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gilou
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 1528 Lieu: Paris et Rambouillet
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écrit le Tuesday 20 Apr 10, 22:40 |
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On peut aussi partir de la forme de génitif:
On prend le génitif, si une alternance consonantique est possible, on passe à la forme forte, et:
Si la voyelle avant le n final peut être allongée (ie ni une voyelle longue, ni une vraie diphtongue), on l'allonge pour obtenir l'illatif.
Sinon, si la voyelle avant le n final est ii, ou si on a un monosyllabe, ou un mot d'emprunt, on infixe -hV- avant le n final et sinon (un polysyllabe dont la voyelle avant le n final n'est pas ii), on infixe -see- avant le n final.
Bref, tout ceci pour dire que dans tous les cas ou le génitif a une voyelle avant le n pouvant être allongée, l'illatif semble en découler par allongement et passage à la base forte, et que dans les cas nettement moins nombreux, ou on ne peut pas allonger cette voyelle (car elle est déjà longue, ou diphtongue, ou d'un mot d'emprunt [les mots d'emprunts ne pouvant voir leur voyelle allongée], voire pas de voyelle dans le cas des mots d'emprunt de type parfait), on recourt a un autre procédé pour allonger ce qui est entre cette voyelle et le n final. |
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Talvi
Inscrit le: 28 Jul 2011 Messages: 4
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écrit le Sunday 09 Oct 11, 2:39 |
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Zwielicht a écrit: |
base infléchie se terminant en voyelle longue qui n'est pas -ii: +seen
base infléchie se terminant en ii: +hVn
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Kaunis, génitif sg. kauniin, donne kauniiseen à l’illatif singulier, et kallis, génitif sg. kalliin, donne kalliiseen. La règle avec +hVn s’applique peut-être seulement aux mots d’emprunts, en tout cas elle n’est pas mentionnée non plus dans A Grammar Book of Finnish de Leila White. |
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gilou
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 1528 Lieu: Paris et Rambouillet
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écrit le Sunday 09 Oct 11, 11:34 |
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Oui, ces mots font partie des rares mots en -is qui sont inclus dans le type vieras. Ils ont un génitif en -ii-n et un illatif en -ii-seen.
Je vois dans cette liste Akropolis, alaruumis, alppikauris, altis, aulis, ilmatiivis, jaavankääpiökauris, kaasutiivis, kallis, kaunis, kauris (et Kauris), Khalkis, koirannauris, kääpiövesikauris, nauris, raitis (et Raitis), raivoraitis, ruis, ruumis, rytökauris, ryöstösaalis, saalis, takaruumis, taskunauris, Tigris, tiivis, tyyris, ukonnauris, valkohäntäkauris, valmis, vesikauris, vesitiivis, vuorikauris, äänitiivis. soit 36 termes sur les 768 donnés par le Wiktionnary.
Ce qui, si on élimine les mots grecs (Akropolis, Khalkis, Tigris) et les mots composés, nous laisse les treize mots simples suivants:
altis [alttiiseen], aulis [auliiseen], kallis [kalliiseen], kaunis [kauniiseen], kauris [kauriiseen], nauris [nauriiseen], raitis [raittiiseen], ruis [rukiiseen], ruumis [ruumiiseen], saalis [saaliiseen], tiivis [tiiviiseen], tyyris [tyyriiseen], valmis [valmiiseen].
Mais effectivement, ce que j'ai écrit est incorrect au vu d'autres termes comme ori, qui a deux formes (oriiseen et oriin, basées sur deux formes de génitif, oriin et orin).
Je m'étais basé sur les exemples que j'avais sous la main, et qui étaient des termes en ii au nominatif (tiipii, deejii) et sont de plus des mots d'emprunt.
Il vaut sans doute mieux reformuler ainsi alors (sous réserve d'investigations plus poussées):
On peut aussi partir de la forme de génitif:
On prend le génitif, si une alternance consonantique est possible, on passe à la forme forte, et:
Si la voyelle avant le n final peut être allongée (ie ni une voyelle longue, ni une vraie diphtongue), on l'allonge pour obtenir l'illatif.
Sinon, si on a un monosyllabe, ou un mot d'emprunt, on infixe -hV- avant le n final et sinon, on infixe -see- avant le n final.
Talvi, merci pour ton intervention qui m'a permis de rectifier cette incorrection. |
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Talvi
Inscrit le: 28 Jul 2011 Messages: 4
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écrit le Sunday 09 Oct 11, 17:07 |
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En fait, d’après wiktionary, il y a seulement trois types pour les mots dont le nominatif se termine par une voyelle longue :
– maa : mots d’une syllabe se terminant par une voyelle longue ou -oi (dont par exemple pii);
– vapaa : mots d’au moins deux syllabes se terminant en -aa/-oo/-uu, quelques-uns en -yy;
– filee : mots d’au moins deux syllabes se terminant en -ee/-öö/-yy, et quelques-uns en -aa/-oo/-uu.
Donc je dirais que lorsque tiipii et deejii sont apparus dans la langue finnoise, les finnois ont utilisé une déclinaison de type maa car c’était la seule dans laquelle il y avait déjà des mots avec nominatif en -ii. Ça semble être confirmé par le fait que dans le type filee, qui ne contient que des mots d’emprunt, l’illatif en -hVn est permis alors qu’il est interdit dans le type vapaa. |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 889 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Sunday 28 Feb 21, 23:20 |
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Le moyen le plus économique est de procéder à partir du radical, qui permet de former aussi tous les autres "cas". Les dictionnaires courants ne l'indiquent hélas pas toujours.
En résumé (ne pas oublier le pluriel !) :
1° Formation :
a) Radical terminé par une voyelle simple : doublement de la voyelle + n.
Au pluriel, l'adjonction du -i amène la présence du h entre les deux i (sans cela, il y aurait trois mores vocaliques, ce qui n'est pas admis).
Ex : talo (maison) : taloon, taloihin
b) Radical terminé par une diphtongue ou une voyelle longue seulement si ce radical est monosyllabique : doublement du dernier élément vocalique avec intercalation du -h + n.
Au pluriel, comme dans le premier cas :
Ex : työ (travail) : työhön, töihin (notez la disparition du premier élément vocalique radical provoquée par l'adjonction du -i)
Ex : puu (arbre) : puuhun, puihin (notez la réduction de la voyelle longue provoquée par l'adjonction du -i)
c) Autres radicaux terminés par une voyelle longue : adjonction de -seen au singulier, de -siin ou -hin au pluriel.
Ex : vieras (étranger) : rad. vieraa- : vieraaseen, vieraisiin ou vieraihin ;
Ex : kirje (lettre) : rad. kirjee- : kirjeeseen, kirjeisiin ou kirjeihin.
Pensons aussi aux pronoms et déterminants:
minä : minuun,
sinä : sinuun,
hän : häneen
se : siihen,
me : meihin,
te : teihin,
he : heihin,
ne : niihin.
tämä : tähän,
nämä : näihin,
tuo : tuohon,
nuo : noihin.
Dernière édition par Cligès le Sunday 14 Mar 21, 13:22; édité 1 fois |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 889 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Tuesday 02 Mar 21, 19:57 |
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2° Emploi :
Le mot illatif (illatiivi) vient du latin, comme le nom de tous les autres cas.
Le verbe inferre a le sens propre de "porter dans", "importer". C'est donc ce qu'on pourrait appeler un cas interne dynamique (cf. la discussion). Malgré tout, certains de ses emplois ont de quoi surprendre tant ils semblent s’éloigner de cette valeur fondamentale.
a) Sens local : mouvement dans ou vers qqch, avec l’intention de s’y rendre effectivement ; mouvement aboutissant à un contact.
Ex : Karhut tulivat kylään : des ours sont venus dans le village.
Ex : Tänä iltana menen Helsinkiin : ce soir, je vais à Helsinki.
Ex : Lapsi heittäytyi äitinsä kaulaan : l’enfant s’est jeté au cou de sa mère.
b) Mouvement pour s’engager dans une activité.
Ex : Isäni menee kalaan : mon père va à la pêche (litt. « au poisson »).
c) Mouvement ou direction jusqu’à un terme à venir ou dépassé ; ce mouvement peut s’entendre comme étant celui de la pensée du locuteur : c’est toujours par rapport à ce dernier qu’il faut raisonner.
Ex : Tie lopuu järveihin : la route finit aux lacs.
Ex : Mihin toiset jäivät ? où les autres sont-ils restés ?
Ex : Unohdin kirjani kotiin : j’ai oublié mon livre chez moi.
Ex : Lasten luku nousi kolmekymmentään : le nombre des enfants a atteint trente.
d) Cause d’un événement qui a marqué un terme :
Ex : Vahna mies kuoli Covid-19 tautiin : le vieil homme est décédé de la Covid 19.
e) Sens temporel : moment auquel le procès aura lieu ; à la forme négative, temps depuis lequel il n’a pas eu lieu.
Ex : Mihin aikaan aurinko laskee ? : à quelle heure le soleil se couche(ra)-t-il ?
Ex : Emme nähneet häntä pitkään aikaan : nous ne l’avons pas vu depuis longtemps.
f) Point d’aboutissement, souvent en relation avec un élatif (verbes olla, tulla, vivahtaa…) :
Ex : Sinusta ei ole mihinkään : tu n’es bon à rien.
Ex : Nämä kengät vivahtavat punaiseen : ces chaussures tirent sur le rouge.
g) Régime de verbes divers impliquant une destination, mais en concurrence avec d’autres cas. Consulter le dictionnaire.
Ex : Kirjeisiin ei koskaan vastattu : les lettres n’avaient jamais de réponse (« il n’était jamais répondu aux lettres ») |
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