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Mr M
Inscrit le: 15 Aug 2012 Messages: 372
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écrit le Friday 13 Feb 15, 16:59 |
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Il faut savoir que les Espagnols interdisaient l'emploi de la langue arabe.
Cela a surement précipité le déclin de l'arabe andalou |
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télémaki1
Inscrit le: 25 Apr 2014 Messages: 175
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écrit le Friday 13 Feb 15, 17:05 |
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Oui c'était au 16ième siècle , les morisques étaient déjà minoritaires en Espagne , présents surtout au sud (Grenade) et dans les montagnes de Valence , mais il est probable qu'ils continuaient de parler l'arabe. Il s'agissait quand même d'une minorité , un petit fragment d'une population musulmane considérable au 12ième siècle. |
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Mar14
Inscrit le: 14 Dec 2014 Messages: 234 Lieu: Fès, Maroc
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écrit le Friday 13 Feb 15, 18:14 |
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Pas vraiment, il y avait des Morisques un peu partout en Espagne... En Castille... En Aragon... En Catalogne... Dans la région de Murcie... En Extrémadure... en Andalousie... Mais comme vous dites, si il y avait une certaine tolérance aux débuts, l'usage de la langue arabe sera ensuite formellement interdit. Donc, les populations musulmanes restées dans les régions "reconquises" maintiendront l'Arabe, mais seront forcément bilingues (par nécessité). Ensuite, on leur interdira de parler ou d'écrire en arabe, et ça va considérablement contribuer à la disparition de cette langue... Elle s'enrichit d'abord de termes castillans... emprunts massifs... puis disparaît peu à peu... La majorité des Morisques parlait castillan, voire catalan (pour ceux qui s'installent en Tunisie).
L'arabisation d'Al - Andalus a été beaucoup plus rapide que celle du Maghreb Occidental.
L'important apport de populations musulmanes ibériques, arabophones, va considérablement renforcer l'Arabisation du Maghreb : le Nord du Maroc, l'Algérie Centrale...
Donc, si effectivement le roman a longtemps été parlé par les musulmans d'Espagne, il ne faut pas oublier que l'arabisation prenait peu à peu le dessus... |
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télémaki1
Inscrit le: 25 Apr 2014 Messages: 175
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écrit le Friday 13 Feb 15, 18:25 |
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A ma conaissance , c'était surtout l'Andalousie avec Grenade (voir la révolte des Alpujarras) et la région de Valence qui comportaient les plus importantes communautés morisques au 16ième siècle. Ceux de l'Andalousie ont pris les voiles vers le Maroc et l'Algérie de l'ouest , ceux de Valence vers l'Algérie centrale (et une minorité vers la Tunisie). Ceux , moins nombreux , de Castille , Aragon,Catalogne etc sont partis pour la France , voir même la Turquie. Mais effectivement dans de nombreux cas , ils étaient bilingues. |
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Mar14
Inscrit le: 14 Dec 2014 Messages: 234 Lieu: Fès, Maroc
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écrit le Friday 13 Feb 15, 18:49 |
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Il y avait BEAUCOUP de Morisques en Aragon... |
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télémaki1
Inscrit le: 25 Apr 2014 Messages: 175
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écrit le Friday 13 Feb 15, 18:53 |
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Ils représentaient le 1/8 de la population d'Aragon d'après wikipedia , et le même article confirme mes dires sur la répartition des musulmans en Espagne (j'avais lu ça dans une étude sur les morisques , la source doit être la même pour l'article wikipedia!). |
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Mar14
Inscrit le: 14 Dec 2014 Messages: 234 Lieu: Fès, Maroc
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Amokrane18
Inscrit le: 03 May 2014 Messages: 84
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écrit le Saturday 14 Feb 15, 16:49 |
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on n'avance pas sur l'origine du "di / diel " .
en supposant que ça soit d'origine latine comme le di/de/del en italien, français et espagnol,
c'est soit d'origine romano-africaine, et qui date de l'époque où cette langue était encore parlée dans les villes du Maghreb et a laissé la place à l'arabe préhilalien,
soit d'origine andalouse, arrivé bien plus tardivement, à l'arrivé des morisques. mais je suis sûr de l'avoir lu (le di ) dans un texte ziyanide du 14e siècle. |
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Mar14
Inscrit le: 14 Dec 2014 Messages: 234 Lieu: Fès, Maroc
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écrit le Saturday 14 Feb 15, 17:09 |
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Amokrane18 a écrit: | soit d'origine andalouse, arrivé bien plus tardivement, à l'arrivé des morisques. mais je suis sûr de l'avoir lu (le di ) dans un texte ziyanide du 14e siècle. |
L'Arabe andalou a commencé à influencer l'arabe marocain, dès le Xème siècle, et si vous voulez mon avis, c'est même avec lui qu'a commencé l'arabisation du Maroc.
Avant, cette date, il y avait peut-être deux ou trois îlots arabophones.
Il ne faut pas nécessairement attendre 1492 ou 1609... Les liens avec Al-Andalus ont été importants, réguliers et constants... |
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télémaki1
Inscrit le: 25 Apr 2014 Messages: 175
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écrit le Saturday 14 Feb 15, 17:32 |
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Pareil pour l'Algérie dans une moindre mesure , Bejaïa était en fort lien avec Al-Andalous il y avait déjà des commerçant andalous au XIème siècle selon Léon l'Africain.
Oran a été fondée en 902 par deux marins andalous , sur le territoire d'une tribu berbère (Azdadja). c'était le developpement andalous de comptoirs sur la côte nord-africaine pour commercer avec Tlemcen , ou le royaume de Rostémide (Tiaret).
Y-aurait il un lien entre le syriaque di et le préhilalien di,dyal?
Dernière édition par télémaki1 le Saturday 14 Feb 15, 17:35; édité 1 fois |
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Mar14
Inscrit le: 14 Dec 2014 Messages: 234 Lieu: Fès, Maroc
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écrit le Saturday 14 Feb 15, 17:34 |
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J'y ai souvent pensé effectivement, il ne faut pas oublier que le "néo-arabe" de l'époque, naît du bilinguisme syriaque-arabe à Damas! Même si certains penchent pour une origine arabe "Dhi"... |
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télémaki1
Inscrit le: 25 Apr 2014 Messages: 175
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écrit le Saturday 14 Feb 15, 17:53 |
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Ce serait surprenant qu'il ait survécu dans les villes maghrébines mais pas au Levant. Mais c'est une explication convaincante peut être que le syriaque a favorisé l'emploie de l'arabe dhi parmis les locuteurs de Damas?
Il y a également la préposition d, di en berbère. D argaz (cet homme) , d oultma ino (C'est ma sœur).
"En (19 et 20), le syntagme prépositionnel introduit par dg (ou par sa variante di) indique un sens locatif qui vient s'agglutiner au sens qualificatif exprimé par l'adjectif (N1).
21. d abrkan dg ilfḍan
PP noir dans saletés
« Il est noir de saleté. »"
http://www.centrederechercheberbere.fr/prepositions-et-adjectifs-en-kabyle.html |
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Amokrane18
Inscrit le: 03 May 2014 Messages: 84
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écrit le Friday 10 Apr 15, 3:52 |
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le D berbère n'exprime pas la propriété, la propriété en berbère est exprimée par N , akham n baba's (la maison de son père).
le D berbère exprime la désignation, c'est l'équivalent du français "c'est".
et il existe aussi dans le dialecte arabe de Jijel.
D eddar di bouh (c'est la maison de son père),
en kabyle c'est : D akham n baba's.
le di/dial qui exprime la propriété en préhilalien n'est pas issu du berbère, puisque la propriété en berbère est exprimée en "n".
et l'hypothèse syriaque me parait lointaine et farfelue, que viendrait faire un mot syriaque dans les dialectes du Maghreb alors qu'il n'existe pas en Syrie ?
l'hypothèse la plus probable à mon avis est l'origine latine, puisqu'on retrouve le même di en italien, en français (de), en espagnol, etc.
c'est soit le latin du Maghreb, qui était là dans les villes juste avant l'arrivée de l'arabe à la fin du 7e siècle, soit le latin d'Andalousie. |
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Mar14
Inscrit le: 14 Dec 2014 Messages: 234 Lieu: Fès, Maroc
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écrit le Friday 10 Apr 15, 13:35 |
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@Amokrane18,
Je suis entièrement d'accord avec vous!
L'hypothèse latine/romane me paraît bien plus plausible mais je pense qu'il y a peu de chances que "d / di / dial " soient hérités du "Latin d'Afrique".
Je dirais plutôt qu'il s'agit d'un héritage de l'Arabe hispanique. "Di" était d'usage dans les parlers mozarabes, on le retrouve aussi dans l'actuel parler musulman de Sefrou, et dans la grande majorité des parlers judéo-arabes marocains (on l'entend dans la fameuse chanson "mazal ma nssit lguelssa di Fès").
Sinon, "d" et "dial" (probablement de "del") sont très courants dans l'ensemble des parlers arabes marocains. |
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Shaoul
Inscrit le: 10 Apr 2015 Messages: 17 Lieu: Rhône-Alpes
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écrit le Saturday 11 Apr 15, 9:46 |
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Je ne retrouve plus la référence du livre où le "she" hébreu (composé avec -l pour donner "shel" ou parent de "asher", pronom relatif) est associé à la préposition akkadienne "sha" qui remplit exactement le même rôle dans l'expression de la possession et du complément de nom : âl abim, la ville du père (état construit) ou âlum sha abim (même sens).
Asher et she- sont rapportés à des formes comme th- et zh- (comparables à l'anglais path ou the) attestées en Phénicien et en Punique (P. Kyle Mccarter Jr, Hebrew, 4.3.3. in The ancient languages of Syria-Palestine and Arabia, Cambridge, p. 62). |
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