Moutik Animateur
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écrit le Sunday 26 Nov 17, 23:49 |
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Se pintaba el pelo, usaba reloj de bolsillo con leontina plateada y se lo podía ver a diario, en las esquinas del jirón de la Unión, a las seis de la tarde, piropeando a las oficinistas.
Mario Vargas Llosa, La tía Julia y el escribidor, 1977.
Il se teignait les cheveux, utilisait une montre gousset avec une léontine en argent et on pouvait le voir quotidiennement aux abords de la rue de l’Union, à six heures du soir, faisant le beau avec les employées des bureaux.
Traduction Albert Bensoussan, La tante Julia et le scribouillard, Gallimard, 1979.
léontine, s. f.
Nom donné, il y a une quarantaine d'années, à une chaîne de montre de femme ; on l'emploie encore quelquefois.
(Littré)
leontina, f.
Del fr. léontine.
Cinta o cadena colgante de reloj de bolsillo.
Du français.
Ruban ou chaine soutenant une montre de gousset.
(DRAE)
Littré semble considérer le mot comme déjà désuet. Mais il semble aussi que le mot ait perduré en espagnol. D’ailleurs l’article Reloj de bolsillo de Wikipedia en espagnol précise :
muchas personas suelen cometer el error de referirse a este tipo de reloj como reloj de leontina cuando lo correcto seria decir reloj de bolsillo con leontina.
de nombreuses personnes font souvent la faute de désigner ce type de montre comme montre de léontine, alors que la formule correcte serait de dire montre de gousset avec une léontine.
Littré précise encore chaîne de montre de femme. En espagnol leontina désigne n’importe quelle chaîne de montre, pour les femmes comme pour les hommes. En français la léontine n’était pas n’importe quelle chaîne : elle était très longue, fixée au décolleté du corsage, et la montre laissée apparente. Je me demande même si la traduction de leontina par léontine n’est pas un peu abusive.
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La mode fut, un moment, de remplacer le bâton ou le crochet qui attachait la chaîne au corsage par une broche ronde et plate, assortie au fond de la montre qu'on portait visiblement et qui était souvent composée d'une pastille de jaspe, de lapis ou de grenat, avec un petit ornement ou une pierre au centre. Ce genre de chaîne s'appela Léontine, du nom d'une actrice de la Gaîté, qui eut un succès prodigieux à ce théâtre dans la Grâce de Dieu. D'autres chaînes analogues furent dénommées Eugénie, Mathilde, Clotilde du nom de l'Impératrice, de la Princesse Mathilde, de la Princesse Clotilde de Savoie qui avait épousé le Prince Napoléon, fils du Roi Jérôme.
Henri Vever,
La bijouterie française au XIXe siècle (1800-1900). Tome 2, le Second Empire,
H. Floury, Paris, 1908.
Disponible sur gallica.fr.
La pièce La Grâce de Dieu, crée en 1841 au théâtre de la Gaîté, connut effectivement un très grand et très long succès. Elle inspirera même l’iconographie populaire.
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Sur cette page l’on voit bien une léontine et la montre qui lui est suspendue.
(Cliquez sur l’image du couple, puis agrandissez.)
Jacqueline Viruega, « Bijou utilitaire », Histoire par l'image |
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