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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Friday 05 Sep 08, 11:59 |
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- Quelles sont les dates que l'on attribue à la période du japonais archaïque et à celle du japonais ancien ?
- Gilou, es-tu hostile à la méthode de transcription d'Hepburn ou est-ce par purisme que tu écris plutôt iti que itchi (idem pour d'autres chiffres) ? Cette façon de transcrire est très rare, on la rencontre dans les écrits de certains chercheurs.
Gilou a écrit: | vu la présence d'un petit nombre de classificateurs dans l'état le plus ancien de la langue japonaise dont on aie des attestations écrites, le chinois n'en est peut être pas a l'origine, mais l'aurait renforcé et amplifié.
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Pourrait-on en conclure que le japonais et le chinois ont un ancêtre commun pas très éloigné ? Et à quand pourrait-on le dater ? Car il semble difficile de croire qu'un système aussi particulier que les classificateurs numériques soit né spontanément dans 2 sociétés différentes et si proches géographiquement sans qu'il y ait interaction/influence de l'une à l'autre.
P.S. : je trouve le titre "Nombres asiatiques" inadapté. On va le changer.
AJOUT : Chronologie du japonais
- archaïque : avant 6e siècle
- ancien : 6e - 8e
- haut-médiéval : 9e - 12e
- bas-médiéval : 13e - 16e |
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gilou
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 1528 Lieu: Paris et Rambouillet
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écrit le Friday 05 Sep 08, 17:01 |
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Je ne suis pas hostile a la transcription Hepburn, quand on ne fait pas de morphologie, par contre, elle est totallement inadaptée (tout comme l'écriture syllabique en kanas) dès qu'on s'intéresse a la décomposition en morphèmes, car elle note des variations qui ne sont que des réalisations phonétiques conditionnées, et peut rendre opaque cette décomposition.
Or justement, dans mon post, on s'intéressait à la morphologie.
Utiliser une transcription phonologique permet de voir qu'entre les nombres 1 et 2, il y a seulement une variation vocalique hito- ~ huta-, alors que la transcription de Hepburn hito- ~ futa- y ajoute une variation de la consonne initiale qui brouille le propos.
Je ne crois pas du tout par contre que le chinois et le japonais aient une origine commune (ou, s'il y en a une, c'est tellement loin dans le temps que cela nous est totallement inaccessible), il y a trop de différences à tout point de vue entre ces langues, même à date ancienne, et le vocabulaire proprement japonais ne semble pas avoir de points communs avec le vocabulaire chinois.
Par contre, je pense qu'une tendance à utiliser des compteurs dans un nombre restreints de situations existait en japonais, et qu'on rencontre cette tendance dans d'autres langues du monde, par exemple, les langues maya (j'en suis certain dans le cas du tseltal). Le contact avec le chinois a eu comme effet de systématiser et généraliser cette pratique en japonais. |
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gilou
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 1528 Lieu: Paris et Rambouillet
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écrit le Friday 05 Sep 08, 18:55 |
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Ce qui est dit dans cette grammaire n'est pas d'une grande qualité linguistique, probablement, parce que son auteur, John Bachelor, n'était pas un linguiste, mais un missionnaire, et qu'elle date de la fin du 19e siècle. L'auteur dit d'ailleurs que les suffixes dont il parle sont vaguement analogues aux classificateurs japonais, mais il ne dit prétend pas que ce sont des classificateurs. Citation: | may be considered to correspond in some degree to the so-called “classifiers” or “auxiliary numerals” of Chinese, Japanese, and many other Eastern languages |
En fait, le suffixe -p(e) décrit au paragraphe 90 est un suffixe nominalisateur, qui forme un nom de qualité désignant une chose (voire une personne) caractérisée par le mot auquel il se suffixe.
Son emploi se retrouve dans d'autres contextes, par exemple:
pirka "bon" pirka-p "une chose bonne"
ray "mourir" ray-pe "un mort"
a-nuye-p sur le verbe nuye "écrire", au passé (a-) le suffixe -p donne le sens de "ce qui était écrit".
On va effectivement trouver dans certaines constructions, un nombre avec ce suffixe, lorsque le nombre a un role syntaxique de nom et non de quantificateur (ie il est déterminé par le nom qui le précède et non déterminant un nom qui le suit).
Par exemple:
aksine 5
suma "pierre"
d'ou aksine suma "5 pierres"
e- préfixe sujet 2e personne
yapikir "jeter"
suma aksine-p e-yapikir "tu as jeté 5 pierres" littéralement "tu as jeté 5 choses-pierres"
Les emplois avec ce suffixe sur un nombre dans des constructions comme celle qui précède sont un peu analogues a des emplois de classificateur, en effet. |
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