Ion Animateur
Inscrit le: 26 May 2017 Messages: 306 Lieu: Liège
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écrit le Thursday 30 Nov 17, 21:01 |
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L’avion d’entraînement North American T-28, longtemps utilisé par la Marine des États-Unis dans la seconde moitié du XXe siècle, portait le surnom officiel de Trojan, « Troyen ».
« Troyen » ? Le nom des vaincus de la guerre de Troie ? D’habitude, on donne aux aéronefs, surtout militaires, des noms plus optimistes…
En fait, dans le cas du T-28, on n’avait pas en vue les Troyens vaincus de l'épopée grecque mais ceux de l’Énéide, les compagnons d’Énée, Troyens rescapés de la chute de Troie, dont Virgile a chanté en douze livres l’endurance et les épuisantes tribulations vers leur Terre promise, l’Italie, où ils s’installent après avoir vaillamment surmonté une longue suite d’épreuves. Leurs descendants fonderont Rome.
Ce sont ces Troyens-là que la langue anglaise a adoptés pour symboliser ceux qui travaillent très dur. To work like a Trojan, « travailler comme un Troyen », a le sens de « travailler très dur ».
Jerry Hicks, « A brush with art and history at Laguna Art Museum » in Orange Coast, juin 2007 a écrit: | Wrote [Frank W] Cuprien later : « We fixed up the ramshakle old building with the assistance of Nick Isch. First we drove the bats out of the building and built a skylight in the roof. We whitewashed the walls and oiled the floors. … Everybody worked like Trojans. »
[Frank W Cuprien] a écrit par la suite : « Nous avons réparé le vieux bâtiment délabré avec l’aide de Nick Isch. D’abord, nous en avons chassé les chauves-souris et nous avons pratiqué une lucarne dans le toit. Nous avons blanchi les murs et huilé les planchers...
On travaillait tous comme des Troyens. » |
Philip Norman, Babycham Night, pp. 218-219, 2004 a écrit: |
(Un père a réquisitionné son gamin de fils pour l’assister dans la tonte d’une pelouse)
While my arms automatically worked the rake, I went into a kind of trance, half-shutting my eyes and pretending the grass, three feet below, was the jungle of wartime Burma where I was just coming in to land on a commando mission by glider. As I passed one after another point of seeming total exhaustion, and still he showed non sign of stopping, I would murmur the same phrase about myself in a kind of rhythm : « He worked like a Trojan… he worked like a Trojan... »
« Tandis que mes bras maniaient machinalement le râteau, je tombe dans une espèce de transe, les yeux mi-clos, je fantasme que l’herbe, un mètre plus bas, était la jungle birmane de la guerre où je venais d’atterrir en planeur pour une mission commando. Pendant que je passais une à une les phases d’un épuisement qui semblait total, et que mon père ne manifestait toujours aucune envie de s'arrêter, je me répétais tout bas les mêmes mots à mon sujet, en une sorte de mouvement rythmé : « Il travaillait comme un Troyen… Il travaillait comme un Troyen... »
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Finalement, le surnom convenait bien à un appareil qui encaisserait toutes les épreuves dues à l'inexpérience des élèves pilotes pour arriver vaillamment à en faire des aviateurs de qualité. |
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