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Maisse Arsouye
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 2037 Lieu: Djiblou, Waloneye
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écrit le Wednesday 04 Jul 07, 17:16 |
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Busé est un mot français de Wallonie. Il signifie être en échec à un examen ou pour une année d'étude. Il vient du verbe buser qui signifie sanctionner un examen ou une année scolaire par un échec. Belle concision, n'est-ce pas ?
Un professeur qui a la réputation de faire échouer de nombreux étudiants est dit buseur. Et un étudiant qui guindaille trop parce qu'il kote augmente ses chances d'être busé.
Par contre, je ne connais pas l'origine de ce terme. |
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Pixel
Inscrit le: 14 Dec 2004 Messages: 961 Lieu: Au pays des grenouilles, avec vue sur la mare...
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écrit le Wednesday 04 Jul 07, 17:46 |
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Je ne saisis pas le sens que tu donnes à "kote" : en quoi "koter" est-il lié à "guindailler" ? Je n'ai pas trouvé de sens adéquat dans le post correspondant... |
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Groultoudix
Inscrit le: 05 Apr 2007 Messages: 137 Lieu: Lyon
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écrit le Wednesday 04 Jul 07, 20:23 |
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En cette fin d'année scolaire, nous espérons que les Babéliens étudiants ne sont pas busés, ni désabusés.
"busé" = muni d'une buse. En hydraulique, les buses sont des tuyaux rigides (souvent en béton ou fonte). |
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felyrops
Inscrit le: 04 May 2007 Messages: 1143 Lieu: Sint-Niklaas (Belgique)
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écrit le Wednesday 04 Jul 07, 20:39 |
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Ceux qui ne sont pas busés, obtiennent un diplôme, autrefois en parchemin, maintenant en papier, en forme de rouleau noué d'un ruban.
Les busés par contre, faute de diplôme, doivent s'imaginer un objet de la même apparence: "buse, XIIIe s., Médicinaire Liégeois: conduit", L.ét., mais venant de Flandre, où 'buis' signifie 'conduite d'un poêle destiné à évacuer la fumée'.
Perso, je préfère le diplôme. |
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Maisse Arsouye
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 2037 Lieu: Djiblou, Waloneye
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écrit le Wednesday 04 Jul 07, 20:54 |
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Quelqu'un qui kote, donc qui vit sur le campus, est plus tenté par la guindaille, et donc il est plus vite entraîné vers des excès bibitifs qui augmentent le taux d'échec. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Wednesday 04 Jul 07, 22:51 |
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Pourrait-il y avoir un rapport, dans un sens ou dans l'autre, avec : « Monsieur, vous êtes une buse ! » ?
Un busé étant celui qui a été traité de buse.
(un prof maniaque de cette expression aurait pu conduire à ce qu'elle entre dans l'argot estudiantin)
ou
Une buse est celui qui a été busé de partout.
(du vieux-cénète busar « exclure pour incompétence d'un groupe, d'une confrérie, etc. »)
sans rapport avec le nom de l'oiseau … ? |
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Kyrillion
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 311 Lieu: Haute-Savoie
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écrit le Thursday 05 Jul 07, 19:10 |
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Je subodore un lien avec les diplômes nommés B.U.S.E. dans Harry Potter. J'avais toujours pensé qu'ils se rapportaient à l'insulte. |
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Groultoudix
Inscrit le: 05 Apr 2007 Messages: 137 Lieu: Lyon
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écrit le Thursday 05 Jul 07, 20:28 |
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dans la version anglaise, il s'agit d'O.W.L. (Ordinary Wizarding Level). 'Owl' est le mot anglais pour 'chouette', un oiseau très présent dans la série. Si la traduction française 'BUSE' se rapporte au sens que nous a expliqué Maisse Arsouye c'est très fort... mais c'est un peu une blague 'pour initiés' !
Le 'brevet des collèges' anglais s'appelle 'Ordinary Level' ou encore 'O' level (et le Bac 'Advanced level'). En tous cas, c'est ce que j'ai appris à l'école... |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6525 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Wednesday 01 Aug 12, 12:56 |
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Maisse Arsouye a écrit: | [busé]
Par contre, je ne connais pas l'origine de ce terme. |
Selon atilf.fr, ce terme est dérivé du nom de l'oiseau.
atilfr.fr a écrit: | DÉR.
Buser, verbe trans.Faire échouer. Être busé. Échouer, être recalé. [Le soir des élections communales], quand les gens revenaient... il y en avait déjà qui criaient partout que tous les socialistes avaient passé et que tous les catholiques étaient busés (A. Quernol, Alexis Canon,Liège, 1946, p. 131).− Seule transcr. dans DG : bu-zé. − |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3862 Lieu: Paris
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écrit le Wednesday 01 Aug 12, 14:13 |
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Ce n'est pas certain du tout. il s'agit d'un belgicisme dûment répertorié.
L'origine de buser, attesté au milieu du XXe siècle, est à recherche dans avoir une buse, échouer, être recalé, attesté bien antérieurement, et notamment chez Scheler en 1862, qui, lui, fait plutôt le rapprochement avec la buse, tuyau.
Dernière édition par embatérienne le Wednesday 01 Aug 12, 15:39; édité 1 fois |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1889 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Wednesday 01 Aug 12, 15:15 |
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Je ne peux me prononcer sur l'origine de ce belgicisme avoir une buse (féminin): rapace ou tuyau?
Je peux seulement rapporter un souvenir: un prof de graphostatique (un peu sadique ou simplement bon humoriste?) avait accroché une buse empaillée au dessus de la tête des interrogés... |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3862 Lieu: Paris
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écrit le Wednesday 01 Aug 12, 16:18 |
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Jacques a écrit: | Dans un ordinateur, un bus (anglais bus ) est un conduit de données, partagé (une sorte d'autoroute), auquel se rattachent differentes sources et différentes destinations de données.
J'ai toujours cru que le mot était apparenté à buse, le tuyau, et non aux transports en commun, mais je dois me tromper. |
Je te le confirme. Le nom vient de l'architecture des réseaux de transmission de données ; le réseau en bus s'oppose aux réseaux en anneau, en étoile, en maillage, en arbre, etc. Le réseau en bus tire son nom de la ligne de bus dont tous les clients se trouvent aux stations le long d'une seule et même ligne ou voie de communication. |
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AdM Animateur
Inscrit le: 13 Dec 2006 Messages: 896 Lieu: L-l-N (Belgique)
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écrit le Thursday 02 Aug 12, 2:50 |
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embatérienne a écrit: | écrit le: mercredi 01 août 12, 13:13
Ce n'est pas certain du tout. il s'agit d'un belgicisme dûment répertorié.
L'origine de buser, attesté au milieu du XXe siècle, est à rechercher dans avoir une buse, échouer, être recalé, attesté bien antérieurement, et notamment chez Scheler en 1862, qui, lui, fait plutôt le rapprochement avec la buse, tuyau. |
dawance a écrit: | écrit le: mercredi 01 août 12, 14:15
Je ne peux me prononcer sur l'origine de ce belgicisme avoir une buse (féminin): rapace ou tuyau?
Je peux seulement rapporter un souvenir: […] |
Moi aussi.
Un prof de maths nous disait : « Quand je vois des fautes pareilles, mon sang ne fait qu'un tour, et mon bic aussi… [Ça fait donc un zéro.]
Et quand on empile des zéros, qu'est-ce que ça fait ? Une buse ! [sous-entendu : un tuyau cylindrique.] »
Une explication a posteriori donc, qui renforce ce sentiment étymologique. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11175 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Thursday 02 Aug 12, 7:16 |
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À vous lire, il me semble de plus en plus probable que le TLF se trompe en faisant dériver le verbe buser du nom de l'oiseau plutôt que de celui du tuyau.
Comme ce dernier est un terme technique assez rare en français usuel, il n'est peut-être pas inutile de voir ce qu'en dit ce même TLF :
Citation: | A.− Conduit de gros calibre en ciment, céramique, fonte, etc. qui sert à l'écoulement d'un fluide (cf. A. Croneau, Constr. pratique des navires de guerre, t. 2, 1892, p. 317).
− Spéc. AUTOMOB. Extrémité du tuyau d'échappement des gaz d'une automobile. CONSTR. Pièce qui assure le raccordement des appareils de chauffage au conduit d'évacuation des fumées (cf. E. Robinot, Vérification, métré et pratique des travaux du bâtiment, t. 5, 1928, p. 30).TRAV. PUBL. Conduit amenant l'eau d'un bief sur une roue hydraulique.
B.− Région. Tuyau de poêle.
− [P. anal. de forme] Iron., belgicisme, vieilli. Chapeau haut de forme, gibus (cf. les termes fam. tube et tuyau de poêle, de même sens) :
Auprès de lui, on se montrait un monsieur distingué, en redingote et en buse. G. Koister, Au temps des lamponètes,Liège, 1941, pp. 17-18. |
Les étymologistes semblent à peu près d'accord pour faire dériver le mot du latin būcina, "corne de bouvier, trompette antique" (> fr. buccin) ... |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1889 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Thursday 02 Aug 12, 13:49 |
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Citation: | quand on empile des zéros, qu'est-ce que ça fait ? Une buse ! | Génial. Je dois dire que je n'y avais pas pensé.
Sur l’étymologie de buse, il faut bien remarquer que les acceptions du mot sont bien plus nombreuses en wallon qu'en français.
wallon bûze:
-tuyau, tube, cylindre, canal.
1. di stoûfe, di tchiminèye: tuyau de poêle, tuyau dressé sur la cheminée
2. di tchènâ: descente pluviale
3. del påle, del truvèle: douille de bêche, de pelle
4. di cokmar, etc...: bec de cafetière, théière, etc...
5. dè beûr (terme de houilleur): puits de mine
6. plate-bûze: poêle-cuisinière, où la plaque de chauffe s'étend sur le tuyau de poêle.
Les dérivés:
bûzaî:
1. petit tuyau
2. tuyau de cheminée
3. gosier. Sur ce dernier sens, Grandgagnage suggère que la racine se retrouve dans l'it. buso, percé, troué, bugio, adjectif et bugio substantif, trou, buca, buco.
buzette
1. tige creuse de la berce
2. bec de cafetière, de burette à huile, etc...
3. douille de la bêche et autres outils
4. en particulier (métallurgie): bec verseur de la poche de coulée
Ce dernier sens vient sans doute, comme d'autres, du wallon de la métallurgie liégeoise.
Devant tant de dérivés et acceptions, j'ai quelques doutes à faire provenir, comme le fait Haust, le wallon bûze de l'ancien français busel, car, dit-il, le gallo-roman *bucellum (du latin bucina) aurait donné bûhè ou boûhè.
Au secours, les phonéticiens! |
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