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Lou caga-blea
Inscrit le: 05 Sep 2006 Messages: 513 Lieu: Nissa
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écrit le Monday 08 Sep 08, 14:47 |
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Le h latin, qui n'apparaît qu'à l'initiale, n'était déjà plus prononcé au Ier siècle, sauf dans une frange particulièrement snobe de la population (cf. la fameuse pièce 81 de Catulle, qui se moque de cette affectation en vogue chez les "hellénomanes":
Chommoda dicebat, si quando commoda uellet
Dicere, et insidias Arrius hinsidias,
"Havantages, disait Arrius, à chaque fois qu'il voulait dire avantages, et hembûches au lieu d'embûches…").
Citation: | - le Français ne met pas d'accent, tandis que les autres utilisent un accent d'intensité, particulièrement fort chez le Russe. La prononciation reconstituée utilise un accent de hauteur. |
Je ne suis pas d'accord : le Français marque très fort d'un accent, le sien, sur la finale -- grave entorse aux règles de l'accentuation latine, quelle que fût la nature exacte dudit accent (mélodique, d'intensité, etc.) ; grammatici certant, d'ailleurs, à ce sujet, si mes souvenirs sont exacts. |
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gilou
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 1528 Lieu: Paris et Rambouillet
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écrit le Monday 08 Sep 08, 15:49 |
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Lou caga-blea a écrit: | Le h latin, qui n'apparaît qu'à l'initiale, n'était déjà plus prononcé au Ier siècle, sauf dans une frange particulièrement snobe de la population (cf. la fameuse pièce 84 de Catulle, qui se moque de cette affectation en vogue chez les "hellénomanes":
Chommoda dicebat, si quando commoda uellet
dicere, et insidias Arrius hinsidias,
et tum mirifice sperabat se esse locutum,
cum quantum poterat dixerat hinsidias. | Je pense que tout le monde connait ce fameux passage. Il se moque surtout d'une prononciation des occlusives latines comme des occlusives aspirées grecques, et de l'apparition d'un h initial la ou le latin n'en a pas, afin d'imiter (mal) une couche de la population, qui par snobisme, a maintenu une prononciation artificielle du h en effet. Mais le h n'est effectivement plus prononcé par la très grande majorité de la population, et ce, depuis le second siècle BCE d'après Niedermann.
Quelle prononciation faudrait il alors préconiser? muette a l'initiale, et un hiatus a l'intervocalique (dans les textes à orthographe archaïsante)? |
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Fabianus
Inscrit le: 29 Mar 2008 Messages: 9
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écrit le Tuesday 09 Sep 08, 11:49 |
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Je pencherais plutôt pour les "h" aspirés lorsqu'il sont écrits en début de mots, pour être le plus phonologique possible, et éviter le même problème qu'en français: hôte ou ôte? Après tout, les textes que nous étudions sont d'abord classiques, il n'y a donc pas trop d'anachronisme à aspirer les "h". Par contre, comment les prononcer en position médiane ? Et quid de mots comme "adhuc" ? |
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Aedyss
Inscrit le: 13 Jul 2008 Messages: 4
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écrit le Wednesday 17 Sep 08, 16:46 |
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En latin moi je prononce les "CH" comme des "K" et les "X" comme des "KS" et je n'aspire jamais les "H", je les ignore... sauf parfois au milieu des mots ils me servent à différencier oralement certaines syllabes...ai-je tort ? |
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Breizhadig
Inscrit le: 12 Nov 2004 Messages: 860 Lieu: Penn ar Bed / Finistère
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écrit le Wednesday 17 Sep 08, 21:50 |
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En ce qui concerne le H, je pense qu'on peut être plus tolérant que pour les autres lettres quant à sa prononciation ou sa non-prononciation, il a quand même tout à fait disparu en Latin tardif et on remarque que là où le Latin s'est installé, les locuteurs ne devaient pas le prononcer car il est souvent omis dans les inscription, voir dans les écrits. L'autre jour encore, je regardait un très bon reportage sur Timgad et j'ai vu une inscription où "hoc" était écrit "oc", c'est qu'un des très nombreux exemples.
Le "ch" en latin se prononce bien comme un /k/: pulcher se prononce /pulkεr/ et non /pulʃεr/ ni /pulxer/. Si on traduit en écriture à la française, on peut avoir quelque chose comme poulkèr.
Sinon, les lettres "ch" et "th" qui servent à noter des mots empruntés du Grec se prononcent généralement /k/ et /t/, il y a moyen de les prononcer /x/ et /θ/ mais déjà à l'époque classique ca faisait "snob" |
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gilou
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 1528 Lieu: Paris et Rambouillet
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écrit le Thursday 18 Sep 08, 9:53 |
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Citation: | Sinon, les lettres "ch" et "th" qui servent à noter des mots empruntés du Grec se prononcent généralement /k/ et /t/, il y a moyen de les prononcer /x/ et /θ/ mais déjà à l'époque classique ca faisait "snob" | Si par époque classique, tu parles de la prononciation à Rome à partir du second siècle avant JC, il ne s'agit pas d'une prononciation spirante comme en grec moderne, mais d'une prononciation en occlusive aspirée: <ph, th, ch> sont prononcés dans des mots importés du grec, par une certaine élite qui sait parler grec, [pʰ, tʰ, kʰ], ce qui est la prononciation en grec à l'époque de <φ, θ, χ>. Le reste de la population romaine a une prononciation en occlusive simple sans aspiration: [p, t, k].
De même, il y aura une prononciation en [y] (le u français) de la voyelle grecque <υ> dans des mots importés du grec, prononciation notée par la graphie <y> en latin. Le reste de la population romaine prononce [i].
La seule prononciation "étrangère" dans des mots importés du grec, qui va s'imposer en latin, c'est celle de la sifflante sonore z, pour les mots importés du grec avec la lettre <ζ>.
Sur la prononciation de /ph, th, ch/ en latin, voir également ce fil |
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