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RTenLoire
Inscrit le: 30 Oct 2013 Messages: 14 Lieu: Bresse louhannaise
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écrit le Sunday 10 Nov 13, 20:17 |
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Une flaque d'eau dans une cour de ferme ou un chemin de terre, donc de l'eau boueuse. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Saturday 14 Jan 17, 20:25 |
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Ce mot a de la compagnie, aussi bien chez Gastal (Nos racines celtiques) que chez Pégorier (Les noms de lieux en France).
- Gastal pose un gaulois sagna "tourbière, marais, eau stagnante et parfois putride".
Fréquemment au pluriel, Les Sagnes, mot occitan (Las Sanhas), est un nom de lieu très répandu. Il désigne plus souvent aujourd'hui une prairie humide gagnée sur un marais ou un étang. Dans le midi, le mot s'applique aussi aux roseaux des marais. Sa présence dans les terroirs de montagne peu romanisés, sa présence en vieux breton attestent son origine celtique.
Toponymes : La Sagne, La Saigne, Saignes, Ceignes, Sagnat, Les Sanières, Les Sagnières, Désaignes, Sagnemorte, Morte-Sagne, etc.
En Haute-Loire, la Sagne est une rivière.
Patronymes occitans : Sagnier, Sagnard, Sagnol, Dessaignes, Lassagne, Malassagne, ...
Cognats : vieil irlandais fàn, vieux breton san (fond humide d'une vallée) > breton moderne yeun (forme mutée : marais), occitan sanha.
La forme germanique, gotique fani (boue) > français fange, se retrouve dans Les Fagnes, région humide de l'est de la Belgique, Fagnon, faigne (lorrain : tourbière, marécage), saintongeais fagne (mélange de vase et de goémon) > fagnous (boueus).
- Pégorier a recensé de nombreux toponymes en sag(n)- et saig(n)- qui sont à l'évidence de la famille : sagoulut (Languedoc : trouble, bourbeux), sagagnous (Dauphiné : humide, terrain marécageux), sagna (Alpes maritimes : plante des marais, terrain marécageux), etc. etc. (Voir page 414-415). |
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Jeannotin Animateur
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 879 Lieu: Cléden-Poher
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écrit le Thursday 19 Jan 17, 20:51 |
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Il n'y a pas de gaulois *sagna dans le Delamarre.
Je ne suis pas convaincu qu'il existe une relation entre cette racine, le breton yeun et l'irlandais fàn. La forme yeun (qui est celle de mon parler) est une forme avec palatalisation du g- initial d'un précédent geun. Si l'isoglosse est le même que pour geot/yeot "herbe", la forme à g- initial doit être cantonnée au haut-vannetais et au léonard. Je ne crois pas qu'un mot gaulois commençant par un s- devant voyelle puisse avoir pour cognat un mot irlandais commençant par un f-, alors que l'irlandais conserve normalement le s-. Deshayes propose, à partir du breton geun, de l'irlandais fàn, du cornique gun et du gallois gwaun, de restituer un proto-celtique *uag-na-, conforme à ce qu'on sait des correspondances phonétiques entre brittonique et gaélique (lat. uinum > irl. fíon, br. gwin). |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Friday 20 Jan 17, 11:03 |
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Alors comment expliques-tu tous ces toponymes en Sag(n)- et Saig(n)- et tant d'autres, du nord au sud de la France ? |
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Jeannotin Animateur
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 879 Lieu: Cléden-Poher
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écrit le Friday 20 Jan 17, 11:33 |
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Loin de moi l'idée de nier l'existence de *sagna, amplement attesté en toponymie et dans les parlers gallo-romans, comme le montre le FEW sur quatre pages. J'indiquais pour information que ce mot n'est pas dans le Delamarre. Mais ce dictionnaire, qui s'occupe essentiellement des inscriptions gauloises, est loin de donner tous les mots gaulois reconstitués que l'étude des parlers gallo-romans oblige à postuler. Mes doutes ne portaient que sur les liens de cette racine avec l'irlandais fàn et le breton geun ou yeun. Mais je suis convaincu qu'il y a un lien avec le vieux breton san.
Dernière édition par Jeannotin le Friday 20 Jan 17, 12:19; édité 1 fois |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Friday 20 Jan 17, 11:56 |
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Pour ce qui est de l'irlandais fàn et des toponymes en Fagn-, ils sont plus probablement issus d'une racine IE à initiale w-. Je vois plusieurs bonnes candidates où il est question d'eau et d'humidité mais je ne saurais décider laquelle est la bonne.
L'erreur de Gastal est d'avoir placé sous une même entrée des toponymes en S- et F- qui n'ont pas de lien étymologique, mais à peu près le même sens et aussi une certaine paronymie.
Et je doute donc qu'il soit dans le vrai en appelant fani (boue) une "forme germanique, gotique". C'est plus probablement une forme celtique apparentée au vieil irlandais fàn. |
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