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winnoloursin
Inscrit le: 17 Oct 2005 Messages: 710 Lieu: marseille
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écrit le Saturday 19 Nov 05, 15:20 |
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Banlieue (1185),composé de ban (loi dont la non observance entraine une peine) et lieue (mesure de distance).
Habiter en banlieue c'était ,en fait, être au ban de la société,hors des murs de la ville. Il faut espérer que pour les banlieusards d'aujourd'hui ce n'a plus le même sens dans l'esprit de ceux qui les désignent sous ce nom. |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6525 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Saturday 19 Nov 05, 15:32 |
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banlieue debut XIIe s., «espace d'une lieue» autour d'une ville où s'exerçait le «droit de ban» (lat. banleuca). (Larousse étymologique).
Qu'est-ce-que le «droit de ban» ? |
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winnoloursin
Inscrit le: 17 Oct 2005 Messages: 710 Lieu: marseille
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écrit le Saturday 19 Nov 05, 15:44 |
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Le droit du ban c'est ce que j'ai énoncé au dessus,une mise en quarantaine ou une expulsion hors des limites de la ville.
A moins que ce soit la limite au delà de laquelle on ne publiait plus les bans du mariage (je n'y crois pas trop!!) |
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Poyon
Inscrit le: 24 Jul 2005 Messages: 765 Lieu: Liège (Waremme)
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écrit le Saturday 19 Nov 05, 16:14 |
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Le ban est aussi le droit du souverain, usurpé par les féodaux, d'où le nom de "seigneurie banale". |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6525 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Saturday 19 Nov 05, 16:23 |
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banal adj. : appartenant au suzerain, pas au souverain, commun aux habitants du village (four banal)
Maintenant banal a le sens de commun, sans originalité (cf. banaliser, banalisation). |
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Victor-Emmanuel
Inscrit le: 31 Oct 2005 Messages: 234 Lieu: Saint-Genest de Contest, Midi-Pyrénées
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écrit le Saturday 19 Nov 05, 18:43 |
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Banal, dans le sens de suzeraineté, donne banaux au pluriel, alors que banal -sans originalité- prend un banal s au pluriel.
Mon ami Robert me dit: "Banal: qui appartient au ban, circonscription du suzerain, fours, moulins banaux dont les gens d'une seigneurie étaient tenus de se servir en payant une redevance au seigneur." |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Saturday 19 Nov 05, 21:08 |
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Le dictionnaire du français d'Hachette est plus précis :
Ban est une « proclamation solennelle émanant d'une autorité. »
Ensuite, il énumère toutes les variétés de ban, dont celle qui consiste à convoquer les vassaux à la guerre, où il se regrouperont autour de la bannière.
Le sens d'exil vient en bon dernier. |
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winnoloursin
Inscrit le: 17 Oct 2005 Messages: 710 Lieu: marseille
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écrit le Sunday 20 Nov 05, 10:54 |
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Je suis allé dans un village de Bretagne cet Eté et il y avait l'ancienne pierre des bannies qui est un gros cube de pierre sur lequel montait le garde champêtre pour annonçait les avis divers du style :" Oyez!Oyez. Ce matin, sur la place principale le bourreau se fera une joie de couper la tête du sieur Galibois accusé d'avoir marché sur le pied de notre bon Prince".
Quelle époque formidable!! |
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Le garde-mots
Inscrit le: 22 Dec 2005 Messages: 743 Lieu: Lyon
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écrit le Friday 23 Dec 05, 14:54 |
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Voici les mots et expressions dérivés de ban : Banal, Banalité, Banlieue, Banneret, Bannir, Bannissement, Ban de vendange, Banvin, Convoquer le ban et l'arrière-ban, Être en rupture de ban, Forban, Forbannir, Publication des bans, Vivre au ban de la société. |
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guillaume
Inscrit le: 14 Dec 2005 Messages: 669 Lieu: Istanbul, natif du Québec
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écrit le Friday 23 Dec 05, 16:12 |
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Faudrait pas oublier bandit, qui dériverait lui-aussi de bannir.
En en vérifiant l'étymologie, je découvre que ça remonterait à la langue gothique...
Le TLF écrit :
Citation: | Empr. à l'ital. bandito (KOHLM., p. 31; BRUNOT t. 3, p. 220; NYROP t. 1, § 43 et 66) attesté au sens littéral de « banni, hors-la-loi » dep. av. 1533 (ARIOSTE [1474-1533] 803 dans BATT.) et au sens de « malfaiteur, vaurien » dep. 1686 (BALDINUCCI, I-94, ibid.). L'ital. bandito est le part. passé substantivé de bandire « proclamer, proscrire, bannir » empr. au got. bandwjan « faire signe », dér. de bandwo « signe » autre forme de bandwa « id. » (bande* « troupe »), v. FEIST, p. 79. |
J'imagine que le signe dont il était question était une façon de congédier le banni. Ça devait être autre chose qu'une binette.
Tout ça nous renvoie aussi à bande (troupe), pas difficile de voir le lien : les bannis deviennent des bandits qui finissent par former des bandes... |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6525 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Friday 23 Dec 05, 16:54 |
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Passionant ! Bandit vient donc de ban. J'aurais pourtant juré que bandit venait de bande (= lien), cf. ligue ou alliance de malfaiteurs.
Il faut aussi ajouter abandon et contrebande
qui viennent aussi de la racine indo-européenne bhā
(Source: AHD of IE Roots). |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Friday 23 Dec 05, 19:13 |
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En italien, banda peut signifier aussi le groupe ou le gang, donc pas besoin de bandito pour avoir ban. Ce qui n'est pas si loin du français, et va plutôt dans le sens de ce l'hypothèse de Jacques. |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6525 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Saturday 24 Dec 05, 5:45 |
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En Ancien français on a :
banier (XIIe S) crieur public, héraut, huissier de justice
ban : faire le ban = convoquer les troupes
baner : 1317 sommer a comparaître
bancloche : 1187 cloche pour annoncer l'exécution des criminels ou le départ de troupes
banguarde : la garde du ban
banguart : 1248 le garde du ban, garde forestier
banseing : 1324 la cloche banale
banvin : droit du seigneur a vendre le vin pendant une période fixe
(Source : Larousse de l’Ancien Français) |
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lo provençau
Inscrit le: 28 Mar 2005 Messages: 177
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écrit le Saturday 24 Dec 05, 6:14 |
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jacques a écrit: | Passionant ! Bandit vient donc de ban. J'aurais pourtant juré que bandit venait de bande (= lien), cf. ligue ou alliance de malfaiteurs.
Il faut aussi ajouter abandon et contrebande
qui viennent aussi de la racine indo-européenne bhā
(Source: AHD of IE Roots). |
En provençal, bandir signifie jeter et forabandir signifie rejeter (de fòra, dehors, et bandir, jeter, soit littéralement : jeter dehors). Equivalence du français bannir, qui a donné bandit, bien entendu. D'ailleurs, bandit en provençal, n'est rien d'autre que le participe passé du verbe bandir !
Pour la petite histoire, une banlieue se dit banlèga en provençal, ou lèga est l'équivalent exact du français lieue, à ne pas confondre avec luec équivalent de lieu. |
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guillaume
Inscrit le: 14 Dec 2005 Messages: 669 Lieu: Istanbul, natif du Québec
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écrit le Saturday 24 Dec 05, 15:07 |
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Alors ça expliquerait pourquoi banlieue est féminin, ce n'est donc pas le lieu du ban, mais bien la lieue du ban.
C'est ça ? |
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