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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1888 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Tuesday 08 Nov 11, 15:14 |
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maréchal-ferrant, wallon liégeois marihâ, anc. liégeois. mariscals, anc. rouchi mariscau, anc. fr. marescaux, néerlandais maarschalk.
NB: règle phonétique sk > wallon liégeois h
De l'anc. haut allemand marahscalc, marahscahl, composé de marah, cheval et de scalc, serviteur, domestique, donc chargé du soin des chevaux, palefrenier, avec peut-être l'idée d'une certaine autorité. (Grandgagnage)
Comme il a été dit, les Romains étaient ignorants de l'art du cheval et de la ferronnerie en général. (Ils venaient faire cercler leurs roues de charrettes en Gaule et les cavaliers, troupes "auxiliaires", étaient germaniques).
NB: (en s'éloignant un peu) charron, wallon liégeois tchårlî , (rouchi carlî) n'est pas non plus d'origine romaine: du gaulois carrum, char.
Dernière édition par dawance le Tuesday 08 Nov 11, 23:57; édité 1 fois |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11178 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Tuesday 08 Nov 11, 15:19 |
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Ce marah est certainement un cognat du mare (jument) anglais.
Que disent tes sources de -ferrant ? |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1888 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Tuesday 08 Nov 11, 23:59 |
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Voilà, c'est fait.
@embatérienne: je crois bien que "l'origine" est [sk] et non le ch français ,[ʃ]. C'est la règle phonétique du wallon liégeois.
D'ailleurs le néerlandais maarschalk se prononce [sk], et non comme le -sch- allemand actuel, [ʃ].
Que [sk] donne ['t ʃ], puis [ʃ] ailleurs (wallon namurois, par exemple maritchâ) ne fait pas de doute. (Et en français aussi, bien sûr).
Rectifié avec la phonétique internationale.
Dernière édition par dawance le Wednesday 09 Nov 11, 9:21; édité 1 fois |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3865 Lieu: Paris
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écrit le Wednesday 09 Nov 11, 8:26 |
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Oui, dawance, je veux bien, de toute façon, je n'avais pas parlé de l'étymologie mais de cousinage ! Mais le TLF est d'accord là-dessus :
Citation: | De l'a. b. frq. *marhskalk «domestique chargé de soigner les chevaux», cf. l'a. h. all. marahskalk «id.», comp. de marh «cheval» et de skalk «valet». Le mot s'est développé d'une part dans le sens de «maréchal-ferrant» (1), d'autre part dans celui d'«officier», d'abord «officier préposé au soin des chevaux» (2-5). Le lat. médiév. mariscalcus, marescalcus est attesté au sens de «valet d'écurie» dès la Loi salique, au sens de «chef de l'écurie et de l'armée» dep. le ixe s. (Nov. Gloss.), au sens d'«officier chargé du logement» dep. le xie s. (ibid., Nierm.). |
Il n'empêche qu'en allemand comme en français, le son est devenu "ch", aussi bien dans Schalk (avec maintenant le sens passé de serviteur à farceur, bouffon) que dans Marschall.
La prononciation ancienne en revanche est demeurée dans l'italien scalco et dans l'ancien français escalque ou escarque, écuyer tranchant. Cf. Rabelais :
Citation: | Ce mot n'estoyt achevé, quand les officiers de gueule dressarent les tables et buffets : les couvrirent de nappes odorantes, assietes, servietes, salieres : apportarent tanquars, frizons, flaccons, tasses, hanats, bassins, hydries. Frere Jean associé des maistres d'hostel, escarques, panetiers , eschansons, escuyers tranchants, couppiers, credentiers, apporta quatre horrificques pastez de jambons si grands, qu'il me soubvient des quatre bastions de Turin. |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1888 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Wednesday 09 Nov 11, 9:32 |
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Pour le latin médiéval, Grandganage cite la Loi allem. (Graff)"...si mariscalcus qui super duodecim caballos est..." |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3664 Lieu: Massalia
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écrit le Wednesday 09 Nov 11, 11:54 |
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On retrouve cette racine *marah ( cheval) dans l'allemand actuel: die Mähre , un vieux cheval, usé et affaibli, un canasson. Dérivé du féminin meriha ( la jument, an ancien haut-allemand). Jusqu'au 18ème siècle, le terme n'avait pas de connotation négative et était synonyme de Stute= la jument. |
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Marden
Inscrit le: 16 Nov 2004 Messages: 468 Lieu: Seine-et-Marne, Ardennes
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écrit le Wednesday 09 Nov 11, 12:24 |
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Citation: | ... Le lat. médiév. mariscalcus, marescalcus est attesté au sens de «valet d'écurie» dès la Loi salique, au sens de «chef de l'écurie et de l'armée» dep. le ixe s. (Nov. Gloss.), au sens d'«officier chargé du logement» dep. le xie s. (ibid., Nierm.). |
Dans la cavalerie, le grade équivalant à celui de sergent dans les autres armes est maréchal des logis, ce qui suggère qu'à un moment de l'histoire, le personnage remplissait les deux fonctions. |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1888 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Saturday 12 Nov 11, 12:29 |
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L'Hipparion est un équidé éteint, dont les restes fossiles sont connus dans quatre continents.
D'autres ancêtres:
- le cheval de Przewalski, du nom du colonel russe qui l'a "découvert". Appelé takh en Mongolie où, après disparition, il a été réintroduit à partir d'exemplaires de zoos.
- le tarpan, (« Tarpan » vient d'un mot turkmène signifiant « cheval sauvage ») disparu mais "reconstitué" à partir du polonais konik ou konik polski, poney demi-sauvage
On peut voir ces deux races dans la Réserve d'animaux sauvages au domaine des grottes de Han sur Lesse, ou ici.
Le mustang a un statut particulier. Cette race chevaline sauvage du Nord-Ouest américain provient de chevaux domestiques (phénomène appelé marronnage).
Autres races de chevaux que je connais bien:
Il existe trois types de cheval de trait belge.
Le plus connu internationalement: le cheval brabançon.
Mon préféré est le modèle plus petit, le cheval ardennais, célèbre pour avoir été particulièrement résistant lors de la retraite de Russie.
Il est encore utilisé ici en Ardenne pour le débardage, lorsque les "timberjacks" et autres engins lourds ne peuvent pas passer. |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1888 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Sunday 13 Nov 11, 19:49 |
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Pour les fanas de vocabulaire, je cite le petit Robert :
Citation: | harnais: 2. Équipement d'un cheval de trait, de selle ou de tout autre animal de travail. voir harnachement, harnacher.
Pièces du harnais:
attelle, bât, brancard, bricole, bride, collier, croupière, culière, dossière, frein, guide, joug, licou, martingale, montant* de bride, mors, œillère, poitrail, rêne, sangle, selle, sellette, sous-barbe, sous-gorge, sous-ventrière, surdos, surfaix, têtière, trait, trousse-queue.
Voir sellerie... | Voici un dictionnaire visuel: ici
Cliquez sur < précédent pour voir bricole et sangle et 4 fois sur suivant> pour voir selle et ses détails.
Dernière édition par dawance le Monday 14 Nov 11, 15:35; édité 1 fois |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3664 Lieu: Massalia
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écrit le Monday 14 Nov 11, 1:29 |
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À propos de cette rosse , première évoquée sur ce fil, eh bien, ce terme emprunté à l'allemand ( moyen haut-allemand ross) a subi une évolution de sens différente de son presque homonyme germanique.
Si en français, c'est un cheval vieux, malingre ou malade, en allemand, das Ross a gardé une image noble, celle d'un coursier, d'un destrier. L'équivalent du rosse français est der Gaul qui, lui, avait ce sens de " mauvais cheval" dès le 14/15ème siècle. |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6526 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Monday 14 Nov 11, 3:45 |
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angl. amér. pinto :
Dictionnaire etymonline.com :
1860 cheval aux marques blanches et noires < esp amér. pinto (peint)
Dictionnaire webster :
cheval ou poney marqué de blanc et d'une autre couleur |
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Oliv
Inscrit le: 16 Oct 2011 Messages: 124 Lieu: Toulouse
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écrit le Monday 14 Nov 11, 7:32 |
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Glossophile a écrit: | - bai : rouge avec la crinière noire |
Même sens du hongrois pej, mais les dictionnaires indiquent une origine inconnue (tout au plus liée au nom propre Pejkó), et qu'une origine "perse, turque, slave, française, italienne" est erronée... |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1888 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Monday 14 Nov 11, 15:59 |
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Encore quelques couleurs: aubère, miroité, pie, pinchard, rouan, rubican, tisonné.
aubère: mélange de poils blancs et rouges.
miroité: bai dont la croupe est marquée de taches plus brillantes que le fond de la robe.
pie: à robe noire et blanche, ou fauve et blanche.
pinchard: à robe gris fer. (voir aubère)
rouan: (et non Rouen), mêlé de points blancs, roux et noirs. Citation: | Empr. à l'a. esp. roán (esp. roano) « (cheval) dont la robe est mêlée de blanc, de gris et de bai » (dep. 1156 d'apr. COR.-PASC.; déjà raudano en 979 et 994), d'orig. controversée, prob. issu d'un lat. vulg. *ravidanus, dér. de ravidus « grisâtre », dér. de ravus « gris » | TLF, hypothèse controversée.
rubican: dont la robe est semée de poils blancs.
tisonné: à la robe semée de taches noires allongées. |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3865 Lieu: Paris
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écrit le Saturday 19 Nov 11, 11:54 |
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Toujours à propos de rosse, une étymologie controversée en fait l'origine des toponymes Roubaix, Robecq, Rossbach.
Wiki, à Roubaix :
Citation: | La ville est mentionnée au IXe siècle sous la forme latinisée (villa) Rusbaci, qui est un archétype toponymique fréquent au nord de la France, le plus souvent latinisé en Rosbaci- ou Resbaci-. Albert Dauzat et Charles Rostaing y voient un composé du germanique hros, cheval et baki, ruisseau. Cependant, la plupart des spécialistes considère l'élément ros, comme issu du germanique raus, qui a donné le diminutif rosel > roseau. |
Auguste Longnon appuyait la première hypothèse en faisant observer l'existence en banlieue parisienne d'une formation semblable Chevauru (caballi rivus) qui ne désignait pas un hippopotame mais un cours d'eau où s'abreuvent les chevaux. |
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Poyon
Inscrit le: 24 Jul 2005 Messages: 765 Lieu: Liège (Waremme)
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écrit le Sunday 27 Nov 11, 9:45 |
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rejsl a écrit: | À propos de cette rosse , première évoquée sur ce fil, eh bien, ce terme emprunté à l'allemand ( moyen haut-allemand ross) a subi une évolution de sens différente de son presque homonyme germanique.
Si en français, c'est un cheval vieux, malingre ou malade, en allemand, das Ross a gardé une image noble, celle d'un coursier, d'un destrier. L'équivalent du rosse français est der Gaul qui, lui, avait ce sens de " mauvais cheval" dès le 14/15ème siècle. |
En wallon, "ine rosse" est un cheval mauvais dans le sens "méchant", qui rue, qui mord etc. Par extension, il désigne aussi un animal domestique "agité, jouant violemment" (qu'éne rosse ci tchèt ! : quelle "rosse" ce chat !) mais dans un sens affectueux (jamais pour le cheval) mais un peu maléfique. Parfois, il est aussi attribué, avec un sens affectueux, à des enfants en bas âge. |
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