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Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
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écrit le Tuesday 07 Jun 11, 4:00 |
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« Et c'est de cela aussi que la " messe " (missa) tire son nom. Parce que, par l'ange, le prêtre " envoie " (mittit) ses prières à Dieu, comme le peuple les envoie par le prêtre. Ou bien parce que le Christ est la victime que Dieu nous " envoie ". C'est pourquoi, à la fin de la messe, le diacre, les jours de fête, congédie le peuple en disant : Ite, missa est, c'est-à-dire que la victime a été " envoyée " à Dieu par l'ange, pour qu'elle soit agréée de Dieu. »
Thomas d’Aquin, Somme théologique, III, 83, 4, 9. (Éditions du Cerf) |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Monday 13 Jun 11, 0:47 |
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Un, tout à fait de circonstance :
avoir ouvert son parapluie le jour de la Pentecôte,
dans sa version laïque :
avoir été derrière la porte le jour de la distribution.
Deux façons de dire que la personne n'est pas éclairée à tous les étages? |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
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écrit le Saturday 25 Jun 11, 13:17 |
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Encore deux expressions de la langue allemande, considérées comme vieillies aujourd'hui et encore bien vivantes jusqu'au XIXème siècle:
- An ihm ist Chrisam und Taufe verloren ( littéralement: pour celui-là le saint-chrême et le baptême étaient inutiles, peine perdue) = il est irrécupérable, incorrigible.
- Es hilft wie Chrisam zum Schuhputzen ( = ça aide comme le saint-chrême pour cirer les chaussures) équivalent de aussi efficace qu'un emplâtre sur une jambe de bois. |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6533 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Saturday 25 Jun 11, 14:23 |
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"par l'opération du saint-esprit" : "comme par magie", sans explication rationnelle.
Quand nous avions 10 ans, cette expression nous faisait rigoler. Je l'ai sortie un jour à mon grand père qui ne trouvait pas d'explication à la disparition de ses lunettes.
Très à cheval sur la religion, il l'a vraiment très mal pris ...
... ce qui rendait l'expression encore plus croustillante.
Il semble qu'à l'origine, l'expression concerne la fécondation sans accouplement de la Vierge Marie. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Saturday 25 Jun 11, 17:44 |
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Voudrais-tu sous-entendre que le Saint-Esprit ne serait qu'un euphémisme pour le membre divin ? Il est vrai qu'on le représente souvent comme un oiseau, un auceu dirait-on en nissart … |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
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écrit le Saturday 25 Jun 11, 18:45 |
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Une expression relativement récente ( 1914 environ) qui est également un euphémisme d'une autre sorte:
Du hast nicht ( mehr) alle auf dem Christbaum. = littéralement ,tu ne les as pas ( ou plus) toutes sur l'arbre de Noël ( du Christ) . Sous-entendu, les lumières...
Expression signifiant tu as une case en moins, tu n'as plus ta raison , tu es fou. . La maladie mentale, la folie étaient sujet tabou...
Variante sans rapport avec la religion: Du hast nicht alle Tassen im Schrank: ( tu n'as pas toutes les tasses dans le vaisselier. ) |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
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écrit le Monday 27 Jun 11, 8:26 |
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Ce que nous appelons en français, heure indue devient en allemand : zu unchristlicher Zeit. = une heure pas chrétienne.
Soit très tôt au petit matin, soit beaucoup trop tard dans la nuit, une heure non convenable. Origine de la locution: avant ou après que les cloches ont sonné le début de l'office. |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3876 Lieu: Paris
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écrit le Monday 27 Jun 11, 16:00 |
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"Ce n'est pas une heure de chrétien" (ou plus rarement "une heure pour les chrétiens") est l'expression française correspondante. |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
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écrit le Tuesday 28 Jun 11, 18:46 |
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Une expression qui renvoie aux traditions allemandes, lors des fêtes de Noël. Si en France, il est de tradition de manger une dinde aux marrons, en Allemagne, le plat typique du repas de Noël est l'oie rôtie. On l'appelle d'ailleurs die Weihnachtsgans.
D'où l'expression: jemanden ausnehmen wie eine Weihnachtsgans. ( vider qqun comme s'il était une oie de Noël) = se faire plumer comme une oie, en français.
Ici, il y a un jeu de mot à partir du sens de ausnehmen : extorquer de l'argent à quelqu'un mais également vider un animal (de ses entrailles.) |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Tuesday 28 Jun 11, 20:29 |
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rejsl a écrit: | … en France, il est de tradition de manger une dinde aux marrons, en Allemagne, le plat typique du repas de Noël est l'oie rôtie |
Cette tradition française n'est pas si traditionnelle que ça. On a toujours mangé l'oie à Noël dans ma famille (périgourdine) et, même aujourd'hui, de nombreuses familles préfèrent pour Noël une oie ou un chapon plutôt qu'une dinde, relativement insipide et dont la texture de chair est un peu déplaisante. C'est surtout son prix moins élevé, dû à sa facilité de production industrielle, qui en fait le succès commercial. |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
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écrit le Tuesday 28 Jun 11, 21:23 |
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Les oies du Périgord sont réputées, il est certain que dans les régions du Sud-Ouest, l'oie ne pouvait et ne peut qu'avoir la préférence. |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Tuesday 28 Jun 11, 23:24 |
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La tradition de la dinde ne peut remonter plus haut que le XVIe siècle...
Il me semble que le plat traditionnel de Noël, c'est plutôt le cochon : l'Europe entière connaissait le porc bien avant les voyages de Christophe Colomb et Jacques Cartier. Dans les zodiaques des cathédrales, décembre est symbolisé par l'abattage du porc. |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
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écrit le Wednesday 29 Jun 11, 22:53 |
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Si nous remontons au Moyen Âge, il faut alors distinguer entre les différentes catégories de population ; les plus pauvres ont une alimentation à base de céréales, de pain et même à Noël, on peut supposer que l'ordinaire pouvait être amélioré s'ils pouvaient s'offrir de la farine de froment ou agrémenter un frugal repas de chataîgnes. Quant à la viande, les plus miséreux ne possédaient pas de cochon.
Les autres habitants du monde rural, tuaient le cochon peu avant Noël, en mangeaient bien sûr pour le Réveillon, , mais plutôt sous forme de saucisses, à moins qu'on n'ait préparé les abats ou une boudinée. Le reste, était mis en salaison pour subvenir aux besoins de la famille durant de longs mois et il était coutumier de porter le jambon à bénir à l'église pour Noël avant que de le suspendre près de l'âtre.
Mais tout ceci ne s'oppose pas à la consommation des volailles, bien au contraire. Car on a des renseignements sur les habitudes alimentaires à l'époque médiévale, chez les seigneurs, dans les cours, dans les couvents ou chez les bourgeois riches; Deux exemples: Le régime de santé du frère Léonard de Saint-Jacques ( 14ème siècle) et le Mesnagier de Paris. ( même époque)
Dans le premier, ce moine décrit les repas de Noël des frères conventuels ( à Liège): Citation: | poulet, oie, chapon cuisiné au vin sont des mets raffinés qui apparaissent sur la table le lendemain de Noël, à l'occasion du prandium donné par l'abbé. | ( d'après un commentaire de l'École nationale des chartes). Quant au Mesnagier, écrit par un bourgeois nanti, il consacre tout un chapitre aux menus de fêtes, tels qu'ils sont organisés dans la noblesse, recommandant à sa jeune femme de s'en inspirer. On y voit des repas à plusieurs services, pâré de veau, boudin et saucisses lors du premier, viande salée et de boucherie, lors du second, chappons ou perdrix pour un tiers mets. On ne dédaigne ni le sanglier, ni le paon ni le cygne.
À mesure que le niveau de vie s'est élevé, les premiers ont emprunté aux traditions des mieux lotis et aujourd'hui, dans certaines régions, le boudin noir, le boudin blanc, le saucisson chaud truffé, pistaché sont toujours là, à Noël, suivis d'une ce ces volailles. |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
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écrit le Wednesday 29 Jun 11, 23:09 |
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Une expression typiquement autrichienne: là-bas, les pompiers sont communément appelés Florianijünger , les " disciples de Saint Florian". Saint Florian, martyr autrichien , supplicié par les Romains, est vénéré en Autriche depuis le neuvième siècle, on lui attribue la faculté de protéger les gens du feu, des tempêtes, de la sécheresse, il est le saint patron des pompiers. |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Thursday 30 Jun 11, 0:49 |
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Citation: | Mais tout ceci ne s'oppose pas à la consommation des volailles, bien au contraire. Car on a des renseignements sur les habitudes alimentaires à l'époque médiévale, chez les seigneurs, dans les cours, dans les couvents ou chez les bourgeois riches; Deux exemples: Le régime de santé du frère Léonard de Saint-Jacques ( 14ème siècle) et le Mesnagier de Paris. ( même époque) |
Certainement que l'on consommait des volailles à l'époque médiévale !
Des volailles, mais pas des dindes : pour pouvoir consommer des poules d'Inde, il a d'abord fallu explorer leur territoire, les Indes occidentales, actuellement nommées Amérique.
Si la dinde de Noël est une tradition, c'est une tradition qui ne peut pas remonter plus haut que le XVIe siècle, disais-je. |
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