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solariys
Inscrit le: 22 Oct 2007 Messages: 28 Lieu: bertègn
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écrit le Saturday 05 Apr 08, 14:27 |
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et quid de l'enseignement du normand dans les écoles ?
Enseignement de la langue stricto-sensu ou enseignement de la culture normande (totalement différent) comme trop souvent ici en (haute-)bretagne |
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meuuh
Inscrit le: 12 Jun 2006 Messages: 982 Lieu: Mie en ole opaštuja Karjalašša
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écrit le Sunday 06 Apr 08, 12:21 |
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Il a un document là dessus sur le site de Magène, section langue, tu fait défiler, et il y a un lien enseignement du normand...
Personnellement, je ne sais pas ce qu'il en est exactement... Je sais juste qu'il n'y a que deux école qui l'enseignent et que les professeurs sont en fait bénévoles... |
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Daan Responsable projet
Inscrit le: 15 Dec 2004 Messages: 58 Lieu: Cotentin (Normandie)
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écrit le Thursday 10 Apr 08, 21:30 |
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Le constat est tristounet : l'enseignement du normand est moribond (lire, à ce sujet, l'édito très documenté de Rémin Pézeri sur le site http://magene.com). Pour faire simple, disons que l'Education Nationale coupe les vivres, que les universitaires étudient le normand comme une langue morte et que seules les associations encore vivantes - surtout dans le Cotentin - se mobilisent pour assurer la survie de la langue. Par contre, dès qu'il s'agit d'alimenter colloques et autres "publications" qui justifient le travail des universitaires, ces derniers nous appellent, sans vergogne, pour avoir des renseignements !
Et pourtant...
Le succès de films récents (Bienvenue chez les Ch'tis, Paul dans sa vie...) réveillent l'intérêt pour nos langues d'oïl. Certains adaptateurs de séries télévisées (Maupassant sur France 2) sont contents de pouvoir rechercher auprès de nos associations les termes oubliés qu'ils recherchent.
Si seulement nos hommes politiques pouvaient écouter un peu plus souvent le linguiste Claude Hagège (par ex. sur France-Inter le 9 avril) qui explique que l'enseignement de toutes les langues régionales constituerait un indéniable facteur de progrès ! |
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meuuh
Inscrit le: 12 Jun 2006 Messages: 982 Lieu: Mie en ole opaštuja Karjalašša
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écrit le Thursday 10 Apr 08, 22:38 |
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Sans être en désaccord avec toi, Daan, je voudrais apporter un bémol... (mais je suis absolument d'"accord avec toi...)
Quelque part, l'enseignement d'une langue comme le normand impliquerait une normalisation, une unité linguistique là où il n'y en a pas du tout... Donc quelque part, l'enseignement des langues régionales serait aussi l'un des facteurs clefs de la perte des parlers régionaux...
Je ne suis pas contre l'enseignement de ses langues, dans la mesure ou s'il n'y en a pas, elles mourront de toute façon... Mais imposer tel ou tel parler à des gens qui ont tendance à prêcher d'ailleurs, c'est pas non plus un progrès... |
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Daan Responsable projet
Inscrit le: 15 Dec 2004 Messages: 58 Lieu: Cotentin (Normandie)
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écrit le Friday 11 Apr 08, 0:01 |
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La normalisation concerne toutes les langues, pas seulement régionales. Si je suis ton raisonnement, il vaut mieux ne pas les enseigner pour éviter de les uniformiser ...et laisser faire la nature. Hum, je crois qu'on n'en est plus là. On a dépassé le cap de l'urgence, on est dans la sauvegarde à tout prix. Dans ces conditions, entre deux maux, je choisis cette normalisation, ce qui ne me semble pas si dramatique. |
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Maisse Arsouye
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 2037 Lieu: Djiblou, Waloneye
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écrit le Friday 11 Apr 08, 7:20 |
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D'autant plus que la normalisation de l'écrit n'implique pas forcément l'uniformisation à l'oral. |
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PaulH
Inscrit le: 30 Mar 2008 Messages: 28 Lieu: Lille
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écrit le Friday 11 Apr 08, 8:35 |
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La normalisation ne pourrait concerner que l'écrit !
A priori c'est le système Feller-Carton qui semble s'imposer pour le picard : cette graphie qui cherche à rester proche du français présente l'inconvénient de ne pas permettre la lecture des différentes variantes locales. Si j'écris en picard c'est pourtant cette graphie que j'utilise ! Pourtant certains systèmes plus phonétiques permettent des lectures multiples mais ils sont plus déconcertants pour celui qui a été alphabétisé en français.
De plus la normalisation est un mouvement naturel du fait de nos modes de vie. Pour le Nord-Pas de Calais on peut constater un plus grand rayonnement des parlers urbains comme ceux de Lille et de l'ex-bassin minier (qui ont produit une littérature picarde déjà ancienne) sur l'ensemble des zones plus rurales qui ont tendance à devenir des zones périurbaines ! |
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Poyon
Inscrit le: 24 Jul 2005 Messages: 765 Lieu: Liège (Waremme)
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écrit le Friday 11 Apr 08, 8:56 |
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Pareil ici, certains particularismes locaux de Waremme (relevés par Jean HAUST) ont disparu au profit du wallon de Liège-ville. Ils ne sont plus utilisés que par des personnes TRÈS âgées. |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Friday 11 Apr 08, 9:59 |
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Daan a écrit: | Si seulement nos hommes politiques pouvaient écouter un peu plus souvent le linguiste Claude Hagège (par ex. sur France-Inter le 9 avril) qui explique que l'enseignement de toutes les langues régionales constituerait un indéniable facteur de progrès ! |
Comme ce serait bien si c'était si simple ! Je ne crois pas que la "revigorisation" ou la renaissance des langues régionales passe, en tout cas dans l'immédiat, par une décision politique ou une loi. Concrètement, les profs ne seraient pas faciles à trouver (sans parler qu'aujourd'hui on est en train de supprimer plein d'options de langues vivantes étrangères). et d'une langue régionale à l'autre, combien d'élèves et parents intéressés ? Le résultat pourrait même être négatif, genre "c'est quoi ce cours de patois ? à quoi ça va leur servir à nos gosses pour trouver un boulot ?"
Je crois qu'au moins dans un 1er temps, c'est par les associations et un militantisme "terrain" que la promotion de ces langues se fera. Je la souhaite mais n'y crois guère malheureusement. |
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semensat
Inscrit le: 20 Aug 2005 Messages: 863 Lieu: vers Toulouse
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écrit le Friday 11 Apr 08, 14:30 |
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Effectivement, ces cours de langue ne trouverait pas forcément de public : dans mon ex-lycée, juste à côté de Toulouse (sur la frontière entre languedocien et gascon ), ils ont toutes les peines du monde à trouver 10 péquins de terminale (sur 600 personnes) qui veuillent faire de l'occitan. En plus, les conditions sont affreuses : l'occitan n'est même pas intégré à l'emploi du temps, ils doivent se débrouiller pour trouver une heure de trou commun à toutes les classes auxquelles appartiennent ceux qui suivent le cours. Même en latin on est mieux loti ! |
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meuuh
Inscrit le: 12 Jun 2006 Messages: 982 Lieu: Mie en ole opaštuja Karjalašša
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écrit le Friday 11 Apr 08, 19:35 |
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Une uniformisation que de l'écrit, soit !
Mais quand l'écrit se distingue de tel ou tel parlé, a point qu'il n'ait plus grand chose à voir... Tout de même !
Et puis, c'est aussi une question de lexique...
Par exemple, si j'ai bien compris, dans le cotentin, vous dîtes plutôt "j'avons" (ou j'ons), mais chez moi, on dit "j'avonmes"... Et c'est quand même une différence marquante !
Mais e n'ai pas dit que j'étais contre l'enseignement des langues régionales ! Je dis juste que tout n'est pas tout blanc ou tout noir ! |
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solariys
Inscrit le: 22 Oct 2007 Messages: 28 Lieu: bertègn
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écrit le Sunday 13 Apr 08, 12:51 |
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Quand un système ortographique précis est choisi (je pense à l'exemple du breton) et "efface" les autres, l'uniformisation de la prononciation des néo-locuteurs est quasi-obligatoire. Malheureusement bien entendu. Mais toutes les langues connaissent le même destin. En gallo aucun système n'a pour l'instant réussi à percer, le jour où une écriture aura eu "la pouch" nous connaitrons cette lente uniformisation (même si je suis un fervent partisan des particularités dialectales) |
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biribiri
Inscrit le: 12 Feb 2007 Messages: 13 Lieu: bretagne
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écrit le Sunday 13 Apr 08, 21:01 |
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meuuh a écrit: |
Par exemple, si j'ai bien compris, dans le cotentin, vous dîtes plutôt "j'avons" (ou j'ons), mais chez moi, on dit "j'avonmes"... Et c'est quand même une différence marquante !
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Je ne voudrais pas me mêler des affaires intérieures de nos voisins normands, mais cette différence est très facile à gommer graphiquement. En écrivant "j'avom", on préserve la nasalisation et on peut demander à ceux qui prononcent -ome de lire le "m" final. Je crois même que ce "m" est étymologique, mais je ne vais pas le jurer.
Nous autres les gallos, nous avons des soucis autrement plus importants… |
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meuuh
Inscrit le: 12 Jun 2006 Messages: 982 Lieu: Mie en ole opaštuja Karjalašša
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écrit le Monday 14 Apr 08, 9:21 |
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C'était un exemple parmi beaucoup beaucoup d'autres... |
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Xavier Animateur
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 4087 Lieu: Μασσαλία, Prouvènço
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écrit le Monday 14 Apr 08, 20:03 |
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Concernant l'enseignement, je crois qu'il faut éviter de le faire au niveau de l'éducation nationale.
Donc le faire au niveau régional ou départemental.
Pour cela, il faut décentraliser : l'enseignement doit être financé par les régions et les départements. Dans les écoles primaires et dans le milieu associatif.
Pour les écoles primaires, la commune pourrait même intervenir. Cela garantirait le lien entre les plus âgés et les plus jeunes.
(même si aujourd'hui c'est un peu tard)
Est-ce un progrès ? Je pense que cela permet avant tout de développer une certaine identité régionale, locale.
Une meilleur implication dans la vie locale. Découvrir une langue, c'est aussi découvrir l'histoire de sa région.
Permettre de retrouver le lien entre l'homme et la terre.
En agissant localement, cela permet d'éviter de trop uniformiser.
Le problème, c'est qu'en France, on pense toujours "national".
C'est même assez incroyable ! Ceux qui défendent une langue régionale pensent toujours "national", jamais "local" ou "régional".
Pourquoi ? parce que ceux qui défendent les langues régionales sont souvent des fonctionnaires de l'état, qui pensent au capes de langue régionale etc... Mais ils pensent avant tout à défendre leur petit pouvoir au sein de l'éducation nationale et non l'enseignement pour tous.
Or une langue doit être enseignée dans les écoles primaires.
Il faudrait même, à mon avis, remplacer l'enseignement de l'anglais (qui peut très bien commencer en 6e) par celui d'une langue régionale.
C'est exactement comme le sport. Ne serait-ce pas aberrant de développer uniquement le sport de haut niveau sans penser à tous ces gamins qui pratiquent du sport au moins une fois par semaine dans un club ? |
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