Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
|
écrit le Wednesday 04 Sep 19, 19:32 |
|
|
Voilà qui éclaire l'origine de l'expression demi-castor, demi-mondaine... à la moralité douteuse complète le Tlfi. |
|
|
|
|
rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
|
écrit le Wednesday 04 Sep 19, 23:01 |
|
|
@ Outis
Faire boire un âne qui n'a pas soif ..
Cette expression-là, je l'ai souvent entendue , à croire qu'elle est courante à Marseille , à moins qu'elle ne soit propre au milieu enseignant ?
Dans le contexte où je l'ai souvent rencontrée , elle n'indique pas l'entêtement de celui qui tente de faire faire quelque chose à quelqu'un mais plutôt la résignation, la prise de conscience de l'impossibilité de l'entreprise.
Se référant à tel élève , par exemple, qui refuse le travail scolaire, on pourra remarquer que ni sanctions ni encouragements ne peuvent aider tant que la personne concernée (ici l'élève ) ne se sent pas concerné et ne veut pas se mettre au travail. On dira désabusé :" autant essayer de faire boire un âne qui n'a pas soif "
Je ne l'ai entendue que dans des circonstances semblables .
Dernière édition par rejsl le Thursday 05 Sep 19, 8:42; édité 1 fois |
|
|
|
|
Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
|
écrit le Thursday 05 Sep 19, 0:47 |
|
|
« Je suis fatigué de chercher à faire boire des ânes qui n'ont pas soif » soupire l'enseignant.
Souvent entendu : « Il est franc comme l'arrière-train d'un mulet qui recule. » |
|
|
|
|
embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
|
écrit le Thursday 05 Sep 19, 10:28 |
|
|
rejsl a écrit: | Faire boire un âne qui n'a pas soif ..
Cette expression-là, je l'ai souvent entendue , à croire qu'elle est courante à Marseille , à moins qu'elle ne soit propre au milieu enseignant ? |
Je ne crois pas. C'est une expression que j'emploie assez souvent. Je suis même sûr de l'avoir utilisée sur des forums, généralement sous la forme "On ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif". |
|
|
|
|
rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
|
écrit le Thursday 05 Sep 19, 12:14 |
|
|
Je plaisantais Elle est courante à Marseille, ça c'est sûr et sans doute ailleurs aussi, comme vous le confirmez.
Et je m'amusais de son emploi plus que courant chez les enseignants, ( voir aussi Glossophile )
J'étais juste étonnée qu'Outis la cite parmi des expressions qu'il ne connaissait pas. |
|
|
|
|
Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
|
écrit le Thursday 05 Sep 19, 14:22 |
|
|
Je suis très intéressé par la dernière remarque de rejsi. Oui, j'étais enseignant, non, je ne connaissais pas l'expression.
Normal, je ne me préoccupais que fort peu des étudiants qui attendaient d'être gavés.
J'enseignais à la fac, en maths et en informatique, ma mission était de transmettre des connaissances et des méthodes de pensée, elle n'était plus, hélas, de former des êtres humains responsables, ça, ç'avait été le boulot de tous mes prédécesseurs, de la maternelle au lycée, c'était trop tard, je n'avais plus le temps, trop de choses nécessaires dans mes disciplines.
Malgré mes orientations personnelles et humanistes, pas question de me disperser auprès de gens qui n'étaient là que parce qu'ils s'y étaient perdus (ou que leurs parents les y avaient perdus).
Je ne faisais jamais l'appel, je n'exigeais pas qu'on me rende les devoirs, la soif des ânes ne concernait que les ânes.
Je suppose que j'étais considéré comme un prof gentil.
Mais je crois que j'étais un bon prof et ceux qui avaient soif (assez nombreux, en fait) ont toujours eu à boire … |
|
|
|
|
rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
|
écrit le Thursday 05 Sep 19, 16:38 |
|
|
Oui, c'est ce que j'avais pensé .L'enseignement en université était bien différent. |
|
|
|
|
rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
|
écrit le Thursday 24 Sep 20, 15:02 |
|
|
yiddish
אױיסזען װי אַ האָן נאָך תשמיש = oyszen vi a hon nokh tashmish = avoir l'air d'un coq après " l'usage du lit"
comprendre , bien sûr, après l'accouplement.
Tout cela pour dire qu'on a l'air épuisé.
Amusant , l'usage de ce bel euphémisme judaïque...appliqué à un animal ..au coq..
תשמיש, tashmish , est l'abréviation de תשמיש המיטה , tashmish hamita , usage du lit , euphémisme par lequel on désigne tout ensemble la sexualité, les relations conjugales voire le devoir conjugal...
Appliqué à l'observation normale du comportement sexuel naturel du coq |
|
|
|
|
rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
|
écrit le Wednesday 30 Sep 20, 0:13 |
|
|
1) pâté d'alouette
Citation: | Champs Fleuris: le pâté d'alouette de Philippe LEROY
S'agissant des travaux réalisés dans la commune, notre premier édile avait déjà joué des coudes pour apparaître sur le devant de la scène au début de l'année, au nom du principe du pâté... d'alouette. retour sur image...
On connaît la recette du pâté d'alouette : Vous prenez un cheval, vous prenez une belle alouette, vous mixez et cuisinez l'ensemble et vous avez obtenu… le droit de vendre le tout pour du pâté d'alouette.
|
2) pâté de cheval et d'alouette
Citation: | En entendant la litanie des millions d’euros pour la politique économique comparée aux quelques centaines de milliers d’euros pour l’insertion, on ne pouvait s’empêcher de penser à la recette équilibrée du pâté de cheval et d’alouette : un cheval pour l’économie high tech et une alouette pour l’insertion… |
Ces deux expressions synonymes ( variantes ) expriment une duperie, une mauvaise répartition ...
Expressions qui semblent assez récentes... |
|
|
|
|
embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
|
écrit le Wednesday 30 Sep 20, 7:52 |
|
|
Le pâté d'alouette, je l'ai toujours connu. Ma mère m'en parlait quand j'étais jeune. J'en trouve des attestations sur Google livres, par exemple en 1938, dans les Annales de falsifications et des fraudes : « sous le nom de pâté d'alouette un mélange de cheval et d'alouette. » Je trouve même plus avant, en 1924, dans Histoires juives recueillies par Raymond Geiger, ce dialogue : « Ainsi, tu vends ça, du pâté d'alouette, trois francs cinquante ! — Oui. — Dis donc, tu me prends pour un goï. Il y a autre chose que de l'alouette là-dedans. — Non... non... parole d'honneur ! ... Quoi ? — Du cheval. »***. Je me demande si cette histoire de pâté d'alouette ne se retrouve pas un peu dans toutes les cultures, sous des noms différentes peut-être, et dans tous les patois.
En revanche, le pâté de cheval et d'alouette me semble être une version plus récente, destinée aux ... malcomprenants. L'expression originale commençait probablement à s'émousser.
***On retrouve l'histoire complète dans ce numéro de Paris-Midi du 29 février 1924 :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4734944t/f3.item.r=p%C3%A2t%C3%A9%20d'alouette.zoom
Dans Gallica, c'est aussi la plus ancienne attestation que j'ai trouvée, mais à partir de cette date, dans la fin des années 20, beaucoup de journaux font allusion au pâté d'alouette de ce fameux charcutier (qu'il n'identifient jamais !) et qui aurait, pour certains, sévi pendant la guerre. |
|
|
|
|
rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
|
écrit le Wednesday 30 Sep 20, 8:36 |
|
|
Belle recherche |
|
|
|
|
embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
|
écrit le Wednesday 30 Sep 20, 9:07 |
|
|
Sur Raymond Geiger, auteur de deux livres à grand succès d'Histoires juives, et sur les clichés et l'antisémitisme qu'on a pu y trouver, voir l'analyse qu'en fait Adam Biro dans son Dictionnaire amoureux de l'humour juif.
On trouvera dans un numéro du 15 janvier 1925 de la Revue juive le long plaidoyer pro domo de Raymond Geiger lui-même.
Au lieu de pâté d'alouette, on peut aussi trouver un pâté de lièvre (et de cheval !) (1) (2) (3).
Il y a probablement d'autres associations, selon les langues et les pays. |
|
|
|
|
rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
|
écrit le Wednesday 30 Sep 20, 11:36 |
|
|
C'est un vieux sujet , les aspects dits " antisémites" qu'on pense, croit ou peut trouver dans les blagues juives , produites au sein même de cette culture .
La lecture et l'interprétation en sont souvent différentes , selon justement qu'on se situe à l'extérieur ou à l'intérieur de ce groupe. Ces blagues, pour la plupart, étaient, sont toujours , à usage interne, si on peut dire, ont une fonction souvent de résilience , d'auto-protection ... D'où parfois cette impression qu'elles auraient elles-mêmes un aspect " antisémite".. L'humour " juif" ( je dirais plutôt l'humour ashkénaze, qui a pour fondement cette culture yiddish ) repose essentiellement sur l'auto-dérision. Element, encore une fois, bien mal interprété par des gens qui n'ont pas les clefs...
Mais...nous nous éloignons des préoccupations d'un forum linguistique |
|
|
|
|
embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
|
écrit le Wednesday 30 Sep 20, 12:38 |
|
|
Absolument. En revanche, je trouverais intéressant de savoir si nos membres ont connaissance d'une expression un peu semblable mais dans d'autres cultures, d'autres milieux, d'autres langues,... J'ai le sentiment qu'on doit en trouver trace dans les dictons de nos vieilles provinces, mais naturellement aussi hors de France. |
|
|
|
|
rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
|
écrit le Wednesday 30 Sep 20, 14:11 |
|
|
J'ajouterais juste une remarque... Il est particulièrement surprenant, voire amusant de retrouver l'expression, pile dans un recueil de blagues juives où l'on montre une situation improbable ... La consommation d'alouettes comme celle de la viande de cheval est interdite par la religion juive , pâté impossible et pour un " charcutier" juif et pour le marchand d'où le comique qui vient de l'absurde, ici.. |
|
|
|
|
|