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Pierre
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 1188 Lieu: Vosges
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écrit le Friday 17 Mar 06, 18:32 |
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Avoir la berlue.
C'est croire ou voir ce qui n'existe pas, et, par extension se faire une fausse idée de quelque chose - comme les malades qui ont un éblouissement et sont à la lettre, éberlués.
Le mot berlue (anciennement bellue) vient sans doute du provençal beluga <<étincelle qui éblouit>> |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11169 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Thursday 08 Sep 11, 18:39 |
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L'origine du mot est obscure. C'est peut-être Berlusconi qui va nous permettre de l'élucider : voir ICI. |
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u pistùn
Inscrit le: 15 Aug 2011 Messages: 301 Lieu: Liguria
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écrit le Thursday 08 Sep 11, 19:57 |
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Je pense que l'hypothèse *BISLŪCA (REW 1127) est la meilleure. Ligurien berlügura/blüga 'étincelle'. |
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giòrss
Inscrit le: 02 Aug 2007 Messages: 2778 Lieu: Barge - Piemont
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écrit le Thursday 08 Sep 11, 23:28 |
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Sans doute tu as raison "u pistun"... en piémontais aussi "bërlusi" = luccicare = chatoier...et "ësblùva" (pr. 'sblüva) = étincelle.
Mais dans *bis-luca le *bis- est à l'origine du Ber- de Berlusconi et aussi de berlue.
Bis = "deux fois". Une chose qu'on la voit "double", on la voit "mal".
Donc, bis>bar/ber = "mal" dans des mots composés des langues d'Italie et de France.
Moi je crois que le mot français berlue vienne directement du latin, sans un passage en provençal, dont n'a aucun besoin. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11169 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Thursday 08 Sep 11, 23:40 |
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TLF
Citation: | Orig. obsc.;
− soit (hyp. de Diez5) déverbal de belluer xive s. « éblouir » (Lefevre, Lamentations de Mattheolus dans T.-L.) [l'attestation fournie par Gdf., Vers de la mort, est erronée cf. éd. Wulff et Walberg, III, 8] lui-même formé du préf. péjoratif bes-, lat. bis (cf. bellonc pour beslonc, v. barlong; bellourd pour beslort, v. balourd) et de -lucare d'apr. les verbes lat. dér. de lux « lumière » : interlucare, sublucare; cf., de même orig., l'a. fr. esluer « glisser, s'évanouir ». (Vers de la mort, III, 8) erlue « tromperie » (Renart, éd. Martin X, 1384 dans Tilander, Lexique Renart), de même l'a. fr. tresluer « tromper » (xiiie s.? dans Gdf.), treslue (Renart, éd. Martin, I, 2018), formes citées sous l'étymon lux par FEW t. 5, p. 478 b; à rapprocher aussi, du point de vue morphol., de la loc. ital. a barluzzo « de jour et de nuit » (DEI)
− soit, plus prob., parce que cette hyp. rend mieux compte de l'ensemble de cette famille, v. bluette (Schuchardt dans Z. rom. Philol., t. 28, p. 143; FEW, s.v. pompholyx), d'un lat. vulg. *bisluca, forme issue à la fin de l'Empire, par substitution du préf. bis- à la syll. initiale du b. lat. famfaluca (a. fr. fanfelue dep. le xiie s. dans T.-L.; cf. aussi ex. de Rutebeuf supra) v. fanfreluche; en cette hyp. belluer est dér. de bellue, ce qui est plus en accord avec la chronologie des attestations. Brelue par métathèse pop. L'hyp. d'une orig. gaul. proposée par EWFS2 semble peu solide. |
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batisse
Inscrit le: 10 May 2018 Messages: 71 Lieu: Lorraine (France)
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écrit le Monday 28 May 18, 15:45 |
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En picard être berlou signifie loucher, voir double.
Par extension cette expression est utilisée dans le sens ne pas voir nettement.
Un berlou est une personne de sexe masculin qui ne voit pas bien ou qui louche. Le féminin est berlousse.
A min âche in devint berlou (à mon âge on voit moins bien).
Une expression populaire que j'adore et dont je n'ai pas idée de l'origine: un bon sauret ch'est un sauret berlou (un bon hareng saur est un hareng saur qui louche) |
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