Projet Babel forum Babel
Contact - Règles du forum - Index du projet - Babéliens
INSCRIPTION - Connexion - Profil - Messages personnels
Clavier - Dictionnaires

Dictionnaire Babel

recherche sur le forum
Le "naming" et les stades - Langues d'ici & d'ailleurs - Forum Babel
Le "naming" et les stades
Aller à la page Précédente  1, 2
Créer un nouveau sujet Répondre au sujet Forum Babel Index -> Langues d'ici & d'ailleurs
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant
Auteur Message
José
Animateur


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 10945
Lieu: Lyon

Messageécrit le Friday 04 Jul 08, 13:13 Répondre en citant ce message   

Certains posts ne traitant pas du "naming" mais du rapport personnel au football ont été retirés de ce fil. Merci de rester dans le sujet !


Quelques remarques en vrac.

Arena
A ma connaissance, le premier stade de football, en Europe du moins, appelé Arena est celui de l'Ajax d'Amsterdam, construit en 1996, qui s'écrit d'ailleurs ArenA, le dernier A pour Ajax probablement.

Baptême ou dénomination
Ces termes concernent uniquement l'attribution d'un nom, que ce soit à une personne ou à un stade. Le naming consiste pour une entreprise à associer son nom à un stade en échange d'une somme annuelle assez conséquente. Cette notion étant absente de baptême et dénomination, ceux-ci ne conviennent absolument pas. Il ne s'agit d'ailleurs pas de snobisme linguistique mais de devoir trouver un terme à une pratique nouvelle. Comme Jacques l'a fait remarquer, naming en anglais, c'est simplement donner un nom. Naming en français est plus spécifique.

Les villes, principaux sponsors des clubs ?
Pas vraiment, Xavier. Une loi interdit depuis 10 ans les subventions directes des collectivités aux clubs professionnels. Seules sont autorisées celles allant vers les centres de formation et l'aménagement des stades, ce qui n'empêche pas certaines entorses. La merchandisation croissante, le développement de la cotation des clubs en Bourse et les droits télé ramènent la part des collectivités à une part assez faible dans le budget des clubs pro.

Les cas de Bayer et Philips
En fait, Bayer à Leverkusen et Philips à Eindhoven, ce n'est pas du naming. Une société qui souscrit au naming réalise une simple opération de marketing alors que des groupes comme Bayer et Philips sont les financiers (peut-être plus uniques aujourd'hui) de ces clubs et directement impliqués dans la gestion et la stratégie. S'il y a déficit, ils doivent combler, ce qui n'est pas le cas dans le naming. A noter que dans l'ex-RDA, le club de Iéna s'appelait Carl Zeiss Iéna, du nom du groupe d'optique Carl Zeiss. Etonnant, ce clin d'oeil !
Voir le profil du Babélien Envoyer un message personnel
Glossophile
Animateur


Inscrit le: 21 May 2005
Messages: 2281

Messageécrit le Friday 04 Jul 08, 23:04 Répondre en citant ce message   

Le paragraphe suivant appelle quelques remarques :

Citation:
Baptême ou dénomination
Ces termes concernent uniquement l'attribution d'un nom, que ce soit à une personne ou à un stade. Le naming consiste pour une entreprise à associer son nom à un stade en échange d'une somme annuelle assez conséquente. Cette notion étant absente de baptême et dénomination, ceux-ci ne conviennent absolument pas. Il ne s'agit d'ailleurs pas de snobisme linguistique mais de devoir trouver un terme à une pratique nouvelle. Comme Jacques l'a fait remarquer, naming en anglais, c'est simplement donner un nom. Naming en français est plus spécifique. .

Première question : « associer son nom à un stade en échange d'une somme annuelle assez conséquente. »
La firme donne son nom en échange d'une annuité, je traduis : le stade se nommera Dalouette, et le club versera une annuité énorme aux pâtés Dalouette ?
On voit l'intérêt pour les pâtés Dalouette, on ne voit pas pourquoi un club s'engagerait dans de telles dépenses.

A supposer que j'ai mal lu, et que ce soit bien le pâté Dalouette qui verse l'annuité, le mot parrainage s'applique parfaitement : les parrains font des cadeaux à leurs filleuls, depuis la nuit des temps. Je dirais même que c'est à cela qu'ils servent !

Deuxième remarque :
« naming en anglais, c'est simplement donner un nom. Naming en français est plus spécifique. »
Si ce n'est pas la même chose que le naming anglais, pourquoi emprunter le mot ?

J'aurais envie de parler de mariage, selon l'ancienne conception : je te donne mon nom, et je te fais vivre.
Voir le profil du Babélien Envoyer un message personnel
Charles
Animateur


Inscrit le: 14 Nov 2004
Messages: 2522
Lieu: Düſſeldorf

Messageécrit le Saturday 05 Jul 08, 11:28 Répondre en citant ce message   

Pour Bayer Leverkusen et le PSV Eindhoven ne s'agit-il pas plutôt initialement d'équipes d'usine ? Le nom de la société est partie intégrante du club et n'est pas une histoire de parrainage ultérieur comme celui dont nous parlons.
Voir le profil du Babélien Envoyer un message personnel
José
Animateur


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 10945
Lieu: Lyon

Messageécrit le Saturday 05 Jul 08, 12:00 Répondre en citant ce message   

Le terme parrainage pourrait effectivement convenir, là où dénomination et baptême ne convenaient pas. Par contre, il n'est pas utilisé actuellement donc ne signifie rien de précis en la matière. Pour moi, un parrainage dans le domaine sportif évoque une opération ponctuelle :
- La marque Sauciflard parrainera le prochain semi-marathon de Trifouillis

Pour Bayer :
- Le club est fondé le 15 juin 1904 pour le personnel d'usine du fabricant de peinture Friedrich Bayer Co. sous le nom de TuS Friedrich Bayer & Co 1904 Leverkusen (Wikipedia)

Pour Philips :
- Le club fut créé par les usines Philips le 31 août 1913 afin de célébrer le centenaire de la défaite de la France dans les guerres napoléoniennes (Wikipedia)

Autre exemple :
- Michelin (pneumatiques) et le club de rugby de Montferrand devenu en 2004 l'ASM Clermont Auvergne (qui vient de perdre sa 9ème finale en 9 participations...)
Lorsque, en 1911, l'ASM est créée par Marcel Michelin, ces 3 lettres signifient Association Sportive Michelin, du nom de la célèbre manufacture. Le club avait pour vocation d'occuper et de distraire les ouvriers de l'entreprise d'Édouard Michelin. Les licenciés du club portent d'ailleurs les couleurs de l'équipementier automobile, le bleu et le jaune. (Wikipedia)

Ce sont donc bien à l'origine des équipes d'usine. Par la suite, avec le haut niveau et la professionnalisation, les usines sont devenues sponsors et gestionnaires-décisionnaires du club.

Glossophile a écrit:
« associer son nom à un stade en échange d'une somme annuelle assez conséquente. »
La firme donne son nom en échange d'une annuité, je traduis : le stade se nommera Dalouette, et le club versera une annuité énorme aux pâtés Dalouette ?
On voit l'intérêt pour les pâtés Dalouette, on ne voit pas pourquoi un club s'engagerait dans de telles dépenses.

Ma formulation n'était peut-être pas assez claire. Il fallait comprendre :
- associer son nom à un stade (donc en retirer un bénéfice publicitaire/marketing) en échange d'une somme annuelle assez conséquente
= la société verse une somme conséquente en contrepartie des retombées escomptées dues à l'exposition de son nom
Voir le profil du Babélien Envoyer un message personnel
Outis
Animateur


Inscrit le: 07 Feb 2007
Messages: 3510
Lieu: Nissa

Messageécrit le Saturday 05 Jul 08, 12:37 Répondre en citant ce message   

petite remarque HS : même si ici la somme versée est bien une conséquence (rapport avec) des bénéfices escomptés, je crains que beaucoup de lecteurs ne s'imaginent que tu utilises conséquent au sens de « important ».

Doit-on admettre que ce glissement de sens est passé dans l'usage ?
Voir le profil du Babélien Envoyer un message personnel
José
Animateur


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 10945
Lieu: Lyon

Messageécrit le Saturday 05 Jul 08, 12:46 Répondre en citant ce message   

Le sens que je donne à "somme conséquente" est bien "somme importante". 10 millions d'euros par an, même dans le monde du football, ça reste une somme avec laquelle on peut par exemple se payer un très bon joueur.

Dernière édition par José le Friday 09 Dec 11, 13:46; édité 1 fois
Voir le profil du Babélien Envoyer un message personnel
Glossophile
Animateur


Inscrit le: 21 May 2005
Messages: 2281

Messageécrit le Saturday 05 Jul 08, 16:10 Répondre en citant ce message   

Dit clairement, c'est bien d'un mariage à l'ancienne qu'il s'agit : le monsieur entretenait la dame, et la dame portait le nom du monsieur.
Certes, cela tient plus du monsieur sérieux qui installe dans ses meubles une danseuse, une cantatrice, ou une simple cocotte, mais la cocotte ne portait pas le nom du monsieur en bandoulière !

P.S. Au plan de la simple formulation, « en échange » ne se justifie pas. En échange implique la réciprocité : il lui a prêté sa voiture en échange de l'hospitalité qu'il avait reçue : l'un héberge, l'autre prête la voiture, ils échangent.
Mais quand c'est le même qui donne et le nom et l'argent, il n'y a pas échange.
Voir le profil du Babélien Envoyer un message personnel
José
Animateur


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 10945
Lieu: Lyon

Messageécrit le Saturday 05 Jul 08, 17:24 Répondre en citant ce message   

On voit, Glossophile, que tu n'as pas une grande culture économique (ce n'est pas un gros mot d'ailleurs). Sache que dans tout rapport économique, il y a généralement réciprocité.

Celui qui donne son nom :
- verse : une annuité (dans l'exemple des MMA du Mans : 10 millions d'euros par an)
- reçoit : des retours en notoriété donc en ventes/chiffre d'affaires donc en bénéfices et probablement en cours de Bourse

Celui qui reçoit le nom :
- reçoit quelques millions d'euros par an
- propose, et vend, son espace publicitaire

Ton schéma "le monsieur entretient la dame" tend à être bien dépassé. Je ne sais à quelle époque tu te réfères mais les dames ont eu tendance à s'émanciper ces dernières décennies, pour leur plus grand bonheur, et celui de quelques mâles...

On est, sans aucune référence politique, dans le donnant-donnant. C'est ainsi que fonctionnent les sociétés humaines, voire animales, depuis toujours.

On peut même aller jusqu'à dire qu'on n'est pas loin du rapport de prostitution (tu parlais du mariage...). Je suis à la fois pragmatique et distant en matière de sociologie, j'ai souvent tendance à penser que les rapports socio-économiques ne sont pas loin de ce schéma (mais ne se résument pas uniquement à cela...).
Voir le profil du Babélien Envoyer un message personnel
Glossophile
Animateur


Inscrit le: 21 May 2005
Messages: 2281

Messageécrit le Sunday 06 Jul 08, 3:58 Répondre en citant ce message   

J'ai écrit : mariage à l'ancienne et entretenait.. Je cherchais une analogie qui nous préserve d'un nouveau mot franglais.

Je note cependant ceci :


Celui qui donne son nom :
- verse : une annuité (dans l'exemple des MMA du Mans : 10 millions d'euros par an)
- reçoit : des retours en notoriété donc en ventes/chiffre d'affaires donc en bénéfices et probablement en cours de Bourse

en bon français : du vent... En tous cas, du non quantifiable, du non comptabilisable.

Celui qui reçoit le nom :
- reçoit quelques millions d'euros par an
- propose, et vend, son espace publicitaire

En bon français : du solide et du palpable.

Effectivement, nous ne sommes pas loin des relations entre le micheton et la prostituée.
En bon français, cela s'appelle un marché de dupe, et en bonne gestion d'entreprise, ceux qui signent de tels contrats devraient passer immédiatement à la porte.
Voir le profil du Babélien Envoyer un message personnel
Marden



Inscrit le: 16 Nov 2004
Messages: 468
Lieu: Seine-et-Marne, Ardennes

Messageécrit le Tuesday 08 Jul 08, 13:15 Répondre en citant ce message   

José a écrit:
Celui qui donne son nom :
- verse : une annuité (dans l'exemple des MMA du Mans : 10 millions d'euros par an)...


Quelques chiffres pour mieux comprendre :
* le montant de l'offre MMA au MUC 72 est en réalité de 10 millions d'euros sur 10 ans, soit 1 million par an, pour un budget de l'ordre de 25 millions,
* un spot publicitaire de 30 secondes, à une heure de grande écoute (après le JT de 20 heures), coûte de l'ordre de 50 à 80000 euros sur TF1, nettement moins sur FR2,
* les recettes des clubs professionnels du groupe 3 (ceux que leurs budgets classent de la 11e à la 15e place) proviennent :
- de la billetterie (~12%),
- des sponsors et de la publicité (~17%),
- des droits TV (~58%),
- des subventions (~3%),
- des produits dérivés (~10%).
* la ville du Mans a signé avec le Groupe Vinci une convention sur 35 ans pour la construction, l'exploitation et la maintenance du nouveau stade (estimation 100 millions).


Glossophile a écrit:
Effectivement, nous ne sommes pas loin des relations entre le micheton et la prostituée.


Dans ces relations, il y a généralement un troisième larron ...
Voir le profil du Babélien Envoyer un message personnel
José
Animateur


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 10945
Lieu: Lyon

Messageécrit le Tuesday 08 Jul 08, 14:01 Répondre en citant ce message   

@ Marden : merci d'avoir corrigé.
- pour le Mans : il s'agit de 10 millions d'euros sur 10 ans donc 1 million par an
- pour Lyon : il s'agit de 5 à 10 millions d'euros escomptés par an (stade encore en projet), en raison d'une notoriété nettement supérieure.

@ Glossophile :
Si tu considères qu'un contrat publicitaire est un marché de dupes et que ceux qui signent de tels contrats (pour la société qui paie) devraient immédiatement passer à la porte, je ne peux plus rien pour toi ! J'ai épuisé mes capacités à expliquer un concept pourtant pas si ardu : ce type de contrat est le même que ceux de type pub TV ou autre support. Ce qui est nouveau dans le naming, c'est le support (stade de foot).

Ce que tu appelles "du vent", c'est le pari sur le futur, l'anticipation, paramètre omniprésent en économie. Il intervient dans l'investissement (j'investis parce que j'ai confiance et je pense réaliser un bénéfice), dans les taux d'intérêt (interdit par certaines religions car "présager" de l'avenir, c'est se prendre pour Dieu, en résumé), dans le système boursier et dans de nouveaux produits financiers (on mise sur un cours futur = produits dérivés, contrats à terme). Les exemples sont légion.

Et tout cela se calcule, même s'il y a peu de certitudes en économie, c'est ce qui fait de cette discipline une matière extraordinairement vivante et intellectuellement stimulante. Il le fallait pour que quelqu'un comme moi, plus porté sur les langues, l'histoire-géo et la littérature, choisisse de faire des études de gestion & économie et se délecte à lire la presse économique. C'est sans doute une question de curiosité Clin d'œil .

Entendre un professeur de lettres classiques distribuer des sentences en matière de "bonne gestion d'entreprise" me fait autant frémir que si un footballeur se targuait de commenter une tragédie grecque à de futurs agrégés.
Voir le profil du Babélien Envoyer un message personnel
Montrer les messages depuis:   
Créer un nouveau sujet Répondre au sujet Forum Babel Index -> Langues d'ici & d'ailleurs Aller à la page Précédente  1, 2
Page 2 sur 2









phpBB (c) 2001-2008