giòrss
Inscrit le: 02 Aug 2007 Messages: 2778 Lieu: Barge - Piemont
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écrit le Sunday 21 Oct 07, 23:15 |
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Le mot qu'en "piemontèis" s'ecrit "ghicc" (prononce "guìtch") signifie "recoin/lieu tres petit où on peut pas se bouger".
Ex. en turinois: "Costa stanssa a l'é mach un ghicc" (transcription: Cousta stànça a l'est masque un guìtch) = cette chambre est seulement un petit recoin.
L'origine pourrait être un mot germanique "vik"
Le même mot est tres proche au français "guichet", mais le deuxieme semble un diminutif d'un inexistent mot masculin "guiche".
http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?8;s=1938564825;
Citation: | GUICHET, subst. masc.
A. Vieilli
1. Petite porte pratiquée dans un portail, dans une muraille permettant le passage de quelqu'un. Guichet d'un fort, d'une prison. Alors, je prends le bras de la reine, et je passe le guichet (DUMAS père, Chev. Maison-Rouge, 1847, IV, 3, p. 135). Des sentinelles veillant l'arme au bras, devant les guichets de la Conciergerie (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 471).
En partic. Petite porte intérieure placée en arrière de la porte principale d'une prison. Nous étions entre les deux guichets, dans la salle de l'avant-greffe, où le criminel allait être amené (JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p. 293).
2. P. anal. Passage étroit.
a) Passage étroit faisant communiquer avec l'extérieur l'intérieur d'un édifice, d'une enceinte. Guichets du Louvre, des Tuileries. En tournant sous les guichets de l'Institut (BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 130) :
1. Depuis le guichet qui mène au pont du Carrousel, jusqu'à la rue du Musée, tout homme (...) remarque une dizaine de maisons à façades ruinées...
BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 48.
b) Passage étroit ne permettant l'accès que d'une personne à la fois. Guichet d'une exposition. Deux petits pays que relient à toute heure les allées et venues devant le guichet du péage (A. DAUDET, R. Helmont, 1874, p. 7).
B. P. ext.
1. Petite ouverture, généralement grillagée, pratiquée à hauteur d'appui dans une porte, un mur, qui permet une communication entre deux personnes en les maintenant isolées l'une de l'autre. Guichet d'une cellule, d'un couvent, d'une prison. Un déclic joua dans le silence, et le guichet de la sœur tourière s'entrebâilla (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 773) :
2. ... il l'a tenue et aveuglée jusqu'après son arrestation; (...) au guichet de la Petite-Roquette, il l'enveloppait encore de ses ailes, il lui bouchait les yeux.
MAURIAC, Journal 1, 1934, p. 61.
[P. allus. hist. à la journée au cours de laquelle la mère Angélique, abbesse de Port Royal, ne consentit à recevoir son père qu'au travers d'un guichet et refusa d'obéir à ses admonestations] Journée du/de guichet. Journée décisive où l'on reste fermement sur ses positions. Mais nous tiendrons bon. Je lui ai promis toute mon assistance (...) résolu à soutenir jusqu'au bout cette nouvelle journée de guichet (SAINTE-BEUVE, Corresp., t. 3, 1818-69, p. 340).
2. P. anal.
a) Vieilli. Petite porte pratiquée dans le corps d'un buffet, d'une armoire. Le guichet du placard claque, on apporte le lard, le fromage et le pain (GIONO, Baumugnes, 1929, p. 185).
b) Petite porte grillagée dans un confessionnal. Enfin l'écho d'un : « Allez en paix, mon enfant, » le bruit sec d'un guichet qui glisse; Thésie se levait, c'était mon tour (ARÈNE, Veine argile, 1896, p. 73).
c) Région. (Lyonnais, Savoie, Dauphiné). Petite ouverture pratiquée dans une porte pour donner passage à de petits animaux (poules, chats).
3. En partic.
[Dans des bâtiments admin. et publ. (banque, bureaux, gares)] Petite ouverture ou simple comptoir. Ouvrir, fermer le guichet; être assis derrière un guichet; faire la queue au guichet. Les prix étaient affichés. Daniel se pencha vers le guichet (MARTIN DU G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 632) :
3. ... tremblante et joyeuse lorsqu'elle recevait, à travers le grillage, par le petit guichet, une lettre où elle reconnaissait la large écriture ornée de son ami...
A. FRANCE, Lys rouge, 1894, p. 283.
[Dans les banques et les admin.] Opérations de guichet. Opérations qui se font au guichet. La distribution des correspondances et les opérations de guichet les plus courantes (Admin. P. et T., 1964, p. 17).
Vieilli, fam. Passer au guichet. Être licencié. Synon. passer à la caisse. Le premier lundi que tu manqueras, tu seras prévenu, le deuxième, tu pourras passer au guichet (POULOT, Sublime, 1872, p. 63).
[En parlant d'un paiement] À guichet(s) ouvert(s). Effectué sans interruption. Des bons de caisse (...) qu'elles [les banques] émettent à guichet ouvert (BAUDHUIN, Crédit et banque, 1945, p. 166).
(Jouer) à guichets fermés. Faire salle comble après avoir vendu tous les billets d'entrée les jours précédant celui de la représentation ou du spectacle. La finale de la Coupe de France sera jouée à guichets fermés. Aucun billet ne sera vendu au Parc des Princes (Le Républicain lorrain, 16 juin 1979).
Scie* à guichet.
Rem. Le guichet est parfois pris comme symbole pour fustiger la puissance de l'administration. Des fonctionnaires qui, eux-mêmes, n'aperçoivent parfois la vie qu'à travers l'ouverture étroite de leur guichet (L'Œuvre, 6 févr. 1941).
REM. Guicheton, subst. masc. Dimin. de guichet A 1. Une petite fille qui poussait une grosse ramée d'oliviers dans le guicheton d'une écurie à chèvre (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 63).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1135 « petite porte pratiquée dans une porte monumentale, une muraille, une fortification » (Couronnement de Louis, éd. Y. G. Lepage, Rédaction AB, 1548); 2. 1590-1604 passer le guischet « entrer en prison » (BRANTÔME, Discours sur les Colonels de l'infanterie de France, éd. E. Vaucheret, p. 146); 3. 1767 « petite ouverture pratiquée à hauteur d'homme dans une porte, un mur et par laquelle on peut parler à quelqu'un, faire passer des objets » (VOLTAIRE, L'Ingénu, éd. W. R. Jones, p. 122); 4. 1862 « petite ouverture par laquelle le public communique avec les employés d'une administration, d'un bureau » (GONCOURT, Journal, p. 1109). Prob. dimin. de l'a. nord. vik « baie » d'où « cachette, recoin » (cf. FEW t. 17, p. 430 a), sens encore attesté en a. et en m. fr. (fin XIIe s. ds GDF. Compl.). Fréq. abs. littér. : 409. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 697, b) 428; XXe s. : a) 551, b) 582. Bbg. Archit. 1972, p. 79 - BÄCKER (N.). Probleme des inneren Lehnguts dargestellt an den Anglizismen der französischen Sportsprache. Tübingen, 1975, pp. 256-258. - CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 521 (s.v. guicheton). - GEBHARDT (K.). Les Francoprovençalismes de la lang. fr. R. Ling. rom. 1974, t. 38, p. 188. - QUEM. DDL t. 16, 18. |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Monday 22 Oct 07, 1:18 |
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Certes, mais si ce mot est d'origine francoprovençale, les règles ne sont pas forcément celles du français standard.
Par exemple, il y a le suffixe -atse (une des prononciations possibles) qui correspond au français -asse, parfois -ate. Ce suffixe peut signifier, par exemple, être dépréciatif, un peu diminutif ou dans le genre de .... Dans ce dernier cas, ce suffixe est suffisamment général pour signifier que ça a voir avec ce à quoi on adjoint le suffixe -atse. Le mot suffixé est de n'importe quel genre, plutôt féminin, mais pas forcément.
Je vois assez bien un passage par le suffixe arpitan -atse, avec une transformation vers le français en -ate, ète ou et (il ne faut pas oublier que le français a très longtemps prononcé les consonnes finales).
Ce qui précède est une intuition plutôt qu'une démonstration, mais ça correspond assez bien à ce qui se passe dans la zone de transition entre la Péninsule et le Nord des Alpes.
Ça expliquerait assez bien aussi la transition du petit coin à la petite ouverture, la porte de la boite. On peut, par exemple imaginer que le cadre du portillon placé dans la porte ait été considéré comme une boite, un coin un peu coincé.
J'imagine aussi une autre version:
Dans les cloitres, on a des petits sas, des sortes de guichets, dans lesquelles on peut faire coulisser un tourniquet (qui ressemble à une étagère d'angle, quand on en voit l'intérieur). L'ensemble peut s'appeler un guichet, peut-être aussi parce qu'il y a une version du mécanisme qui fonctionne avec une caisse qu'on passe par une petite porte, la caisse, l'ensemble et le portillon s'appelant le guichet.
Il serait intéressant de connaitre le mot piémontais qui désigne le sas par lequel les marchandises entrent et sortent des cloitres. |
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