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platussar
Inscrit le: 11 Jul 2008 Messages: 66 Lieu: Pau
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écrit le Friday 14 Aug 09, 13:57 |
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Je viens de recevoir un ouvrage d'un auteur australien pour un de mes enfants, jusque là on lisait sous le titre, généralement, "traduit de l'anglais (US)" ou de "l'anglais (américain)" ou de "l'américain", ou de "l'anglais (GB)" mais c'est la première fois que je lis cette mention traduit de l'anglais (australien)... encore un effort et il y aura seulement "traduit de l'australien*".
Mais quel intérêt pour le lecteur francophone de le savoir, même si l'on sait bien qu'il existe des variantes de cette langue ?
*A la rigueur si c'était le presqu'incompréhensible "strine" je comprendrais car nous avons à faire là à un niveau très particulier de la langue qui peut le nécessiter mais je doute que cet anglais particulier s'écrive vraiment.
La réciproque existe-t-elle pour ls ouvrages traduits du français vers l'anglais : translated from French (Canada) or French (Belgium) or French (Switzerland) et même French (France), French (Réunion) etc... |
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Gaillimh
Inscrit le: 12 Nov 2005 Messages: 366 Lieu: Aberdeen (Ecosse)
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écrit le Monday 02 Nov 09, 21:39 |
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J'ai également remarqué cela dans quelques livres que j'ai lus traduits (même si ce n'est plus à mon habitude) : "traduit de l'anglais américain" ou dans les Ian Rankin "traduit de l'anglais (Écosse)".
Quand au pourquoi du comment, j'imagine que ça donne au lecteur une idée de l'origine géographique de l'auteur et qu'en même temps, ça conforte l'importance de la variété régionale de l'anglais utilisé. Enfin ce n'est que mon opinion. D'autant plus que parfois des phrases / termes du "dialecte" sont employés dans les dialogues pour les rendre plus vivants et ça peut permettre de comprendre que dans le texte initial, il y avait des indications de ce genre dont le traducteur aura essayé de restituer le contenu avec plus au moins de succès. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11183 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Tuesday 20 Apr 10, 8:57 |
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Enfin, il faut appeler un chat un chat et les langues par leur nom. Moi aussi je bondis chaque fois que je lis "traduit de l'américain". Je doute que les habitants des Etats-Unis eux-mêmes aient connaissance de l'existence d'une telle langue. Ah ! l'esprit inventif (le snobisme ? l'ignorance ? la flagornerie ?) des Français ! Je suppose que sur tout le territoire de ce grand pays, c'est l'anglais qu'on enseigne à l'école et l'anglais qu'on parle dans la rue. Imaginez-vous un Américain à Paris (par exemple) demandant à un passant : "Do you speak American ?" |
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Gaillimh
Inscrit le: 12 Nov 2005 Messages: 366 Lieu: Aberdeen (Ecosse)
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écrit le Tuesday 20 Apr 10, 13:24 |
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Sauf que si des expressions typiques régionales/surnoms sont conservées dans la version traduite avec une NDT (note du traducteur), savoir qu'elles sont justement régionales, peut éviter au lecteur un moment humiliant lorsqu'il réutilise la même expression avec un autre locuteur.
Si le français a perdu des ses distinctions régionales (au point qu'on ne reconnaît plus forcement quelqu'un a son accent/ son dialecte), il n'en est pas de même pour l'anglais qui est tres different d'un pays a l'autre, d'une région a l'autre, d'un village a l'autre et même d'un quartier a l'autre. D'autre part, des le collège, les élèves qui apprennent l'anglais sont introduits a ces notions d'anglais d'amerique et d'anglais américain...
Pour moi, la précision "traduit de l'anglais américain ou autre" a son importance. D'autant plus qu'elle peut aussi permettre de situer le lieu ou se passe l'histoire ou encore donner des indications quant a l'origine de l'auteur. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11183 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Tuesday 20 Apr 10, 13:58 |
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On est bien d'accord, mais en Ecosse, on parle anglais, n'est-ce pas ? Ou écossais ? Si vous écrivez un jour un livre et que ce livre est traduit en français, comment souhaiterez-vous que les journalistes disent : "Traduit de l'anglais", "Traduit de l'anglais d'Ecosse" ... ou autre chose ? |
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AdM Animateur
Inscrit le: 13 Dec 2006 Messages: 897 Lieu: L-l-N (Belgique)
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écrit le Tuesday 20 Apr 10, 20:24 |
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Je n'aurais probablement jamais compris l'expression « castor fendu (*) » qu'employait mystérieusement le traducteur de John Irving (anglais américain) si je n'avais pas une fois fait une rétrotraduction, puis pensé à l'argot américain…
(*) expression que je traduirais par « chatte » mais qu'on aurait pu aussi remplacer par l'ancien synonyme de lapin…
Et pour peu que mes textes contiennent quelques particularismes – ce qui ne saurait manquer d'arriver –, je ne serais pas gêné qu'on mentionne : « traduit du français (Belgique) ».
D'autant plus si ça permet de maintenir certaines expressions fleuries, entre guillemets. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11183 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Tuesday 20 Apr 10, 20:42 |
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Mais je suppose que vous éclateriez de rire devant "Traduit du belge". Or, je le répète, curieusement, "Traduit de l'américain" (très fréquent, vérifiez dans vos journaux), ça n'a l'air de choquer personne ... On peut m'expliquer ? |
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AdM Animateur
Inscrit le: 13 Dec 2006 Messages: 897 Lieu: L-l-N (Belgique)
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écrit le Tuesday 20 Apr 10, 21:09 |
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Papou JC a écrit: | Mais je suppose que vous éclateriez de rire devant "Traduit du belge". | Sans aucun doute – mais pour une tout autre raison. Parce que ça ne voudrait rien dire ; il n'y a pas qu'une langue en Belgique. (sic)
Je ne serais en revanche en rien choqué de lire : « Traduit du bruxellois (qui peut être plutôt français, ou néerlandais, ou un peu des deux, ou de l'echte brusseleer), ~ du liégeois (de la même manière, français / wallon), du ~ borain (français / picard), ~ du flamand… »
Citation: | "Traduit de l'américain" (…), ça n'a l'air de choquer personne ... On peut m'expliquer ? | À mon sens, on l'accepte bien, voire on le préfère, parce que ça lève une ambiguité (Ce qu'on va lire n'a rien à voir avec l'Angleterre) et ça n'en crée aucune autre (Aux U.S.A., on est supposé (!) ne parler qu'anglais, ou alors on le mentionnera peut-être : espagnol, navajo, lakota).
[Mais pourtant je suis bien d'accord que l'américain n'est pas un(e) (nom de) langue. – Ce doit être ma tolérance aux paradoxes qui m'autorise cette incohérence…?] |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11183 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Tuesday 20 Apr 10, 22:02 |
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"Incohérence", c'est bien le mot, et bravo pour votre franchise.
Je me tourne vers les États-Unis : n'y a-t-il donc pas un seul Babélien d'outre-Atlantique pour nous faire part de la réaction expérimentée ou prévisible d'un Étasunien devant la formulation "Traduit de l'américain" ? Je serais quand même curieux de la connaître ...
On remarquera en passant qu'on ne trouve jamais "Traduit de l'australien" ou "Traduit du mexicain / chilien / cubain". Alors pourquoi "Traduit de l'américain" ? Ça m'intrigue...
Ah ! Je crois qu'on dit aussi "Traduit du brésilien". Les Portugais apprécieront ... |
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Kurogane
Inscrit le: 26 Dec 2009 Messages: 35
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écrit le Tuesday 20 Apr 10, 23:22 |
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Personnellement, américain ça me fait penser à l'accent et la façon de parler des américains. Quand on parle de l'américain entre amis, on se comprend très bien et on parle de la même chose.
Celà comprend par exemple les "you know" ou autre "fucking" qu'on trouve dans les phrases orales à tout bout de champ.
Mais l'accent n'est pas répercuté à l'écrit, et donné que personne n'écrit des livres avec des phrases contenant "you know", "fucking". Donc à l'écrit, "l'américain" se confond avec l'anglais. Ca m'étonne donc énormément de voir pour des ouvrages des mentions "traduit de l'américain".
La seule explication qui me vient à l'idée c'est une explication politique. |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Wednesday 21 Apr 10, 13:15 |
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Citation: | 1. Ah ! l'esprit inventif (le snobisme ? l'ignorance ? la flagornerie ?) des Français !
2. on ne trouve jamais "Traduit de l'australien". Alors pourquoi "Traduit de l'américain" ? |
Eh bien ! Quelle tirade vigoureuse !
1. Ces qualificatifs sont proches du procès d'intention, ça fait assez pamphlétaire, comme style.
Si les éditeurs français ignoraient les spécificités régionales de l'anglais, d'autres diraient : "Ah ! Quels ploucs et quels goujats ces Français !" On ne s'en sortira jamais si on reste sur ce ton.
Les éditeurs français font un vrai travail de traduction, il me semble que la France est le pays (ou l'un des) qui traduit le plus et les USA celui qui traduit le moins. On peut déjà se réjouir de cela. Et il existe en France un système d'aide publique à la traduction, qui favorise ainsi la diffusion en France d'oeuvres étrangères et soutient, bien qu'imparfaitement et insuffisamment, le difficile métier de traducteur.
2. Pourquoi "traduit de l'américain" ?
- précisons qu'on trouve aussi bien "traduit de l'américain" que "traduit de l'anglais (Etats-Unis)"
- la littérature américaine, classique ou contemporaine, a un succès important en France, où ses auteurs sont appréciés et reconnus, il n'est pas illogique que ce poids soit reconnu dans l'appellation
- sur les forums linguistiques (où on parle sérieusement de traduction) et dans certains dictionnaires, on distingue "deux anglais" : le British English (BE) et l'American English (AE)
que cette distinction se retrouve sur la couverture d'un roman traduit est naturel (et contestable pour qui n'aime pas)
- je ne vois rien de politique dans cette distinction, qui me semble plutôt issue d'une bonne connaissance linguistique et littéraire des auteurs et de leurs pays d'origine
Je partage le point de vue de Gaillimh sur cette question : il est important de préciser la langue de l'auteur pour tout ce qu'elle implique de nuances d'ordre linguistique et culturel. Les bonnes maisons d'édition, par exemple Actes Sud, regroupent souvent les Notes Du Traducteur en fin d'ouvrage, c'est une mine pour le lecteur : le traducteur y précise souvent ses choix et ses doutes sur la traduction de termes spécifiques.
@ Kurogane : les nuances de l'anglais US vont bien au-delà de l'ajout de qq fucking et you know : la presse anglophone l'illustra parfaitement par sa diversité, c'est d'ailleurs ce qui rend sa lecture et son étude si intéressantes. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11183 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Wednesday 21 Apr 10, 13:25 |
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Il ne faut pas me faire dire ce que je n'ai pas dit. J'accepte et comprends l'intérêt de
-Traduit de l'anglais (États-Unis)
- à la rigueur : Traduit de l'anglo-américain
La seule formulation contre laquelle je m'élève et proteste est : Traduit de l'américain.
On ne m'a toujours pas dit ce que les Américains eux-mêmes en pensent. Il me semble qu'ils devraient être les premiers à en penser quelque chose.
Et s'ils traduisent si peu de nos livres, je comprends encore moins qu'on leur fasse l'honneur d'être devenus les dépositaires quasi officiels de la langue de Shakespeare !
Enfin je m'étonne que sur un forum comme celui-ci où, en principe, les gens savent faire la différence entre langue, dialecte, patois, et variante régionale, personne d'autre que moi ne semble trouver à redire à ce "traduit de l'américain" qui a dû être inventé par le plus ignare des éditeurs ...
Dernière édition par Papou JC le Wednesday 21 Apr 10, 13:40; édité 1 fois |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Wednesday 21 Apr 10, 13:36 |
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Mon point 2. était ma réponse sur la question de l'américain. Je comprends ton opposition, elle repose sur un certain purisme, qui se défend. Tu mentionnais "traduit du brésilien", c'est la même problématique. Ces différentes appellations ne me posent pas de problème.
Sur ce Forum, les questions liées à la langue de chacun (ou celle des autres...) irritent bon nombre de participants à ces échanges. Je me sens loin de ces susceptibilités (je parle en général).
Je pense que les Américains ont peu d'intérêt pour ces questions de langue ou de dénomination de leur langue. Cette conscience et cette fougue liées à la langue, ce sont des trucs très français/francophone, non ? |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11183 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Wednesday 21 Apr 10, 14:13 |
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platussar a écrit: | La réciproque existe-t-elle pour les ouvrages traduits du français vers l'anglais : translated from French (Canada) or French (Belgium) or French (Switzerland) et même French (France), French (Réunion) etc... |
L'initiateur du sujet posait cette pertinente question à la fin de son message. Personne n'a répondu ...
Il serait de toutes façons surtout intéressant de savoir si, par exemple, on trouve "Translated from québécois". ...
"Puriste", moi ? Ceux qui me connaissent bien ne m'affubleraient jamais d'un tel qualificatif. Dénoncer une sottise, oui, ça m'arrive. Il m'arrive d'en dire aussi, mais je m'en mords les doigts ! |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6527 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Wednesday 21 Apr 10, 14:36 |
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Citation: | Mais je suppose que vous éclateriez de rire devant "Traduit du belge". | Je ne pense pas que comparaison soit valide car le lecteur est ici un francophone.
"Translated from Belgian (ou Belgium) French" ne choquerait pas un anglophone.
"Traduit de l'anglais de Liverpool" ne choquerait pas un francophone.
À mon avis "traduit de l'américain" ("traduit de l'anglais américain" serait plus juste) suggère que la langue anglaise d'origine est riche en américanismes, en argot ou en expressions historiquement afro-américaines par exemple. Ceci est certainement le cas de nombreux romans policiers.
PS: À mon avis l'anglais américain comprend aussi la plupart de l'anglais du Canadien. Il est souvent très difficile de distinguer l'anglais du Canada et celui des E.U. |
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