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Azwaw
Inscrit le: 30 Aug 2010 Messages: 975 Lieu: Le Havre
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écrit le Saturday 12 Mar 11, 14:30 |
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Azul fell-awen, Bonjour,
Dans un discours récent, le roi du Maroc, Muḥammad 6, a annoncé une réforme de la Constitution. Parmi les éléments importants, on peut souligner qu'enfin, le fait amaziγ, et notamment le tamaziγt, sa langue, benéficierons d'une reconnaissance officielle.
Il existe déjà un Institut Royal de la Culture Amazigh (IRCAM) qui, pour résumer, est chargé de la modernisation, de la promotion et de l'enseignement de tamaziγt au Maroc.
Pour rappel, tamaziγt se décline au Maroc en 3 variantes principales :
- tacelḥit : variante comptant le plus grand nombre de locuteurs au Maroc et à l'échelle du Maghreb même. C'est un parlé du groupe Sanhadja (Iznagen en berbère, à l'instar de taqbaylit, ou kabyle). tacelḥit est parlé principalement au sud du Maroc, autour de la région du Souss.
- tarifit : varainte parlée au nord du Maroc (dans les montagnes du Rif, dans les villes comme Al Hoceima etc). Elle fait partie du groupe zénète (iznaten).
- tamaziγt : dit aussi "braber", c'est la seule variante qui nomme exclusivement sa langue "tamaziγt". Elle est parlée dans la région du Moyen Atlas et appartient au groupe sanhadja (iznagen). tamaziγt du Moyen Atlas présente la particularié de s'étendre sur un grand espace géographique et forme, en quelque sorte, une variante de "transition" entre les variantes sanhadja et zénète.
(NB : ceci n'est qu'un résumé rapide, absolument pas exhaustif. Je m'abstiens de donner des chiffres, c'est une pente glissante dans ce cas ce figure).
Aujourd'hui, rien n'est encore clair. On est en droit de s'interroger sur l'avenir d'une telle réforme et la place réelle qu'occupera tamaziγt dans le pays. L'exemple de l'Algérie n'est pas oublié. Aprés plusieurs années de reconnaissance, le bilan est maigre. Néanmoins, on peut espérer qu'il en soit autrement au Maroc et que, dans un premier temps, les Marocains accueiillent cette nouvelle positivement.
Pour en savoir un peu plus, je vous invite à parcourir ces pages :
http://www.france24.com/fr/20110309-maroc-discours-mohammed-vi-roi-radio-television-manifestations-democratie-reformes-commission
http://www.amazighnews.net/20110310536/Tamazight-dans-la-Constitution-marocaine.html |
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Adel514
Inscrit le: 11 Jun 2010 Messages: 89 Lieu: Montréal Canada
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écrit le Thursday 24 Mar 11, 16:26 |
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Azwaw a écrit: | L'exemple de l'Algérie n'est pas oublié. Après plusieurs années de reconnaissance, le bilan est maigre. |
Je crois que l'avenir de tamaziγt dépend d'abord et avant tout de ceux qui la parlent. Il faudrait que les lettrés, les écrivains, dramaturges, etc. produisent beaucoup dans cette langue, que des revues, journaux, sites web, blogs soient créés. C'est à cette seule condition que tamaziγt pourra s'imposer face à l'arabe et au français, qui occupent pour le moment tout l'espace dans les médias. Le chemin sera peut-être long, mais il y a un début à tout. |
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Azwaw
Inscrit le: 30 Aug 2010 Messages: 975 Lieu: Le Havre
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écrit le Saturday 26 Mar 11, 12:29 |
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Je suis d'accord avec vous et ces choses existent déjà, en partie, même si c'est loin d'être suffisant. Cependant, le contexte algérien actuel encourage peu la production que ce soit en langue berbère ou arabe. |
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beauceronyx
Inscrit le: 19 Aug 2011 Messages: 87 Lieu: Ile-de-France
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écrit le Sunday 21 Aug 11, 11:59 |
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Azwaw a écrit: | Je suis d'accord avec vous et ces choses existent déjà, en partie, même si c'est loin d'être suffisant. Cependant, le contexte algérien actuel encourage peu la production que ce soit en langue berbère ou arabe. |
Ainsi, même l'arabe recule face au français et à l'anglais.
Notamment en matière scientifique où des milliers de mots ont été créés sans pour autant être utilisés.
La néologie arabe (et même hébraïque) souffre des contraintes morpho-phonologiques qui pèsent sur la langue et limitent les possibilités affixales. Si bien qu'on constate l'utilisation récente d'affixes empruntés.
Je prends pour exemple le vocabulaire grammatical en 4 langues publié par l'IRCAM (et disponible gratuitement sur son site).
A ce stade, tous les mots anglais, berbères et français ont un équivalent en arabe.
Or, Berkai a publié un lexique de la linguistique français-anglais-tamazight, bien plus riche que celui de l'IRCAM, où l'arabe ne figure pas.
Berkai explique qu'une partie des mots qu'il présente n'existent pas en arabe... |
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