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Piroska
Inscrit le: 13 Sep 2005 Messages: 1067 Lieu: Basse-Marche (France)
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écrit le Friday 30 Sep 05, 19:57 |
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Lakat = verrou. j'y vois l'anglais "lock" et "locket", mais pas de souvenir de mot français...
Szekrény = armoire. j'y vois la racine de ?secrétaire? (???)
Paraj = herbe, épinard (???)
Mécs = lampe. Pas de problème, cela vient de "mèche"
Tárgy = objet, but, objectif. Pas de problème, a. fr. "targe" (bouclier), qui se retrouve dans l'anglais "target" (fr. targette ?)
Zománc = émail (???)
Je ne vois que cela pour le moment... |
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Maisse Arsouye
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 2037 Lieu: Djiblou, Waloneye
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écrit le Friday 30 Sep 05, 22:00 |
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Pour deux mots, l'origine wallonne est possible :
Lakat : loquèt ( loquet ).
Paraj : fouréye ? ( herbe dure )
Pour les autres, j'ai des doutes. Ils ne m'évoquent rien et mon dico ne connait pas de mots proches à la fois pour la sonorité et la signification.
Quant à tarjète et targette , il ne faut pas faire confiance à l'anglais target. Ces mots désignent un verrou. |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Friday 30 Sep 05, 22:34 |
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Paraj : Du français porreau ou de l'arpitan poré.
Targette = le petit verrou manuel en dessous de la serrure, qu vient d'ailleurs du mot targe que tu cites. |
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Piroska
Inscrit le: 13 Sep 2005 Messages: 1067 Lieu: Basse-Marche (France)
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écrit le Friday 30 Sep 05, 22:51 |
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Pour "mèche", pourquoi des doutes ? Cela me semble si clair !
"Targe" n'existerait-il donc pas en wallon avec le sens de bouclier (= cible) ? Même pas dans le wallon du 12e s. ?
"Targette" veut bien dire "petite targe" (v. petit Robert), parce qu'il s'agit de la partie ronde du verrou, semblable à un bouclier (rond, bien sûr).
J'ai des doutes pour "fourèye"; ce serait trop drôle que "f" devienne "p" en hongrois, bien que cela arrive fréquemment dans d'autres langues finno-ougriennes, qui ne connaissent pas le son "f". Mais que "ou" devienne "a", cela me paraît aussi peu vraisemblable, mais qui sait ? Ne voyez-vous pas autre chose ?
Pour "szekrény", qui me rappelle le mot "écrin", je trouve dans le petit Robert : "du latin srcinium, 12e s. Il pouvait bien exister un "scrine" ou "scrène" en wallon, qui a pu donner le mot hongrois, non ?
C'est vrai, j'oublie que vous ne pouvez pas connaître forcément le wallon du 12e s.
Pour émail, je trouve l'étymologie "smalt" (frq, 13e s.), toujours dans le petit Robert.
Avec une prononciation "zmalts", il peut très bien donner "zománc" en hongrois.
Reste à savoir si les Wallons du m.-â. le prononçaient de cette façon. |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Friday 30 Sep 05, 22:54 |
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Pour Zománc = émail, on peut imaginer quelque chose comme smardag... émeraude
Il faudrait aussi regarder par où sont passées les troupes d'Atila. |
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Piroska
Inscrit le: 13 Sep 2005 Messages: 1067 Lieu: Basse-Marche (France)
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écrit le Friday 30 Sep 05, 23:33 |
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Je ne vois vraiment pas ce qu'Attila vient faire là-dedans.
En revanche "porreau" -- que j'ai entendu la première fois de la bouche d'un ami helvète de Saxon et qui m'a fait sourire (je ne connaissais que "poireau") -- me convainc presque, bien que le poireau pour moi n'évoque ni l'herbe ni l'épinard.
Mais il est certain que c'est plus plausible que "fourèye", qui me rappellerait plutôt 'fougère'.
On va y arriver... |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Saturday 01 Oct 05, 0:32 |
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Pourquoi Attila ?
Parce que les Huns se sont fixés en Hongrie pendant et après les grandes invasions provoquées par Atila. Il est, entre autres, passé par la zone transrhénane du côté de Trèves, en route vers le sud de Paris. Il est rentré par une route plus aus sud, je crois*. C'est une des occasion anciennes pour avoir acquis des mots romans ou peut-être des légumes qu'il ne connaissait pas. Comme il est allé en Italie ensuite, il y a eu une deuxième occasion.
Puisque tu connais le Valais: On pense que quelques uns des militaires qui avaient combattu à l'ouest avec Atila se sont retrouvés coincé dans la haute vallée du Rhône, lieu où ils se sont finalement établis.
Porreau est parfaitement français, et même peut-être un peu plus châtié que le vulgaire poireau parisien. |
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Piroska
Inscrit le: 13 Sep 2005 Messages: 1067 Lieu: Basse-Marche (France)
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écrit le Saturday 01 Oct 05, 10:11 |
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Il ya quelques anachronismes au sujet d'Attila dans votre message.
La Hongrie n'existait pas du tout au temps d'Attila; les Hongrois étaient encore bien loin... Vous confondez aussi les Huns avec les Hongrois, ce qui me fait penser à l'expression hongroise 'bábeli zûrzavar' (= confusion babélienne, c'est-à-dire totale et irrémédiable !), ce qui serait normal pour un "babélien", mais je pense que vous êtes plutôt victime d'une croyance du 19e s., tombée en désuétude aujourd'hui (Huns = Hongrois).
Pour porreau, j'ai appris aussi qu'il était plus correct que poireau, mais quand mon ami m'a écrit la recette du papet vaudois (il y a à peine un an), je croyais d'abord qu'il avait fait une faute d'orthographe.
D'ailleurs, j'irai le voir en novembre (si les routes sont encore praticables), j'espère que nous mangerons du papet (l'autre fois, sa belle-mère m'a fait une démonstration de la confection du rösti) et nous parlerons sûrement aussi d'Attila. (ÿ ce propos, lui m'a parlé de militaires d'Hannibal dans un contexte semblable)
Cette haute vallée du Rhône a qc de terriblement accueillant; j'y resterais volontiers "coïncée" moi-même, si mon porte-monnaie le supportait. |
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mansio
Inscrit le: 19 Feb 2005 Messages: 1125
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écrit le Saturday 01 Oct 05, 15:18 |
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Quelle langue parlaient ces Huns qui ont précédé les Hongrois en Pannonie ? |
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Piroska
Inscrit le: 13 Sep 2005 Messages: 1067 Lieu: Basse-Marche (France)
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écrit le Saturday 01 Oct 05, 20:40 |
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Je suppose que c'était une langue altaïque, mais je n'étais pas là pour vérifier.
Sérieusement : je vais me renseigner, car je ne me souviens pas si jamais je l'ai su. |
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Maisse Arsouye
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 2037 Lieu: Djiblou, Waloneye
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écrit le Saturday 01 Oct 05, 20:48 |
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Pour Mèche, tu as raison bien sur. C'est un oubli de ma part.
Pour targe et paraj, je ne vois vraiment rien, désolé.
piroska a écrit: |
Pour "szekrény", qui me rappelle le mot "écrin", je trouve dans le petit Robert : "du latin srcinium, 12e s. Il pouvait bien exister un "scrine" ou "scrène" en wallon, qui a pu donner le mot hongrois, non ? |
Oui, tu fais bien d'insister, il existe le terme scrin qui signifie écrin. Et un scrinî est un ébeniste ! |
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Piroska
Inscrit le: 13 Sep 2005 Messages: 1067 Lieu: Basse-Marche (France)
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écrit le Saturday 01 Oct 05, 20:59 |
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Merci, vous m'en voyez ravie !!!! |
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Malou
Inscrit le: 20 Sep 2005 Messages: 64 Lieu: Olne, province de Liège, Belgique
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écrit le Sunday 09 Oct 05, 21:43 |
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Szekrény:
En wallon liégeois, on trouve "scrin" (écrin), "scrinê" (archaïque: petit compartiment à l'intérieur des vieux coffres en chêne) et "scrinî" , menuisier . On a aussi "scribanne" (pupitre, du néerlandais "schrijfbank), d'où vient le nom ( en français, mais wallon) "scriban", sorte de petite commode à couvercle oblique, se rabattant pour devenir un pupitre |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Sunday 09 Oct 05, 23:11 |
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La dite se nomme une écritoire en français.
Je poserais l'étymologie du latin scribere, écrire, pour rendre compte du néerlandais schrift, la ressemblance est trop troublante.
Encore que...
Si le scriban est une petite commode, c'est carrément un pupitre ! L'écritoire française est portative : on la pose sur une table, ou simplement sur ses genoux. C'est un accessoire pour les gens qui doivent écrire hors de chez eux, comme les notaires ou les étudiants. |
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Piroska
Inscrit le: 13 Sep 2005 Messages: 1067 Lieu: Basse-Marche (France)
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écrit le Monday 10 Oct 05, 10:53 |
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Il n'est pas dit que "scrin" et "scriban" aient la même origine, tant s'en faut.
"écrin" vient du latin "scrinium"
et "écritoire" de "scriptorium"
En "scriptorium", la racine "script" est, bien sûr, la même que dans "schrift", "scribe", "écrire" etc. Là, aucun problème.
Mais "scrinium" était bel et bien un coffre où l'on gardait des choses précieuses, comme des bijoux par exemple, comme dans un écrin aujourd'hui.
Le mot wallon devait désigner même un coffre assez grand, puisqu'il a passé dans le hongrois avec le sens d'armoire.
Certes, le "scrinium" latin pouvait contenir aussi des manuscrits précieux, d'où son seul rapport avec l'écriture.
Mais un pupitre, même s'il peut contenir des objets, sert plutôt à l'écriture qu'à l'archivage. |
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