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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
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écrit le Sunday 29 Jan 12, 10:25 |
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Dracula , en réalité formé d'un substantif drac ( le diable) + l'article défini roumain ul - qui se colle au substantif en fin de mot. Ici, ce serait plutôt un défaut de coupure. |
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rorozuna
Inscrit le: 14 Mar 2007 Messages: 105 Lieu: ROUEN
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écrit le Tuesday 31 Jan 12, 16:59 |
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gilou a écrit: | Métanalyse est un terme un peu plus générique.
Bon, personne n'a d'exemple en italien, en hongrois (avec az/ez), en allemand (avec das)...? |
En italien : la gazza (la pie) est issu par mécoupure d'un ancien l'agazza, apparenté à l'ancien français agace/agasse.
Voir le mot du jour agacer, agasse http://projetbabel.org/forum/viewtopic.php?t=6912 |
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ramon Animateur
Inscrit le: 13 Jan 2005 Messages: 1395 Lieu: Barcelone, Espagne
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écrit le Wednesday 01 Feb 12, 19:55 |
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felyrops a écrit: | La loutre possède aussi un L agglutiné, venant de l'allemand (Otter) ou du néerlandais (otter).
Je pense que même l'espagnol (nutria) et l'italien (lontra) ont suivi ce chemin. |
Ce L agglutiné se trouve déjà en latin.
Le catalan llúdria ou llúdriga vient du lat. lutra.
L’espagnol nutria vient d’un supposé latin vulgaire nutr(i)a < lat. lutra, peut-être influencé par le grec ἒνυδρις.
De l’angl. otter, Etymonline dit le suivant :
Citation: | O.E. otr, otor, from P.Gmc. *utraz (cf. O.N. otr, Swed. utter, Dan. odder, Du. otter, Ger. Otter), from PIE *udros, lit. "water-creature" (cf. Skt. udrah, Avestan udra "otter;" Gk. hydra "water-serpent," enydris "otter;" L. lutra, O.C.S. vydra, Lith. udra, O.Ir. odoirne "otter"), from root *udr- "water." |
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ramon Animateur
Inscrit le: 13 Jan 2005 Messages: 1395 Lieu: Barcelone, Espagne
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écrit le Wednesday 01 Feb 12, 20:19 |
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Quelques exemples d’agglutination et déglutination de l’article en catalan.
Avec l’article féminin singulier la :
Llau (avalanche) > la llau > l’allau
Nou (noix) > la nou > l’anou
Gla (gland, fruit du chêne) > la gla > l’aglà
Les deux formes, normative et agglutiné, sont admises.
Avec l’article féminin pluriel les :
Tisora, pl. tisores (ciseaux) > les tisores > l’estisores > les estisores
Tovalla, pl. tovalles (nappe) > les tovalles > l’estovalles > les estovalles
Tenalla, pl. tenalles (tenailles) > les tenalles > l’estenalles > les estenalles
Carxofa, pl. carxofes (artichaut) > les carxofes > l’escarxofes > les escarxofes > (sing.) l’escarxofa
Les trois premiers sont rarement employés au singulier. Les deux pluriels, normatif et agglutiné, sont admis.
En ce qui concerne l’artichaut, le singulier escarxofa est accepté au même rang que carxofa.
Je vous ai parlé ici du cas curieux de déglutination et agglutination de deux mots signifiant nombril :
Lat. ombilicus > omelic > l’omelic > lo melic
Lat. ombiliculus > l’ombrígol > llombrígol
Encore une déglutination. Le mot signifiant horloge :
Lat. horologium > Orolotge > l’orolotge > lo rolotge > lo rellotge, qui a été emprunté par l’espagnol : reloj
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L’espagnol ne connaît pas l’apostrophe, ce qui rend difficile l’agglutination avec l’article. Comme il a été dit plus haut, seulement l’agglutination de l’article arabe al- pourrait être prise en considération.
En revanche, on détecte un phénomène (depuis longtemps, ce n’est pas nouveau), notamment parmi les gens peu cultivés. Quelques mots féminins commençant par consonne et terminés par –o, mais qui sont en réalité la forme raccourcie d’un mot plus long, se font précéder d’un a-:
De motocicleta > moto > *amoto
De radiodifusión > radio > *arradio
De fotografía > foto > *afoto
On peut imaginer que vers la fin du 19ème siècle, début du 20ème, quand on voyait pour la première fois un vélo qui marchait plus rapidement, qui faisait tellement de bruit et de fumée, on se demandait qu’est-ce que c’était. La réponse « una moto » pouvait se comprendre « un amoto », au masculin, justement à cause de la terminaison en –o.
On a donc :
*el amoto, *el arradio, *el afoto.
Au pluriel, l’effet phonique est encore plus laid, surtout si on fait la liaison de l’article pluriel avec le s final prononcé aspiré et le substantif :
* lohamotoh, *loharradioh, *lohafotoh
Ce sont des vulgarismes qu’il faut éviter. S’il vous plaît ! |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6532 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Saturday 04 Feb 12, 4:31 |
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angl. notch : encoche, cran, entaille
16e s. prob. de "an otch", du moy. fr. oche (encoche); cf. moy. fr. ochier (faire une encoche)
D'apr. Etymonline.com
angl. top notch, top-notch : (adj.) de premier ordre, litt. "de l'encoche la plus haute" |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10944 Lieu: Lyon
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écrit le Tuesday 14 Feb 12, 11:28 |
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hoi polloi PEJ : la populace - la plèbe
du grec hoi polloi (pluriel) : les gens (the people), lit. les "nombreux" (the many - pl. of polys)
en grec, hoi est un article défini.
Employé en grec par Dryden (1668) et Byron (1822), dans les deux cas avec l'article the. Cette erreur a été reprise par la suite par des écrivains qui avaient l'excuse de ne pas connaître la langue grecque.
(etymonline) |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10944 Lieu: Lyon
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écrit le Tuesday 28 Feb 12, 12:56 |
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decoy : leurre
Selon etymonline :
- The first element is possibly the Dutch definite article "de", mistaken in English as part of the word
= Le 1er élément est peut-être l'article défini néerlandais "de", pris en anglais, par erreur, comme étant partie intégrante du mot |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
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écrit le Wednesday 12 Dec 12, 12:56 |
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Jacques a écrit: | angl. notch : encoche, cran, entaille
16e s. prob. de "an otch", du moy. fr. oche (encoche); cf. moy. fr. ochier (faire une encoche)
D'apr. Etymonline.com |
Ce qui est amusant, c'est que le phénomène inverse s'est produit pour un autre mot anglais voisin, ouch, au sens de broche, qui vient d'une mauvaise coupure de "a nouch", de l'ancien français nouche, noche, fermoir, boucle.
Comme on le voit ici, le mot serait rattaché à notch, mais selon d'autres sources, noche viendrait du germanique nuska (nusca, nuscha) qui serait apparenté à la famille net et nœud. Cf. MDJ Nœud.
Cf. l'article de l'OED, lisible en entier sur cette page :
Citation: | [< Anglo-Norman and Old French nusche (c1100; also in Anglo-Norman as nouche, nuche, nuesche, ouche, and in Old French as noche, noische, nosce, nosche) clasp, buckle, fibula, brooch < a form in a Germanic language cognate with Middle Dutch nuchssce (transmission error for *nusche), Middle Low German nusche, Old High German nusca, nuska (Middle High German nusche, nuske, German (now hist.) Nusche, Nüsche), Langobardic nuska, nuskja clasp, buckle, fibula, brooch < a suffixed form of the Indo-European base of
NET n.1 The exact form of the immediate etymon of the French word is uncertain: see further Französisches Etymol. Wörterbuch at *nuska. Compare post-classical Latin nusca (frequently from 11th cent. in continental sources, from 12th cent. in British sources; also as nochia, nosca, nuchia, nuschia), and (< French) Old Occitan nosca (c1235). The {beta} forms show metanalysis (see N n.); compare Anglo-Norman ouche, apparently with absorption of n- when preceded by the indefinite article. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11198 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Wednesday 12 Dec 12, 15:41 |
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Honte à nous ! Nous sommes déjà à la troisième page de ce fil et n'avons pas encore cité il y a belle lurette issu de "il y a belle heurette", une des plus fréquentes de nos expressions et des plus connues de nos agglutinations ! |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
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écrit le Wednesday 12 Dec 12, 15:52 |
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Elle était citée ... indirectement, dans le lien donné en première page ! |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10944 Lieu: Lyon
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écrit le Thursday 27 Nov 14, 11:55 |
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Gilou a écrit: | Bon, personne n'a d'exemple en italien, en hongrois (avec az/ez), en allemand (avec das)...? |
En voilà un !
lasca
- ZOOL gardon - loche - vandoise
- FIG FAM poisson - gardon
essere sano come una lasca : être frais comme un gardon
[ TRECCANI ]
- dal longob. aska «temolo» (ted. mod. Äsche), con agglutinazione dell’articolo; fu prob. chiamato così per il colore cenerognolo della pelle (ted. Asche «cenere»)
= du lombard aska (= ZOOL ombre : du lat. umbra «poisson du genre sciène», proprement «ombre», le poisson étant ainsi nommé à cause de sa couleur sombre pendant le frai -TLFi-) avec agglutination de l'article
ce nom fut probablement donné à cause de la couleur de la peau (en allemand : asche : cendre) |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
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écrit le Thursday 27 Nov 14, 12:18 |
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Ah oui, la vandoise (ou dard), dont le nom rappelle aussi la couleur (d'un gaulois *vĭndĭsia « poisson blanc », dérivé du celtique. vindos « blanc », selon le TLFi).
La minute culturelle : un poète italien avait choisi la lasca pour emblème et nom de plume :
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Jeannotin Animateur
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 879 Lieu: Cléden-Poher
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écrit le Thursday 27 Nov 14, 18:12 |
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En breton, les mécoupures sont fréquentes dans la langue populaire et touchent surtout les noms commençants par un n. En effet, la forme de l'article est la même devant cette consonne et devant une voyelle : an. De plus, lorsque l'article an précède un n, on ne prononce qu'un seul [n] (an noñz (la nuit) s'entend [ə nõ:s]). Par mécoupure, beaucoup de noms commençants par un n perdent donc cette consonne. An nor (la porte) donne ainsi an or voire an our. La tendance inverse, celle de l'agglutination d'un n aux noms qui commencent par une voyelle, existe également en dialecte trégorrois qui dit noad pour oad (âge).
Dans le premier tome de son émouvante autobiographie Fils de plouc, Jean Rohou évoque une de ces mécoupures, dans son dialecte du Léon. Il parle de la terreur, qu'enfant, il avait des serpents et ajoute que celle-ci s'étendait même aux libellules. En effet, la libellule se dit nadozenn-ear (aiguille de l'air) mais cette locution peut aussi s'entendre nadoz an near : les aiguilles de la vipère.
Dernière édition par Jeannotin le Thursday 27 Nov 14, 23:45; édité 1 fois |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
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écrit le Thursday 27 Nov 14, 22:06 |
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José a écrit: | Gilou a écrit: | Bon, personne n'a d'exemple en italien, |
En voilà un !
lasca |
Peut-être un deuxième avec lazzeruola, azerole de l'espagnol acerolo, lui-même de l'arabe az-zu῾rūr, selon Treccani
Et même un troisième, avec loppio, mot régional désignant une espèce de petit érable utilisé comme tuteur pour la vigne, du latin opŭlŭs qui a déjà donné le régulier oppio. |
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Jeannotin Animateur
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 879 Lieu: Cléden-Poher
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écrit le Saturday 29 Nov 14, 16:57 |
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Une étymologie populaire fait dériver le mot félibre d'une mécoupure.
Frédéric Mistral a tiré ce mot d'une prière en provençal où la Vierge énumère ses sept douleurs et dit : Citation: | Que dins lou tèmple erias (...)
Emé li sèt felibre de la lèi | (Que vous étiez dans le temple (...) / Avec les sept docteurs de la loi)
En provençal le -t de sèt est muet lorsqu'il n'est pas suivi d'une voyelle (il en était de même en français avant que l'influence de l'orthographe ne fasse perdre cette prononciation). D'aucun ont donc supposé que "li sèt felibre de la lèi" était une mécoupure pour "li Sefer, libre de la lèi" (les Sefers, livres de la loi).
Cependant, Mistral lui-même ne cite pas cette étymologie dans l'article "felibre" de son Tresor dòu Felibrige :
http://www.lexilogos.com/provencal/felibrige.php?q=f%C3%A9libre
Je pense d'ailleurs que cet article comporte une part de jeu, certaines étymologies n'ont peut-être été indiquée que pour atteindre le nombre de sept propositions, le chiffre sept obsédait Mistral et il apparaît à de nombreuses reprises dans son œuvre.
Dernière édition par Jeannotin le Monday 12 Jan 15, 20:56; édité 1 fois |
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