Ion Animateur
Inscrit le: 26 May 2017 Messages: 306 Lieu: Liège
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écrit le Saturday 27 Jan 18, 18:50 |
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Dans ses récits de batailles, Virgile s’inspire forcément de l’Iliade d’Homère, mais voici au moins un coup qui semble original : un guerrier neutralise un adversaire en mettant le feu à la barbe de celui-ci, ce qui lui permet de prendre le dessus.
Virgile, Énéide, XII, 298-304 a écrit: | Obuius ambustum torrem Corynaeus ab ara
corripit et uenienti Ebuso plagamque ferenti
300 occupat os flammis: olli ingens barba reluxit
nidoremque ambusta dedit. Super ipse secutus
caesariem laeua turbati corripit hostis
inpressoque genu nitens terrae adplicat ipsum:
sic rigido latus ense ferit.
"Corynée survient, arrache à l'autel (1) un tison ardent
et, tandis qu'Ébusus arrive pour lui porter un coup,
il le devance en le brûlant au visage : sa longue barbe s'embrase 300
et dégage une odeur de brûlé; alors, Corynée le poursuit
et, de la main gauche, saisit la chevelure de son ennemi éperdu;
d'une pression de genou, il s'appuie sur lui et le cloue au sol;
puis de son glaive rigide, il lui perce le flanc."
(1) On a accompli des sacrifices avant la bataille. |
Dans cette scène, qui relève en quelque sorte du dessin animé, on sent de l’humour noir (grande flamme et odeur de chair brûlée). Ce n’est pas habituel chez Virgile. |
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