif est suivi d'une monosyllabe l'accentuation peut différer du Léon en Cornouaille.
En Léon, l'accent porte sur la derniére syllable de l'adjectif: PemZEG vloaz, TriZEG miz, PevarZEG ti, etc..
En Cornouaille, l'accent se porte sur la pénultième de l'adjectif comme quand il est seul.
4) Les prépositions composées portent l'accent sur la dernière syllabe:
aRaog - War-LERH - a-UZ - a-ZIOH - War bouez eVID -
(Evid accentué sur "é" vient du verbe EVA )
5) Les adjectifs indéfinis: accent sur la dernière syllabe:
BennAG - eBED - PeTRA - eBEN - peSEURT - peLEH - neBLEH - aRAOG - e - BARZ - DinDAn - a - DRENV - rakTAL -
6) Le pronom démonstratif "zé": abalamour da-zé ô porte l'accent sur : Goude-zé - Rag-zé - Evid-zé.
7) Les adverbes de temps: Pegoulz - Fenoz - Gwechall...
8) Les adverbes de maniéres: Penaoz - Ervad - a-hend....
9) Les adverbes de quantité: A-walh - Nemeur....
10) Conjonctions: Zoken - Avad...
Tiré des notes de grammaire de V.Favé |
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