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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Wednesday 14 Dec 05, 1:18 |
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Mais il n'est pas corrézien !
Il est né à Paris, il a passé son enfance et sa jeunesse à Paris ! c'est à Paris qu'il a appris à parler, et s'il n'a plus l'accent parisien, c'est sans doute que ses conseillers pour l'image lui ont donné des répétitions.
Le général de Gaulle en prenait bien de Jean Yonnel, de la Comédie française — lequel était né en Roumanie... |
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winnoloursin
Inscrit le: 17 Oct 2005 Messages: 710 Lieu: marseille
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écrit le Wednesday 14 Dec 05, 8:59 |
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Ah! d'accord. Je pensais qu'il était Corrézien. Bon,effectivement il n'a pas vraiment l'accent "titi parisien" comme Raymond Bussière ou Daniel Guichard. C'est fou quand même cette mode de soin d'image de marque qui vous fait perdre toute appartenance. J'ai du mal avec Jean Pierre Foucault ou Patrice Lafont quand je les entends. Bref,c'est un léger hors sujet.
Pour en revenir aux liaisons, et comme je le disais plus haut,amusez vous à lire un texte (un article de journal par exemple) et à faire toutes les liaisons. C'est parfois horrible et pire ,ça gêne même à la compréhension du texte.J'ai fais à maintes reprises l'expérience. |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Wednesday 14 Dec 05, 13:08 |
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Je trouve, pour ma part, que ça facilite la compréhension et que ça facilite l'écriture. |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Wednesday 14 Dec 05, 18:31 |
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Ce que veut dire winnoloursin, c'est que la modification de ses habitudes le perturbe, comme nous tous...
Historiquement, les consonnes finales se sont longtemps prononcées, et elles se prononcent de moins en moins, et différemment selon les régions.
Si nous nous mettons à porter des jugements de valeur sur les différents accents, nous retombons dans le vieux colonialisme parisien...
Dernière édition par Glossophile le Wednesday 14 Dec 05, 20:08; édité 1 fois |
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winnoloursin
Inscrit le: 17 Oct 2005 Messages: 710 Lieu: marseille
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écrit le Wednesday 14 Dec 05, 19:52 |
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Glossophile m'a devancé et bien a exprimé ce que je ressens. J'ai tellement l'habitude d'entendre des "imbrications" de mots ,des suites,des liaisons et des non-liaisons à tel ou tel endroit que de chambouler tout cela est perturbant,et les réflexes ou la mémoire auditive s'en trouvent changés. |
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Apus
Inscrit le: 06 May 2005 Messages: 111 Lieu: Francoprovençal
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écrit le Thursday 15 Dec 05, 12:04 |
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jacques a écrit: | On entends parfois vingt-z-euros ". C'est peut-être dû à l'influence de la liaison dans quatre-vingts euros.
Le Bal des Quat' z Arts. |
Il y en a pas mal à la TV qui disent quatre-vingts []euro, deux cents []euros. C'est moche. |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Thursday 15 Dec 05, 13:45 |
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Tout ceci est un réquisitoire pour abandonner quatre-vingts et se cantoner à huitante. |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6527 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Thursday 15 Dec 05, 15:04 |
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Six-vingts : adjectif numéral cardinal (120)
On a déja abandonné six-vingts pour dire 120. Certains auraient sans doute voté pour "douzante".
Six(-)vingt(s), (Six vingt, Six vingts, Six-vingt, Six-vingts)adj. numéral cardinal, p. arch. Cent vingt. Pareille chose ne se fût jamais vue voilà six-vingt ans (MAURRAS, Avenir intell., 1905, pp. 21-22). V. farde ex. de Claudel. (Source : ATILF) |
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winnoloursin
Inscrit le: 17 Oct 2005 Messages: 710 Lieu: marseille
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écrit le Thursday 15 Dec 05, 19:54 |
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J'ai même entendu aux obsèques de Mitterrand le journaliste dire :" les huits z'hommes qui portent le cercueil".
A vouloir mettre des liaisons partout! |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Thursday 15 Dec 05, 20:39 |
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jacques a écrit: | Six-vingts : adjectif numéral cardinal (120) |
Tout celà a déjà été discuté dans un sujet que je n'a pas réussi à retrouver et à mettre en hyperlien. Si qqn sait où il est, merci de le faire.
Ce message a sa place là-bas. |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6527 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Friday 10 Jan 14, 23:29 |
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Glossophile a écrit: | La règle existe, et elle est simplissime : si un mot qui finit par un son voyelle est suivi d'un mot commençant par une voyelle (graphème et phonème), la liaison est obligatoire.
Exemple (je vous taquine, là...) : un sang impur.
La voyelle an, nasale, et la voyelle im, nasale aussi, ne doivent pas se succéder. Il faut faire une liaison ! Zimpur, Timpur, Nimpur, mais une liaison.
Cela vient du fait qu'autrefois on faisait sonner les consonnes finales dans la prononciation : tout le monde parlait comme Jacques Chirac, du temps de Louis XIV, et les liaisons se faisaient naturellement. |
Pourquoi [sang-K-impur] et [grand-T-homme] ? Voici l'explication qui me semble la plus logique :
1) En français médiéval, on disait [sanK] pour "sang", donc [sanKimpur] pour "sang impur" . La consonne finale du mot isolé est devenue muette, les érudits ont stabilisé l'orthographe de sanc sur le modèle du lat. sanguis (pour faire cultivé), mais la liaison est restée.
2) En français médiéval, on disait [granT] pour "grand" ou "grande", donc [granTom] pour "grand homme". La consonne finale du mot isolé est devenue muette, les érudits ont stabilisé l'orthographe de grant sur le modèle du lat. grandis (pour faire cultivé), mais la liaison est restée.
3) Si ma démarche est correcte, les prononciations [de pied-T-en cap] et [pied-T-à terre] pourrait venir du fait que le mot pied, isolé, se prononçait (parfois) [pieT]. D'ailleurs, le dict. Godefroy d'anc. fr. indique piet comme autre orthographe de pied. Les érudits ont stabilisé l'orthographe du mot sur le modèle du lat. pedis (pour faire cultivé), mais la liaison est restée.
Autres indices : l'existence des mots piéton (< piéter* + -on), piétonne, piétonniere, piétonnaille, piétonner (Canada), piet (d'un cheval, ca 1200) [atilr.fr].
Contrairement à ce que les règles de prononciation suggèrent, la liaison n'est pas due à l'orthographe actuelle du mot, mais à sa prononciation passée.
Addendum: en anglo-nromand (une langue d'oil), on a sanc, sank, sanck pour "sang"
Dernière édition par Jacques le Sunday 12 Jan 14, 0:17; édité 1 fois |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1888 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Saturday 11 Jan 14, 18:51 |
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Je veux seulement dire l'usage en Wallonie (sans me prononcer sur une règle):
On dit bien ici, comme Jacques:
[granT] pour "grand" ou "grande", donc [granTom] pour "grand homme"
et
[de pied-T-en cap] et [pied-T-à terre]
Toutefois, le sang impur ne fait pas partie de notre lexique...
Aussi, j'ai quelque peine à me prononcer. La liaison me paraît étrange, voire étrangère. |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3866 Lieu: Paris
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écrit le Saturday 11 Jan 14, 19:59 |
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dawance a écrit: | Toutefois, le sang impur ne fait pas partie de notre lexique...
Aussi, j'ai quelque peine à me prononcer. La liaison me paraît étrange, voire étrangère. |
Elle paraît étrange à beaucoup, et les chœurs de l'Armée française ont renoncé à la faire dans la Marseillaise, alors que c'était l'exemple-type de liaison appris par tous les écoliers de la IIIe République !
Mais bon, il n'y a pas que la Marseillaise. J'ai encore entendu il y a peu Phèdre de Racine au théâtre et l'actrice prononçait distinctement la liaison en -k dans plusieurs vers :
Contre un sang odieux réveiller le courroux
Assez dans ses sillons votre sang englouti
Mais le sang innocent dût-il être versé
Vos mains n'ont point trempé dans le sang innocent
Et ce n'était même pas à la Comédie Française. |
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Horatius Animateur
Inscrit le: 11 Apr 2008 Messages: 695
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écrit le Saturday 11 Jan 14, 21:27 |
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Citation: | Et ce n'était même pas à la Comédie Française. |
Par hasard, n'était-ce pas la mise en scène de JL Martinelli ?
J'avais vu sa Bérénice, il y a quelques années. Il avait fait un remarquable travail sur la diction de l'alexandrin : pour ma part, j'avais été très frappé de la manière dont les acteurs faisaient entendre les [e] finaux des rimes féminines.
C'est un genre de prononciation qu'on n'entend plus beaucoup sur les planches... |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3866 Lieu: Paris
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écrit le Sunday 12 Jan 14, 10:04 |
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Non, c'était en 2002 avec Carole Bouquet dans le rôle de Phèdre, au théâtre Dejazet, mis en scène par Jacques Weber. |
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