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La poésie que l'on apprend à l'école - Langues d'ici & d'ailleurs - Forum Babel
La poésie que l'on apprend à l'école

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Pirondomi



Inscrit le: 26 Apr 2009
Messages: 2
Lieu: Pau

Messageécrit le Tuesday 26 May 09, 0:00 Répondre en citant ce message   

J'aurais du mal à dire quel est le poème français le plus connu des Français.

Peut-être quelque chose de Victor Hugo, de Rimbaud ou d'Aragon? Peut-être plutôt une fable de La Fontaine?

Or, pour les pays qui me sont familiers, j'ai moins de mal à au moins dégager un nom: Dante Alighieri pour l'Italie, Goethe pour l'Allemagne, Mickiewicz pour la Pologne, Shakespeare pour la Grande-Bretagne, Garcia Lorca pour l'Espagne.

Quel est "LE" poème que l'on apprend à l'école dans les pays que vous connaissez? celui qui constitue d'une certaine façon la culture populaire commune?
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Sabazius



Inscrit le: 25 May 2009
Messages: 40
Lieu: Forêts de l'Ardenne Belge –quand c'est possible–

Messageécrit le Tuesday 26 May 09, 0:13 Répondre en citant ce message   

Assez curieusement, ce dont je me souviens le mieux des "déclamations obligatoires", c'est "Heureux qui comme Ulysse" de Joachim du Bellay.
Et pourtant Dieu sait si je préfèrerais me souvenir de Villon, de Marceline Desbordes-Valmore ou d'Apollinaire (notez je m'en souviens aussi, mais pas de l'école). Parce que le 'Joe à Chain', ça n'est pas ce que je trouve de plus beau.

Première réponse TRÈS subjective. Clin d'œil
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Kophos



Inscrit le: 08 Jan 2008
Messages: 177
Lieu: Limousin

Messageécrit le Tuesday 26 May 09, 1:44 Répondre en citant ce message   

Je crois que cela dépend aussi de l'époque, et des goûts des enseignants, car chacun a ses marottes qu'il cherche à faire partager à ses disciples : il y a un programme officiel, et là-dedans il peut insister sur tel ou tel auteur...
Il y a quand même des incontournables que tout le monde apprend : les Fables de La Fontaine, "Demain, dès l'aube" et "Oceano Nox" de Victor Hugo, "Mignonne, allons voir si la rose" de Ronsard, les sonnets de Lamartine, Prévert ("Page d'écriture", par exemple) et quelques autres...
Aujourd'hui, certains auteurs comme Florian, Maurice Fombeure ou Maeterlinck semblent ne plus avoir la cote...
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felyrops



Inscrit le: 04 May 2007
Messages: 1143
Lieu: Sint-Niklaas (Belgique)

Messageécrit le Tuesday 26 May 09, 2:13 Répondre en citant ce message   

Correction, Kophos, je pense que Maeterlinck sera chanté jusqu'à la fin des temps grâce aux grands compositeurs.
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Kophos



Inscrit le: 08 Jan 2008
Messages: 177
Lieu: Limousin

Messageécrit le Tuesday 26 May 09, 2:24 Répondre en citant ce message   

felyrops a écrit:
Correction, Kophos, je pense que Maeterlinck sera chanté jusqu'à la fin des temps grâce aux grands compositeurs.

Euh, oui, en cours de musique sans doute mais en France cet enseignement-là ne fait pas partie des matières importantes.
Je pensais que ce sujet traitait de ce qu'on apprend en cours de français dans les écoles primaires.

D'un pays francophone à l'autre les programmes scolaires sont différents et logiquement chaque pays met en avant ses auteurs nationaux : en Suisse, impossible de faire l'impasse sur Ramuz ("Le ciel, là-haut, faisait ses arrangements..."), et en Belgique ce sera Maeterlinck, Simenon, et Brel (dont le talent poétique est incontestable), et au Sénégal Léopold Sedar Senghor.
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Pixel



Inscrit le: 14 Dec 2004
Messages: 961
Lieu: Au pays des grenouilles, avec vue sur la mare...

Messageécrit le Tuesday 26 May 09, 9:54 Répondre en citant ce message   

"La cigale et la fourmi" ou "Le corbeau et le renard" me semblent être des incontournables que tout le monde a appris non ?
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dawance



Inscrit le: 06 Nov 2007
Messages: 1888
Lieu: Ardenne (belge)

Messageécrit le Tuesday 26 May 09, 14:43 Répondre en citant ce message   

La Fontaine me semble aussi un incontournable souvenir de l'école primaire.
Plus tard, nous avons appris Rimbaud (le Bateau Ivre, le Dormeur du Val...), Joachim du Bellay, André Chénier (la Jeune Captive)
Nous avons aussi déclamé Hugo (Oceano nox), Ronsard (A Cassandre: Mignonne...), Lamartine (le Lac), mais c'était pas ma tasse de thé.
Plus me plait Brassens, et donc Aragon et Villon qu'il a chanté, que Brel et son plat pays, plus Verhaeren et Maurice Carême que Maeterlinck, le dramaturge.
Mais j'aime beaucoup Prévert, sans l'avoir appris à l'école.
Quant à les classer, c'est une autre histoire...

PS: Kophos, mon classement n'est pas trop loin du tien mais tu as sans doute abusé de la dive bouteille quand tu cites Georges Simenon, poète belge...
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Pirondomi



Inscrit le: 26 Apr 2009
Messages: 2
Lieu: Pau

Messageécrit le Tuesday 26 May 09, 15:09 Répondre en citant ce message   

Une poésie de langue française qui m'a particulièrement marqué est de Paul Valéry:

Les Pas

de Paul Valéry (1871-1945)

Tes pas, enfants de mon silence,
Saintement, lentement placés,
Vers le lit de ma vigilance
Procèdent muets et glacés.

Personne pure, ombre divine,
Qu'ils sont doux, tes pas retenus!
Dieux! ...tous les dons que je devine
Viennent à moi sur ces pieds nus!

Si, de tes lèvres avancées,
Tu prépares pour l'apaiser,
A l'habitant de mes pensées
La nourriture d'un baiser,

Ne hâte pas cet acte tendre,
Douceur d'être et de n'être pas,
Car j'ai vécu de vous attendre,
Et mon coeur n'était que vos pas.

Charmes 1922

Je pense que beaucoup de collégiens français ont eu à apprendre "Demain dès l'aube" de Victor Hugo, d'où je conclus, hâtivement, qu'il s'agit d'une poésie qui fonde notre patrimoine commun:

Demain, dès l'aube...

de Victor Hugo (1802-1885)

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Les Contemplations, 1856.


En Italie, où s'arrête la connaissance "par coeur" de La Divina Commedia de Dante Alighieri(1265-1321)?
Je ne connais pour ma part que les (tout) premiers vers de l'Enfer:

INFERNO

Inferno: Canto I

Nel mezzo del cammin di nostra vita
mi ritrovai per una selva oscura
ché la diritta via era smarrita.

Ahi quanto a dir qual era è cosa dura
esta selva selvaggia e aspra e forte
che nel pensier rinova la paura!

Tant'è amara che poco è più morte;

ma per trattar del ben ch'i' vi trovai,
dirò de l'altre cose ch'i' v'ho scorte.

Io non so ben ridir com'i' v'intrai,
tant'era pien di sonno a quel punto
che la verace via abbandonai.

Divina Commedia, 1308-1321

J'ai déjà entendu les vers qui ponctuent Roméo et Juliette:

Romeo and Juliet

de William Shakespeare (1564-1616)

Prince.
A glooming peace this morning with it brings;
The sun for sorrow will not show his head.
Go hence, to have more talk of these sad things;
Some shall be pardon'd, and some punished;
For never was a story of more woe
Than this of Juliet and her Romeo.

Act V. Scene 3.

Merci de vos réponses passées et à venir.

Dominik.

Pour mémoire (francophone):

Heureux qui, comme Ulysse...

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy là qui conquist la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son aage !

Quand revoiray-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminee, et en quelle saison
Revoiray-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup d'avantage ?

Plus me plaist le sejour qu'ont basty mes ayeux,
Que des palais Romains le front audacieux :
Plus que le marbre dur me plaist l'ardoise fine,

Plus mon Loyre Gaulois que le Tybre Latin,
Plus mon petit Lyré que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la douceur Angevine.

Joachim DU BELLAY (1522-1560), Les Regrets (1558)


Mignonne, allons voir si la rose

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vêprée,
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.

Las ! Voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ! Ses beautés laissé choir !
Ô vraiment marâtre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.

Ronsard (1524-1585), Odes, Livre I

Le Corbeau et le Renard

de Jean de La Fontaine (1621-1695)

Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.

Maître Renard, par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
"Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois."

A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.

Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. "

Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.

En traductions:

The Crow and the Fox

Master Crow perched on a tree,
Was holding a cheese in his beak.
Master Fox attracted by the smell
Said something like this:
"Well, Hello Mister Crow!
How beautiful you are! how nice you seem to me!
Really, if your voice
Is like your plumage,
You are the phoenix of all the inhabitants of these woods."
At these words, the Crow is overjoyed.
And in order to show off his beautiful voice,
He opens his beak wide, lets his prey fall
The Fox grabs it, and says: "My good man,
Learn that every flatterer
Lives at the expense of the one who listens to him.
This lesson, without doubt, is well worth a cheese."
The Crow, ashamed and embarrassed,
Swore, but a little late, that he would not be taken again.

Vulpis et Corvus

Quae se laudari gaudent verbis subdolis,
serae dant poenas turpi paenitentia.
Cum de fenestra corvus raptum caseum
comesse vellet, celsa residens arbore,
vulpes invidit, deinde sic coepit loqui:
'O qui tuarum, corve, pinnarum est nitor!
Quantum decoris corpore et vultu geris!
Si vocem haberes, nulla prior ales foret'.
At ille, dum etiam vocem vult ostendere,
lato ore emisit caseum; quem celeriter
dolosa vulpes avidis rapuit dentibus.
Tum demum ingemuit corvi deceptus stupor.

[J'ai trouvé ces traductions sur http://www.jdlf.com/lesfables/livrei/lecorbeauetlerenard ]
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Glossophile
Animateur


Inscrit le: 21 May 2005
Messages: 2281

Messageécrit le Tuesday 26 May 09, 15:12 Répondre en citant ce message   

Tiens donc, c'est Phèdre, contemporain de l'empereur Auguste, qui a mis La Fontaine en latin ? Moi qui ai dit à mes élèves que c'était La Fontaine qui avait traduit Phèdre du latin !
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Kophos



Inscrit le: 08 Jan 2008
Messages: 177
Lieu: Limousin

Messageécrit le Tuesday 26 May 09, 20:10 Répondre en citant ce message   

Simenon poète belge ?? choqué Non, je n'avais pas bu mais je crois que c'est plutôt l'heure très tardive et l'inattention (il est question ici de poésies et non de littérature générale) qui m'ont fait commettre cettre bourde... Mea culpa !

Je vous autorise à mettre la phrase en question en bonne place dans le bêtisier du forum ! embarrassé

Et n'oublions pas la célébre Ballade des pendus de François Villon, qui me semble faire partie de ces incontournables (étudiée en 5ème ou 4ème).
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Marden



Inscrit le: 16 Nov 2004
Messages: 468
Lieu: Seine-et-Marne, Ardennes

Messageécrit le Wednesday 27 May 09, 10:23 Répondre en citant ce message   

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Captain Boney Boone



Inscrit le: 25 Nov 2008
Messages: 187

Messageécrit le Wednesday 27 May 09, 20:07 Répondre en citant ce message   

Ma bohème

Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi* devenait idéal ;
J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal ;
Oh! là là ! que d'amours splendides j'ai rêvées !

Mon unique culotte avait un large trou.
Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !

Arthur Rimbaud

* Merci, marden.


Dernière édition par Captain Boney Boone le Monday 08 Jun 09, 21:42; édité 1 fois
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Sibernadette



Inscrit le: 29 Oct 2008
Messages: 86
Lieu: Hérault, France

Messageécrit le Sunday 07 Jun 09, 15:48 Répondre en citant ce message   

Dans le contexte actuel des commémorations du 6 juin, on ne peut nier qu'un vers a fait le tour du monde occidental:
Citation:
Les sanglots longs des violons de l'automne....
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Marden



Inscrit le: 16 Nov 2004
Messages: 468
Lieu: Seine-et-Marne, Ardennes

Messageécrit le Monday 08 Jun 09, 12:44 Répondre en citant ce message   

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Sibernadette



Inscrit le: 29 Oct 2008
Messages: 86
Lieu: Hérault, France

Messageécrit le Wednesday 24 Jun 09, 17:05 Répondre en citant ce message   

Nous avons appris tant de poésies à l'école qu'il est difficile de se souvenir du ou des premiers poèmes appris "par coeur". Par contre je me souviens très bien de ceux que j'ai appris en langues étrangères (ils sont moins nombreux...et puis c'était un premier petit exploit dans ces langues). Je me demande si ce sont les mêmes pour d'autres membres du forum...???

Cela pourrait-être une sorte de "sondage" sur les poèmes les plus connus DANS LE MONDE...et par nos amis francophones de tous pays, nous pourrions peut-être avoir un "Top10" des poèmes français (je n'ai vu que ceux-ci dans ce sujet).

Personnellement, après de nombreuses décennies, je pourrais toujours réciter:
En Anglais: Daffodils de William Wordsworth
En Espagnol: Rosa mutabile de F. Garcia Lorca
En Latin: O fons Bandusiae d'Horace

A vous!
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