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Piroska
Inscrit le: 13 Sep 2005 Messages: 1067 Lieu: Basse-Marche (France)
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écrit le Thursday 29 Sep 05, 21:37 |
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kilincs = poignée de porte
du mot picard "clenche" : (du francique "klinka" = levier oscillant) attesté en France au 13e s.
Dérivés : enclencher, déclencher
Mot emprunté aux colons wallons qui s'installèrent en Hongrie au 12e s.
Indice d'emprunt ancien : la voyelle intercalée dans le mot hongrois entre les consonnes initiales. |
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Poyon
Inscrit le: 24 Jul 2005 Messages: 765 Lieu: Liège (Waremme)
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écrit le Friday 30 Sep 05, 17:46 |
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En wallon, c'est plutôt "clinche". |
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Maisse Arsouye
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 2037 Lieu: Djiblou, Waloneye
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écrit le Friday 30 Sep 05, 18:30 |
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Effectivement, chez moi on dit clinche. Cela confirme justement l'origine wallonne puisqu'en hongrois on retrouve un i et non un a. |
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Piroska
Inscrit le: 13 Sep 2005 Messages: 1067 Lieu: Basse-Marche (France)
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écrit le Friday 30 Sep 05, 19:37 |
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Merci infiniment !
On nous avait bien fait rabâcher à l'école primaire qu'une partie de nos mots empruntés au français venaient de l'époque des Wallons en Hongrie, mais je ne l'ai jamais vérifié et là, je commençais à douter, car "clenche" donnerait plutôt "kelencs" que "kilincs" en hongrois.
Mais prononcez-vous aussi aujourd'hui avec un "i" ?
Pourrions-nous vérifier ensemble les autres mots dont j'ai connaissance ? |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Friday 30 Sep 05, 19:38 |
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On dit clinche, mais les dictionnaires écrivent clenche !
Après tout, on dit bien chien, aussi... |
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Poyon
Inscrit le: 24 Jul 2005 Messages: 765 Lieu: Liège (Waremme)
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écrit le Saturday 01 Oct 05, 7:05 |
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Pour le hongrois, on prononce "in".
Au sens figuré, une clinche est aussi quelq'un de peu doué : "En informatique, je suis une vraie clinch".
Ou encore : "C'est une clinche" : c'est un tocard. |
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Charles Animateur
Inscrit le: 14 Nov 2004 Messages: 2524 Lieu: Düſſeldorf
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écrit le Wednesday 27 Feb 08, 16:09 |
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En allemand, langue qui a souvent influencé le hongrois, une poignée de porte est une "Türklinke" ou simplement "Klinke". Le terme wallon pourrait bien aussi y être apparenté. |
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felyrops
Inscrit le: 04 May 2007 Messages: 1143 Lieu: Sint-Niklaas (Belgique)
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écrit le Wednesday 27 Feb 08, 22:26 |
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Ainsi que le flamand klink, il doit aussi avoir son origine dans l'ancien allemand.
Je ne pense pas que nous l'ayons emprunté au wallon. |
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jacklouis
Inscrit le: 26 Dec 2006 Messages: 259 Lieu: Québec (canada)
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écrit le Thursday 28 Feb 08, 5:10 |
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Y aurait-il un rapport avec"clinquer, clinquant" ? .
Clinquer signifie à l'origine "faire du bruit", comme une clanche que l'on actionne. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Thursday 28 Feb 08, 9:54 |
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Ce rapprochement n'est guère possible que si on considère que tous ces mots sont onomatopéiques (cliquer, clinquer, cliqueter) … |
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Aiatshimunanu
Inscrit le: 24 Oct 2007 Messages: 307 Lieu: [Québec]
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écrit le Friday 29 Feb 08, 3:48 |
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Voici ce que j'ai trouvé dans le Nouveau Petit Larousse 1972
Citation: | Clenche n. f. (francisque klinka). Pièce principale du loquet d'une porte, qui entre dans le mentonnet et tient la porte fermée. |
Dans mon coin du Québec (Est) on dit clencher la porte pour fermer. Dans le sens où le mécanisme de la poignée la tiendra fermée. C'est donc très près de la définition que j'ai trouvé dans le Nouveau Petit Larousse.
Ainsi «ferme bien la porte» peut se dire «clenche bin la porte».
Aussi, on a un autre usage, «clencher» quelque chose, dans le sens de le terminer rapidement.
Ainsi, je disais que j'allais «clencher» mes devoirs pour aller jouer avec mes amis. D'où est-ce que ça vient? Peut-être dans le sens de fermer/terminer quelque chose.
Je précise que j'ai toujours entendu clenche et non clinche au Québec. Peut-être est-ce parce qu'on l'a gardé du picard et non du wallon.
Je n'ai pas souvenir de l'usage de «clenche» pour «poignée» mais peut-être d'autre le pratiquent-ils. Par contre dans ma famille on utilise clenche dans le sens tiré du dictionnaire mentionné ci-haut.
Le Dictionnaire québécois nous donne ceci :
Citation: | Clancher 1. accélérer
2. commencer quelque chose (il faut que je clanche, sinon je ne finirai jamais)
3. faire passer un mauvais moment à quelqu’un. (s’il continue à m’exaspérer, je vais le clancher) |
Relevez la graphie clancher utilisée. |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Friday 07 Mar 08, 12:38 |
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La manchette du Washington Post en date du 5 mars dernier "McCain Clinches Republican Nomination" (= McCain confirme la nomination républicaine) m'a ramené à ce MDJ.
to clinch est une variante de to clench
to clench :
serrer dans les mains, tenir à main fermée, étreindre
ex : her pen was clenched between her teeth
(= elle tenait son stylo serré entre ses dents)
to clinch :
river (un clou), consolider, confirmer, conclure
to clinch est postérieur à to clench et a un sens plus figuré
Etymologie : vieil-anglais clingan, clencan, beclencan
Je n'ai pu remonter plus haut. Peut-on relier de façon certaine clingan/clencan (vieil anglais) à l'ancien bas-francique *klinka cité plus haut dans ce fil ? Il semble bien que oui mais j'aimerais avoir confirmation.
Voici ce que donne le TLFi pour "clenche". A noter que clanche est une graphie de l'ancien français et qu'une clenche n'est pas une poignée de porte mais une pièce (de bois par exemple) servant à ouvrir une porte. C'est un mot qui est toujours en usage en Bourgogne par exemple.
Citation: | Pièce d'un loquet consistant en un levier qu'on lève ou abaisse sur le mentonnet pour ouvrir ou fermer une porte. Fermé à la clenche; relever, soulever, tourner la clenche. La clenche centenaire (G. Guèvremont, Le Survenant, 1945, p. 241).
Rem. 1. Noté comme belgicisme au sens de ,,poignée de porte`` par J. Hanse, A. Doppagne, H. Bourgeois-Gielen, Chasse aux belgicismes, Bruxelles, 1971, p. 77, 78. 2. On relève ds la docum. les dér. a) Clencher, région. (Canada). Clencher à la porte. Agiter la clenche de la porte pour avertir de sa présence (cf. Guèvremont, op. cit., p. 113). Clencher la porte (Bél. 1957, Canada 1930). b) Clenchette, synon. de clenche (cf. G. Bachelard, La Poétique de l'espace, 1957, p. 32). c) Forme dial. Clinche (Simenon, Les Vacances de Maigret, 1948, p. 124).
Prononc. et Orth. : [klɑ̃:ʃ]. Ds Ac. 1878 et 1932 (qui enregistre aussi le diminutif clenchette). Clanche ds Lar. 20e; var. clinche ds Land. 1834, Gattel 1841, Lar. 19e-20e, Littré et Quillet 1965. Pour Besch. 1845 cette forme vient du Nord.
Étymol. et Hist. [Ca 1200 indirectement attesté par son dér. aclencier « fermer à la clenche » (Der festländische Bueve de Hantone, éd. A. Stimmung, I, 2506)]; 1240-80 pic. clence (B. de Condé, éd. A. Scheler, 75, 359); 1441 clanche (Compte ds Gdf. Compl.). Terme du Nord et du Nord-Est, prob. issu de l'a. b. frq. *klinka (FEW t. 16, p. 332b; Gam. Rom.2, t. 1, p. 366) que l'on peut déduire du m. b. all. klinke, m. néerl. clinke « id. », d'orig. onomatopéique; le caractère techn. du mot explique sans doute son attest. relativement tardive; aussi un étymon m. b. all. (EWFS2) ou m. néerl. (Valkh.) est-il moins probable. Fréq. abs. littér. : 6.
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3130 Lieu: Helvétie
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écrit le Friday 07 Mar 08, 13:18 |
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En Romandie, on dit aussi clancher.
Ce n'est pas forcément lié au mécanisme de fermeture de porte.
Il s'agit de faire passer le machin dans/derrière/à travers le truc de manière à ce qu'un mécanisme fonctionne.
Actuellement, le mot est en train de se confondre avec enclancher/enclencher. |
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Piroska
Inscrit le: 13 Sep 2005 Messages: 1067 Lieu: Basse-Marche (France)
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écrit le Wednesday 12 Mar 08, 10:09 |
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Charles a écrit: | En allemand, langue qui a souvent influencé le hongrois, une poignée de porte est une "Türklinke" ou simplement "Klinke". Le terme wallon pourrait bien aussi y être apparenté. |
Felyrops a écrit: | Ainsi que le flamand klink, il doit aussi avoir son origine dans l'ancien allemand. Je ne pense pas que nous l'ayons emprunté au wallon. |
Bien évidemment, il s'agit d'un mot germanique, mais que dans le hongrois, l'emprunt a été fait au wallon est loin d'être une affirmation gratuite :
1. Le mot kilincs (pron. 'kilintch' avec des "i") est de toute évidence un emprunt ancien, médiéval.
Témoin : le "i" intercalé entre les deux consonnes initiales, dont l'accumulation est étrangère à toutes les langues finno-ougriennes.
Les Hongrois, à partir de la Renaissance, et sous l'influence des langues eurindiennes (slaves, germaniques et latines) environnantes, apprennent petit à petit à prononcer les "bl", "br", "kl", "kr", "pl", "pr" etc. initiales dans les mots empruntés, sans intercaler une voyelle.
2. Cet emprunt n'a pu se faire qu'à une langue où la palatalisation du "k" final a été faite avant l'emprunt, puisque, contrairement au français où la palatalisation de "k" est une évolution naturelle (v. kaballum < cheval, kastellum < château etc.) le hongrois ne le palatalise pas.
Cela prouve que kilincs ne peut venir que d'un * klintch déjà roman et non pas directement d'un "klink" ou d'un "Klinke" germanique.
Historiquement aussi, l'emprunt au wallon est attesté, étant donnée l'importante colonie wallonne établie en Hongrie au 12e siècle, époque où la Hongrie était encore indépendante et où l'allemand n'avait pratiquement pas d'influence directe sur le hongrois courant, celle-ci n'étant devenue sensible qu'à partir du 16e siècle, c'est-à-dire l'occupation d'une grande partie du pays par les Habsbourgs.
Si le mot allemand avait été emprunté par le hongrois à cette époque, il aurait donné "klink" et non pas "kilincs".
Kilincs est donc bien, avec son cortège de mots de français médiéval dans le hongrois (lakat/verrou, tárgy/objet, szekrény/armoire, mécs/mèche, zománc/émail, paraj/épinard etc.), un emprunt au wallon ancien. |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Tuesday 22 Feb 11, 19:41 |
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- in a televised speech, he (Gadhafi) vowed to remain in the country "until the end," showing his determination to cling to power
- dans un discours télévisé, Kadhafi a juré qu'il resterait en Libye "jusqu'au bout", montrant qu'il était déterminé à se cramponner au pouvoir
The Wall Street Journal - 22.02.2011
to cling (on) to : se cramponner à
to cling, comme to clench (voir plus haut), vient du vieil-anglais clingan (= tenir fermement) |
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