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Laliebellule
Inscrit le: 03 Oct 2007 Messages: 2 Lieu: Près de Paris
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écrit le Wednesday 03 Oct 07, 15:10 |
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J'aime beaucoup ce sujet, car il soulève un point crucial : le standard !!! Qu'est-ce que cette bête là ? Qu'est-ce que le français standard ? Déjà, c'est compliqué de poser une définition à peu près (je pèse mes mots : à peu près ) satisfaisante pour la langue en général, car entre en ligne de compte une foule de considérations subjectives légitimées par la norme prescriptive, mais au niveau de la prononciation, on est sur une pente on ne peut plus glissante.
Les locuteurs de l'Est vont au Mac Do et au casino avec un o ouvert et les gens du Sud, s'ils n'ont pas l'opposition ouvert/fermé pour les voyelles intermédiaires, connaissent pourtant les 2 prononciations, simplement, elles sont variantes contextuelles là où les parisiens (et d'autres, bien sûr) ont une opposition entre phonèmes. Pourquoi ne pas dire que nous recherchons les homonymes de telle ou telle variété de langue ? La linguistique intensive m'aura au moins appris une chose : il faut être précis sur les terme employés pour que la description soit valide.
Alors, standard or not standard, that is the question. Ici, à vue de nez, on recherche les homonymes dans la langue française parlée non loin d'une certaine capitale et grandement véhiculée par les médias nationaux. |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6526 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Sunday 23 Dec 07, 16:22 |
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Standard ne signifie pas unique.
Je m'en moque : c'est du français standard, que ce soit avec un O ouvert ou fermé, que le dernier E soit muet ou non.
Je m'en fous : ce n'est pas du français standard, c'est du français familier. |
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jacklouis
Inscrit le: 26 Dec 2006 Messages: 259 Lieu: Québec (canada)
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écrit le Saturday 19 Jan 08, 22:43 |
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A propos de ce mot "standard", j'aimerais savoir Jacques s'il est toujours de régle de le considérer comme invariable et sans féminin, comme le sont ordinairement les adjectifs en anglais.
Il est à noter également que ce mot venu de chez nos voisins fut en fait emprunté jadis au français médiéval " estandart" ( une mesure de poids d'alors). |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6526 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Saturday 19 Jan 08, 23:46 |
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C'est un terme de linguistique. Standard est invariable.
Citation: | C'est d'une manière générale une langue écrite, elle est diffusée par la radio, l'école et utilisée dans les relations officielles. Elle est généralement normalisée. | D'après Larousse de linguistique.
Qu'une langue standard soit perçue comme imposée, c'est vrai par definition puisque c'est la forme de la langue que les écoles jugent correcte.
Le français standard, c'est la forme utilisée dans une lettre de demande d'emploi, par exemple. Le français standard s'oppose en général au français familier et au français argotique. Il en est de même dans les autres langues. |
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Patrick
Inscrit le: 03 Apr 2007 Messages: 598 Lieu: Βέλγιο: Βαλλωνία
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écrit le Sunday 20 Jan 08, 0:46 |
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Je me demande si, au lieu de parler de français standard, il ne vaudrait pas mieux parler de français commun comme il y eut dans le passé un grec koïnè et aujourd'hui un basic english. Ce serait un français fondamental commun à tous que les locuteurs francophones comprendraient quand ils communiquent ensemble.
La prononciation est à mes oreilles assez secondaires quoique en langage parlé complété on différencie un o ouvert d'un o fermé par des positionnements différents de la main. Il en est de même pour les sons UN et IN que beaucoup ne différencient pas/plus.
Les particularismes et autres idiotismes existeront toujours et ne sont guère évitables. Faut-il les redouter ?
Je ne le crois pas. Ils sont notre richesse liée à l'histoire régionale, voire nationale. |
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Xavier Animateur
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 4087 Lieu: Μασσαλία, Prouvènço
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écrit le Sunday 20 Jan 08, 12:02 |
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Je définirais le "français standart", le français du dictionnaire, par exemple le Robert.
une fille saute et une fille sotte : cela ne se prononce pas de la même façon.
Mais, effectivement dans le midi, le ô se prononce comme un o ouvert, donc se confondent.
Dans ce cas, c'est un apauvrissement de la langue (1 seul phonème au lieu de 2),
mais d'un autre côté, c'est aussi l'originalité du parlé méridional qui fait tout son charme.
Autre exemple :
un brin d'herbe et un homme brun. Dans le dictionnaire, c'est exactement la même prononciation.
Or, à l'origine, il y avait deux phonèmes. Donc, l'apauvrissement se retrouve dans ce "français standart" alors que la distinction est encore présente dans certains parlers régionaux.
Faut-il se conformer au français standart ?
Jé définirais même le français standart, comme le français de Paris, celui qu'on utilise à Paris (la radio, la télévision etc...).
un "français parisien à vocation nationale".
Mais cela ne devrait pas être la seule et unique norme.
Et je pense qu'on doit aussi défendre d'autres couleurs de la langue française avec d'autres prononciations, d'autres sens pour certains mots, et aussi d'autres mots.
Il y a aussi un français de Provence, un français de Bruxelles, un français du Québec, un français du Poitou etc...
Et que vive la diversité !
Je pense que les médias régionaux (qui en général n'ont qu'une vocation régionale) devrait utiliser davantage de mots et d'expressions de leurs régions. Défendre la couleur locale de la langue française, plutôt que de prendre comme référence le français du dictionnaire.
Peu de gens lisent le journal "la Provence" ailleurs qu'en Provence.
Raison de plus pour mettre en avant la couleur locale de la langue française !
Il ne faut pas prendre La Provence pour Le Monde ! |
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Maisse Arsouye
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 2037 Lieu: Djiblou, Waloneye
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écrit le Sunday 20 Jan 08, 12:25 |
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Je ne pense pas que le français standard soit identifiable au français de Paris. Le français parlé à Paris me semble posséder des caractéristiques propre, non standard.
Quant aux dictionnaires, ils mentionnent les particularités locales. Il ne contiennent pas uniquement du français standard.
Pour moi, le français standard, c'est celui qu'on retrouve sur les grandes chaînes nationales françaises. |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Sunday 20 Jan 08, 12:46 |
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Code: | Autre exemple :
un brin d'herbe et un homme brun. Dans le dictionnaire, c'est exactement la même prononciation.
Or, à l'origine, il y avait deux phonèmes. Donc, l'apauvrissement se retrouve dans ce "français standart" alors que la distinction est encore présente dans certains parlers régionaux. |
Je pense que la confusion n'est pas le fait du français standard mais du patois parisien actuel. Le patois parisien est en train de contaminer le français standard, mais la confusion n'est pas encore la règle.
Le clavier de saisie du TLFi s'est adapté à cet appauvrissement (sans quoi, l'accès au dictionnaire serait probablement malaisé pour les locuteurs du patois parisien ? ), alors que l'article indique que la règle est de prononcer le un différemment du in. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Sunday 20 Jan 08, 13:26 |
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Mon grain de sel.
Je crois que vouloir définir le français standard est une gageure du même ordre que celle qui s'inquiète de cet individu théorique qu'est le français moyen. Mais, s'il faut y aller, je pencherais pour une définition fonctionnelle, même si elle présente encore quelque flou mineur :
- c'est une langue écrite (les variantes de prononciation y sont non pertinentes) ;
- c'est la langue enseignée dans les cours de français en France et dans les pays non-francophones (le français des pays francophones appartenant plutôt pour moi au français commun, au sens que l'on donne à « germanique commun ») ;
- c'est la langue qu'on s'attend à voir comprise par des personnes, françaises ou étrangères, disposant d'un dictionnaire en un volume.
En revanche, j'écarterais toute référence géographique (nationalismes et racismes y pointant facilement le nez) ou institutionnelle (grammairiens et lexicographes ont pour mission d'étudier la langue et d'en rendre compte, non de la créer). |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6526 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Sunday 20 Jan 08, 17:04 |
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Selon le Larousse de linguistique, c'est la forme reconnue correcte dans une zone géographique particulière.
Le Standard American English (S.A.E.) est l'anglais enseigné dans les ecoles aux États-Unis.
I wanna (want to), c'est de l'anglais, mais ce n'est n'est pas du S.A.E.
I don't see nobody, c'est de l'anglais, mais ce n'est pas du S.A.E. (double negation, utilisée dans le Sud)
colour : n'est pas du S.A.E, c'est de l'anglais britannique. color est du S.A.E.
=========== Addition =======
À mon avis, la liste de langues que Word reconnaît est une liste de langues standards, c'est-à-dire reconnues à l'écrit dans chacun des pays en question.
Français (France)
Français (Belgique)
...
Même si les gens ne l'expriment pas, il y a une notion très claire de " langue standard ", que celle-ci soit décrétée par une organisation officielle ou simplement acceptée par la majorité des gens dits instruits de la zone géographique en question. |
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jacklouis
Inscrit le: 26 Dec 2006 Messages: 259 Lieu: Québec (canada)
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écrit le Sunday 20 Jan 08, 18:57 |
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Bravo Jean-Charles pour ce bon mot de "patois parisien"...
Je sais que c'est insultant pour des gens qui se pensent le nombril du monde et croient savoir mieux parler que tous les autres Français de la francophonie.
Pour ma part je trouve leur "parler" détestable.
Je frémis chaquefois que je les entends prononcer "mâles" comme "malles", Maures comme morts. tâches comme taches... Et surtout ces "en" prononcé comme des "on" ronflants... Evidemmont Ces leur parler qui prime
Leur "patois" ne vaut pas mieux que tous les autres parlures de la francophonie et le joual québécois ne fait pas tache à côté... |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Sunday 20 Jan 08, 19:14 |
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c'est surtout dans le Sud de la France que l'opposition de a et â est neutralisée en certaines positions !
En tous pays, les gens parlent comme on parle autour d'eux, ça s'appelle du régionalisme et c'est aussi peu une justification d'opprobre que la religion ou la couleur de la peau …
Moi, j'aime autant le patois des parisiens que le patois des suisses ou celui des québécois. Je sais imiter les uns et les autres. Les différences m'enrichissent … |
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Xavier Animateur
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 4087 Lieu: Μασσαλία, Prouvènço
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écrit le Sunday 20 Jan 08, 19:51 |
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Maisse Arsouye a écrit: | Je ne pense pas que le français standard soit identifiable au français de Paris. (...)
Pour moi, le français standard, c'est celui qu'on retrouve sur les grandes chaînes nationales françaises. |
J'approuve ta critique
(ou, plus précisément, j'estime que je m'étais mal exprimé)
il y a un parler parisien qui est aussi typique et que l'on ne peut confondre avec un "français national" |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6526 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Sunday 20 Jan 08, 20:22 |
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Effectivement.
Le parler parisien populaire n'a pas grand chose à voir avec le francais standard. Ce dernier, par definition, n'est pas " populaire", c'est celui des gens reconnus comme " instruits ". Vue l'influence administrative, politique et médiatique de Paris sur le reste de la France, c'est plutôt le parler des administrateurs, politiciens et journalistes parisiens qui va former le francais standard de France. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Sunday 20 Jan 08, 21:35 |
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Je suis complètement d'accord avec Xavier et Jacques.
Il faut peut-être faire un peu plus attention aux ambiguïtés sémantiques !
Ces « administrateurs, politiciens et journalistes » habitent peut-être la ville de Paris ou sa proximité et, en cela, peuvent être appelés « parisiens » mais la majorité d'entre eux n'y sont nullement nés et ne témoignent donc pas le moins du monde sur le plan linguistique d'un parler qui serait dit « parisien ».
En tout cas, je n'ai jamais entendu un seul d'entre eux utiliser les inflexions caractéristiques que ceux qui ignorent ce qu'est une ville comme Paris peuvent cependant encore entendre dans les enregistrements de Mistinguett, Maurice Chevalier ou Arletty et qui, d'ailleurs, comme hélas nombre de parlers régionaux, est de moins en moins entendu. Et surtout pas, bien sûr, par les touristes, étrangers et provinciaux, qui ne fréquentent dans cette ville que les lieux de prestige.
Peut-être serait-il plus correct de parler d'un « français de pouvoir » et de cesser de traiter avec autant de mépris les pauvres parisiens …
Bien qu'ayant quitté Paris depuis fort longtemps, j'y suis né et y ai vécu jusqu'à l'âge de vingt-quatre ans. Et, dans cette ville, les « administrateurs, politiciens et journalistes », voire les touristes, ne sont guère plus pour moi que des asticots sur un fromage ! |
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