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Gaspard
Inscrit le: 06 Aug 2008 Messages: 215 Lieu: France
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écrit le Wednesday 06 Aug 08, 19:31 |
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J'ai constaté un phénomène amusant avec le e final en anglais prononcé comme un i par les Américains et e par les Français. Les français prononcent "Albuquerque" (capital de l'état du Nouveau Mexique) avec un e peu marqué à la fin alors qu'en américain c'est [i] bien marqué.
L'inverse est aussi vrai: A la télé US le nom de l'actrice Pénélope Cruz est prononcé avec un i à la fin de Pénélope. Pour nos oreilles cela surprend. |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6529 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Wednesday 06 Aug 08, 22:29 |
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En anglais, Nike (marque de chaussures de sport) se prononce [naï-ki:] |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Thursday 07 Aug 08, 9:43 |
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J'avoue mettre une certaine coquetterie à prononcer comme « niqué » en présence de quelqu'un arborant la célèbre virgule … |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Thursday 07 Aug 08, 13:14 |
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Il est naturel pour un Français de prononcer Albuquerque comme Dunkerque : le e final est muet.
Je ne vois pas en quoi l'exemple de Pénélope (Cruz) est "inverse". Pour les US c'est un [i] final, pour les Français c'est un e muet.
Autre exemple identique, l'écrivain Truman Capote :
- [i] final pour les US, e muet pour les Français
Et là, on est assez proche du "niqué" cité par Outis. Dans l'idée, tout du moins ! |
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nearque
Inscrit le: 25 May 2008 Messages: 8 Lieu: Midi-Pyrénées
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écrit le Thursday 07 Aug 08, 18:27 |
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C'est vrai, et étonnant.
De façon anecdotique, m'étant converti sérieusement à la cuisine depuis quelques années, j'ai tâté de la cuisine anglaise, et découvert que l'on ne prononçait pas le mot "recipe" (recette) comme je le faisais innocemment et comme un inculte gouailleur "rissaillpeu", mais "récipi", tout en douceur , finesse et la bouche presque pleine de sauce à la menthe.
Je pense que cette prononciation de Albuquerque , Penelope, ou Capote (nom cubain du second époux de sa mère) vient d'une déformation du "é" final de mots d'origine latino, en "i" plus facile à la "morphologie buccale" anglo-saxonne (ou à la flemme des "ricains" à prononcer correctement les mots étrangers....comme nous, quoi ! |
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Pixel
Inscrit le: 14 Dec 2004 Messages: 961 Lieu: Au pays des grenouilles, avec vue sur la mare...
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écrit le Thursday 07 Aug 08, 18:47 |
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Ce ne serait pas parce que le "e" dans l'alphabet anglais se prononce "i" ? |
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nearque
Inscrit le: 25 May 2008 Messages: 8 Lieu: Midi-Pyrénées
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écrit le Thursday 07 Aug 08, 18:56 |
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Possible, bien sûr, mais le "e" muet existe aussi ou "e" atténué.
On dit "zown" et non pas "zowni" pour "zone", par exemple.
Et le "é" existe à peu près (comme dans "hen", la poule) , ils pourraient donc prononcer "à l'espagnole".
Bon, mais je ne suis ni linguiste patenté, ni orthophoniste... |
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Romanovich
Inscrit le: 05 Dec 2006 Messages: 340 Lieu: Poitiers
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écrit le Friday 08 Aug 08, 20:43 |
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On ne peut pas vraiment dire qu'il s'agisse d'un e muet.
Tous les mots donnés sont des mots d'origine étrangère. Il se trouve que dans les langues en question le e n'est pas muet et doit donc être prononcé, qu'il s'agisse de la langue source ou de la langue qui emprunte.
Les mots d'origine étrangère sont souvent diphtongués, surtout les sons voyelle de la dernière syllabe. Et comme le son /e/ est diphtongué en [i:] ... nous y voilà !
Dernière édition par Romanovich le Sunday 10 Aug 08, 14:00; édité 1 fois |
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theotime
Inscrit le: 14 Jan 2008 Messages: 7 Lieu: Grenoble, Isère, France
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écrit le Saturday 09 Aug 08, 20:01 |
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On a par exemple catastrophe qui se prononce "catastrophi" |
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nearque
Inscrit le: 25 May 2008 Messages: 8 Lieu: Midi-Pyrénées
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écrit le Sunday 10 Aug 08, 17:52 |
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Toujours intrigué par le problème évoqué, voici un lien qui explique la prononciation du "e" final en anglais.
Il n'y a rien sur les noms d'origine étrangère (noms propres, dans les exemples de ce post, et d'origine espagnole enfin).
http://www.uni-greifswald.de/~anglam/staff/Material/Fanning/PronRules.pdf
Si quelqu'un trouve la raison exacte de cette prononciation en "i" et non en "é" de ces noms "latino".... |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Sunday 10 Aug 08, 23:58 |
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Le lien cité par nearque donne une précision intéressante :
Citation: | final ‹e› (if not the only vowel grapheme of a word: be, he, we, she): silent
except Greek: acme, catastrophe, facsimile, Hermione, Hebe, Phoebe
(ici l'article signale une prononciation /i/ à la finale de tous ces mots en donnant une transcription en API qui, hélas, ne passe pas le copié/collé) |
Passant sur le fait qu'ils prennent facsimile pour du grec, on remarquera que tous les autres mots cités se terminent en grec par un ē (η), une voyelle qui, dans l'histoire de cette langue, a eu tendance à se fermer et qui avait déjà abouti à /i/ dans le grec byzantin, le premier à avoir pu pénétrer en Angleterre à la Renaissance (d'autres mots grecs sont plus anciens mais ils sont passés par le latin qui, lui, avait emprunté en général les formes doriennes où ces ē finaux sont des ā : catastropha).
On pourrait donc imaginer que la prononciation /i/ des e finaux ait d'abord été une coquetterie érudite réservée aux mots empruntés au grec, laquelle se serait étendue ensuite aux mots passant pour grecs (facsimile), puis aux emprunts étrangers en général …
Bien sûr, une véritable recherche sur les ouvrages anciens d'érudition serait nécessaire pour soutenir ou infirmer cette hypothèse. |
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Gaillimh
Inscrit le: 12 Nov 2005 Messages: 366 Lieu: Aberdeen (Ecosse)
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écrit le Monday 11 Aug 08, 11:23 |
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Je pense aussi que c'est l'influence étrangère du mot qui entraîne cette prononciation. Comme la dernière syllage porte un accent tonique, ca'tastro,phe (l'apostrophe représente l'accent primaire, et la virgule le secondaire) celle-ci ne peut être réduite comme cela arrive avec les mots se terminant par un [e] muet comme life/ paradise.
Or, dans les 2 mots que je viens de citer, le <e> se prononçait autrefois: /'livə/, /parə'dizə/, mais ils ont subit une évolution phonologique. Dans le cas de life, c'est la perte d'une flexion; dans celui de paradise c'est de la pure adaptation phonologique et on a un déplacement de l'accent tonique (car le mot est un emprunt franco-normand).
On peut s'attendre à ce qu'un jour, des mots comme catastrophe, apostrophe, synecdoche, etc subissent le même type de changement dès lors qu'ils seront considérés non plus comme des emprunts mais comme des mots 'anglais'. Cela dépend beaucoup de leur fréquence d'emploi.
Rq: colour se prononçant GB /'kɔlə/ et US /'kɔləʴ/ avec un schwa dans la deuxième syllabe inaccentuée, je vois mal comment l'une ou l'autre des deux orthographes privilégierait davantage sa forme orale. jef.L a écrit: | Soyons précis. En anglais actuel, on prononce colOr, honOr. D'ailleurs, l'écriture suit de plus en plus en anglais, et l'américain n'écrit plus le u. |
Dernière édition par Gaillimh le Monday 11 Aug 08, 14:01; édité 1 fois |
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ElieDeLeuze
Inscrit le: 14 Jun 2006 Messages: 1622 Lieu: Allemagne
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écrit le Monday 11 Aug 08, 12:59 |
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Une hypothèse. Il faudrait considérer la longueur de la voyelle de la syllabe précédente. Il me semble que le -e final tombe quand la voyelle précédente est longue et accentuée. Sinon, il reste. Cette règle phonétique intrinsèque à l'évolution de l'anglais saxon serait appliquée progressivement aux emprunts. Quant aux noms latinos, je suis à peu près sûr que les anglophones sont persuadés de les prononcer comme en espagnol, les réflexes é->i faisant leur oeuvre sans que les locuteurs ne s'en rendent compte. |
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Romanovich
Inscrit le: 05 Dec 2006 Messages: 340 Lieu: Poitiers
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écrit le Tuesday 12 Aug 08, 11:22 |
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Citation: | Quant aux noms latinos, je suis à peu près sûr que les anglophones sont persuadés de les prononcer comme en espagnol, les réflexes é->i faisant leur oeuvre sans que les locuteurs ne s'en rendent compte. |
Tu as entièrement raison Elie. Peut-être des anglophones avertis du forum pourraient nous en assurer ?
Quant au schéma CVC<e>, en effet quand il est accentué la voyelle aura une valeur longue (tendue centralisante ou tendues fermante dans le vocabulaire des phonéticiens), par exemple time. Et même quand il n'est pas accentué comme dans microbe, il garde une valeur tendue. Donc tu as en partie raison pour ce qui est de la longueur de la syllabe précédente, vu qu'on ne peut avoir deux syllabes accentuées à la suite (je généralise) |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6529 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Tuesday 12 Aug 08, 15:25 |
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Les anglophones prononcent normalement [-é] les mots hispaniques en -é, avec peut-être une tendance à faire une légère "diphtongue" [-éï].
Autant que je sache, Penelope, Phoebe sont toujours prononcés -i par les anglophones et ne sont pas considérés hispaniques, mais grecs anciens.
angl. phoebe (prononcé -i) est aussi le nom d'espèces d' oiseaux, dont le Moucherolle phébi |
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