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Metsi dâi Rionzonne
Inscrit le: 24 Jul 2005 Messages: 10 Lieu: Vaud
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écrit le Wednesday 27 Jul 05, 18:03 |
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covà, covè, covâi s.m.:
c'est un étui de bois tourné ou de corne que le faucheur accrochait à sa ceinture et où il gardait sa molette, sa pierre à aiguiser, trempant dans de l'eau. Il faut savoir qu'avant l'arrivée des faucheuses mécaniques, moissons et fenaisons se faisaient à la faux et que tous les quart d'heures, il fallait refaire le fil de la faux d'une caresse de la molette humide.
Ce terme est attesté par plusieurs glossaires de patois romands, (VS, Ardon: covae, FR: kôvê s.m. VD). En Savoie on trouve cofi s.m., cofié govié, gofi, écofié Dans certaines régions de France cet objet s'appelle coffin du lat, cophinus, dérivé du grec cophinos: panier corbeille, qui a donné notre couffin après avoi transité par l'arabe quffa.
Littré donne: gouyard s.m. avec le même sens. En vieux français, cofin signifi panier. |
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jms06
Inscrit le: 14 Nov 2004 Messages: 356 Lieu: Opio, Alpes Maritimes
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écrit le Wednesday 27 Jul 05, 18:16 |
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En Bourbonnais (et autour, je pense) on appelait cet objet un gonvier (ou un coffin).
Il m'est arrivé de faucher avec la daille (faux) de mon grand-père.
Une belle collection ici : http://collec.net/gonviers/gonvier2b.htm#db |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Wednesday 27 Jul 05, 21:12 |
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Dans le Chablais, le corvô, qui s'accroche à la ceinture, dans le dos du faucheur, sert à contenir l'eau dans laquelle trempe la pierre à aiguiser la faulx.
Voici un Musée de la faulx français |
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brennos
Inscrit le: 19 Nov 2004 Messages: 616 Lieu: La Nouvelle-Orléans
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écrit le Wednesday 27 Jul 05, 22:47 |
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Le mot 'daille' est très intéressant, car présent également en poitevin (mais masculin !) et en catalan ('dalla') alors que le français et le castillan ignorent ces formes. |
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jms06
Inscrit le: 14 Nov 2004 Messages: 356 Lieu: Opio, Alpes Maritimes
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écrit le Thursday 28 Jul 05, 11:20 |
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brennos a écrit: | Le mot 'daille' est très intéressant, car présent également en poitevin (mais masculin !) et en catalan ('dalla') alors que le français et le castillan ignorent ces formes. |
Un peu plus à l'est du Bourbonnais, mon autre grand-père (morvandiau) utilisait le mot "dard" pour la daille (faux).
(je crois que ce mot est également utilisé dans la Creuse)
Aiguiser ou redresser la lame se disait "battre le dard".
Daille semble provenir du latin populaire "DACULUM" : lame d'acier courbée, petite faux, ce qui peut expliquer la forme masculine en poitevin. |
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brennos
Inscrit le: 19 Nov 2004 Messages: 616 Lieu: La Nouvelle-Orléans
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écrit le Friday 29 Jul 05, 2:54 |
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ici "batre sun dall" veut dire "être sur le point de mourir" |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Friday 29 Jul 05, 4:45 |
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C'est une expression intéressante, car la faulx est synonyme de mort.
Ce qui est étrange, c'est que ce soit le mourant lui-même qui affute la faulx de la grande faucheuse, la mort. Cette même faulx qui tranchera le fil de sa vie. |
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brennos
Inscrit le: 19 Nov 2004 Messages: 616 Lieu: La Nouvelle-Orléans
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écrit le Friday 29 Jul 05, 8:59 |
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Attention ! "batre sun dall" c'est pas aiguiser sa faux, c'est 'forger sa faulx' |
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MiccaSoffiu
Inscrit le: 24 Jun 2008 Messages: 463 Lieu: Capicursinu-Sophia
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écrit le Friday 15 Apr 11, 13:43 |
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Metsi dâi Rionzonne a écrit: | Dans certaines régions de France cet objet s'appelle coffin du lat, cophinus, dérivé du grec cophinos: panier corbeille, qui a donné notre couffin après avoi transité par l'arabe quffa. | Je n’arrive pas à comprendre le dit transit par l’arabe ?
Pour le corse : cofa, cufa = corbeille, couffe; hune, et on peut suposer pour le sarde aussi, còfa, nf: gofa = corbeille de vannerie, l’origine serait(INFCOR) de l’espagnol cofa issu lui même de l’arabe quffa = «cabas en feuilles de palmier» .
Malgré les apparences etimo.it propose pour l’italien coffa dérivé de cofano puis un cheminement différent via le latin et le grec.
L’éthymologie du coffa italien aurait suivit des voies analogues à celles du coffre et du couffin proposées par cntrl …sans que les mots grecs soient strictement identiques, sans qu'il soit question de l’arabe quffa, si j’ai bien compris ?
couffin : cntrl a écrit: | Étymol. et Hist. 1478 (Comptes du roi René, I, 102, éd. G. Arnaud d'Agnel). Empr. à l'a. prov. coffin, ca 1225, Prise de Damiette, 92-94 ds LEVY Prov. t. 1, p. 273, prov. couffin (MISTRAL), du lat. impérial cophinus « corbeille, panier », lui-même empr. au gr. κόφινος de même sens. Sont directement empr. au lat., dès 1220, coffin « panier » (G. DE COINCY, Miracles de la Vierge, éd. F. Koenig, 2114, t. 4, p. 522) qualifié de ,,vieux mot`` ds Trév. 1752, a survécu dans certains dial. (FEW t. 2, p. 1153 b) et 1869, coffin « étui pour la pierre à aiguiser du faucheur » (Lar. 19e) (dans ce dernier sens, coffin p. ext. « panier » → « ce qui sert à ranger quelque chose, étui » [cf. « étui pour les aiguilles » 1669 ds FEW, loc. cit.] a supplanté dans certains dial. queux, représentant le lat. cotem, v. FEW, t. 2, p. 1242 b). |
Edit ajout :
Pour cofa/coffa, on aurait deux cheminements étymologiques distincts :
- L’italien, le provençal et le français.
- L’espagnol, le sarde et le corse.
Pas certain du tout, contrairement à etimo.it, trecani.it propose bien le grec précédant l’arabe :
còffa s. f. [dall’arabo quffa «cesta», che è dal gr. κόϕινος (cfr. cofano);
(de l’arabe quffa, qui est du grec..)
Dernière édition par MiccaSoffiu le Friday 15 Apr 11, 16:23; édité 2 fois |
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giòrss
Inscrit le: 02 Aug 2007 Messages: 2778 Lieu: Barge - Piemont
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écrit le Friday 15 Apr 11, 14:17 |
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En piémontais on parle de :
cové (pr. coué) = it. porta cote = étui de bois (porte-pierre à aguiser)
co (pr. couh) = it. cote = pierre à aiguiser
http://it.wikipedia.org/wiki/Porta_cote
http://www.museolciar.com/public/modules/mysections/article.php?lid=28
daj (pr. dàil, m.) = it. falce = faux
molé 'l dàj = it. molare la falce = aiguiser la faux
martlé 'l daj = it. ribattere la falce = forger la faux
martlùre dël daj = fers qui servent à forger la faux
Je crois que daj/dalh/daille dérive de *dagulu[m]/*dagula -> dim. du bas lat. daga, tiré de daca spatha.
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Le piémontais a aussi còfo (pr. cofou , derivé du bas latin *cophunu[m], variation de cophinus.
Cette langue fait dériver toujours ces mots des formes latines en -u- : ex. Maxumus>Masso (pr. Màssou...avec accènt sur la prémière et non sur -ou)
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Pour ce que je connais de piémontais la raison de la presence de la lettre -v- en cové dérive de la chûte de la lettre -t- (presènte en latin:
cos, cotis = pierre à aguiser
*cotariu[m]>cové (pr. coué).
Cette transformation est normale. Le même ça passe aussi avec cauda>cova (pr. coua).
Dernière édition par giòrss le Friday 15 Apr 11, 17:46; édité 1 fois |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11171 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Friday 15 Apr 11, 17:21 |
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Voici le cachapo espagnol :
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giòrss
Inscrit le: 02 Aug 2007 Messages: 2778 Lieu: Barge - Piemont
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écrit le Friday 15 Apr 11, 17:42 |
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La palabra cachapo no está en el Diccionario de la Real Academia. |
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giòrss
Inscrit le: 02 Aug 2007 Messages: 2778 Lieu: Barge - Piemont
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flo
Inscrit le: 03 Oct 2010 Messages: 296 Lieu: La Rochelle
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écrit le Friday 15 Apr 11, 18:23 |
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En charentais, cet étui s'appelait coffin mais aussi coudier. Le dail était la longue faux et le daillot la faux plus courte qui servait à couper les herbes des litières animales.
dail entre aussi dans l'expression ne pas se moucher avec un dail qui signifie avoir du culot, ne douter de rien |
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giòrss
Inscrit le: 02 Aug 2007 Messages: 2778 Lieu: Barge - Piemont
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écrit le Friday 15 Apr 11, 18:38 |
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Ici la diffusion de *cotariu[m]
rime.to.cnr.it/RIVISTA/N5/2010/articoli/Avena.pdf
RiMe, Rivista dellГIstituto di Storia dellГEuropa Mediterranea, ISSN 2035 794X , numero 5, dicembre 2010
Piersimone Avena, IL PORTACOTE. Considerazioni ergologiche e linguistiche.
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