La mixité sociale autour des taureaux

 

 

 

 

Il y a pas de fêtes sans biòu

 

            « Il y a pas de fêtes sans biòu », pas de fêtes sans taureaux. Dans les villages du pays de Nîmes, et plus généralement dans les villages situés à l’intérieur d’un rayon de vingt à trente kilomètres autour de la Camargue, les taureaux prennent une grande place dans les festivités. Ils fournissent aux jeunes une occasion de défier le danger. Tout comme pour le foot, cette activité favorise l’intégration au groupe et, au-delà, la reconnaissance sociale dans le village. C’est ainsi que Bassil est devenu Bassou di biòu (voir p.37-39)

 

 

            Le jeune Maghrébin va au taureau avec ses copains français. « Sas que, Momo, il en a pas peur des biòus, il a la fé » (Denis). Tu sais, Mohamed, il a pas peur des taureaux, il est passionné. « Youssef, pour la fête, il est toujours avec les attrapaïres » (Bernard). Les attrapaïres sont ceux qui jouent à attraper les taureaux. Jeux dangereux, non seulement du fait des bêtes à cornes mais à cause des chevaux qui les encadrent et avancent à vive allure. « On s’en est pris des roustes, vingt ans après on en parle encore » (Denis).

 

Départ d’une abrivado longue.

 

            (...) « Le plus que tu en vois, c’est quand il y a une encierro ou une abrivado. » Jeux avec taureaux dans les rues des villages. Ces spectacles de rue sont généralement gratuits, c’est toujours le cas pour les abrivados (...)

            [Toutefois, dans beaucoup de gros villages à forte minorité maghrébine] même s’il y a diversité parmi les jeunes qui se lancent à la poursuite d’un taureau et l’arrêtent, la mixité ne va pas plus loin. Une fois le taureau relâché, le groupe se disloque. D’autres observateurs font le même constat : « Ils attrapent avec les autres jeunes, mais quand c’est fini, ils retournent à leur café » (Gilles). «Ils se mélangent plus pour les abrivados, mais après ils se séparent » (Monsieur Clerc)

 

 

            (...) On pourrait dire la même chose des jeux taurins pour la jeunesse qui se déroulent dans les arènes sous l’appellation de taureaux-piscine ou de courses de bachouchage. Pour les encierros aussi où les groupes sont le plus souvent homogènes.

 

 

Source : L’intégration des Maghrébins dans les villages du Midi, René Domergue,  Autoédition, 2011, p.49 et 122.

 

 

 

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