dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1889 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Sunday 20 Nov 11, 15:21 |
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Il existe bien des synonymes de Johannisbbeere: Aalbeere (déjà cité par Felyrops) ou Ahlbeere et Gichtbeere.
Dans les langues germaniques, je cite Philippa: (après avoir traduit le mieux possible et complété les abréviations) :
Citation: | bes , petit fruit, baie.
Mnl. (moyen néerl.) besie , baie, raisin [1350-1420; MNW], bese , baie [ca. 1475; MNW]; vnnl., nouveau néerl. du début: bes [17e eeuw; WNT].
La forme bes dérive du pgm., protogermanique *basja. La forme bees of beze , baie, avec voyelle longue, se présente encore en dialecte. Ces formes et la forme archaïque bezie sont probablement issues du pgm. *basija, où la voyelle accentuée se produit sur la première syllabe (ouverte) de cette forme trisyllabique.
Du pgm. *bazja dérivent, selon les variations grammaticales ("rotacisme"), mnl. moyen néerl. bere , baie [1477; Teuth.]; os., vieux saxon (wīn)beri, raisin; ohd., vieux haut allemand, beri, baie (nhd. nouv haut allemand Beere); oe., vieil angl berie, berige (ne., nouv angl berry); on., vieux norvégien ber (nzw., nouv suédois bär). Got., gotique (wina)basi proviennent du pgm. *bas-ja. | Le lien avec le Citation: | vieil indien bhās-, brillant | est controversée.
Citation: | Le latin a bāca, bacca, baie ; possibilité d'un mot antérieur à l'Indo-Européen. Seebold propose que pgm. (proto-germanique) *b provient du pie. *gwh, ce qui signifie que pgm. *bas-le résultat serait du pie. *-gwho-s-, ou pie. *oigwh-, *ougwh- encore quelques adaptations fournissent ce sens de bes, baie : Latin ūva , raisin; Lituanien úoga , baie; | Pour l'orthographe exacte du proto-germanique et proto-indo-européen, voir le lien ici. zoek = cherche. Transcrire bes et clic sur (kleine vrucht) = (petit fruit)
Pour Aalbeere, Citation: | probablement issu de alu, bière, vu que les baies étaient utilisées pour la préparation de boissons alcoolisées. |
Citation: | aalbes* {aelbesie 1562} moy. bas allemand albere, probablement formé de aal [bier] + bes, bezie; bes était la base de boissons fortes. |
Pour la groseille à maquereau, le haut allemand Krausbeere, littéralement baie frisée = poilue (comme en wallon), a eu de nombreux avatars (ou des cousins):
1- suédois: krusbar
2- néerlandais: kroesbes [u:], même sens de frisé, qui a donné l'actuel kruisbes (ce kruis n'a donc rien à voir avec kruis la croix !)
3- anglais: gooseberry [u:] (ce goose n'a non plus rien à voir avec goose, l'oie !)
4- wallon: gruzal, [ü] sans doute de *Krüz-Aalbeere, avec apocope de beere, en confondant en un seul groupe Ribes rubrum, grossularia et nigrum, la rouge, la poilue et la noire.
5- français: groseille, avec la même (con)fusion qu'en wallon.
Je dois compléter:
Il existe deux sortes de groseilliers Ribes grossularia, tous deux épineux, qui peuvent être confondus. La variété uva-crispa Sm. (du latin uva, raisin et crispa, crêpu) est originaire des régions montagneuses d'Europe et d'Afrique du Nord, avec des fruits jaunes et pubescents (poilus). Les fruits de l'espèce considérée comme basique sont verts et non pubescents. Dans mon village natal, nous connaissons les deux: les gruzales poilues et les groseilles vertes. Pour la tarte aux groseilles, ce sont des vertes, acidulées à souhait. Un délice. |
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bakhtine
Inscrit le: 09 Feb 2010 Messages: 10 Lieu: gap
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écrit le Monday 16 Jan 12, 19:23 |
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Le mot "groseille" est un emprunt fait au XIIe siècle au moyen néerlandais "croesel" ou "groesel", lui-même un diminutif de "kroes" (prononcer "crousse")
Ecrit d'abord en français "grosele", mot qui n'est conservé tel que que dans certains patois, "croesel" proviendrait lui-même du francique "krüsil" qu'on retrouve dans le haut allemand "Kräuselbeere" (ou "Krausbeere"), "Kräusel" étant le diminutif de "Kraus", qui fait référence à l'idée de "boucle", tout comme, en allemand moderne, l'adjectif "kraus" signifie "frisé, ondulé".
Sans doute faut-il y voir une allusion à la forme de la feuille de la plante qui donne, plus précisément, des "groseilles à maquereau".
Car le néerlandais "croesel", tout commel'allemand "Kräuselbeere", désignait effectivement la "groseille à maquereau". En l'occurrence, c'est aux Pays-Bas que fut introduit l'usage culinaire , maintenant disparu, d'assaisonner la chair un peu grasse du maquereau avec des groseilles vertes et acidulées.
Il est possible que l'anglais "gooseberry" ait la même origine, malgré une altération le rapprochant de "goose" (l'oie).
Le wallon dit "gruzale".
Dans certaines régions , la groseille à maquereau est appelée "croque-poux" ou encore "gratte-poux".
Enfin, l'allemand moderne fait davantage allusion à la baie elle-même ("Beere"), plutôt qu'à la forme de la feuille du groseiller, dans la mesure ou "Stachelbeere" renvoie aux "piquots" à la surface du fruit. |
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