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Hibou57
Inscrit le: 18 Dec 2007 Messages: 48 Lieu: Metz (faransa)
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écrit le Sunday 27 Apr 08, 22:32 |
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masâ l5yr (bonsoir)
J'ai entendu récement parler d'un dialecte particulier de l'Arabe, qui se nomerait Arabe Quraishite.
Un dialecte parmis d'autres pourrions-nous pensez, bien que rare.. mais c'est le contexte dans lequel j'ai appris l'existence de ce dialecte qui m'a surpris : il semblerait que le Coran aurait été écrit en Arabe Quraishite, et non pas en Arabe Litéral. C'est l'évotion plus tardive de l'Arabe Quraishite qui aurait donné l'Arabe Litéral, différent de l'Arabe du Coran.
N'ayant jamais lu le Coran en Arabe, je ne saurais que dire... mais toutes ces nouvelles on totalement chamboulé ce que je croyais savoir de l'évolution de la langue Arabe.
Concernant le Quraishite : je ne suis parvenu à trouver aucune information à son sujet.
Des commentaires ou des informations sur la question ?
Shoukran jazilân (merci beaucoup) |
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aboukhaldoun
Inscrit le: 11 Apr 2008 Messages: 441 Lieu: Bruxelles/Tripoli (Liban)/Homs (Syrie)
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écrit le Monday 28 Apr 08, 14:47 |
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Ce dialecte est tout simplement celui qui été parlé par la tribu du prophète muHammad et, le Coran ayant été rédigé dans ce dialecte, voilà pourquoi on parle d'un arabe qurayshite.
C'est un dialecte apparenté à tous les dialectes bédouins du nord (ou qaysites). |
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mansio
Inscrit le: 19 Feb 2005 Messages: 1125
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écrit le Monday 28 Apr 08, 15:17 |
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J'ai toujours entendu dire que le Coran n'était pas écrit dans le dialecte qurayshite mais qu'il était écrit dans une sorte de koïné basée sur le qurayshite et intégrant des éléments d'autres dialectes. |
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aboukhaldoun
Inscrit le: 11 Apr 2008 Messages: 441 Lieu: Bruxelles/Tripoli (Liban)/Homs (Syrie)
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écrit le Monday 28 Apr 08, 18:12 |
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Tout à fait, c'est un dialecte "qurayshite" comprenant énormement d'éléments externes tel la prononciation des qâf par exemple mais je ne pourrais pas te répondre en détail. |
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Luc de Provence
Inscrit le: 11 Jul 2007 Messages: 682 Lieu: Marseille
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écrit le Monday 28 Apr 08, 21:16 |
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Je vous conseille la lecture de " l'exegèse coranique " de Ali Merad dans la collection " que sais-je ? " numero 3406. |
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aboukhaldoun
Inscrit le: 11 Apr 2008 Messages: 441 Lieu: Bruxelles/Tripoli (Liban)/Homs (Syrie)
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écrit le Tuesday 29 Apr 08, 0:05 |
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Merci Luc! |
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mansio
Inscrit le: 19 Feb 2005 Messages: 1125
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écrit le Tuesday 29 Apr 08, 13:44 |
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Luc de Provence a écrit: | Je vous conseille la lecture de " l'exegèse coranique " de Ali Merad dans la collection " que sais-je ? " numero 3406. |
Il faudra que je le lise. Je ne savais pas que ce QSJ existait. Avec internet on ne fréquente plus les librairies. |
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Hibou57
Inscrit le: 18 Dec 2007 Messages: 48 Lieu: Metz (faransa)
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écrit le Tuesday 29 Apr 08, 13:45 |
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Moi aussi, Hibou57 dit merci à Luc et Mansio (by alphabetical order) |
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alikomus
Inscrit le: 01 May 2008 Messages: 1 Lieu: bgayeth
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écrit le Thursday 01 May 08, 23:53 |
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selon ce que je sais de la langue arabe, au temps du prophète Mohammed, donc au 7ème siècle les arabes de la péninsule arabique parlaient 7 dialectes de la langue arabe, et puis la révélation du coran s'est faite avec le dialecte du hidjaz donc spécialement celui de qureiche tout en empruntant des mots d'autres dialectes pour faciliter l'a compréhension du texte aux autres tribus. |
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Luc de Provence
Inscrit le: 11 Jul 2007 Messages: 682 Lieu: Marseille
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écrit le Friday 02 May 08, 7:54 |
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Je me permets de vous dresser une liste de livres que j'ai lus et relus :
" L'exégèse Coranique " de Ali Merad ( collection que sais-je ? numéro 3406 éditions P.U.F ).
" Le Coran " de Régis Blachère ( collection que sais-je ? numéro 1245 éditions P.U.F ).
" Mahomet la parole d'Allah " de Anne-Marie Delcambre ( découvertes Gallimard numéro 22 ).
" Mahomet et la tradition islamique " de Emile Dermenghem ( collection les Maitres Spirituels éditions le Seuil ).
" L'Islam origine et essor du monde Arabe " de René Kalisky ( collection Marabout Histoire numero MU 160 ).
" Découverte de l'Islam " de Roger du Pasquier ( collection Sagesses numéro Sa36 éditions le Seuil ).
" Mahomet " de Maxime Rodinson ( collection Essais Points numero 282 éditions le Seuil ).
" La vie de Mahomet " de Virgil Gheorghiu ( collection les grands initiés éditions Robert Laffont ).
et pourquoi pas .... " Poeti Arabi di Sicilia " ( Arnaldo Mondadori Editore - Milano 1987 ). |
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mansio
Inscrit le: 19 Feb 2005 Messages: 1125
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écrit le Saturday 03 May 08, 0:09 |
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De cette liste je n'ai lu que "le Coran" de Blachère, le livre de Delcambre, de du Pasquier et le "Mahomet" de Rodinson. Je vais me procurer "l'Exégèse Coranique". |
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aboukhaldoun
Inscrit le: 11 Apr 2008 Messages: 441 Lieu: Bruxelles/Tripoli (Liban)/Homs (Syrie)
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écrit le Tuesday 06 May 08, 2:38 |
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Pendant la djâhiliyya, il n'y avait pas uniquement sept dialectes de parlés en Arabie, chaque tribu avait le sien même si les nuances d'un groupe à l'autre pouvaient être infimes.
Il est vrai qu'on peut aujourd'hui diviser les dialectes d'Arabie en certains groupes.
Si l'on exclu les langues sud-arabiques, on peut parler de dialectes Hidjâzî, nadjdî, baHraynî (rien à voir avec le pays), nâfûdî, yamanî et du "croissant vide". |
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Abdüssalâm
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 909 Lieu: Aiguillon
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écrit le Friday 20 Nov 09, 0:03 |
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Première chose, comme l'a dit Aboukhaldoun, on ne parle pas de dialecte "qurayšite" mais "ḥijâzî".
Pour la langue coranique et pour éviter aux Babéliens la lecture d'une foule de bouquins sur le domaine, je vais essayer d'en faire un petit topo:
L'arabe de la "jâhiliyya(t)" (ainsi se nomme, en arabe, la période pré-islamique) était divisé en plusieurs dialectes intercompréhensibles. Deux d'entre eux étaient considérés comme remarquables: le ḥijâzî de la tribu de Qurayš et le najdî de la tribu de tamîm. Des deux, le premier était souvent préféré car il était le plus isolé et réputé plus pur. Mais, comme dans toutes les langues ou presque, il y avait dans l'arabe, deux niveaux de langues: un quotidien, plus relâché, et un éloquent. Si l'écriture existait, son usage était fort restreint, son système très imprécis, car en plus de l'omission des voyelles, elle ne distinguait pas, par des points diacritiques, comme aujourd'hui, des lettres aussi différentes que b, t, y ou j, ḥ et ẖ [x]. C'est l'oralité qui était le vecteur de la langue éloquente et notament la poésie. Certains poètes dépassaient en réputation le cadre de leur tribu et leurs productions étaient connues de tous. Cette poésie, mais aussi une autre forme de littérature qu'on appelait "sajʿ", sorte de prose assonancée, et dont le Coran suivra les schémas, surtout dans sa première période, la période mécquoise, se fait dans une koïnè assez conservatrice qui reprend les grands traits des deux dialectes mentionnés ci-dessus. Le Prophète autorisera les variantes dialectales qui ne changeaient pas le sens du texte, comme il était d'usage en poèsie. C'est ce qu'on appelle les 7 "langues" du Coran, disparues aujourd'hui. De ces lectures divergentes, il n'en reste que deux:
l'une qu'on nomme la version "warš" qui est la lecture traditionnelle du Maghreb et de Afrique occidentale et la version "ḥafṣ", en usage dans le reste du monde musulman. Il existe une 3° lecture "kânûn" ou "qânûn", mais d'un usage très restreint, en Tunisie et Libye.
- les différences entre ces deux lectures ḥafṣ et warš qui ne sont pas des "langues", mais deux lectures établies à partir de la leçon ʿuṯmānienne, en dehors de quelques différences dans la vocalisation de quelques mots, dont voici quelques exemples:
- sourate 1 verset 3 ( ḥafṣ)/ 4 (warš):
-ملك يوم الدين
"ḥafṣ" rajoute un â suscrit entre le m (1° lettre) et le l (2°) et lit: mâliki yawmi-d-dîn (possesseur du jour du jugement)
"warš" lit une voyelle brève: maliki yawmi-d-dîn (souverain, roi du...)
-(2/VIII)
يخدعون الله واللذين أمنوا وما يخدعون إلا أنفسهم وما يشعرون
"ḥafṣ" ajoute un â suscrit au 1° [yẖdʿwn] يخدعون entre ẖ et d et lit: yuẖâdiʿûna, verbe de 4° forme à l'inaccompli, mais décline le 2° à 'inaccompli de la 1° forme et lit: yaẖdaʿûna: " yuẖādiʿûna -llâha wa-llaḏîna âmanû wa-mâ yaẖdaʿûna illâ anfusahum wa-mâ yašʿurûn(a)"; Ce qui donne en traduction française: "Ils (les hypocrites) cherchent à tromper Allâh et ceux qui ont cru mais ils ne trompent qu'eux-mêmes et ils n'en ont pas conscience"
"warš" met un â suscrit au deux: "yuẖâdiʿûna-llâha wa-llaḏîna âmanû wa-mâ yuẖâdiʿûna illâ anfusahum wa-mâ yašʿurûn(a)". ce qui donne plus ou moins: "ils cherchent à tromper Allâh et ceux qui ont cru, mais ils ne se concurencent que dans la tromperie et ils n'en ont pas conscience"
78/19
وفتحت السماء فكانت ابوابا
"ḥafṣ" : "wa-futiḥati-s-samâ'u fa-kânat 'abwâbâ(n) ": et le ciel sera ouvert alors (on s'apercevra) que c'était des portes"
"warš": ajoute un šadda à la 2) radicale du verbe et en fait un verbe de 2° forme: " wa-futtiḥati-s-samâ'u fa-kanat-abwâbâ(n)" , ce qui donne une connotation de violence extrème au sens du verbe "ouvrir".
Ce dernier exemple nous amène au cœur de la distinction entre les deux lectures (dans la partie en rouge) et qui laisse à penser que la version "warš" est plutôt fidèle au dialecte ḥijâzî où le hamza avait déjà pratiquement disparu et la version " ḥafṣ" plutôt inspirée par le dialecte "tamîmî" où, au contraire, le hamza est
très prononcé, cela donne, dans l'exemple ci-dessus, en "ḥafṣ", on lit "fa-kânat" puis "'abwâbâ" en "attaquant" la voyelle "a" initiale. En "warš" on lit l'ensemble d'une seule traite "fakânatabwâbâ". Ce phénomène a lieu chaque fois qu'une lettre quiescente (sâkina) finale rencontre un mot commençant normalement par un "hamza" ou dans les mots commencant par un hamza muni de l'article défini:
"H": nabâtu-l-'arḍ(i) > (W): nabâtularḍ(i)
notons, même s'il n'est pas certain qu'il y ait cause à effet, que les dialectes du Maghreb connaissent en plus intense cette disparition du hamza, alors que l'arabe fuṣḥâ tel qu'il est codifié aujourd'hui suit plutôt la version "H".
De même les hamza à l'intérieur des mots, même faisant partie de la racine disparaissent et on a, à la place, une voyelle longue:
"mu'minûn " > mûminûn (croyant)
mais cette dernière particuliarité n'est pas générale et parfois même c'est le contraire:
"H": nabiyy(un) > (W): nabî'(un) / prophète
"H": kufuwan 'aḥad > "W": kuf'an-aḥad
Autre phénomène lié au hamza: quand un mot se terminant par un pronom personnel de 2° et 3° pers. masc. du pl. (-kum, -hum) et le suffixe de l'accompli de la 2° pers. mac. pl. (-tum) rencontrent un mot commençant par un hamza, on rajoute en (W) un [û] à la fin du pr. pers.:
"H": wa-ẖalaqnâ-kum 'azwâjâ(n) > "W": wa-ẖalaqnâ-kumû 'azwâjâ(n) / "et nous vous avons créés par couples" (78/VIII)
De même, pour le pr. pers. de 3° pers. masc. singulier avec u (cas nominatif: -hu) ou i (cas indirect: -hi) cette voyelle s'allonge
Dernière particularité remarquable de la version (W), certains [â], notament ce qui en fin de mot s'orthographient avec le alif maqṣûra ( ى ), mais pas seulement, ce â se lit entre é et è:
"H": wa-ammâ man jâ'aka yasʿâ. wa-huwa yaẖšâ. fa-anta lahu talahhâ.
"W": wa-ammâ man jâ'a-ka yasʿê. wa-huwa yaẖšê. fa-anta lahu talhhê.
"et celui qui vient à toi (ô muhammad) en courant. Et qui lui craint (Allâh). alors toi tu t'en distrais".
Dans les exemplaires du Coran (maṣḥaf pl.: maṣâḥif), ce phénomène est transcrit par un gros point noir sous la lettre.
Comment reconnaitre d'emblée un maṣḥaf H d'un W?
les maṣḥaf W écrivent traditionnellement le fâ' ف avec un point diacritique au-dessous en position initiale et médiale et sans point (barre verticale bien droite) en position finale ou isolée et le qâf ق avec un point au-dessus en P init. et méd. et sans point (barre verticale incurvée) en PF et Pi.
Dernière édition par Abdüssalâm le Saturday 13 Mar 10, 19:22; édité 2 fois |
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Abdüssalâm
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 909 Lieu: Aiguillon
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écrit le Monday 23 Nov 09, 11:52 |
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Certains modèles coraniques, pourtant fréquents dans le texte, n'ont pas été suivis dans l'élaboration de la grammaire de l'arabe littéral. Il me vient un exemple, mais il y en a d'autres:
سيذكر من يخشى
" sa-yaḏḏakkaru man yaẖšâ" (et se souviendra celui qui craint (Dieu)) (87/10)
Dans l'inaccompli de 5° forme (ta1a22a3) dont la 1° radicale est l'interdentale sonore ḏ le ta préfixe est assimilé par le ḏâl et devient yaḏḏakkaru au lieu de yataḏakkaru tel qu'il est resté d'usage en arabe littéral
A noter que dans la lecture "tajwîd" (lecture canonique du Coran): man yaẖšâ" devient "may-yaẖšâ" par assimilation du n quiescent (nûn sâkina(t)) au y de yaẖšâ. |
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