Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
Henri
Inscrit le: 04 Nov 2007 Messages: 2 Lieu: Paris
|
écrit le Sunday 04 Nov 07, 16:10 |
|
|
Avez-vous des exemples de concepts qui ne soient pas évidents pour un locuteur français et qui sont évident dans d'autre langues ?
Ou à l'inverse des mots français qui ne seraient pas simplement compréhensibles dans d'autre langues.
Comme par exemple les verbes "ser" et "estar" de l'espagnol qui posent problème aux français qui ne savent pas quand utiliser l'un ou l'autre quand en français c'est le verbe "être". |
|
|
|
|
Mik
Inscrit le: 21 May 2006 Messages: 276 Lieu: Drôme, France
|
écrit le Sunday 04 Nov 07, 17:19 |
|
|
J'ai des mots qui me viennent à l'idée, mais ce n'est pas exactement des concepts difficiles à comprendre, plutôt des idées exprimées par plusieurs mots dans une langue et par un seul mot dans une autre langue.
"demander" se traduit en polonais par "prosić" dans le sens "prier de" et par "pytać" dans le sens interroger.
"savoir" en Belge se traduit en français par "savoir" dans le sens "être au courant, connaître" et par "pouvoir" dans le sens "être en mesure de". |
|
|
|
|
Maisse Arsouye
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 2037 Lieu: Djiblou, Waloneye
|
écrit le Sunday 04 Nov 07, 17:38 |
|
|
Mik a écrit: | "savoir" en Belge se traduit en français par "savoir" dans le sens "être au courant, connaître" et par "pouvoir" dans le sens "être en mesure de". |
Le "belge", ça n'existe pas ! Ce dont tu parles, c'est du "français de Belgique", dû à une structure néerlandaise que les Flamands conservent en français et qui est passée en français de Bruxelles puis de Wallonie. |
|
|
|
|
Keko_dc
Inscrit le: 15 Dec 2006 Messages: 510 Lieu: Barcelona
|
écrit le Sunday 04 Nov 07, 18:56 |
|
|
L'accent tonique.
Quand je suis allé a l'École Occitane d'Été le prof d'occitan nous a dit qu'un bourbonnais lui avait dit que la différence entre "aura" ['awɾɔ] (vent) et "aurá" [aw'ɾɔ] (aura, il y) était très très subtile.
E les langues romaines font la distinction entre "savoir" et "connaître", mais l'anglais utilise "know" pour les deux sens. |
|
|
|
|
Feintisti
Inscrit le: 09 Oct 2005 Messages: 1591 Lieu: Liège, Belgique
|
écrit le Sunday 04 Nov 07, 20:11 |
|
|
Ce qui est amusant en français, c'est les deux significations du mot "sens". A l'origine il s'agissait de 2 mots bien distincts, mais au fil du temps ils se sont confondus. Le mot sens a donc à la fois l'idée de signification et de direction. Ainsi "Faire cela a-t-il un sens?" peut vouloir dire "qu'est-ce que cela signifie?" et "dans quelle direction allons-nous en faisant ça?". Philosophicalement c'est très lourd de ...sens! |
|
|
|
|
Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
|
écrit le Sunday 04 Nov 07, 21:01 |
|
|
La difficulté pour un Grec est la distinction à faire entre les verbes « entendre et écouter « car les deux se disent en grec ακούω. |
|
|
|
|
Mik
Inscrit le: 21 May 2006 Messages: 276 Lieu: Drôme, France
|
écrit le Sunday 04 Nov 07, 22:08 |
|
|
Il y a la même relation entre ces deux paires :
Entendre et écouter
Voir et regarder.
Est-ce qu'en grec il n'y a qu'un verbe aussi pour voir et regarder ? |
|
|
|
|
Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
|
écrit le Sunday 04 Nov 07, 23:09 |
|
|
Oui Mik pour voir et regarder, il existe deux verbes distincts qui sont βλέπω (voir) et κοιτάζω (regarder) |
|
|
|
|
Kljunaš
Inscrit le: 29 Oct 2007 Messages: 12
|
écrit le Monday 05 Nov 07, 0:32 |
|
|
Henri a écrit: |
Comme par exemple les verbes "ser" et "estar" de l'espagnol qui posent problème aux français qui ne savent pas quand utiliser l'un ou l'autre quand en français c'est le verbe "être". |
En Slovène il n'y a que le verbe biti (être). Plus ou moins comme en français à priori.
Mais il y a un cas particulier où il faut faire la différence entre le sens d'être - exister (comme ser?), et être - se situer (comme estar? Mon espagnol est loin !). Et c'est assez horrible :
Il s'agit il me semble exclusivement de l'emploi du génitif pour la négation. Par exemple, au féminin singulier, la terminaison passe de a (au nominatif) à e (pour le génitif) :
Berem knjiga -> Ne berem knjige (Je lis un livre -> je ne lis pas de livre)
Dobil sem razglednica -> Nisem dobil razglednice (J'ai reçu une carte postale -> Je n'ai pas reçu de carte)
Hiša je na hribu -> Hiše ni na hribu (la maison est sur la colline -> la maison n'est pas sur la colline, elle ne se situe pas sur la colline)
MAIS
Melita sem -> Melita nisem (je suis Melita -> Je ne suis pas Melita, je n'existe pas en tant que Melita).
Evidemment je ne parviens jamais à m'en souvenir, puisque pour moi il est tout aussi logique de dire que la maison existe sur la colline, ou qu'elle se situe sur la colline (mais peut être que de l'avoir expliqué en détail me libèrera de la faute !) |
|
|
|
|
José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
|
écrit le Monday 05 Nov 07, 10:18 |
|
|
Keko a écrit: | Et les langues romanes font la distinction entre "savoir" et "connaître", mais l'anglais utilise "know" pour les deux sens. |
Pas d'accord sur ce point, Keko. Par exemple, pour dire "sais-tu parler anglais?" ou "connais-tu l'anglais?", on dira "can you speak english?". On retrouve donc là la construction "germanique" de pouvoir pour savoir. |
|
|
|
|
gilou
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 1528 Lieu: Paris et Rambouillet
|
écrit le Monday 05 Nov 07, 11:46 |
|
|
Henri a écrit: | Avez-vous des exemples de concepts qui ne soient pas évidents pour un locuteur français et qui sont évident dans d'autre langues ?
Ou à l'inverse des mots français qui ne seraient pas simplement compréhensibles dans d'autre langues.
Comme par exemple les verbes "ser" et "estar" de l'espagnol qui posent problème aux français qui ne savent pas quand utiliser l'un ou l'autre quand en français c'est le verbe "être". | Deux exemples de concepts en russe, qui ne sont pas immédiats pour un locuteur français:
En russe, les verbes ont le plus souvent deux formes, une forme perfective et une forme imperfective. L'imperfectif marque une action qui n'est pas arrivée a son terme (action en cours, action non complétée...), tandis que le perfectif marque une action qui est totalement finie.
Au passé, l'imperfectif marque une action qui ne s'est pas achevée, tandis que le perfectif marque une action qui s'est achevée.
Pour le verbe écrire, on a deux formes: писать /p'isat'/ (imperfectif) et написать /nap'isat'/ (perfectif), et la même phrase, ne différent que par l'emploi d'une des deux formes permet de voir les nuances de sens:
вчера, я писал письмо Hier j'écrivais une lettre (et comme c'est l'imperfectif, je n'ai pas fini de l'écrire)
вчера, я написал письмо Hier j'écrivais une lettre (et comme c'est le perfectif, j'ai fini de l'écrire) = Hier, j'ai écrit une lettre.
(Bon, je ne rentre pas dans les détails, mais le perfectif s'oppose aussi a l'imperfectif sur la notion d'action unique/action répétée, et la première phrase pourrait aussi signifier Hier j'ai écrit une lettre, a plusieurs reprises)
En russe, on a une seconde nuance, moins dévellopée: les verbes de mouvement peuvent (à l'imperfectif) exister sous deux formes différentes : la forme indéterminée et la forme déterminée, afin d'exprimer si l'action a un but ou non.
Exemple: Pour le verbe courir, on a deux formes: бегать /b'egat'/ (indéterminé) et бежать /b'ežat'/ (déterminé) Le premier verbe sera employé par exemple pour des enfants qui courent dans la cour de récréation, et le second pour des enfants qui courent en direction de la classe. |
|
|
|
|
Keko_dc
Inscrit le: 15 Dec 2006 Messages: 510 Lieu: Barcelona
|
écrit le Monday 05 Nov 07, 19:56 |
|
|
Je parlais du sens de connaître quelqu'un.
On dit "do you know sth about what happened there last week?" et "do you know him?". |
|
|
|
|
ElieDeLeuze
Inscrit le: 14 Jun 2006 Messages: 1622 Lieu: Allemagne
|
écrit le Monday 05 Nov 07, 20:12 |
|
|
En allemand, on peut faire des mots impossibles.
emporfallen - tomber vers le ciel
Wagenstrauss - bouquet de voitures
Atomkekse - biscuits atomiques
... |
|
|
|
|
jef.L
Inscrit le: 14 Jun 2007 Messages: 84 Lieu: Bratislava / Slovaquie
|
écrit le Monday 05 Nov 07, 20:16 |
|
|
Concernant l'aspect verbal (perfectif et imperfectif), on peut déborder le seul cas du russe pour l'étendre aux autres langues slaves. |
|
|
|
|
Poisson rouge
Inscrit le: 08 Sep 2006 Messages: 93 Lieu: Hansestadt Hamburg (Allemagne)
|
écrit le Monday 05 Nov 07, 22:42 |
|
|
Un exemple classique donné par les linguistes est la notion de couleur. Dans le spectre des couleurs, on distingue en français des ensembles qu'on dénome par un certain adjectif (bleu, vert, rouge, etc). On connaît certes plusieurs nuances de bleu comme le bleu ciel ou le bleu marine, mais ces nuances restent liées au concept du bleu. D'autres langues peuvent avoir une vision des couleurs. Il y a apparement une langue qui ne distingue que deux 'couleurs', le foncé et le clair, et dérive toutes les autres nuances à partir de ces deux concepts. En breton par exemple il y a deux concepts qui correspondent à notre concept de vert ('glaz' et ???), comme en russe il y a deux mots différents pour notre 'bleu' parce que les Russes distinguent deux ensemble de couleurs dans les bleus, alors que nous n'en distingons linguistiquement qu'un (синый et голубой). |
|
|
|
|
|