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Conditionnels - hypothèses - Langues d'ici & d'ailleurs - Forum Babel
Conditionnels - hypothèses
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Gaillimh



Inscrit le: 12 Nov 2005
Messages: 366
Lieu: Aberdeen (Ecosse)

Messageécrit le Tuesday 19 Aug 08, 12:49 Répondre en citant ce message   

Bonjour à tous, voilà j'aurais une question à vous soumettre. Ci-dessous se trouvent quelques exemples de constructions hypothétiques en anglais contemporain, certaines étant plus formelles que d'autres, j'aimerais savoir comment se formulent les hypothèses dans d'autres langues germaniques, mais aussi d'autres langues indo-européennes et non indo-européennes si vous en connaissez. Essayez d'expliquer comment ça fonctionne aussi (temps employé, mode, traduction). Merci d'avance pour vos contributions.

Ex.1: If he came soon, we would be very pleased
Nous serions très content s'il arrivait rapidement

Ex. 2: If that should happen nobody in television will be able to touch him.
Si cela arrive, personne à la télé ne pourra le toucher. +/- formel

Ex. 3: Should he come soon, we would be very pleased
Trad.: idem à 1. Plus formel.
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Camille la ceci-cela



Inscrit le: 18 Aug 2008
Messages: 18
Lieu: Bouches du Rhône

Messageécrit le Tuesday 19 Aug 08, 17:10 Répondre en citant ce message   

Je saurais analyser ces phrases, mais pas t'expliquer pourquoi elles sont construites de cette façon...

La première semble être un potentiel, sur l'exemple du français la relative est à l'indicatif imparfait (ici on sent bien que le preterit ne peut se traduire que par un imparfait) introduite par in subordonnant et la principale au conditionnel présent (marqué par l'auxiliaire would). Je ne peux pas l'affirmer mais il me semble logique que ce soit inspiré de la structure française, suite à la longue domination de la langue française en Angleterre.

La deuxième est un réel, donc tout à l'indicatif et en concordance présente, où l'auxiliaire dans la subordonnée ne semble avoir d'autre utilité que de signaler, en redondance avec le subordonnant, que celle-ci émet une supposition.

La troisième en revanche est beaucoup plus intéressante et surprenante, puisque'elle semble rendre au conditionnel la valeur qu'avait dans les langues anciennes l'optatif (qu'il a absorbé) où la forme verbale en elle-même suffisait à exprimer un souhait. J'ignore si les langues germaniques ont eu un optatif, mais c'est vraiment l'effet que me fait ce "should" sans "if" dans la 3e phrase, il y est vraiment employé comme un optatif. D'ailleurs le sens de cette phrase est bien un souhait plus qu'une supposition; c'est par des phrases de ce genre, d'ailleurs, à la frontière entre souhait et hypothèse, que la valeur de l'optatif a glissé vers celle de certains emplois du subjonctif; les deux modes, distincts en grec, se sont confondus en latin sous le nom de subjonctif, et des formes de subjonctifs employées dans les subordonnées conditionnelles est né le conditionnel dans les langues romanes.

Voilà pour le principe. Après, n'étant pas spécialiste des langues germaniques, je ne peux pas t'en dire plus pour ce qui est de l'anglais...
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felyrops



Inscrit le: 04 May 2007
Messages: 1143
Lieu: Sint-Niklaas (Belgique)

Messageécrit le Tuesday 19 Aug 08, 20:00 Répondre en citant ce message   

En néerlandais pour la 1: "We zouden heel blij zijn als hij vlug KWAM".
(Nous serions très content s'il ARRIVAIT rapidement).

Et la 3: "We zouden heel blij zijn als hij vlug KON KOMEN".
(Nous serions très content s'il POUVAIT ARRIVER rapidement).
En français, je garderais cette nuance qu'on trouve aussi en anglais.
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Gaillimh



Inscrit le: 12 Nov 2005
Messages: 366
Lieu: Aberdeen (Ecosse)

Messageécrit le Tuesday 19 Aug 08, 20:34 Répondre en citant ce message   

Merci pour vos contributions!

@ felyrops: tu ne pourrais pas utiliser zou, l'équivalement de shall ?
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ElieDeLeuze



Inscrit le: 14 Jun 2006
Messages: 1622
Lieu: Allemagne

Messageécrit le Tuesday 19 Aug 08, 20:42 Répondre en citant ce message   

L'allemand est la seule, avec l'islandais, à avoir conservé le subjonctif passé (konjunktiv 2) - c'est en fait un irrealis à partir de la base apophonique du prétérit pluriel (changement de voyelle) pour les verbes forts et à partir du prétérit suffixé pour les verbes faibles. Les terminaisons avait un thème en -i à toutes les personnes, ce qui cause la métaphonie (Umlaut) partout où c'est possible pour les verbes forts, les verbes avec Rückumlaut et les verbes de modalité ayant aussi un Umlaut à l'infinitif. La périphrase en würde est la manière la plus naturelle de le former aujourd'hui dans la langue courante.

La difficulté consiste à savoir quand should/sollte/zouden est une modalité pure et quand c'est un vrai irrealis. Pas toujours possible de trancher, dois-je dire.

Ex.1: If he came soon, we would be very pleased
Nous serions très content s'il arrivait rapidement
Wenn er bald käme, wären wir ganz froh darüber = Wir würden uns sehr darüber freuen, wenn er bald kommen würde.

Ex. 2: If that should happen nobody in television will be able to touch him.
Si cela arrive, personne à la télé ne pourra le toucher. +/- formel
Wenn das geschehen sollte, wird er beim Fernsehen unantastbar sein.

Ex. 3: Should he come soon, we would be very pleased
Trad.: idem à 1. Plus formel.
Sollte er bald kommen, würden wir uns sehr darüber freuen.
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gilou



Inscrit le: 02 Jan 2007
Messages: 1528
Lieu: Paris et Rambouillet

Messageécrit le Wednesday 20 Aug 08, 1:56 Répondre en citant ce message   

En nahuatl, on peut distinguer plusieurs cas, selon le degré de réalité de l'hypothése:

1- Si on fait une hypothèse contraire à la réalité observée, pour en envisager les conséquences (qui n'auront donc pas de realisation), alors on va avoir une construction comme suit:
in tla proposition suboordonnée a l'éventuel, proposition principale a l'irréel,
ou bien, en inversant les termes,
proposition principale a l'irréel, in tla proposition suboordonnée a l'éventuel.

Exemple au passé:
-in tlā ōxinēchtequipanoāni, ca ōnimitztlaxtlāhuīzquia.
[in tɬā ōšinēčtekipanoāni, ka ōnimiʦtɬaštɬāwīskia]
/in tlā ō x(i)-nēch-tequipanoā-ni, ca ō n(i)-mitz-tla-(i)xtlāhuī-zquia/
Si tu avais travaillé pour moi, je t'aurais payé.
(Conséquence hypothétique sans realisation passée d'une hypothése contraire a la réalité passée)

ou:
in tlā introduit l'hypothèse, et peut se traduire en français par "si".
ō "l'augment", est un préverbe, dont le role est d'indiquer qu'un évènement révolu a des conséquences à un moment ultérieur.
x(i)- préfixe de 2e personne sujet, d'emploi restreint en principe à l'impératif, qui, lorsqu'employé avec l'éventuel, indique que l'on exprime un souhait irréel sur le présent ou le passé (ici le passé a cause de l'augment ō) et donc contraire a la réalité. Bref, un regret portant sur le passé.
nēch- préfixe de 1e personne du singulier objet, qui avec le verbe tequipanoa et quelques rares autres, désigne en fait le bénéficiaire.
tequipanoa travailler pour quelqu'un [ancien verbe composé "porter (panoa) une charge (tequi-tl)"]
-ni suffixe verbal indiquant que le verbe est a une forme dite de l'éventuel, qui indique la capacité, la propension du sujet à réaliser l'action du verbe. L'éventuel provoque ici l'allongement de la voyelle finale du verbe (car verbe en oa). L'éventuel est une tournure tres interessante du nahuatl, car cette tournure n'est ni nominale, ni verbale, mais un hybride des deux.
(employer une forme de passé nahuatl impliquerait une réalité de l'hypothèse, et c'est pourquoi la logique de la langue a recours a une construction différente. grosso modo, la proposition initiale signifie: Si au passé (avec repercussions ultérieures) tu étais "travailleur pour moi"
ca particule marquant une assertion
n(i)- prefixe de 1e personne du singulier sujet
mitz- prefixe de 2e personne du singulier objet, indique en fait le bénéficiaire, car on a un verbe bitransitif.
tla- prefixe objet indéfini non-humain
(i)xtlāhuia payer quelque chose à quelqu'un, forme "applicative", c'est a dire avec un bénéficiaire (et donc bitransitive) du verbe transitif (i)xtlāhua payer quelque chose.
-zquia suffixe verbal indiquant que le verbe est a l'irréel (et qui provoque l'allongement de la voyelle a du verbe). Ce qu'indique l'irréel, c'est un résultat envisagé, mais qui n'est pas réalisé. La présence de l'augment ō implique un transfert au passé: un résultat qui était envisagé, mais qui n'a pas été réalisé.

Le même exemple au présent (juste les deux augments à supprimer):
-in tlā xinēchtequipanoāni, ca nimitztlaxtlāhuīzquia.
[in tɬā šinēčtekipanoāni, ka nimiʦtɬaštɬāwīskia]
/in tlā x(i)-nēch-tequipanoā-ni, ca n(i)-mitz-tla-(i)xtlāhuī-zquia/
Si tu travaillais (actuellement) pour moi, je te paierais.
(Conséquence hypothétique sans realisation d'une hypothése contraire a la réalité présente)

On peut aussi n'avoir que la conséquence sans augment:
-in tlā ōxinēchtequipanoāni, ca nimitztlaxtlāhuīzquia.
[in tɬā ōšinēčtekipanoāni, ka nimiʦtɬaštɬāwīskia]
/in tlā ōx(i)-nēch-tequipanoā-ni, ca n(i)-mitz-tla-(i)xtlāhuī-zquia/
Si tu avais travaillé pour moi, je te paierais.
(Conséquence hypothétique sans realisation d'une hypothése contraire a la réalité passée)

2 - Si on fait une hypothèse non contraire à la réalité observable, sans préjuger de sa réalisabilité, et qu'on veut en tirer une conséquence future (et donc réalisable), on va employer une construction différente:
in tla proposition suboordonnée a l'optatif, proposition principale au futur,
ou bien, en inversant les termes,
proposition principale au futur, in tla proposition suboordonnée a l'optatif.

Exemple:
-ahzo ic nicnoyōlihtlacalhuīz in tlahtoāni, in tlā cēmeh niquimmictīli in īitzcuinhuān.
[aʔso ik niknoyōliʔtɬakalwīs in tɬaʔtoāni, in tɬā sēmeʔ nikimmiktīli in īiʦkʷinwān]
/ahzo ic n(i)-c-no-yōlihtlaca-lhuī-z in tlahtoāni, in tlā cē-meh n(i)-qu-(qu)im-mic-tī-li in ī-itzcuin-huān/
Peut-être fâcherais-je le roi, si je lui tuais un de ses chiens.

ou:
ahzo peut-être
ic ainsi, de cette manière
n(i)- prefixe de 1e personne du singulier sujet
c- préfixe de la 3e personne du singulier objet
no- préfixe du réfléchi 1e personne. Comme on a déja un objet, ce ne peut indiquer le réfléchi sur la personne du sujet, et ca sert a indiquer la tournure honorifique sur l'objet.
yōlihtlacoa facher quelqu'un
-lhuia forme applicative du verbe, qui en fait sert de forme honorifique du verbe (déja indiquée par l'emploi du réfléchi de la personne du sujet pour l'honorifique de l'objet)
-z suffixe verbal indiquant que le verbe est au futur, qui provoque la chute du a et l'allongement du i de la fin du verbe en ia. Le futur indique qu'un résultat réalisable est envisagé.
in particule intraduisible, introduit un complément du verbe ici.
tlahtoāni le roi. La structure de ce terme est une forme verbale d'éventuel (-ni) sur le verbe parler. Le roi est donc celui qui à la capacité à parler, "le parleur". Les formes verbales honorifiques sont impliquées par l'emploi de ce terme.
cē-meh voici encore une forme interessante: c'est le nombre 1 (cē) au pluriel! le sens en est "un des..., un parmi les..."
qu- prefixe de 3e personne du singulier objet
quim- prefixe de 3e personne du pluriel objet, reduite a -im- devant un autre prefixe objet
mic verbe miqui: mourir
-ti suffixe de causatif: (mictia = faire mourir, c'est a dire tuer)
-lia suffixe d'applicatif, indique un "beneficiaire" (verbe mictīlia). Comme plus loin, on a une construction possessive pour l'objet du verbe, c'est en fait le possesseur de l'objet qui est ainsi indiqué (le nahuatl emploie donc une tournure "Je te tue tes chiens", pour dire "Je tue tes chiens")
la chute de la voyelle finale a d'un verbe en ia indique que le verbe est a l'optatif, forme verbale qui accompagnée de tlā, indique une hypothèse plus ou moins plausible, mais non contraire a la réalité observée.
ī- suffixe indiquant un possesseur 3e personne du singulier
itzcuin-tli un chien
-huān pluriel d'un nom avec un préfixe possesseur (donc īitzcuinhuān = ses chiens)

3 - Si on fait une hypothèse non contraire à la réalité observable, et considérée comme réalisable, et qu'on veut en tirer une conséquence future (et donc réalisable), on va employer une construction encore variation de la tournure précédente:

in tla proposition suboordonnée au futur, proposition principale au futur,
ou bien, en inversant les termes,
proposition principale au futur, in tla proposition suboordonnée au futur.

Utiliser le futur et non l'optatif dans la proposition suboordonnée indique qu'on considère l'hypothese comme un résultat réalisable, et qu'on envisage les conséquences de sa réalisation.

Remarque: si dans ces constructions, on remplace le temps de la proposition principale (irréel ou futur donc) par l'éventuel, on renforce l'idée que la conséquence est un résultat inéluctable de l'hypothèse.

Exemple:
-in tlā ōnimitzcāhuani, ca ye ōtimiquini.
[in tɬā ōnimiʦkāwani, ka ye ōtimikini]
/in tlā ō n(i)-mitz-cāhua-ni, ca ye ō t(i)-miqui-ni/
Si je t'avais abandonné, tu serais déja mort.

ou:
cāhua verbe arréter, laisser
ye déja

[Exemples tirés et/ou inspirés de Introduction à la langue et à la littérature aztèque, tome 1, de Michel Launey.]
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felyrops



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Messageécrit le Wednesday 20 Aug 08, 16:24 Répondre en citant ce message   

@ Gaillimh: en néerlandais 'we' prend le pluriel (comme en français).
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Gaillimh



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Messageécrit le Wednesday 20 Aug 08, 19:53 Répondre en citant ce message   

Merci beaucoup pour ces précisions sur le nahualt, une langue dont je n'avais aucune idée du fonctionnement jusqu'à présent. Si j'ai bien compris, la condition est essentiellement composée de in tla et d'affixes (conditionnel morphologique), c'est bien ça ?
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Camille la ceci-cela



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Messageécrit le Wednesday 20 Aug 08, 20:28 Répondre en citant ce message   

En latin, le système est d'une rigueur absolue, et plutôt simple:

Conjonction: si, dont la négation est nisi

-Réel:
Principale et subordonnée à l'indicatif:
Présent: possum si uolo=je peux si je veux
ou Imparfait: poteram si uolebam=je pouvais si je voulais

-Potentiel:
Principale et subordonnée au subjonctif:
Présent: possim si uelim=je pourrais si je voulais (sous-entendu: "et pourquoi pas, je veux bien")
ou Parfait: potuerim si uoluerim=je pourrais si je voulais (dans le discours indirect après un verbe au passé)

-Irréel:
Principale et subordonnée au subjonctif:
Imparfait: possem si uellem=je pourrais si je voulais (sous-entendu: "mais je n'en ai aucune envie")
ou Plus-que-parfait: potuissem si uoluissem=j'aurais pu si j'avais voulu

Il est à noter que la voyelle i dans les terminaisons du subjonctif parfait tend à prouver qu'il s'agit d'un ancien optatif, mode dont la marque est un suffixe en -i(e)-
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Camille la ceci-cela



Inscrit le: 18 Aug 2008
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Messageécrit le Wednesday 20 Aug 08, 20:42 Répondre en citant ce message   

ElieDeLeuze a écrit:
L'allemand est la seule, avec l'islandais, à avoir conservé le subjonctif passé (konjunktiv 2) - c'est en fait un irrealis à partir de la base apophonique du prétérit pluriel (changement de voyelle) pour les verbes forts et à partir du prétérit suffixé pour les verbes faibles. Les terminaisons avait un thème en -i à toutes les personnes, ce qui cause la métaphonie (Umlaut) partout où c'est possible pour les verbes forts, les verbes avec Rückumlaut et les verbes de modalité ayant aussi un Umlaut à l'infinitif.

?!
ElieDeLeuze a écrit:
Wenn er bald käme, wären wir ganz froh darüber = Wir würden uns sehr darüber freuen, wenn er bald kommen würde.


Je n'avais pas lu! Ca m'intéresse, peux-tu préciser (Ruckumlaut, par exemple, connais pas) ? "käme" et "wären" sont bien des konjunktiv 2? Peux tu me donner d'autres exemples (un pour les v faibles et un pour les forts suffiront) en détaillant étape par étape le processus de formation que tu expliquais?

(j'essaye: können, prétérit konnte, konjunktiv 2 könnte? Si ce n'est pas ça, c'est que je n'ai rien compris...)
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gilou



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Messageécrit le Wednesday 20 Aug 08, 21:13 Répondre en citant ce message   

Gaillimh a écrit:
Merci beaucoup pour ces précisions sur le nahualt, une langue dont je n'avais aucune idée du fonctionnement jusqu'à présent. Si j'ai bien compris, la condition est essentiellement composée de in tla et d'affixes (conditionnel morphologique), c'est bien ça ?
in tlā pour introduire l'hypothèse, et un choix particulier des temps verbaux contraint par la sémantique desdits temps, choix reflété dans la morphologie (les temps sont construits au moyen de suffixes verbaux avec éventuellement modification de la fin de la base verbale; les préfixes ne sont la que pour réaliser les accords avec le sujet, l'objet et le bénéficiaire).
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ElieDeLeuze



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Messageécrit le Wednesday 20 Aug 08, 22:14 Répondre en citant ce message   

Camille la ceci-cela a écrit:
(j'essaye: können, prétérit konnte, konjunktiv 2 könnte? Si ce n'est pas ça, c'est que je n'ai rien compris...)

C'est ça !

Le konjunktiv II, c'est tout simple:

Verbes faibles: machte, sagte...
-te, forme identique au prétérite. C'est pourquoi la périphrase en würde est maintenant omniprésent.

Verbes faibles avec Rückumlaut: wendete, sendete...
-te car faibles, mais comme le -e- de l'infinitif est en fait un a Umlaut, ils font -a- au prétérite (wandte, sandte). Ce Umlaut revient au konjunktiv 2.

Verbes de modalité: ils sont faibles, mais reprennent leur Umlaut s'ils en ont un à l'infinitif
Inf. Prét. Konj2
können, konnte, könnte
sollen, sollte, sollte
mögen, mochte, möchte
wollen, wollte, wollte

Verbes forts:
Umlaut quand c'est possible (üöä) et toujours un infixe -e- en plus de la terminaison de chaque personne. La périphrase en würde est toujours possible, c'est au choix.
Attention, théoriquement, c'est la voyelle de l'ancien prétérite pluriel qui est rarement différente de la voyelle actuelle.
sehen, sah, sähe
stehen, stand, stünde
singen, sang, sänge
sein, war, wäre

Verbe avoir:
Il prend le -te faible et le Umlaut fort
haben, hatte, hätte

Attention: La périphrase en würde ne serait pas idiomatique avec les verbes forts les plus employés et les plus courants: wäre, hätte, möchte, sollte, könnte.... Il existe même la forme fautive bräuchte (j'aurais besoin) qui est formée à tort comme haben/hätte.
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Camille la ceci-cela



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Messageécrit le Wednesday 20 Aug 08, 22:31 Répondre en citant ce message   

Passionnant! Il va vraiment falloir que je me penche sur le germanique occidental! Découvrir l'origine de l'anglais, de l'allemand et du hollandais comme j'ai découvert le latin me plairait.
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Gaillimh



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Messageécrit le Thursday 21 Aug 08, 16:42 Répondre en citant ce message   

@ EDL ou tout autre germaniste: on m'a cité la phrase suivante où la condition est rendue par l'usage d'un verbe au conditionnel 2 et par l'inversion sujet/verbe. Est-ce que tu peux me la confirmer? S'agit-il d'un emploi plus ancien/formel ?

Käme er bald, so würden wir uns freuen
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ElieDeLeuze



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Messageécrit le Thursday 21 Aug 08, 16:51 Répondre en citant ce message   

Gaillimh a écrit:
Käme er bald, so würden wir uns freuen

1. cette phrase est juste.
2. le so apparait surtout dans les phrase plus complexes de même structure.
3. käme est un konjunktiv 2, la forme verbale en elle-même exprime l'irrealis. Simplement, on supprime le wenn ("si") et on met le verbe à sa place. C'est très idiomatique, souvent préférable d'ailleurs.
4. excelllllllllente question, Herr Gaillimh !
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