Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
Xavier Animateur
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 4087 Lieu: Μασσαλία, Prouvènço
|
écrit le Sunday 23 Nov 08, 12:12 |
|
|
Ariette vient de l'italien arietta, diminutif de aria (air) : c'est un petit air (de musique).
Définition du TLF :
Citation: | Interlude musical de style vif et léger qui, aux XVIIe et XVIIIe siècles, alternait avec le texte d'une comédie, d'un vaudeville et parfois d'une cantate |
Définition de l'Encyclopédie par Jean-Jacques Rousseau (qui était aussi musicien et chanteur) :
Citation: | diminutif venu de l'Italien, signifie un petit air : mais le sens de ce mot est changé en France; & l'on entend aujourd'hui par là, un grand morceau de musique d'un mouvement pour l'ordinaire assez gai & marqué, qui se chante avec des accompagnemens de symphonie: les ariettes sont communément en rondeau. |
Voici un exemple d'ariette : La bergère des Alpes
C'est un conte entrecoupé d'ariettes (interlude composé de petites chansons)
Dernière édition par Xavier le Monday 24 Nov 08, 1:32; édité 1 fois |
|
|
|
|
joachim
Inscrit le: 13 Jun 2006 Messages: 220 Lieu: Nord (avesnois)
|
écrit le Sunday 23 Nov 08, 19:43 |
|
|
Bien des opéras de l'époque, en France (de Grétry par exemple), sont intitulés "comédies mêlées d'ariettes".
Le Devin du Village, opéra de Jean Jacques Rousseau, entre lui aussi dans cette catégorie, bien que son titre "officiel" soit "intermezzo pastoral". |
|
|
|
|
lerossignol
Inscrit le: 08 Nov 2008 Messages: 46 Lieu: Mareil Marly, France
|
écrit le Sunday 23 Nov 08, 20:08 |
|
|
Deux petites ariettes de Mozart en français:
"Oiseaux, si tous les ans"
"Dans un bois solitaire et sombre"
L'idée est que l'ariette doit être plus légère, plus populaire, et aussi sans doute plus courte qu'une aria d'opéra.
Les deux ariettes de Mozart sont deux chefs d'oeuvres. Il y utilise un style "français" mais montre aussi une très profonde connaissance de celui-ci par l'hommage musical qu'il lui rend. A bien regarder on croit y voir Marie Antoinette, ses moutons et tout... |
|
|
|
|
joachim
Inscrit le: 13 Jun 2006 Messages: 220 Lieu: Nord (avesnois)
|
écrit le Sunday 23 Nov 08, 21:16 |
|
|
En effet, lerossignol. Et on ne peut que regretter que les circonstances aient empêché Mozart de composer un opéra en français lors de sa visite à Paris en 1778.
De multiples compositeurs ont composé des ariettes dans ces années là, des oeuvrettes pour une voix et pianoforte ou clavecin le plus souvent, et quelquefois aussi appelées romances. Quelques unes sont restées célèbres comme "il pleut bergère", "plaisir d'amour". Marie Antoinette en a composé elle même quelques unes. |
|
|
|
|
José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
|
écrit le Wednesday 10 Apr 13, 14:08 |
|
|
(essentiellement américain) aerialist
- trapéziste
- funambule (tightrope walker)
- monte-en-l'air (cambrioleur)
(a burglar who gains entrance to a building by leaping from rooftop to rooftop, sliding down ropes, or the like) |
|
|
|
|
Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11191 Lieu: Meaux (F)
|
écrit le Wednesday 10 Apr 13, 22:16 |
|
|
Un petit paragraphe pour expliquer comment on est passé de l'air respiré à l'air chanté ne serait pas du luxe... |
|
|
|
|
embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
|
écrit le Thursday 11 Apr 13, 7:10 |
|
|
Selon le TLFi
Citation: | XVIIe siècle. Francisation de l'italien aria, emploi spécialisé de aria, « aspect, expression », lui-même emprunté de l'ancien français aire |
auquel cas l'air chanté n'aurait qu'un rapport d'homonymie avec l'air qu'on respire.
Cependant Treccani rattache directement l'ària musicale au mot qui désigne l'air qu'on respire.
Ce n'est pas clair comme l'air. |
|
|
|
|
Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11191 Lieu: Meaux (F)
|
écrit le Thursday 11 Apr 13, 7:31 |
|
|
Je crois qu'il en va de l'air comme du vol, même étymon au départ mais des sens si divergents à l'arrivée qu'on est effectivement amené à se poser la question de l'homonymie.
Pour Jacqueline Picoche, il faut passer par un air intermédiaire ayant le sens de "manière, allure", par exemple l'air de la cour, c'est à dire son ambiance. D'où les verbes composés avoir l'air de, se donner des airs, etc.
L'aria est à l'origine une "manière" de chanter.
Puis, le sens du mot italien passe au français, qui s'enrichit ainsi d'un troisième sens.
Tout cela s'est passé entre les XVIIe et XVIIIe s.
À part ça, la latin est un emprunt au grec αηρ [aêr], d'origine inconnue. |
|
|
|
|
embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
|
écrit le Thursday 11 Apr 13, 8:29 |
|
|
Oui, le sens intermédiaire, favorisé par l'exemple air de la cour, est aussi mentionné dans le DHLF, néanmoins il reste à savoir si ce sens n'est pas plutôt emprunté à aire, quoique cela ne fasse que déplacer le problème.
En tout état de cause, pour l'air de musique, on est sûr du passage par l'italien aria. Mais comme le dit le TLFi au passage cité, ou encore à celui-ci :
Citation: | Calqué sur l'ital. aria3« mélodie qui accompagne les paroles d'une composition en vers, qui peut être chantée et sur laquelle on peut danser » (attesté dep. 1555-1557, Varchi, V, 51 ds Batt. t. 1 1961) dér. de l'ital. aria2« aspect, expression » (attesté dep. Pétrarque 1304-1374) empr. lui-même à l'a. fr. aire au sens « espèce, sorte », refait sur l'ital. aria1« air1», lui-même du lat. aer « air » sous la forme de l'acc. gr. āera (d'apr. DEI, s.v. aria2et aria3). |
on voit que l'origine air/aire est indémêlable pour l'aria musicale. |
|
|
|
|
|