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Romalia
Inscrit le: 16 Mar 2019 Messages: 41 Lieu: *Luidon (Lyon)/*Marsellie (Marseille)
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écrit le Tuesday 05 Sep 23, 17:47 |
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Amande vient du latin amygdala, mais qui a évolué en *amandula en Gaule. On dirait que le déplacement du l soit du latin vulgaire, pour amandula > amandla > almanda,
comme fundula > fundla > flunda > fronde, fionda.
Mais quand a-t-il disparu, ce l ? Peut-être que almande est une forme dialectale qui a disparu, et qu’amande a perdu sa syllabe atone en faisant amandula > amande(le) > amande, comme ange(le) > ange. |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 891 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Tuesday 05 Sep 23, 19:54 |
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Dans le cas de amande, il n'est pas facile d'y voir clair vu qu'on trouve une pluralité de formes en ancien et moyen français : al(e)mande, al(e)mandle, almandele, amend et même a(l)mandre.
On constate qu'il n'est pas évident que le l originel se soit déplacé. Un l inorganique, comparable au-r- de tertre, dartre, vrille, etc ? Il ne semble pas avoir franchi le XVème en tout cas. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11179 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Tuesday 05 Sep 23, 20:08 |
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Je ferais l'hypothèse que les anciennes formes en l sont issues du castillan almendra, et que cette première syllabe a subi l'influence des nombreux mots espagnols d'origine arabe qui ont un al- à l'initiale. Les formes sans l, venues d'Italie, ont fini par s'imposer.
Mais bon, pure hypothèse personnelle.
Je rappelle en passant que l'Espagne est un gros producteur d'amandes.
TLF : Étymol. ET HIST. − 1. Fin xiies. bot. alemande « fruit de l'amandier » (G. de Berneville, Vie de St Gilles, éd. Paris et Bos, 1926 ds T.-L.), forme encore attestée fin xives. ds Gdf.; av. 1266 amandie « id. » (Assises de Jérusalem, II, 180 ds Littré), forme isolée; 1268-1271 amande (E. Boileau, Livre des métiers, éd. Depping, 159 ds T.-L. : faire huile de olives, de amandes); 2. 1393 « graine contenue dans un noyau de fruit » (Ménagier, éd. Soc. bibliophiles fr., II, 51, ibid. : l'amande d'un noyau de cerise). Du b. lat. amandula (altération du lat. amygdala « fruit de l'amandier » et « amandier, arbre » dep. Colum., TLL s.v., forme class. à laquelle remontent le prov. amella et le cat. amenla), attesté ds Götz, CGL t. 3, 1892, 578, 1. 2 et au vies. par Plinius Valerianus et Oribase ds TLL s.v., 2029, 43, 44. Au même type remontent aussi les formes ital. du nord : Abbruzzes manele, malle, Lombardie armandola, Imola amandel, ital. mandola (REW3, s.v. amygdala), de même que a. lyonn. amandole, amandre, a. dauph. (a) mandole (FEW, ibid.), d'où on peut conclure que le mot est parvenu d'Italie du nord en France du nord par cette dernière région intermédiaire spéc. par le marché lyonn., voir Aebischer, Les formes vulg. du lat. amygdala > amande et leur répartition dans les lang. rom. ds Estudios a Menendez Pidal, 1-17. Enfin, les formes du sud de l'Italie (sicilien, napolitain), le logoudurien et l'a. prov. amendola, le prov. amenlo remontent au type amyndăla, attesté ds Not. Tir., 105, 27 ds TLL s.v., 2029, 72 (REW3). |
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Romalia
Inscrit le: 16 Mar 2019 Messages: 41 Lieu: *Luidon (Lyon)/*Marsellie (Marseille)
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écrit le Tuesday 05 Sep 23, 21:43 |
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Après réflexion je pense clairement que le l en latin vulgaire pouvait changer de place. On trouve ce phénomène dans trois langues latines différentes.
almendra amendula>almendula>almendla>almendra
fionda fundula>flonda>fionda
XII ème almande
Néanmoins l'hypothèse de Papou JC a du sens, car si on considère qu'il n'y a pas de *aumande résultant de *almande>*aumande attesté, les formes telles que almande ou alemande ne sont certainement pas antérieures au VIII ème siècle.
Si par des marchands de l'Espagne médiévale, des formes comme *almandla remontent jusqu'en france, oui almandle peut devenir almande.
Certains dialectes de langues d'oïl je sais plus lesquels font disparaître les l implosifs, donc à travers ces dialectes almande peut devenir amande. |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 891 Lieu: Pays de Loire
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Romalia
Inscrit le: 16 Mar 2019 Messages: 41 Lieu: *Luidon (Lyon)/*Marsellie (Marseille)
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écrit le Wednesday 06 Sep 23, 18:51 |
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La forme dauphinoise frivello dans le FEW a subi ce même phénomène, avec comme étymon fibella dans la même page.
Même évolution que fundula>flonda>fronde!
Le rhotacisme du l à l'instar de la méthathèse du l semble un phénomène ancien (prélittéraire), même des formes comme titulus>title>titre n'y échappent pas, on trouve title au XIII ème, mais chartre pour cartula au XI ème siècle. |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 891 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Wednesday 06 Sep 23, 21:45 |
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On aurait donc les deux phénomènes dans la forme almandre.
Fouché ne traite apparemment pas de ce mot... Dommage ! |
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Romalia
Inscrit le: 16 Mar 2019 Messages: 41 Lieu: *Luidon (Lyon)/*Marsellie (Marseille)
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écrit le Wednesday 06 Sep 23, 23:14 |
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Oui on aurait donc une méthathèse avec un rhotacisme. Une fois la chute de la pénultième atone faite on a amendla.
Des formes telles que *almendra, *almenda, ou même *almendla pouvaient déjà être du latin vulgaire.
Concernant le l implosif de *almendra pour la forme dialectale almandre, ce l a dû se déplacer où tous les l implosifs avait déjà bien amorcé leur évolution phonétique, entre le (VII et XI ème siècle).
Car le l implosif devient vélaire (ɫ) au VII ème voire ɯ, pour ensuite devenir la voyelle u entre le X et XII ème siècle selon les textes. |
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Romalia
Inscrit le: 16 Mar 2019 Messages: 41 Lieu: *Luidon (Lyon)/*Marsellie (Marseille)
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écrit le Saturday 09 Sep 23, 20:10 |
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Après moult réflexions voici mon hypothèse:
Je prends comme étymon le latin vulgaire *amandula.
Amande ne viendrait pas des formes dialectales comme almandre similaire à almendra, almande (cf almond).
En ancien français on a souvent des mots alternants perte de syllabe et rhotacisme.
Le latin juvenem a en ancien français jueve, et juevre.
Le latin ordinem a orde, et ordre
Le latin angelem a ange, et angre
Si titulus a tite, et titre, et cophinus a cofe, et cofre cela allongera la liste.
Je pense que *amandula comme episcopus>evesque(ve)>evesque a perdu sa syllabe finale. |
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