chriphth
Inscrit le: 25 Jan 2007 Messages: 17 Lieu: Inde
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écrit le Wednesday 04 Jul 07, 9:23 |
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Une expression que j'adore par sa sonorité- "to fight like Kilkenny cats" (lit. "se battre comme des chats de Kilkenny") indique une lutte jusqu'à la fin, une bataille qui continue pendant que les deux personnes se dépensent. Au figure, elle indique des gens qui se disputent sans cesse et dont les attitudes et les avis ne sont jamais les mêmes. Elle fait référence à une vieille légende selon laquelle deux chats de Kilkenny -une ville en Irlande- se sont disputés jusqu'à la mort, laissant seulement leurs queues. Il y a même un limerick à propos de ces chats.
Il y a beaucoup d'hypothèses sur l'origine de cette expression.
Une histoire raconte que des soldats allemands stationnés à Kilkenny pendant la révolution de 1798 avaient l'habitude d'attacher deux chats par leurs queues et les laisser se disputer. Un jour, un officier en fut informé et avant son arrivée, les soldats libèrent ces chats en coupant leurs queues. On a donc raconté à l'officier que les chats n'avaient laissé que leurs queues.
La deuxième hypothèse parle d'une grande bataille entre des chats de Kilkenny et ceux venus d'autres parties. Elle fait peut-être référence à des discordes entre des gens de Kilkenny et des gens d'autres parties d'Irlande.
Une troisième hypothèse. La ville était divisée en deux communes - Irishtown et English et il y avait trois siècles de conflits entre ces deux communes ,ce qui était au détriment des deux parties.
Si vous avez envie de lire ce limerick, vous pourrez voir ce site http://en.wikipedia.org/wiki/Kilkenny_Cats (en anglais). |
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Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
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écrit le Wednesday 25 Jan 17, 20:00 |
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L’histoire de deux chats se battant jusqu’à ce que ne restent que leurs queues est un simple nonsense, n’a ni queue ni tête pour ainsi dire. Elle apparaît d’ailleurs pour la première fois dans un recueil humoristique, Anthologia. A Collection of Epigrams, ludicrous [= absurdes] Epitaphs, Sonnets, Tales, miscellaneous Anecdotes, &c. &c. (Londres, 1807). Au cours d'une discussion portant sur la férocité des petits animaux, un gentleman irlandais "prouve" que c'est le chat de Kilkenny qui est le plus féroce en racontant qu’il en avait enfermé deux qui se battaient et que quand il était revenu, il ne restait que les deux queues et un peu de substance duveteuse.
Il faut bien comprendre que la raison pour laquelle l’histoire est racontée par un Irlandais est que ce peuple a auprès des Anglais la réputation d’inventer des histoires à dormir debout.
Que les deux chats soient de Kilkenny, dans le sud-est de l’Irlande, ou d’ailleurs n’a donc strictement aucune importance, du moment que l'histoire ait un lien avec l'Irlande. Dans Memoirs of the legal, literary, and political life of the late the Right Honourable John Philpot Curran (Londres, 1817), William O’Regan attribue une variante de l’histoire, cette fois située à Sligo, dans le nord-ouest de l’Irlande, au juge, avocat et politicien irlandais John Philpot Curran (1750-1817). Quand Curran eut fini de raconter l’histoire des chats de Sligo, nous dit O’Regan :
Citation: | The Irish part of the company saw the drift, ridicule, and impossibility of the narrative, and laughed immoderately, while the English part yawned and laughed, seeing others laugh.
(Les convives irlandais virent l’essentiel, le ridicule, et l’impossibilité du récit, et rirent sans modération, pendant que les Anglais bâillaient et riaient, voyant les autres rire.) |
On voit donc bien qu’il s’agit d’une histoire qui se veut, et se présente comme, absurde.
La variante avec Kilkenny plutôt qu'avec Sligo est peut-être devenue populaire en raison de l’allitération Kilkenny cats. |
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