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dubsar
Inscrit le: 07 May 2007 Messages: 448 Lieu: Altkirch (F68)
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écrit le Tuesday 10 Jul 07, 21:18 |
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Je connais deux langues qui font cela.
Exemple 1 :
Sumérien (inscription sur une brique de dédicace de construction d’un temple par le roi Ur Nammu, 21-22ème siècle av JC).
D Inanna ninanira : (ra = datif) : A Innana sa dame
Ur DNammu nita kalaga Lugal uriKi ma ki-engi ki-urike :
(ak = génitif + e = ergatif, sujet du verbe actif) : Ur Nammu, viril et puissant, roi d’Ur et d’Akkad et de Sumer
Eani : (% = absolutif, cod) : sa maison
Munandu : il a construit
Ce qui nous intéresse ici c’est le verbe « du », construire.
On décompose : mu- préfixe de conjugaison (fonction inconnue)
-na- préfixe rappelant qu’il y a un datif dans la phrase
-n- préfixe rappelant qu’il y a un sujet à l’ergatif
-du- verbe construire
-% suffixe rappelant le cod (pas de panique, il y des suffixes qui sont différents du vide)
Exemple 2
Basque (exemple tiré de « aditza, conjuguer le verne basque » M Etchebarne)
Seme-alabek : (sujet) les enfants
haurtxoak : (cod) des petits enfants
ematen dizkiete : (verbe) donnent
gurasoei : (datif) à leurs parents
Le verbe ematen est conjugué avec un auxilliaire edun .
On décompose : d- pour le sujet
-i- pour le verbe edun
-zki- pour le pluriel du sujet
-e- pour le datif
-te pour l’accusatif
Un linguiste dont je ne retrouve pas le nom a appelé cela "pluripersonnalité : la langue regroupe dans le verbe sous forme d'indices tous les participants de l'action.
Voilà deux langues isolées (je ne risquerai en aucun cas à parler de parentée en raison d'une quelconque similitude). |
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gilou
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 1528 Lieu: Paris et Rambouillet
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écrit le Thursday 12 Jul 07, 2:19 |
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Les langues caucasiennes nord-ouest comme l'abkhaz refletent énormément de choses sur le verbe au moyens de préfixes.
En particulier les actants.
Un exemple de forme verbale tirée de la cinquième partie du Cours de Morphologie Générale d'Igor Mel'chuk:
xaicnaivac'alrtəit.
Elle nous a fait asseoir ensemble sous quelque-chose la-bas à coté de quelqu'un.
(Dans une phrase complète, un nom préciserait le quelque-chose, et un autre le quelqu'un, reflétés sur le verbe. Il n'y a pas de marques casuelles en abkhaz, sauf pour un cas, dit adverbial. L'ordre des mots d'une phrase est en général Sujet Complements Verbe)
x-aic-na-i-va-c'a-l-r-təit'
x = 1e Personne Pluriel Complément d'Objet Direct
aic = ensemble
na = la-bas
i = 3e Personne Masculin Singulier Complément d'Objet Indirect
va = à coté
c'a = sous
l = 3e Personne Féminin Singulier Sujet
r = Causatif
təit' = être assis
(en fait tə-it' ou -it' est un suffixe indiquant que le verbe est le centre syntaxique de la phrase)
Trois actants d'indiqués (sans compter un complément de lieu), un des trois n'étant qu'un circonstant (ni agent, ni patient, ni bénéficiaire) |
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