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Vincenç
Inscrit le: 02 Feb 2006 Messages: 48 Lieu: La Paz - Bolivia
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écrit le Thursday 07 Sep 06, 20:50 |
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J'aurais voulu connaître votre opinion à propos des traductions françaises de la Bible, j'ai pu remarquer aujourd'hui en librairie qu'il en existe une grande variété, or leur qualité est inégale selon moi. Personnellement je trouve que la traduction la plus belle et la plus fidèle est celle du théologien protestant Louis Segond (et pourtant je suis catholique) même si elle ne prend pas en compte les Livres Deutérocanoniques. Ensuite vient celle de la Bible de Jérusalem, mais je trouve celle-ci souvent moins harmonieuse et son vocabulaire moins recherché que celui de Louis Segond. Celle en français courant remplit bien son rôle. La Bible Bayard qui a fait couler beaucoup d'encre est très hétérogène: certains passages sont magnifiques, d'autres grotesques; l'alliance d'un écrivain et d'un traducteur/exégète ne fonctionne donc pas à tous les coups. La Bible de Lemaistre de Sacy a une saveur très classique qui peut décontenancer le lecteur du XXIè siècle. Ah et la TOB m'a déçu, je trouve qu'elle ne prend pas de risques (normal me direz-vous quand on recherche l'oecuménisme), et puis il lui manque du souffle.
Donc pour résumer je trouve que la meilleure traduction en français à ce jour est celle de Louis Segond (révisée en 1978, je ne parle pas de la NBS). Qu'en pensez-vous? Dommage que les catholiques ne la reconnaissent pas. |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Friday 08 Sep 06, 3:17 |
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Langue harmonieuse et vocabulaire recherché sont de rigueur quand il s'agit de traduire un original à la langue harmonieuse et au vocabulaire recherché, par exemple Horace ou Virgile.
Ce n'est absolument pas une qualité en soi.
Les hébraïsants s'accordent à dire que l'hébreu est rugueux, et André Chouraqui a mis un point d'honneur à rendre cette rugosité, notamment dans sa traduction de Bereshit.
Pour dire qu'une traduction est bonne, il faut connaître assez la langue d'origine pour pouvoir se passer de traduction ! Si cette condition n'est pas remplie, on peut seulement juger l'emploi que le traducteur fait de sa langue maternelle, ce qui ne signifie rien quant à la valeur de son rendu. |
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Vincenç
Inscrit le: 02 Feb 2006 Messages: 48 Lieu: La Paz - Bolivia
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écrit le Friday 08 Sep 06, 9:28 |
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Glossophile, je suis d'accord avec vous. Ce que je voulais dire par là c'est que pour moi c'est la version Louis Segond qui utilise la langue la plus agréable et la mieux rythmée. Ne connaissant ni le grec ancien, ni l'hébreu, ni l'araméen je ne pourrais évidemment pas juger de la conformité de la traduction à l'original. Mais je maintiens que la langue française la plus élégante, claire, rythmée, est celle que l'on trouve dans la Bible Luis Segond - dont l'initiative est pourtant assez ancienne! Il semble que plus une traduction est récente, moins la qualité de la langue française sera bonne (sauf certains passages de la Bible Bayard). |
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Kalinka
Inscrit le: 29 Jul 2006 Messages: 19 Lieu: Montpellier, Le Grau-du-Roi
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écrit le Friday 08 Sep 06, 14:09 |
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Totalement d'accord avec toi pour avoir au moins les deux traductions :
. Celle de Louis Segond
http://pages.chez-alice.fr/bible/INDEX.html
. et celle de André Chouraqui qui s'exprimait ainsi dans un interview de la revue "Nouvelles Clés" :
A.C. : Tout d'abord, une traduction de la Bible ou du Coran qui n'est pas poétique est pure et simple trahison. La Bible et le Coran sont poèmes en leur essence, au sens où ils sont chants : on ne les lit pas, on ne les dit pas, on les chante ! Chez les Hébreux et les Arabes, on a ainsi accès à une Torah et à un Appel (Coran) vivants.
Liens pour la Bible et le Coran, tous deux :
http://nachouraqui.tripod.com/
Sa traduction de l' Ancien Testament est vraiment réussie (peut-être davantage que celle du Nouveau...?)
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- > Pour prendre un verset de lecture difficile en hébreu (Jonas 2 : 9)
(B. en Français "Courant") : Ceux qui rendent un culte aux faux-dieux perdent toute chance de salut.
(Trad. oecuménique de la B) : Les fanatiques des vaines idoles, qu'ils renoncent à leur dévotion !
(B. de Jérusalem) : Ceux qui servent des vanités trompeuses, c'est leur grâce qu'ils abandonnent.
(B. Louis Segond) : Ceux qui s'attachent à de vaines idoles Eloignent d'eux la miséricorde.
(B. de Chouraqui) : Les conservateurs de fumées vaines abandonnent leur chérissement.
et une traduction qui est intéressante également (celle "La Sainte Bible", éd. 1992, version établie par les moines de Maredsous...et revue par les moines d'Hautecombe !!!) :
Ceux qui s'attachent à de vaines idoles abandonnent la source de leur grâce.
Bon, ne croyez pas que "je sais", ou "je crois"... que..., etc...
mais j'ai eu une période "Bible", alors... Et puis il me semble que vous nous aviez donné un lien regroupant toutes les traductions ? J'ai rêvé ?!
Kalinka |
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Vincenç
Inscrit le: 02 Feb 2006 Messages: 48 Lieu: La Paz - Bolivia
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écrit le Friday 08 Sep 06, 16:04 |
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Le voici ce lien, on peut y faire d'heureuses comparaisons
( http://www.lexilogos.com/bible_multilingue.htm ) , notamment en Job 38:36.
-Bible de Jérusalem: "Qui a mis dans l'ibis la sagesse, donné au coq l'intelligence?"
-Bible segond: "Qui a mis la sagesse dans le coeur, Ou qui a donné l'intelligence à l'esprit?"
-King James's Bible: "Who hath put wisdom in the inward parts? or who hath given understanding to the heart?"
-Bibbia Diodati: "Chi ha messo negli strati delle nubi sapienza, o chi ha dato intelletto alla meteora?"
-Biblia Almeida Atualizada: "Quem pôs sabedoria nas densas nuvens, ou quem deu entendimento ao meteoro?"
-Biblia Sacra Vulgata (pas la Nova!): "Quis posuit in visceribus hominis sapientiam vel quis dedit gallo intellegentiam?"
-La Sankta Biblio (trad. Zamenhof, lui-même juif): "Kiu metis en la internon la saĝon? Kaj kiu donis al la koro la prudenton? "
On a des traductions complètement divergentes: on passe de l'ibis au coeur et jusqu'au nuage. Le pauvre coq est tour esprit et météore. Qui a raison? Il me semble que Segond est plus proche de la vérité, en plus sa traduction correspond à celle de Zamenhof qui, n'oublions pas, en plus d'être l'initiateur de l'esperanto était parfaitement hébraïsant, il avait étudié dans une yeshiva durant toute sa scolarité. Il n'y a que dans la BJ et la TOB qu'on trouve cette histoire de coq et d'ibis. Quel dommage que la Bible Segond n'ait pas reçu l'imprimatur! Les catholiques y perdent. |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Friday 08 Sep 06, 19:05 |
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Ces divergences s'expliquent assez bien par des divergences dans le choix des leçons manuscrites.
La Torah ne nous est hélas pas parvenue gravée dans le roc, inchangée comme le code d'Hammourabi. Nous n'avons que des manuscrits, relativement récents, parfois altérés.
De plus, les catholiques ont longtemps eu la (mauvaise) idée de ne lire la Bible que dans la version de Jérôme, une traduction latine, donc de seconde main.
Quant à l'imprimatur, il n'est que la garantie de la qualité doctrinale d'un ouvrage, et signifie que l'auteur n'a rien écrit de contraire aux dogmes catholiques. L'idée de l'accorder à une traduction de la Bible a quelque chose de cocasse, car même si le catholicisme puise dans la Bible, la Bible n'est pas un ouvrage catholique. L'imprimatur sur une traduction de la Bible cela signifie que les traducteurs ont tiré le texte dans le sens du dogme, ce n'est absolument pas une garantie de qualité ! |
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kombrit
Inscrit le: 15 Apr 2006 Messages: 14 Lieu: Ile de France
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écrit le Friday 08 Sep 06, 19:08 |
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Qui a mis la sagesse dans les couches de nuages,
ou qui a donné l’intelligence au phénomène céleste ?Job 38:36.
Je pense que toutes les traductions sont interressantes,dans la mesure où les traducteurs etaient et sont conscients de l'importance du texte.Existe t-il une traduction superieure à une autre.Je ne crois pas,c'est en fonction de ce que l'on cherche dans la lecture de la bible,ainsi que de sa culture personnelle.La traduction de Chouraqui par exemple est interressante mais dure à comprendre pour un non hebraisant,alors que celle de Louis Segond est plus facile.Si l'on s'interresse aux livres dit apocryphes,il faut lire une version dite Catholique comme la bible de Jerusalem,bref nous avons le choix. |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Friday 08 Sep 06, 19:29 |
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Le texte grec des LXX donne, au verset 38, 36 de Job :
« qui a donné aux femmes l'habileté à tisser, et la science de la broderie ? »
Comme quoi c'est bien un problème d'établissement du texte... |
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mansio
Inscrit le: 19 Feb 2005 Messages: 1125
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écrit le Friday 08 Sep 06, 22:28 |
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Dans ma Bible en hébreu j'ai pour Job 38:36
mi shat baTuHot Hakhmah = qui a placé dans les "TuHot" la sagesse
'o mi natan lasekhvi binah = ou qui a donné au "sekhvi" l'intelligence, la raison
Je ne trouve pas de dictionnaire d'hébreu qui me dit ce que sont les TuHot.
D'après la TOB ce seraient les ibis, qui en Egypte étaient supposés annoncer les crues du Nil.
Le sekhvi est le coq. D'après la TOB on le croyait capable d'annoncer l'arrivée des pluies. |
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Vincenç
Inscrit le: 02 Feb 2006 Messages: 48 Lieu: La Paz - Bolivia
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écrit le Saturday 09 Sep 06, 10:52 |
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Merci Kombrit pour le lien qui est d'excellent qualité. En ce qui concerne la Bible de Jérusalem je ne pense pas qu'on l'ait "tiré" dans le sens de la doctrine. L'imprimatur est donné à la fin, lorsqu'on a vu que l'ouvrage ne "contredisait" pas la doctrine, c'est différent. Autre question est celle des Livres Deutérocanoniques, faut-il les considérer comme inspirés? Vaste question.
En somme il faudrait choisir une traduction la plus dénuée de parti pris, ce qui est impossible. |
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mansio
Inscrit le: 19 Feb 2005 Messages: 1125
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écrit le Saturday 09 Sep 06, 12:25 |
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Citation: | En somme il faudrait choisir une traduction la plus dénuée de parti pris, ce qui est impossible. |
C'est possible, en mettant une traduction alternative en note. La plupart des Bibles le font.
Quant aux Livres Deutérocanoniques, la plupart des Bibles qui les incluent précisent que ces livres posent un problème de canonicité. |
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kombrit
Inscrit le: 15 Apr 2006 Messages: 14 Lieu: Ile de France
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écrit le Saturday 09 Sep 06, 12:30 |
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mansio a écrit: | Dans ma Bible en hébreu j'ai pour Job 38:36
mi shat baTuHot Hakhmah = qui a placé dans les "TuHot" la sagesse
'o mi natan lasekhvi binah = ou qui a donné au "sekhvi" l'intelligence, la raison
Je ne trouve pas de dictionnaire d'hébreu qui me dit ce que sont les TuHot.
D'après la TOB ce seraient les ibis, qui en Egypte étaient supposés annoncer les crues du Nil.
Le sekhvi est le coq. D'après la TOB on le croyait capable d'annoncer l'arrivée des pluies. |
"au phénomène céleste ”. Héb. : lassèkhwi. Le sens est incertain ; le mot semble désigner un certain phénomène céleste.
Ce qui explique la variété des traductions.Le problème est quelle lecture fait-on de la Bible,s'interresse t'on à sa poesie,son coté historique,son aspect prophétique,philosophique,ou spirituel? |
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Vincenç
Inscrit le: 02 Feb 2006 Messages: 48 Lieu: La Paz - Bolivia
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écrit le Saturday 09 Sep 06, 13:36 |
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Mmm c'est difficile de s'y retrouver. Mais selon vous quelle est la traduction française qui réunisse le plus de qualités? |
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mansio
Inscrit le: 19 Feb 2005 Messages: 1125
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écrit le Saturday 09 Sep 06, 13:54 |
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@ Kombrit :
- Je n'ai chez moi que le petit dictionnaire de Ben-Yehuda. Si un mot s'y trouve c'est qu'il est relativement commun.
Pour sekhvi il ne donne que la signification coq. |
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kombrit
Inscrit le: 15 Apr 2006 Messages: 14 Lieu: Ile de France
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écrit le Saturday 09 Sep 06, 20:05 |
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désolé,je ne maitrise pas la langue Hebraique,mais dans le contexte du verset je pense comprendre que le mot traduit par coq,sekhvi, est la racine et que l'expression utilisée leshkui ou lassèkhwi ne peut se traduire par coq.
Quelqu'un peut-il nous renseigner?
Mais pour repondre à vincenç,la version Segond serait effectivement la "plus facile" à lire en Français. |
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