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Abdüssalâm
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 909 Lieu: Aiguillon
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écrit le Tuesday 22 May 07, 21:00 |
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Plutôt que "balancer" un alphabet qu'on peut trouver un peu partout sur internet et même sur le Larousse pour ceux qui n'ont pas internet, je préfère laisser le sujet ouvert et répondre (ainsi que d'autres babéliens n'ayant, pour ma part, aucun contrat d'exclusivité) aux questions que vous voudrez bien poser. Je précise néanmoins qu'il s'agit ici d'arabe littéral ou classique, pour ce qui concerne les dialectes je pense (opinion personnelle) qu'une bonne transcription en caractères latins selon les sensibilités de chacun est plus adéquate car ils ne répondent pas aux mêmes règles vocaliques que l'arabe littéral et comme les voyelles ne s'écrivent pas, cela ne peut que rendre plus confus quelque chose qui l'est déjà assez. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Saturday 26 May 07, 18:25 |
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Des questions ? J'en ai plein …
Commençons par celle-ci : dans un document sur le net, j'ai trouvé cette forme pour le nom lybien de la daurade :
ﺎﺗﺍﺭﻭﺃ
Et je suis incapable d'identifier le premier caractère (celui de droite, évidemment). Si, malgré sa petite queue, c'est un â, je lirais âtârû' mais je trouve que ça fait beaucoup de lettres pour un mot … |
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Abdüssalâm
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 909 Lieu: Aiguillon
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écrit le Saturday 26 May 07, 20:12 |
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@Outis: je vais d'abord te répondre sur la forme, puis je prendrai le cas général afin que cela profite à tous et enfin je reviendrai sur le mot.
j'ai lu une première fois ton message sur Mozilla, et le mot proposé, de par sa graphie, m'a paru bizarre, le alif initial ne portait pas d'alif (un hamza instable?), le dernier en portait un après un wâw, indiquant une voyelle longue?: atârû'. de plus le "alif" initial portait une "queue" indiquant son rattachement à une lettre placée à sa droite. Erreur de graphie, pensai-je. Je suis donc passer sur Internet explorer pour te répondre. Mozilla n'imprimant pas les claviers étrangers. Et là: révélation!! le mot devenait "ûrâtâ" dans une graphie parfaite et logique (sauf le "r" remplacé par un rectangle): le mot sur Mozilla apparait à l'envers.
ALIF: le alif ا (une barre verticale) est une des 6 lettres (ادذرزو) qui ne se lient pas aux lettres qui suivent. Elle n'a donc que 2 graphies: isolée ou finale (du groupe de lettres pas du mot).
Au début du mot, elle est toujours support du hamza (coup de glotte), mais peut prendre n'importe quelle des 3 voyelles:
أَسد ('asad) "lion"
أُسرة ('usrät) "famille"
إِبل ('ibil) "camélidés)
Dans ce dernier cas, le hamza s'écrit sous le alif (dans la transcription, comme il est obligatoire, on omet souvent le ' marquant le hamza).
Quand le hamza est instable (voir tanscription de l'arabe), en arabe on écrit pas généralement le ء (hamza)
Quand le hamza initial prend une voyelle longue on a:
avec â: آبد [âbid] (perenne, sédentaire [animaux]) ce signe sur le alif s'appelle "maddät" (allongement)
avec û: أوربيّ [ûrubiyy] (européen)
avec î: إيمان [îmân] (foi)
au milieu de mot, il est voyelle longue, sauf s'il est surmonté d'un hamza:
إيمان [îmân] كأس [ka's] (verre).
en fin de mot, même remarque mais si le mot est un nom indéterminé au cas direct (COD ou adverbe), le alif peut être le support du "tanwîn" (an), c'est le contexte qui le détermine. De toutes façons, un nom arabe terminant par â (voyelle longue) est fort rare et est le plus souvent un mot étranger.
رأى الولد كلباً [ra'a-l-waladu kalb(an) (a vu l'enfant un chien), "kalb" est ici COD est prend le tanwîn (an) (deux barres suscrites supportées par alif)
"ûrâtâ: comme je te l'ai dit un nom avec â (voyelle longue) en finale est fort rare en arabe, de plus les noms étrangers sont très souvent transcrits en arabe avec des voyelles longues, car ils n'entrent dans aucun des schèmes qui permettent de lire un mot non vocalisé à partir d'une racine, il me semble donc qu'il s'agit là d'un nom étranger. أوراتا
Dernière édition par Abdüssalâm le Wednesday 06 Jun 07, 5:06; édité 4 fois |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Sunday 27 May 07, 1:25 |
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Magnifique !
Je n'avais pas pensé que le mot pouvait être écrit à l'envers. Je l'ai trouvé dans une base de données qui doit être ancienne et, peut-être, pas très à jour sur le sens de l'écriture …
Grâce à toi, le mot est facile à identifier : « aurata », nom latin de la daurade, encore utilisé sans changement dans le sud de l'Italie et déjà importé, à Malte « awrata » et en Tunise « ourata » (à côté d'un « jerraf » qui doit être autochtone).
Il ne reste qu'un problème. Le sud de l'Italie utilise aussi la forme « orata » et, d'après ce que tu dis, la forme devrait en être la même puisque la voyelle n'est pas indiquée à côté du hamza. Peut-on distinguer entre les deux ?
En tout cas, merci ! |
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Abdüssalâm
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 909 Lieu: Aiguillon
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écrit le Sunday 27 May 07, 2:22 |
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Tel que le mot arabe est écrit, sans voyelle, il peut se prononcer: ûrâtâ ou awrâta si le wâw و est accompagné d'un sukûn (absence de voyelle):وْ. Quant à la voyelle [o], elle n'existe pas en arabe où elle est remplacée par [u]. |
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Abdüssalâm
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 909 Lieu: Aiguillon
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écrit le Sunday 27 May 07, 12:48 |
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Les lettres wâw et yâ'
Comme le "alif" vu précédemment les lettres wâw و et yâ' ي ont plusieurs fonctions:
tout d'abord, il convient de rappeler que le wâw fait partie des 6 lettres qui ne se lient pas à la suivante ( ادذرزو ). Elle n'a donc que 2 graphies:
isolée: و finale: ــو
NB: J'appelle ici les positions d'une lettre:
P0: position isolée
Pi: position initiale
Pm: position médiale
Pf: position finale
Il s'agit bien entendu de leur position dans le groupe de lettres, non pas du mot. Ainsi dans "la porte" al-bâb البــاب , nous avons: alif en P0, lâm [l] en Pi, un bâ' en Pm, alif en P0 et un bâ' en Pi
le yâ', quant à lui, connait les 4 positions:
P0: ي
Pi: يـ
ـPm: ــيـ
Pf: ـي
ya' et wâw prolongement vocalique, inséré dans le mot, il allongent respectivement la voyelle de la cons. précédente.
fî فِي (dans, à); fîk فِيك (dans toi, à toi)
dû ذو (qui possède qqch); yad3û يَدعُو (il appelle)
Comme dans ce cas-ci la voyelle brève est redondante, on peut facilement l'omettre dans l'écriture, le ya' et le wâw suffisant pour marquer les voyelles longues î et û.
ya' et wâw éléments des diphtongues, ils accompagnent toujours la voyelle brève a affectant le cons. précédente:
bayt بيْت (chambre, maison)
lawn لوْن (couleur)
le yâ' et le wâw prennent un "sukûn"(absence de voyelle) alors que la cons. précédente prend toujours a qui peut être d'ors et déjà omis dans l'écriture (le but étant d'arriver à lire en éliminant progressivement les signes vocaliques).
le yâ' et le wâw consonnes: ils représentent les consonnes [y] et [w] c'est toujours le cas lorsqu'ils sont en début de mot, mais ils peuvent avoir cette fonction à n'importe quelle place:
yuktub يُكتب (il a été écrit) abyaD أبيَــض (blanc)
wajada وَجد (il a trouvé) aswad أسوَد (noir)
Ils peuvent même être doublés (géminés):
sayyârät سيَّــارة (automobile) Sawwara صوَّر (il a donné figure à qqch)
La voyelle affectant ces semi-consonnes pouvant varier, il vaut mieux les noter. D'ailleurs, même dans les textes non vocalisés elles peuvent être préciser si une ambiguité est possible.
le ya' et le wâw peuvent être aussi support du hamza mais c'est une autre histoire. |
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Abdüssalâm
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 909 Lieu: Aiguillon
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écrit le Saturday 09 Jun 07, 4:23 |
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les tanwîn
les "tanâwîn" تناوين (pl. de "tanwîn" تنوين , mais dans un exposé en français, on utilise en général que la forme du singulier), son des désinences de cas affectant la plupart de noms arabes (arabe littéral). le mot "tanwîn" est un nom verbal de la II° forme (voir fil:"racines trilitères") dont la racine est "nwn" (ou "nûn"=[n]. Il consiste à prononcer à la fin des noms indéterminés, les sons:
1: [un] si le nom est sujet (nominal) est noté par le signe suivant: ـٌ
daxala walad(un) qa3ata d-dars (est entré un enfant [dans] le salle de cours)
دجل ولدٌ قاعة الدرس
daxala karîm(un) qâ3ata d-dars (est entré Karîm [dans] la salle de cours). Ici le nom "karîm" désigne une personne bien déterminée, mais par sa forme adjectivale (=généreux), il est considéré comme "grammaticalement indéterminé".
دجل كريـــمٌ قاعة الدرس
2: [an] si le nom est complément direct mais nous verrons par la suite comment il se note car c'est ce tanwîn qui pose problême.
3; [in] si le nom est complément indirect ou 2° terme d'un rapport d'annexion. Il est noté ـٍ
-kataba karîm(un) darsahu fî daftar(in) (a écrit Karîm sa leçon [leçon-sa] dans un cahier). "deftar" est introduit par la préposition "fî" (dans).
كتب كريم درسه في دفترٍ
-daftaru karîm(in) taHta maktab(in) (le cahier de Karîm [est] sous un bureau) "karîm" est le 2° terme du rapprt d'annexion qu'il forme avec le mot "daftar"."maktab"(bureau) est un complément indirect introduit par la préposition "taHta" (sous).
دفتر كريـــمٍ تحت مكتبٍ
le tanwîn [an] peut avoir plusieurs graphies:
a)comme les deux précédents si le nom est terminé par tâ' marbûTät ة ou hamza ء (c-à-d directement sur ou sous la dernière consonne)
-maDâ sâ3ät(an) fi-ntiZârih (il passa un heure à l'attendre [dans son attente])
مضى ساعةً في انتظاره
-Hamala 3ab'(an) fawqa wus3ih (il porta un fardeau au-dessus de ses forces)
حمل عبْءً فوق وسعه
b) Dans tous les autres cas où il s'agit d'un nom ou adjectif pouvant se décliner selon les 3 cas, le tanwîn (an) s'écrit au-dessus d'un alif suffixé au mot:
zâra karîm(an) fi l-mustašfâ (il a visité Karîm à l'hôpital)
زار كريماً في المستشفى
-katabat dars(an) jadîd(an) (elle a écrit une nouvelle leçon)
كتبتْ درسـاً جديـداً
A l'oral, ces tanwîn ne se prononcent que à l'intériuer du discours, mais tombe à la pause
-wajada bint(un) qalam(an) wa daftara karîm(in) taHta maktab(in): a trouvé un fille un crayon et le cahier de Karîm sous un bureau: le dernier tanwîn (non gras) ne se prononce pas.
وجدت بنتٌ قلماً ودفترَ كريـــمٍ تحت مكتب
Sauf dans le cas du tanwîn [an] écrit avec un alif qui se prononce à la pause [â] (classique)ou [an] (plus moderne).
Daraba karîm(an) Darb(an) šadîdâ (ou šadîdan) (il frappa Karîm [d']une manière de frapper [Darb] violent[e])
ضرب كريمــاً ضربــاً شديــداً
Ici, le sujet était l'orthographe des tanwîn et je n'ai évoqué leur application du point de vue de la syntaxe que de manière succinte. |
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Abdüssalâm
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 909 Lieu: Aiguillon
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écrit le Tuesday 19 Jun 07, 2:09 |
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orthographe du hamza:
en début de mot: son support est toujours "alif".
-"asad" (lion) أَسَــد
-"uxida" (on a pris, il a été pris) أُخِــذ
avec la voyelle [i], il s'écrit sous le "alif":
-"ibil" (camélidé) إِبِـــل
au milieu de mot: si sa voyelle est:
u/û, il s'écrit sur un "wâw" orthographique (non phonétique) و
-"ku'ûs" (verres à boire) كـُؤوس
i/î, il s'écrit sur un yâ' sans point:
-"al-jazâ'ir" (l'Algérie) الجَــزائِــر
a/â ou non vocalisé:
a) précédé d'un u/û, sur un wâw:
-"mu'ajjal" (différé) مُــؤَجـّـل
b)précédé d'un i/î sur un yâ' sans point:
ri'âsät (présidence) رِئَــاسة
c) si la hamza a pour voyelle [a] ou non vocalisé et que la voyelle qui le précède est [a] (bref) ou un consonne apocopée, il s'écrit sur alif:
-"ma'jûr" (rémunéré) مَـأْجور
d) par contre si la voyelle du hamza est [â] (long) et dans le même cas de figure que c) le hamza s'écrit "maddät" (= ' + â):
-"ma'âxid" (référence) مَـآخذ
qur'ân (Coran) قـُـرْآن
en fin de mot:
a) précédé d'un "u", sur un wâw:
-" lu'lu' " (perles) لـُؤْلُؤ
b) précédé d'un "i ", sur un yâ' sans point:
-"muli'a" (on a rempli, il a été rempli) مُلِئَ
c) précédé d'une voyelle longue (â, î, û) ou d'un sukûn (absence de voyelle), il s'écrit sans support:
-" mil' " (suffisance de qqch) مِلْء
-" maqrû' " (lu) مَقـْروء
-" bukâ' " (pleur) بـُكاء
ceci est la règle générale mais il y a quelques exeptions:
verbe "qara'a" (lire) > yaqra'u (il lit) يَقرَأُ au lieu de : يَقرَؤُ
qara'û (ils ont lu) قـَرَأوا avec قـَرَؤوا
le truc:
il faut lire le mot en remplaçant le hamza par soit une voyelle longue, soit une semi-consonne selon le cas et cela nous donne le support du hamza approprié
ex:(voir ci-dessus pour la traduction):
kuwûs > ku'ûs كـُووس > كؤوس
riyâsät > ri'âsät رِيَاسة > رِئاسة
mâxid > ma'âxid مـاخذ > مآخذ
maliya > mali'a ملِيَ > ملئ
lûlû > lu'lu' لـُولـُو > لؤلؤ |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11176 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Saturday 05 Jun 10, 12:10 |
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J'ai un problème de madda. Ou ma vue me fait défaut, ce qui est bien possible, ou j'ai l'impression que c'est une wasla qui en fait office dans le mot قـُـرْآن que je lis ci-dessus. N'étant pas très expert en matière d'écriture arabe, je voudrais savoir si, faute de madda il est permis d'utiliser une wasla à la place ?
Voici ce que je viens de trouver, si ça peut aider :
- wasla « U+0671 » : quand la voyelle d’un alif au commencement d’un mot doit être absorbée par la dernière voyelle du mot qui précède, on en indique l’élision par le signe wasla placé au-dessus de l’alif ;
- madda «U+0653 » : le madda (prolongation) se place sur l’alif pour indiquer que cette lettre tient lieu de deux alifs consécutifs ou qu’elle ne doit pas porter le hamza. Ce signe de contraction a la forme d’un alif horizontal.
Voici ce que j'obtiens par les symboles Word : آ ٱ
Pour moi, le premier signe pourrait être une madda et le deuxième est une wasla. Le clavier Babel donne le deuxième mais pas le premier. Je me trompe ? |
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