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Arabe littéral et arabe parlé - Forum arabe, berbère, hébreu - Forum Babel
Arabe littéral et arabe parlé
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Xavier
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Inscrit le: 10 Nov 2004
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Lieu: Μασσαλία, Prouvènço

Messageécrit le Tuesday 31 Mar 09, 17:48 Répondre en citant ce message   

Le grand problème de l'arabe, c'est de savoir de quel arabe on parle.
On emploie le terme "arabe" un peu à tort et à travers... alors qu'il faudrait différencier l'algérien, le marocain etc...
Ce problème est important, car c'est un obstacle à l'apprentissage de la langue.

Dans quel pays parle-t-on l'arabe littéral ?
est-il vraiment compris dans tous les pays ?


Dernière édition par Xavier le Thursday 02 Apr 09, 0:53; édité 1 fois
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Ayadho



Inscrit le: 22 Jul 2008
Messages: 125

Messageécrit le Wednesday 01 Apr 09, 11:22 Répondre en citant ce message   

En tant que langue du peuple, à ma connaissance, aucun pays ne l'utilise nativement. C'est une langue essentiellement littéraire, officielle et médiatique (journaux, TV, etc.). La compréhension est variable.

Je me demande si on peut donner une idée de l'écart entre l'arabe le plus divergent et le littéral avec l'écart entre le français actuel et celui du Moyen-Âge. Qu'en pensez-vous ? (Voici un exemple de français médiéval.)
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Xavier
Animateur


Inscrit le: 10 Nov 2004
Messages: 4088
Lieu: Μασσαλία, Prouvènço

Messageécrit le Wednesday 01 Apr 09, 22:39 Répondre en citant ce message   

Je pense qu'il vaut mieux une comparaison entre le français et un patois pas trop éloigné du français.
Mais c'est difficile de se rendre compte !

Par exemple, la télévision : un journaliste qui interroge une personne : parle-t-il le littéral ou bien la langue du peuple ?
et sinon, dans quelle langue répond-on ?
Est-ce qu'un Algérien connait parfaitement les deux "langues" ? Et peut-on dire qu'un Algérien est "bilingue" ?
Quoique, la différence entre les deux langues est plus du domaine du lexique
La grammaire ne doit pas être très différente (sauf peut-être le cas du duel ?)
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Abdüssalâm



Inscrit le: 02 Jan 2007
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Messageécrit le Sunday 22 Nov 09, 15:40 Répondre en citant ce message   

Citation:

Quoique, la différence entre les deux langues est plus du domaine du lexique
La grammaire ne doit pas être très différente (sauf peut-être le cas du duel ?)


C'est justement le contraire. Le lexique dialectal reste, en général, proche de l'arabe littéral:
Par exemple: l'arabe littéral dit: (je veux un nouveau livre. Celui-ci est très vieux, je ne peux lire dedans.)

"urîdu kitâb(an) jadîd(an). hâḏa-l-kitâb(u) qadîm(un) jidd(an), lâ astaṭîʿu-l-qira'a(ta) fîh(i). (j'ai mis les cas entre parenthèses, mais il faut les prononcer sauf le dernier: fih).

أريد كتاباً جديداً هذا الكتاب قديم جداً لا أستطيع القراءة فيه
en dialecte "magrébin ça donnera:
"bġît ktâb jdîd. hâd-el-ktâb qdîm b-ez-zêf, mâ nqder-š neqrâ fîh

le premier verbe (AL) est "urîd(u)" le u initial marque la 1° pers., il est à l'inaccompli car l'acte peut se perpétuer sur un avenir plus ou moins lointain. Dans une action au déroulement rapide, par exemple, en demandant au libraire, j'aurais dit: arattu (accompli) kitâban jadîdan min hâḏa-l-mu'allif (je voudrais un livre nouveau de cet auteur).
en (ADM), on utilise le verbe "bġît" à l'accompli, pour une action plus immédiate, on aurait employé le participe actif: "bâġî" (voulant).
mais que cette différence entre les deux mots ne nous trompe pas. Le verbe "baġâ / yabġî" qui à cette pers. et à ce "temps" se conjugue "baġaytu" existe en AL. Il se trouve même dans le Coran:

قل أغير الله أبغي ربا وهو رب كل شيء

" qul aġayra-llâhi abġî rabban wa-huwa rabbu kulli šay'(in)"
" dis(ô muḥammad): voudrais-je un autre seigneur qu'Allâh alors qu'il est le seigneur de toute chose?" (6/164)
le verbe qui se conjugue ici "abġî" sera en ADM "nebġî".

Le nom et son adjectif "kitâb(an) jadîd(an)" (AL) se retouve presque comme tel en ADM, la grande différence étant la perte de la flexion du cas direct indéterminé (an). Les dialectes ne connaissant pas sauf à de raras exceptions figées des cas de l'AL. l'autre différence est celle, morphologique qui caractérise l'ADM: la chute de la voyelle affectant la 1° radicale qu'on retrouve dans kitâb/ktâb, jadîd/jdîd, qadîm/qdîm.

jiddan > b-ez-zêf: nous avons déjà discuté , dans ce forum, de l'origine de "b-ez-zêf" sans parvenir à une réponse certaine.

lâ astaṭîʿu-l-qira'ata fîh / mâ nqder-š neqrâ fih: Ici la différence semble énorme pour un "profane", mais en fait, elle ne l'est pas tant que ça: neqder est une racine connue de l'AL, elle a un sen très proche voire synonime de "astaṭîʿu" . Dans le dictionnaire:

قدر ـُ قدراً : على شيء> كان في طاقته القيام به

"qadara/yaqduru:qadr(an): kâna fî ṭâqatihi-l-qiyâmu bih(i). "il est dans ses capacités l'accomplissement de la chose".

La grand edifférence est ici l'emploi préférenciel que fait l'Al du nom verbal (maṣdar) {qirâ'ata=l'acte de lire} pour exprimer ce que le français note par l'infinitif, alors que l'ADM prèfèrera le verbe conjugué à l'inaccompli {neqrâ= je lis}. Mais tous deux sont de la même racine.
Et la différence de la négation à l'AL et ...-š pour l'ADM. Mais la négation existe aussi en AL pour l'accompli: mâ qara'tu > je n'ai pas lu.
On voit donc par ce petit exemple que la différence la plus notable est grammaticale, le dialectal ayant, la plupart du temps, puisé dans le foisonnant lexique de l'arabe un mot qui peut varier d'un dialecte à l'autre tout en ayant un lien avec l'AL.


edit: le fil sur le mot "be-z-zêf" semble être arrivé à une conclusion satisfaisante grâce à Mansio
Citation:


J'ai trouvé dans un dictionnaire des mots arabes en français une confirmation que bezzef vient de bi-juzâf "par/avec l'achat d'une certaine quantité de marchandises".

C'est une expression du droit commercial musulman. Le mot juzâf est d'origine persane



Dernière édition par Abdüssalâm le Thursday 11 Feb 10, 15:04; édité 6 fois
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Abdüssalâm



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Messageécrit le Sunday 22 Nov 09, 18:33 Répondre en citant ce message   

L'arabe officiel (sauf à Malte où il ne s'appelle d'ailleurs pas "arabe") est toujours l'arabe littéral. Il est l'arabe de l'écrit, sauf rares exceptions (caricatures, paroles de chansons, théâtre populaire), sa seule application "officielle", au moins au Maroc, est le manuel d'apprentissage du code de la route qui peut être en dialectal en alphabet arabe. C'est aussi l'arabe des émissions "sérieuses" de la télévision et de la radio. Néanmoins, on ne peut pas dire qu'il s'agit de l'arabe coranique, ni de l'arabe classique. Non pas qu'il ait changé dans sa structure, mais le style permet de le reconnaitre à l'écrit presqu'instantanément. C'est, en gros, l'arabe, issu du classique, rénové à partir de la nahḍa(t) ("renaissance" fin du XIX°s)et ayant depuis subi un certain nombre d'évolutions. Par exemple: les arabes coranique et classique conservent les flexions casuelles, seules celles qui se trouvent en fin de discours, à la pause, tombent, avec une exception pour celle du cas direct indéterminé (an) qui devient, en arabe coranique, [â] à la pause et qui se conserve comme tel [an] en arabe classique. En arabe littéral "moderne", il existe un certain flottement, on ne conserve que les flexions casuelles nécéssaires à la compréhension du texte. Par rapport à l'arabe coranique, l'emploi des temps tend à se classer selon le modèle occidental, alors qu'il est plus un aspect "psychologique" du verbe jusqu'à une époque classique tardive.
l'arabe littéral n'est la langue maternelle d'aucun Arabe. Tous utilisent dans leur rapport quotidien un dialecte déterminé. Normalement, ces dialectes ne peuvent être classé par nationalités, soit parce qu'il y en a plusieurs, soit parce qu'ils transcendent les frontières. Le dialecte d'Oujda (Maroc) sera perçu par un Marocain de Rabat comme "algérien", celui d'Oran, par un Algérois, comme marocain et celui d'Annaba par un Oranais comme tunisien. Le dialecte d'el-kêf (Tunisie), pour un tunisois, c'est de l'algérien, etc. Mais on assiste depuis un certain temps à une "nationalisation" des dialectes. Les télévisions nationales mettent en œuvre une langue qui prent comme base le dialecte parlé dans la capitale, lui ajoutant, là où le dialecte manque de ressources lexicales ( mots modernes, abstraits) des termes d'arabe littéral, le plus souvent prononcés selon les règles de l'AL et non du dialecte en question: bâš išûfuhu kull el-muwâtinîn el-maġâriba (au lieu de el-mwâṭnîn el-maġerba) "pour que tous les citoyens marocains le voient".
Dans la pratique, la compréhension totale de l'arabe littéral par un Arabe dépendra de la profondeur de son apprentissage. Mais il pourra toujours avoir une compréhension partielle ou globale selon le contexte où la phrase, même si sa connaissance de l'AL est très rudimentaire, voire inexistente.
Quant au dialectal, il se différencie aussi, au Maghreb, sociologiquement car selon la formation de l'individu, interviendra un recours plus ou moins poussé au français. Même dans les emprunts français communs à toutes les couches sociales, c'est la prononciation qui fera la différence.
Le choix de la langue intervient aussi dans les spots publicitaires selon la cible choisie: les couches populaires (produits de consommation courante): arabe dialectal, les couches moyennes (produits plus pretigieux): l'arabe littéral, produits "jeunes": le français.
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Luc de Provence



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Messageécrit le Sunday 22 Nov 09, 19:02 Répondre en citant ce message   

Ce que je ne comprends pas c'est que j'entends parfois ( ou alors ai-je une ouïe défaillante ? ) des groupes de mots prononcés pourtant pas d'éminents orateurs à la télévision dans le style : es-siyasatu-l-harijiya. Alors je me dis : ou bien il devrait dire as-siyasatu-l-harijiyatu ou bien as-siyasa-l-harijiya ! Par contre dans le cas de l'annexion je comprends mieux que l'on dise baqaratu-l-fellah et pas forcément baqaratu-l-fellahi.
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Abdüssalâm



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Messageécrit le Monday 23 Nov 09, 0:17 Répondre en citant ce message   

c'est ce qu'on appelle la pause (ou waqf), c'est-à-dire, la chute de la voyelle casuelle lorsqu'il y a un pause dans le discours:

بقرة الفلاح صفراء

baqaratu-l-fallâḥi ṣafrâ'(u): chute du (u) de ṣafrâ' (attention: les noms et adjectifs de couleur ou de difformité en -â' ne prennent pas de tanwîn et n'ont que deux flexions casuelles en u (cas nominatif) et en a (cas régime): "la vache du paysan (est) jaune.

فسر الوزير السياسة الخارجية أمام نواب الوطن
" fassara-l-wazîru-s-siyâsata-l-ẖârijiyyata amâma nuwwabi-l-waṭan(i): chute du (i) de waṭan : " le ministre a expliqué la politique extérieure devant les députés de la nation.

في خطابته فسر الوزير السياسة الخارجية

fî ẖuṭbatihi fassara-l-wazîru-s-siyâsata-l-ẖârijiyya. la flexion casuelle finale tombe, mais aussi le son [t] du "tâ' marbûṭa. " dans son discours le ministe a expliqué la ..."
Dans le coran et dans une langue châtiée nous avons pas à faire à un a lorsque le tâ' marbûṭa se trouve à la pause mais à un -ah:

وإذ قال موسى لقومه إن الله يأمركم أن تذبحوا بقرة

" wa-iḏ qâla mûsâ liqawmihi inna-llâha ya'murukum an taḏbaḥû baqarah" (2/67)
"et quand Moïse (mûsâ) dit à son peulpe: Certes Dieu vous ordonne d'égorger une vache"
Ici le ah final de baqarah est prononcé en faisant bien sentir le h.
C'est d'ailleurs ce qui explique la graphie du tâ' marbûṭa: le ه du [h] et les deux points sucrits du ت [t].

A noter que les flexions casuelles sont des signes suscrits ou souscrits et ne font en aucun cas partie du mot. Sauf le cas direct indétermné noté ـاً [an] a une certaine pérénité (en fait prononcé [â]).
De toutes façons, en arabe littéral moderne qui suit un schéma de phrase relativement rigide, contrairement à l'arabe coranique à l'ordre des mots "flottants", les flexions casuelles sont la plupart du temps (à part celle du cas direct qu'il faut distinguer de cas sujet), un survivance esthétique sans rôle précis dans le sens de la phrase.
Certains commentateurs ont d'ailleurs tendance à les gommer au maximum, surtout quand le discours n'est pas lu, mais plus ou moins improvisé:
"fassara al-wazîr as-siyâsa al- ẖârijiyya"



Dernière édition par Abdüssalâm le Thursday 11 Feb 10, 14:45; édité 1 fois
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Abdüssalâm



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Messageécrit le Monday 23 Nov 09, 10:58 Répondre en citant ce message   

Néanmoins, en poésie, les voyelles caselles subsistent et sont même parfois allongées:

ويا ليت أم الفضل كانت ضجيعتي
هنا وهنا في جنة أو جهنمِ


"ya layta ummu faḍl(in) kanat ḍajîʿatî
hunâ wa hunâ fî jannat(in) wa jahannami "

traduction (ou plutôt tentative, car la poésie arabe pour moi, c'est des hieroglyphes ):
"ô pauvre umm faḍl (mère de la vertu) elle était ma compagne de couche
Ici et ici dans un paradis ou un enfer"

On voit même que la voyelle de "jahannam est un "i" alors que ce mot étant d'origine araméenne devrait, selon les règles de l'arabe prendre un a.
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Abdüssalâm



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Messageécrit le Monday 23 Nov 09, 12:37 Répondre en citant ce message   

La situation linguistique au Maroc (seul pays arabe dont je puisse parler, mais la situation doit être sensiblement la même dans tout le Maghreb au moins) est assez embrouillée. Un enfant apprend de sa famille une langue: l'arabe dialectal, propre à sa région, quand ce n'est pas une langue berbère. Puis selon qu'il soit de milieu urbain ou rural, il intègre l'école publique ou coranique, où il apprend l'arabe littéral ou les sourates du Coran (et cela sans en comprendre le sens). Cette langue arabe ne sort jamais de son contexte, ne déborde jamais dans la rue, pas même dans la cour de récréation. Vers 9 ans, il commence à apprendre le français qui, s'il s'oriente vers des études techniques ou scientifiques lui servira plus que l'arabe littéral. Certaines écoles privées mettent l'accent sur le français au détriment de l'arabe. Pour les milieux plus défavorisés, à la scolarité bien plus courte, seules des bribes d'arabe littéral, sans ancrage dans la société, seront conservées. Pour beaucoup, on s'en tiendra à des formules toutes faites (lisez une lettre écrite par un Marocain lambda, les 80% en est constitué). Alors pourquoi ne pas passer à une langue, même standardisée, même expurgée de ses trop fréquents emprunts au français, en phase avec la société: un arabe dialectal "littéraire"? une réforme à la Ataturk, en quelque sorte?
quelques suppositions:
-l'isolement: une langue "marocaine", voire "maghrébine" (quoique tout accord, quelqu'il soit,entre Algérie et Maroc, relève du domaine du bisounoursisme) serait trop isolée et vulnérable face au français.
-le conservatisme (religieux ou non): l'arabe issu du Coran garde tout son prestige. Pour beaucoup de Maghrébins, leur langue quotidienne (souvent la seule qu'ils ont) est perçue à tort comme une déformation de la langue classique. D'ailleurs le mot "darîja" par lequel ils la nomment exprime l'idée d'extraction par degrés. Un ami dont la connaissance de l'arabe littéral est plus que rudimentaire, s'est froissé le jour où, pensant me faire mieux comprendre, je lui avait écrit un mot en dialectal au lieu de le faire en littéral.
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Abdüssalâm



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Messageécrit le Monday 23 Nov 09, 13:58 Répondre en citant ce message   

Je renvoie à un fil au thème très proche où j'exprime une opinion sensiblement différente sur l'arabe littéral et dialectal (il n'y a que les imbéciles...)

http://projetbabel.org/forum/viewtopic.php?t=9505
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aboukhaldoun



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Messageécrit le Monday 23 Nov 09, 19:59 Répondre en citant ce message   

Abdüsseläm a dit

Citation:
Le nom et son adjectif "kitâb(an) jadîd(an)" (AL) se retouve presque comme tel en ADM, la grande différence étant la perte de la flexion du cas direct indéterminé (an). Les dialectes ne connaissant pas sauf à de rares exceptions figées les cas de l'AL.


Comme tu le dis, dans certains cas de certains dialectes, le tanwîn/تَنْوِين est présent. Par exemple, en nadjdî méridional, la flexion du cas direct indéterminé existe et celle du cas indirect indéterminé est constante.

Ainsi:
a- Au cas direct pour le C.O.D. ; ex : šeddêt hiğnan ; mâ ḥadan ; etc.
b- Au cas indirect après « ḥarfu ğar » ; ex : ilâ bêtin ; li mayyin ; ‘alâ glêbin ; etc.


Dernière édition par aboukhaldoun le Friday 06 Jan 12, 4:36; édité 2 fois
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Abdüssalâm



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Messageécrit le Monday 23 Nov 09, 22:43 Répondre en citant ce message   

C'est une information capitale, pour moi, sur ce sujet. Comment après avoir lu tant de livres sur ce thème en français et en arabe, on ne m'aurait rien dit en colère
Mais si tu peux te renseigner, est-ce une persistance de l'arabe pré-islamique(on prétend la plupart du temps que les flexions casuelles ont disparues, au plus tard vers le XI° s) ou est-ce des revivifications au contact de l'arabe classique ou des formules consacrées? car c'est à ces dernières que je faisais allusion plus haut, genre "ahl(an ) wa sahl(an) أهلاً وسهلاً (bienvenue) ou "lâ šukra ʿala-l-wajîb" لا شكر على الواجب(pas de remerciement pour ce qui est obligatoire: de rien), etc.
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aboukhaldoun



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Messageécrit le Monday 23 Nov 09, 23:22 Répondre en citant ce message   

Certaines flexions au cas direct uniquement sont une "revivification". J'en ai cité une en exemple: mâ ḥadan. Il en existe d'autres qui ne me viennent pas à l'esprit maintenant mais, ce dont je suis sûr, c'est que les clacissismes sont très minoritaire. Au cas indirect, le tanwîn est une survivance anté-islamique ou, devrais-je dire, "anté-fuSHaïque" mort de rire . Idem pour la nûnation.
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aboukhaldoun



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Messageécrit le Monday 23 Nov 09, 23:59 Répondre en citant ce message   

Si tu désires consulter des livres en arabe ou en anglais dans lesquels ces désinances sont courantes, je te conseille vivement de jetter un coup d'oeil du côté de "aš-ši3r an-nabaTî/الشِعْر النَبَطي" ou "poésie bédouine" (aucun rapport avec les Nabatéens).

Voici le lien du site officiel du Docteur séoudien sa3d aS-Suwayân qui traite notamment de cela: http://www.saadsowayan.com/

Il a écrit quatre livres sur le sujet (deux en anglais et deux en arabe), voilà les références:

1) Nabati Poetry: The Oral Poetry of Arabia. University of California Press, 1985.

2) The Arabian Oral Historical Narrative: An Ethnographic and Linguistic Analysis. Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 1991.

3) ٢٠٠٠ ,بيروت ,دار الساقي ,ذانقة الشعب و السلطة النص :الشعر النبطي

4) ٢٠٠١ ,حقوق الطبع محفوظة :فهرست الشعر النبطي

La maison d'édition n'est pas indiquée pour le dernier ouvrage. Quoi qu'il en soit, tous ces livres ainsi qu'une multitude d'articles anglais et/ou arabes traitant du sujet sont téléchargeables en PDF sur son site. Bonne lecture!

PS: désolé car la maison d'édition et les dates en arabe apparaissent au début de la phrase, mon clavier arabe me pose bien des problèmes.
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la creme nta3 la creme



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Messageécrit le Tuesday 24 Nov 09, 0:42 Répondre en citant ce message   

Mais s'il s'agit de poésie, il ne s'agit pas d'un registre familier...
C'est beaucoup plus complexe que littéral= littérature, dialecte= familier, car dans le dialecte il y a plusieurs niveau, dont un que l'on pourrait qualifier de "dialecte littéraire".

Désolé de prendre un exemple maghrébin car j'en en vois pas d'autre, mais si on prend l'arabe dialectal du Melhoun au Maroc et en Algérie, où si on consulte les textes de nass el ghiwane, on s'aperçoit qu'on est a mille lieues du dialecte parlé dans les marchés, et pourtant il s'agit bel et bien d'arabe maghrébin,mais d'un niveau très différent, souvent inaccessible aux masses. (et je ne parle pas d'arabe médian, mais clairement de de dialectal pur et dur)

Je ne sais pas dans les cas que tu cites, mais il se peut que ces usages du tanwîn ne se retrouvent qu'en poésie, ou dans des productions du même niveau.
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