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nougaramel
Inscrit le: 15 May 2005 Messages: 274 Lieu: Ile de France
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écrit le Friday 25 Aug 06, 23:43 |
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Voir ce lien maintenant. |
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Leo
Inscrit le: 23 Jul 2006 Messages: 137
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écrit le Saturday 26 Aug 06, 0:47 |
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C'est marrant, maintenant a suivi une évolution inverse que tout à l'heure. Ils se sont remplacés l'un l'autre, sémantiquement. |
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Le garde-mots
Inscrit le: 22 Dec 2005 Messages: 743 Lieu: Lyon
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écrit le Sunday 27 Aug 06, 8:24 |
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Cette aventure du mot "maintenant" prouve que, dans le psychisme humain, la conception du temps a évolué. A l'origine l'instant devait être plus long qu'aujourd'hui où tout doit aller vite. Nous avons même inventé l'instantanéité. |
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guillaume
Inscrit le: 14 Dec 2005 Messages: 669 Lieu: Istanbul, natif du Québec
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écrit le Sunday 27 Aug 06, 16:12 |
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On pourrait croire qu'il en va de même pour demain (de main)...
Pourtant il ne s'agit pas de main dans ce cas, mais de matin : dérivé de l'expr. lat. de mane litt. : "au matin". (TLF) |
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Charles Animateur
Inscrit le: 14 Nov 2004 Messages: 2522 Lieu: Düſſeldorf
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écrit le Thursday 07 Aug 08, 9:40 |
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L'évolution est un peu plus longue, et le TLFi donne une explication logique reliant le terme et son origine...
TLFi a écrit: | Du lat. manu tenendo (gérondif de manu tenere, v. maintenir) «pendant que l'on tient quelque chose dans la main», d'où «rapidité du geste ou possibilité» puis «promptitude temporelle» ou, plus vraisemblablement, «proximité locale extrême» puis «proximité temporelle», ces développements sém. aboutissant à la notion d'«aussitôt» (cf. a. fr. manois, demanois, les expr. main à main, mainnemain, de main à main, tout à main, de la main, fr. mod. en un tour de main, qui expriment l'idée de promptitude). |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3511 Lieu: Nissa
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écrit le Thursday 07 Aug 08, 11:45 |
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Le mot « maintenant » donne aussi couramment l'exemple d'une évolution phonétique du français qui a fonctionné vers le XVIIe siècle et qui est toujours agissante.
Le fait est rare. Le plus souvent, une mutation phonétique a historiquement un début et une fin, relativement rapprochés. Passée cette fin, si le phonème instable réapparaît dans la langue (par emprunt ou évolution d'un autre phonème), il n'est plus soumis à la mutation.
Ici, il s'agit de la dénasalisation du voyelle nasale quand elle précède une consonne nasale :
« couronne » : a. fr. /korõnə/ > fr. /kurɔn(ə)/
« femme » : a. fr. /fãmə/ > fr. /fam(ə)/
(cette dénasalisation a été plus faible dans le Midi où on entend encore /ãne/ pour « année »)
Bourciez a écrit: | Dès le milieu du XVIIe siècle une prononciation /grãmɛr/ pour « grammaire » était jugée archaïque et dialectale. |
Venons-en donc à « maintenant ».
Dans le Nord, où le /ə/ caduc de /m~ɛt(ɘ)nã/ tombe régulièrement, il est fréquent que le groupe /tn/, absent du français (sauf à des jonctions comme « bête noire ») se simplifie de plus en plus souvent en /n/ pour donner un /m~ɛnã/ qui, banalement, tend à être articulé /mɛnã/, montrant ainsi la survivance du procès de dénasalisation et, en plus, que la nasale /~ɛ/ est bien celle de /ɛ/ et non celle de /i/ comme beaucoup de gens le croient, influencés par les guides de prononciation « … comme dans vin, matin, etc. ».
Peut-être aussi parce que Unicode n'a pas prévu de code pour ce e ouvert nasalisé … |
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Matlock
Inscrit le: 07 Jul 2008 Messages: 14 Lieu: Paris
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écrit le Friday 08 Aug 08, 15:51 |
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Il me semble que le passage de /tn/ à /n/ n'est pas une chute pure et simple de la dentale en fin de syllabe, mais une nasalisation de cette dentale sous l'influence de la consonne nasale (il se peut en outre que la voyelle nasale ~Ɛ crée un environnement fortement nasal qui favorise le processus de nasalisation). Le fait que [t] et [n] soient toutes deux des consonnes nasales va dans ce sens : la position faible de la consonne [t], en fin de syllabe, la rend vulnérable à l'influence de la consonne nasale, laquelle modifie le groupe consonantique en un hypothétique /dn/ par sonorisation, puis en /nn/ par nasalisation. Lorsque le [ə] est sauté et que le [t] disparaît, j'entends en effet /m~Ɛnnã/ avec une géminée. On sait cependant que les géminées sont très instables et s'assimilent très facilement, ce qui explique que tu entendes une seule consonne là où j'en entends deux. De toute façon, cela ne change rien bien sûr à ce que tu dis sur la dénasalisation de la voyelle.
Cet exemple me rappelle celui que je remarque souvent, à propos de la prononciation de la ville de Saint-Denis, en région parisienne. Le [ə] de /s~Ɛdəni/ s'amuït, d'où une collision de la dentale sonore et de la dentale nasale en /s~Ɛdni/, où la sonore en position faible se nasalise pour former une géminée en /s~Ɛnni/. Et bien évidemment, la géminée a tendance à se simplifier en /s~Ɛni/. Il ne semble cependant pas avoir entendu /sƐni/, mais il est clair que cette prononciation va dans le sens de l'évolution de la langue orale. |
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ElieDeLeuze
Inscrit le: 14 Jun 2006 Messages: 1622 Lieu: Allemagne
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écrit le Friday 08 Aug 08, 18:58 |
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euh... moi aussi je prononce /m~ɛnã/ dans une situation courante...
Tout le monde ne le fait pas ? Chavais pas... |
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gilou
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 1528 Lieu: Paris et Rambouillet
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écrit le Friday 08 Aug 08, 19:03 |
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Citation: | j'entends en effet /m~Ɛnnã/ avec une géminée. | Même chose en ce qui me concerne. |
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semensat
Inscrit le: 20 Aug 2005 Messages: 863 Lieu: vers Toulouse
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écrit le Friday 08 Aug 08, 19:15 |
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En ce qui me concerne, j'entends (et j'utilise !) selon la rapidité de prononciation et le contexte, les prononciations :
- /m~Ɛnnã/
- /m~Ɛnã/
- /mƐnnã/
- /mƐnã/
- /menã/
- /m~Ɛtnã/
Comme quoi, ça varie ! |
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ElieDeLeuze
Inscrit le: 14 Jun 2006 Messages: 1622 Lieu: Allemagne
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écrit le Friday 08 Aug 08, 19:36 |
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Je voulais dire que pour prononcer un /t/ dans maintenant, il faut vraiment s'appliquer. |
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dubsar
Inscrit le: 07 May 2007 Messages: 448 Lieu: Altkirch (F68)
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écrit le Friday 08 Aug 08, 20:38 |
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Avec mon accent alsacien je prononce sans problème mƐt -nan avec un accent tonique appuyé sur la première syllabe. Il est vrai qu'on a l'habitude des rencontres de consonnes.
A part cela le mot est bizarre : mai tenant quoi ? Le présent est un point, donc sans dimension, entre un passé qui n'existe plus et un futur pas encore. Il faut que l'esprit se rattache à quelque chose en donnant au présent une certaine largeur... |
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gilou
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 1528 Lieu: Paris et Rambouillet
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écrit le Friday 08 Aug 08, 20:39 |
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ElieDeLeuze a écrit: | Je voulais dire que pour prononcer un /t/ dans maintenant, il faut vraiment s'appliquer. | Ou chanter du Piaf... |
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Matlock
Inscrit le: 07 Jul 2008 Messages: 14 Lieu: Paris
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écrit le Saturday 09 Aug 08, 1:53 |
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dubsar a écrit: | A part cela le mot est bizarre : mai tenant quoi ? Le présent est un point, donc sans dimension, entre un passé qui n'existe plus et un futur pas encore. Il faut que l'esprit se rattache à quelque chose en donnant au présent une certaine largeur... |
A peine évoqué, le présent n'existe plus... Ce qui pose de vertigineux problèmes philosophiques à qui ne veut que réfléchir à la classification des temps en langue. Mais c'est un autre débat. |
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Parlosoulé
Inscrit le: 01 May 2007 Messages: 6 Lieu: Lyon
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écrit le Wednesday 13 Aug 08, 18:36 |
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Un comble ! Alors, parce que la langue d'Oïl l'a emporté, il ne faudrait plus prononcer le "T" de maintenant ? Mais dans TOUT le sud de la France, ce mot se prononce MAIN-TE-NANT... Et on entend toutes les syllabes...
A ce sujet, il suffit d'entendre la prononciation de beaucoup de journalistes ou d'orateurs pour constater une dérive de la prononciation de beaucoup de mots. Sans m'arrêter sur le très célèbre "Parti Socialisse", il suffit d'écouter des jeunes qui, en plus d'apocopes à tout va, articulent maintenat en langage "SMS"...
Et d'autre part, on assiste aussi à des erreurs étonnantes sur des locutions centenaires. Bientôt, on va entendre que c'est la goutte d'eau qui a mis le feu au poudre, et que c'est l'étincelle qui a fait déborder le vase..
Pitié !
PS : Je suis né à Saint-Denis, dans le Gard. Et je n'ai pas de cousin "NIS". Il se prénomme Denis ! |
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