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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Sunday 29 Jan 06, 17:58 |
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Ce sujet est issu de cette discussion. (Maîsse Arsouye)
Xavier a écrit: | Onancock est une ville de Virginie
cock = coq, mais désigne aussi familièrement le membre viril
Onan : personnage biblique qui a préféré se masturber plutôt que d'avoir une relation sexuelle avec la femme de son frère décédé (et donc lui assurer une descendance, conformément à la loi juive en vigueur)
il a donné son nom à l'onanisme (masturbation)
ce qui est encore plus cocasse, c'est la localisation de cette ville dans l'état de Virginie ! appelée ainsi en l'honneur de la Reine Vierge
(Elisabeth I)
histoire d'Onancock :
http://www.onancock.com/fromthebeginning.htm |
Onan ne se masturbait pas, il pratiquait le coït interruptus !
Soyons logiques : il avait épousé la veuve de son frère, avec mission, selon la loi du lévirat, d'engendrer... le fils de son frère !
Il ne tenait donc pas à avoir ce neveu qui raflerait l'héritage, mais s'il avait laissé sa femme seule dans son lit, elle aurait pu se plaindre.
Donc, il copule avec elle, tout en s'arrangeant pour que cette copulation demeure inféconde.
Oui, je sais, cette erreur d'interprétation est si commune qu'elle a donné lieu au terme onanisme. Un terme en l'occurrence très mal choisi... |
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Cagaraiola
Inscrit le: 08 Nov 2005 Messages: 119 Lieu: Nice, Val d'Entraunes
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écrit le Sunday 29 Jan 06, 19:02 |
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le texte dit bien qu'il preferait laisser sa semence dans la terre avant d'aller voir sa femme.
j'ai bien vu que l'interpretation moderne parle de coïtus interruptus, mais je ne voie pas où ils sont allé cherché ça
je pense que c'est pour justifier l'interdiction de la contraception.
car si leur dieu a demandé de remplir la terre il n'a pas demandé de deborder |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Monday 30 Jan 06, 0:01 |
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introiens ad uxorem fratris sui semen fundebat in terram :
je prends la version latine de Jérôme, car elle indique comment la chose était comprise des exégètes au quatrième siècle de notre ère.
Littéralement :
entrant dans la femme de son frère, il versait sa semence sur la terre.
(Les LXX interprètent de la même façon : entrant dans la femme de son frère... Les Anciens ne mâchaient pas leurs mots !)
Si ce n'est pas le coitus interruptus, cela... |
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Cagaraiola
Inscrit le: 08 Nov 2005 Messages: 119 Lieu: Nice, Val d'Entraunes
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écrit le Monday 30 Jan 06, 0:25 |
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la pauvre Tamar non seulement dieu aurait puni son 1er mari parcequ'il la négligeait, son 2ème parcequ'il interrompait, mais en plus elle faisait ça les fesses sur la terre humide.
en plus elle a été obligée de se voiler pour se payer son beau père!
mon latin est vieux mais ad me semble plus indiquer un mouvement en direction que in |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Monday 30 Jan 06, 18:44 |
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Exactement.
Ad indique un mouvement en direction de, mais le préfixe intro-, du verbe introire indique la pénétration complète...
Donc, il se dirigeait vers, mais il n'entrait pas... ou plutôt il ressortait.
Rien là qui évoque la masturbation, AMHA.
Mais il faudrait le texte hébreu, toute traduction étant une interprétation, et, donc, une trahison. |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 889 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Sunday 08 Aug 21, 21:52 |
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Glossophile a écrit: | introiens ad uxorem fratris sui semen fundebat in terram :
je prends la version latine de Jérôme, car elle indique comment la chose était comprise des exégètes au quatrième siècle de notre ère.
Littéralement :
entrant dans la femme de son frère, il versait sa semence sur la terre.
(Les LXX interprètent de la même façon : entrant dans la femme de son frère... Les Anciens ne mâchaient pas leurs mots !)
Si ce n'est pas le coitus interruptus, cela... |
L'expression n'est pas si crue : ad n'est pas in ; chez Salluste (Catilina, 28), introire ad signifie "s'introduire auprès de qqn" (Cicéron en l'occurrence !) ; songeons aussi aux premiers mots du prêtre dans la messe en latin : introibo ad altare Dei. Dans la Septante, on a εἰσέρχομαι πρός "aller vers, à, chez qqn" et non εἰς "dans". Même distinction en slavon.
Mais il n'en reste pas moins que c'est un euphémisme probable (cf. "aller visiter"), d'autant que cela n'arrive pas qu'une fois. Une masturbation récurrente au lieu d'aller chez la femme ou devant elle (là, on serait dans la perversion) serait bien étonnante.
Segond ajoute semen et traduit fundebat semen par "se souillait". Là, on est dans l'interprétation : la Septante et la Bible slavonne utilisent des verbes transitifs qui signifient "répandre, déverser, et même "décharger" ; le grec n'ajoute pas de complément, le texte slavon en ajoute un signifiant "semence", mais il figure entre parenthèse dans mon texte ainsi que dans la Bible en russe moderne, c'est sûrement un ajout tardif orientant l'interprétation vers la masturbation. Dans le cas d'un retrait, on a évidemment pas besoin d'un complément tant le sens est évident, et "décharger" suffit, n'est-ce pas...
Bon, assez sur la question. Comme l'a dit quelqu'un, il faudrait voir le texte hébreu. |
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