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Léandros
Inscrit le: 19 Jul 2011 Messages: 31 Lieu: Alsace
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écrit le Monday 25 Jul 11, 23:57 |
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Comment se fait-il que les langues afro-asiatique d'Afrique subsahariennes possèdent des tons et que les langues berbères, sémitique et l'égyptien n'en n'ont pas ?
A quoi cela pourrait-il être dû ? (Je m'excuse d'avance si ma question n'a pas sa place ici...) |
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dubsar
Inscrit le: 07 May 2007 Messages: 448 Lieu: Altkirch (F68)
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écrit le Wednesday 27 Jul 11, 20:00 |
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On a toujours en tête que les tons sont une caractéristiques des langues sino-tibétaines et avec surprise on en rencontre en Afrique de l'Ouest.
Pourquoi donc ?
Premièrement, les outils des langues, que ce soit l'agglutination, le flexion, la tonalité, etc peuvent se retrouver dans n'importe quel groupe linguistique. Elles n'ont aucune valeur classificatrice.
Donc deuxièmement, toute langue peut devenir tonale.
Je donne un exemple en français.
Observez l'opposition ceci - cela.
Le premier a une voyelle haute -i-, le deuxième une voyelle basse - a -. Quand on prononce ces deux mots on les accompagne le premier d'un ton haut : ceci ↑, le deuxième d'un ton bas : cela ↓. Evidemment je suis assis devant mon ordinateur avec mon accent alsacien, ça marche, espérons que cela marche aussi pour vous.
Si l'érosion linguistique efface la deuxième syllabe de ces deux démonstratifs, comment sera spécifiée la différence entre le démonstratif proche et le lointain ? Le ton qui était allophonique peut devenir signifiant : ce ↑, ce ↓.
Deuxième exemple alsaco-français : "le chat a mis la patte dans la pâte". Qu'est-ce qui différencie les deux /pat/ ? Pour moi il y a une différence nette de longueur du -a - : le premier est court marqué par la double consonne qui suit, le deuxième est long, marqué par l'accent circonflexe. Il y a aussi une nette différence tonale : le -a- court est de ton haut, le -a- long est de tonalité basse. La longueur est signifiante pour une alsacophonne, allophonique pour un parisien (j'imagine). La tonalité est allophonique mais pourrait devenir signifiante pour moi, si la longueur se perdait.
C'est une idée que j'ai sur l'origine de la tonaliité. Il serait intéressant d'avoir l'opinion d'un linguiste professionnel. |
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gilou
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 1528 Lieu: Paris et Rambouillet
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écrit le Wednesday 27 Jul 11, 22:20 |
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Citation: | Le premier a une voyelle haute -i-, le deuxième une voyelle basse - a | C'est une très ancienne terminologie, qui n'est plus vraiment en usage: on parle de nos jours d'aperture, ie du degré d'ouverture de la cavité buccale durant la réalisation de la voyelle. i est une voyelle fermée tandis que a est une voyelle ouverte. Les voyelles fermées ont un premier formant de fréquence plus basse que les voyelles ouvertes (pour le second formant, c'est l'inverse ici, parce que i est une voyelle d'avant et a est un peu centralisé).
Citation: | Quand on prononce ces deux mots on les accompagne le premier d'un ton haut : ceci ↑, le deuxième d'un ton bas : cela ↓. | Euh non. Je constate même qu'en fait alors que mon articulation de ce dans ceci est relativement neutre, celle du ce de cela est un peu plus haute, pour augmenter le contraste avec le la. |
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beauceronyx
Inscrit le: 19 Aug 2011 Messages: 87 Lieu: Ile-de-France
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écrit le Saturday 20 Aug 11, 17:35 |
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Léandros a écrit: | Comment se fait-il que les langues afro-asiatique d'Afrique subsahariennes possèdent des tons et que les langues berbères, sémitique et l'égyptien n'en n'ont pas ?
A quoi cela pourrait-il être dû ? (Je m'excuse d'avance si ma question n'a pas sa place ici...) |
En fait, tonalité et accent tonique s'excluent.
Ainsi, en sémitique, il y a accent tonique, donc pas de tonalité.
Pour le berbère, mystère, car il n'y a ni ton, ni accent tonique, comme en français standard.
Quant à l'ancien égyptien, je ne me prononce pas car je n'en suis pas un spécialiste... |
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