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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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nosh
Inscrit le: 01 Aug 2008 Messages: 35
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écrit le Tuesday 07 Jul 09, 10:54 |
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Comac, n'est pas issu du provençal "coume aco" (komako) qui veut dire "comme ça"? |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Tuesday 07 Jul 09, 11:05 |
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Je n'en serais pas surpris. |
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myris
Inscrit le: 25 Nov 2008 Messages: 253 Lieu: Tournus France
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écrit le Wednesday 08 Jul 09, 0:40 |
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Non Glossophile,Versailles n'est pas une banlieue, quelle que soit sa position géographique par rapport à Paris. Une banlieue est une extension d'une ville, ce que n'est pas Versailles..Je cite le TLFi:.
Citation: | 4. Les banlieues sont aménagées sans plan et sans liaison normale avec la ville. Les banlieues sont les descendantes dégénérées des faubourgs.
LE CORBUSIER, La Charte d'Athènes, 1957, p. 24 |
Versailles est une ville à part entière et n'est pas plus une banlieue que Roubaix est une banlieue de Lille ou que Le Havre , si le projet Grunbach pour le futur Grand Paris est retenu, ne sera une banlieue de la capitale.
Je ne veux pas faire un catalogue à la Prévert de ce qu'on peut y trouver, mais il y a une Préfecture, un Evêché, des lycées et grandes écoles, des lieux de cultes de diverses religions,, théâtres, cinémas, festivals, une presse locale, une gare grandes lignes, un réseau de transports reliant le centre ville à sa propre banlieue, tribunal, prisons, casernes........Bref, tout ce qui caractérise une métropole régionale, à l'instar de Dijon, Orléans, Nantes ou Grenoble.
Si j'ai cité cette ville qui est ma ville natale (je n'y peux rien), ce n'est pas pour en faire le panégyrique, mais pour vous indiquer que l'expression comme ac m'est connue depuis longtemps et qu'elle n'est pas forcément liée au langage des banlieues. En effet, la population versaillaise se compose en partie d'une implantation récente mais il y a aussi les Versaillais de souche, parfois au nom prestigieux mais pas seulement. Pendant mes études, j'ai été en contact avec des enfants princiers, habitant des hotels particuliers, et d'autres plus défavorisés, habitant des logements insalubres sans eau ni électricité.Nous avions la même langue, Comme ac était compris de tous. |
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Marden
Inscrit le: 16 Nov 2004 Messages: 468 Lieu: Seine-et-Marne, Ardennes
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écrit le Wednesday 08 Jul 09, 15:13 |
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En chapeau de la définition proposée ci-dessus, on trouve dans le même TLF :
Citation: | 1. Territoire et ensemble des localités qui environnent une grande ville. Banlieue industrielle; banlieue de Paris; la population des banlieues : |
Personnellement, j'habite à la même distance (22 km à vol d'oiseau) de Notre-Dame (point 0 de calcul des distances) que le centre de Versâilles, il est vrai bien desservie par trois gares parisiennes (Saint-Lazare, Montparnasse, Invalides) via leurs guichets et trains de "banlieue".
Comme disait Montaigne :
Citation: | Chascun est content du lieu où nature l'a planté ! |
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claudius
Inscrit le: 22 Sep 2006 Messages: 280 Lieu: Bucarest
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écrit le Thursday 16 Jul 09, 18:52 |
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Il me semblait que la version verlanisée de "comme ça" était commasse, je crois l'avoir entendu dans certains films donc je ne pense pas que ça soit spécifique de Toulouse. |
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Maurice
Inscrit le: 25 May 2005 Messages: 435 Lieu: Hauts de Seine
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écrit le Friday 17 Jul 09, 8:43 |
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claudius a écrit: | Il me semblait que la version verlanisée de "comme ça" était commasse, je crois l'avoir entendu dans certains films donc je ne pense pas que ça soit spécifique de Toulouse. |
J'ai entendu "çacomme" comme verlan de "comme ça". |
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Abdüssalâm
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 909 Lieu: Aiguillon
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écrit le Friday 17 Jul 09, 12:17 |
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Dans mon coin, le Lot & garonne, plutôt rural, la jeunesse des "rues"est composée d'une forte proportion de Marocains nés dans le département peu à l'aise dans le dialecte arabe "pur", mais qui ont diffusé un idiome mêlant arabe, français, langage des banlieues parisiennes, via le rap et de quelques bribes d'occitan (y a degun =il n'y a personne). Ex: la meuf elle s'est tapée une Hashma de ouf devant son daron, on était meyit de rire (la fille a eu tellement honte devant son père, on était morts de rire). A noter que "meyit" ne s'embarrasse pas du pluriel qui est normalement "meytîn". Ce langage est appelé à disparaître avec l'enracinement en France, mais, pour l'instant, il est bien vivant et utilisé tant par les Franco-Magurébins que par leurs "collègues" ou "s-Hâb" (les 2 vocables sont indifféremment utilisés) Franco-Français. On peut donc dire que la langue dite "des banlieues" est loin d'être uniformisée et connait des variantes régionales (voir les différences entre rap parisien [NTM] et marseillais [Ayam]). |
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laperla
Inscrit le: 15 Jul 2009 Messages: 4 Lieu: paris
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écrit le Friday 17 Jul 09, 12:58 |
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chez moi a Montreuil on parle beaucoup le "raboin"
un melange d'argot, de manouche et de mots de souches "indi" , un grand mix en fait .( les sources sont consultables sur wikipédia. une base de sanscrit+romanesc+argot 18eme siecle
quelques exemples.
Penave=parler
guenave=danser
guerave= cacher
bichikra=lunettes...
un exemple connu qui viens de cet argot : surin =couteau= du manouche "tchurin">>indi "shurin"
ect ect ..
c'est pas spécialement propre aux banlieues ais par contre c'est trè concentré sur Montreuil surement a cause du passé de la ville entre les 17 et 18 eme siecle haut lieu des forains et autres montreurs d'ours ,voyageurs |
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Sibernadette
Inscrit le: 29 Oct 2008 Messages: 86 Lieu: Hérault, France
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écrit le Monday 20 Jul 09, 15:19 |
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Matlock a écrit: | Absolument d'accord avec toi José pour dire que le "langage des cités" est l'héritier / continuateur du français populaire. Il n'est que de constater que certains mots d'argot devenus rares ont été réactivés ces derniers temps par cet idiome. Je pense à l'expression en loucedé par exemple. |
En effet, ces derniers temps j'entends souvent "vachement"...qui avait disparu du vocabulaire des "jeunes" (mes enfants) pour réapparaître chez mes petits-enfants.
Ma "prime jeunesse" a connu la fin des "zazous" (en province on retarde toujours un peu), un peu plus tard "les blousons noirs" (avec chaînes de vélo en colliers)...avec toujours des outrances vestimentaires (par la suite le look "baggys", sweet-à-capuche et/ou casquette) et un vocabulaire "daté" (le Verlan n'est-il pas passé de mode - ou presque- comme l'argot avait disparu -ou presque-?). Mais ces "modes" de langage laissent toujours quelques vestiges dans le "français"... en s'embourgeoisant.
La culture Rap/Street-dance a beaucoup apporté à la chanson et à la danse...et dans une maison de retraite de ma connaissance on "rappe" à la façon de Grand Corps Malade...comme on scandait les vers de Virgile dans sa jeunesse, et sur des textes composés par les pensionnaires !
KomaK ??? J'ai toujours entendu ma grand-mère (Cévenole) me dire "com' acco" pour comme ça, lorsqu'elle me montrait comment faire. |
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chalokun
Inscrit le: 29 Sep 2009 Messages: 22 Lieu: Paris
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écrit le Thursday 01 Oct 09, 14:46 |
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Matlock a écrit: | Ce dictionnaire en ligne est très curieux, à bien des égards. Je ne vois pas la pertinence de mots tirés de l'argot du milieu du XX° siècle. On peut par exemple lire :
Citation: | sucrer verbe transitif. Supprimer qqch : « Putain ! Ils m'ont sucré ma prime de bilan c't'année ! » |
Je ne crois pas que ce terme soit spécifique à une quelconque "zone" (terme à interroger lui aussi, me semble-t-il),
La Zone:cette expression désignait un espace qui jadis a existé immédiatemment au pieds des murs d'enceint qui fortitfiait Paris;au pied de ces murs existait un glacis de 200 à 500 m de large, qui était interdit à la construction afin de pouvoir avoir une ligne de visée claire pour l'artillerie vis à vis de l'ennemi(je parle de la fin XIX)plus tard au tournant du siècle dernier cette zone s'est vu peuplée par une population ouvrière défavorisé que l'on a appellé les apaches;ils vivaient dans des roulottes et des cabanes type bidonville;cette zone s'est vu peu à peu réduite,lors de l'occupation allemande elle a été "épuré" ethniquement et politiquement pour reprendre des euphémismes;les nazis chassant les romanichels(moins méprisant que tziganes j'emploie donc ce terme pour désigner les locuterus de la langue romani)parout en Europe, c'est semble-t-il là qu'ils les ont pourchassés à Paris(on a en argot français quelques mots tirés de la romani comme chouraver pour voler);bref à la fin de la guerre elle s'était bien réduite en largeur,et c'est finalement au dessu d'elle qu'on a construit sous Pompidou cette saloperie polluante que nous autres les parisiens nommon périph'(intérieur ou extérieur,choissis ta misère camamrade!)
mais bien au contraire il me semble qu'il est entré dans le vocabulaire courant, dans un registre relativement familier. Les exemples de ce type sont nombreux dans ce dictionnaire.
Peut-être faudrait-il s'entendre ce qu'on entend par "langage des banlieues".
Il ne semble pas faire de doute que l'on s'intéresse par cette expression aux banlieues les moins favorisées, qui sont réputées pour être très actives sur le plan de l'invention linguistique, en raison de deux facteurs traditionnels bien connus : 1) la réunion dans un espace géographique assez restreint d'influences culturelles multiples 2) la conscience d'appartenir à un groupe social à part, et la nécessité d'affirmer cette conscience identitaire.
Le processus de fixation de ce lexique nouveau est complexe, mais disons que l'apparition récurrente d'un mot dans les textes de rap est un bon indice, ainsi que la présence dans les dialogues de L'esquive.
Quant au verlan, il faut rappeler que c'est une méthode de création de néologismes qui a surtout fait fureur dans les années 1980, période où beaucoup de jeunes locuteurs n'étaient pas nés. Je pense au mot "zik", évoqué par semensat. Il me semble provenir par apocope d'un verlan "zikmu" attesté chez Renaud mais pas à ma connaissance dans le rap. De toute façon, il tend à être remplacé par le mot "son", selon un processus d'extension sémantique bien connu parfois appelé métonymie. |
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Psychedelik Barakî
Inscrit le: 06 Dec 2005 Messages: 458 Lieu: Djiblou, Wallifornie
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écrit le Friday 08 Jan 10, 10:49 |
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Ah ce sujet-là me plaît !
J'ai passé toute ma jeunesse à Schaerbeek, commune bruxelloise comptant un grand brassage éthnique et, vous le verrez, linguistique.
Quand j'avais entre 14 et 16 ans, les mots purements français devenaient tellement rares dans nos phrases que ma mère ne comprenait pas quand nous parlions entre nous.
Je m'étais alors amusé à faire un mini lexique de mots couramment employés qui semblaient provenir de l'arabe (très certainement dialectal - souvent de Maroc), je vous le donne :
([Edit] J'en rajoute quelques uns qui me reviennent)
Au revoir allah i’awoun
Comment ça va ? koulchi labas ?
Serrer, garder ziyyar
Très bien khatar
Manger (voire faire l'amour) t-han
Roux khizzo (carotte en arabe)
Tordu 'waj
Bien joué bSahtik
Merci (pour bSahtik) Allahi ya’tik Sahha (pron. laatèk Sahha)
Bien, bon, super kayna
(Je) crache dessus tfou ‘lik
Balancer, balance (police) chkkm (fém. chkkma)
Fou hmaq
Dormir na'as
Énerver 'assb
Maison Dar
Prison habbs
Flic hnch (plu. hnuch)
"Glander" entre amis qassar
Cheveux cha’ar (chevelu : bucha'ar)
Exagérer, déconner 'ayyaq
Genre... qallik
Pauvre miskin (fém. miskina)
Homme très croyant, pèlerin haj
Regarde chuf
L'âne (inj.) alhimaar
Porter la poisse, le mauvais œil 'ayyan
Boire de l'alcool skar
Boisson alcoolisée, alcool sakra (pron. skraa)
Buveur, soûlard sakrayn (pron. skréin)
Cul ssouwa (arabe ?) ou ttakhna (rif ?)
Rigoler tkahkah
Payer khalaS (pron. khlaS)
Rendre fou Hbal
Fille, femme 'ayla
Dégage ! qowud
Directement, tout droit nichan (P'tit jeu de mot : j'arrive tout de suite = jak nichan... Jacky Chan, quoi...
Remarquer, faire attention haSSal
Ami Shab (mon ami Sahbi)
Stone (à cause d'un joint) duwwakh
Voler (quelque chose) jbd (jbeud) ou khdm (khdeum)
Soi-disant za'ma (ne surtout jamais prononcer zarma à la française)
Rusé uchchan (renard en rif ?)
Viens aji
(N'avoir) rien (être) chaht (ne jamais prononcer charte à la française)
Mauvais, contraire à l'Islam haram (pron. hram)
Fracasser, briser fra'
Réduire en poudre (les os de qulqu'un, j'entends) digdig
Frapper, démonter firga' (pron. frga')
Foutre le bordel ruwwn (pron. rouwwoun)
Bordel rouwiyna
Fuir, s'enfuir Hrab
Se battre (se) dabiz
Secouer za'za'
Jeter siyib (jeté msiyib, par extension qqchose, qqun d'isolé, de lointain)
Noir (personne) 'azzi
Fessée, petite claque tatah
À l'aise ? ou À l'aise ! fayan (pron. fayn, comme l'anglais fine)
Que, seulement, uniquement ghir
Prostituée qahba
Fumer tkiyif
Étron khra
Pourri khanaz
Avoir la honte hchm (hcheum)
Honte hchma
Voilà, la liste n'est bien sûr pas exhaustive. Pour ceux qui se le demandent : Oui, tous ces mots étaient utilisés couramment tels quels par une immense partie des Schaerbeekois, même les non-arabes.
Ceci dit, un bon nombre de mots venant d'autres langues s'entendaient beaucoup, ajoutant parfois des synonymes à ceux-là :
Maison tichp (de l'albanais, tëshpija ?)
Argent Pôr (du turc para)
Roux qaramziy (de l'araméen)
Prostituée kurva (du polonais)
Viens gel (du turc, j'ai entendu des arabes dire "gel" et des turcs "aji")
Voiture drums (ça, je sais pas d'où ça vient)
Sans-papier smeks (ça non plus...)
Albanais chiptôr (de l'albanais shqiptar, albanais...)
Turc kardech, parfois gardach (du turc kardeş, frère)
...
Et les insultes volaient dans toutes les langues (arabe, turque, albanais, serbe, français, espagnol, ...).
Par contre, le verlan y est quasi inexistant, ça n'a pas passé la frontière... Chez nous musique se disait miouz, à l'anglaise...
Dès que j'ai un peu plus de temps et de souvenirs je vous les donne !
P.S. : Je les ai tous écrits avec l'alphabet arabe, mais je n'arrive pas à le mettre sur Babel... comment fait-on ?
Dernière édition par Psychedelik Barakî le Friday 08 Jan 10, 12:36; édité 1 fois |
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chalokun
Inscrit le: 29 Sep 2009 Messages: 22 Lieu: Paris
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hubertus
Inscrit le: 04 May 2009 Messages: 95 Lieu: Lutetia
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écrit le Friday 08 Jan 10, 14:55 |
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L'argot c'est du français déformé ; ce n'est pas l'utilisation massive en français des mots d'une (ou plusieurs) langue étrangère.
Le verlan c'est de l'argot mais c'est passé de mode car tout le monde le comprend aujourd'hui. On l'entend de moins en moins dans le langage des banlieues. |
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chalokun
Inscrit le: 29 Sep 2009 Messages: 22 Lieu: Paris
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écrit le Friday 08 Jan 10, 15:18 |
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c'est bien entendu une définition trop lâche de l'argot que vous avez édicté là;on pourrait commencer par dire que le Français est du latin déformé pour en revenir au début ou bien même que le latin est de l'indo-européen déformé(ce qu'il est).Hormis la définition précise de l'argot(dialectes des bouchers parisiens), force est de constater que le terme dans son acception la plus large renvoie à différents corpus de sociolectes divers et variés,dont certains sont nantis d'un lexique riche en emprunts à des langues étrangères.Je n'oublie pas que les anglo-saxons ont coutume de dire:"quand un français ne veut pas répondre à une question, il vous dit qu'elle est hors sujet (plutôt que de reconnaitre son ignorance en la matière)".Il est inimaginable d'envisager l'étude de l'argot au jour d'aujourd'hui sans en étendre le champ aux emprunts étrangers;ce serait un peu comme faire de la philologie espagnole sans connaitre le latin et l'arabe:un travail emprunt de manque de recul en somme! |
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